J'étais assise sur le tapis, dans la bibliothèque. Un livre sur la mythologie japonaise était entre mes mains. La porte s'ouvrit lentement et j'aperçus Hamid.

- Je me doutais bien que tu serais ici.

- Vous aviez besoin de moi ?

- Tout le monde te cherche partout Sumaya. Marìana tient à ce que tu essayes ta robe une dernière fois avant la cérémonie.

- Encore ? Je l'ai déjà essayé hier.

- Je suppose qu'elle veut que tout sois parfait.

Je restai silencieuce. Il devina rapidement que quelque chose me tracassait.

- Tout va bien ?, s'enquiéta-t-il en s'asseyant près de moi.

- J'ai peur, avouais-je. Nous sommes en train de faire tous ces préparatifs alors que Asad n'est même pas là ! Personne n'a réussi à le joindre. J'ai peur qu'il ait finalement décidé de se retirer.

- Écoutes-moi Sumaya, je mentirais si je te disais que je saurais deviner les futurs agissements d'Asad. Cependant je suis certain d'une chose, mon fils t'aime sincèrement. Et toi tu l'as aimé malgré tout ce qui s'est passé alors continues à croire en lui.

Il me donna une tape affectueuse sur l'épaule avant de quitter la pièce. Quelques minutes après, je décidai finalement d'aller rejoindre Marìana pour essayer ma robe une dernière fois.

- Où étais-tu enfin ? On t'a cherché partout !

- J'étais à la bibliothèque.

- Ça n'a plus d'importance maintenant, vas essayer ta robe.

J'obéis et allai enfiler la fameuse robe. Lorsque je retournai au salon, je vis que mes sœurs, Leyla et Thérésa étaient là également. Elles me fixèrent l'air ému.

- Tu es tout simplement sublime, murmura Marìana.

- Je confirme, ajouta Khadija, c'est étrange parce que c'est simple et époustouflant à la fois. Tu es magnifique.

- J'aurais aimé que mama soit là, lança soudainement ma petite sœur.

Je la regardai, surprise.

- Elle disait toujours "la plus belle mariée n'est pas celle qui est extravagante mais celle qui est simple". Elle aurait aimé cette robe.

Une larme coula sur sa joue, sur la mienne aussi, elle me serra dans ses bras.

- Votre mère est fière de vous, peu importe où elle est, intervint Thérésa.

La journée se termina calmement. Nous avions pris le thé en discutant des derniers préparatifs.
***

Le vent soufflait légèrement et les étoiles brillaient majestueusement dans le ciel. La lune était pleine et hypnotisante. J'ajustai mon gilet et bus en une traite ce qui restait de ma tisane. J'étais assise seule dans le jardin partiellement éclairé. Il était tard, aux alentours de minuit. Je n'arrivais pas à dormir.

J'allais retourner à l'intérieur lorsqu'un petit bruit se fit entendre. Je me redressai aussitôt en observant autour de moi. Une silhouette arrivait, son identité se dévoila grâce à un réverbère.

- A...Asad ?

- Sumaya.

C'était bien lui. Vêtu simplement, il était debout face à moi, m'observant sans ciller.

En une grande enjambée, il combla l'espace qui nous séparait et m'embrassa sur le front et le nez. Pendant un moment, j'étais presque tentée de ne pas lui demander d'explication. Il était là, c'était l'essentiel. Mais j'étais tant fatiguée de m'inquiéter, il fallait que je lui demande.

- Ai-je droit à des explications ?

- C'était juste un petit soucis.

- "Un petit soucis" ? Tu te moques de moi ? Tu as disparu pendant quasiment une semaine Asad alors qu'on avait un mariage à préparer ! Je me suis inquiétée, je t'ai appelé un milliard de fois et tu oses me dire que c'était juste "un petit soucis" ? Va falloir trouver beaucoup mieux que ça.

Je l'observais attentivement, mes yeux se dirigèrent sans raison vers ses mains. Mes craintes se realisèrent. Ses mains étaient blessées, le même genre de blessures qu'il s'infligeaient à lui-même lorsqu'il faisait une crise.

- Tu...tu as refais une crise ?

Il inspira comme pour se donner de la force.

- Tu es une femme exceptionnelle Maya. Chaque jour qui passe, je me demande ce que j'ai bien pu faire pour que ton magnifique cœur m'ait choisi moi, au lieu d'un autre. Je ne sais pas ce qui s'est passé mais j'ai fait une crise la semaine dernière, sans raison. Le docteur me l'avait dit. J'ai pensé à ce moment là que je n'avais pas le droit de te condamner à vivre avec quelqu'un comme moi pour le restant de ta vie. Tu mérites tellement mieux...

- Non...non...je t'interdis de dire ça. Tu ne me condamnes à rien du tout, c'est moi qui choisis et je t'ai choisi toi, Asad Aslaniya. Peu importe ce qui peut bien se passer dans ta tête, ce n'est pas plus fort que moi, pas plus fort que nous deux.

- Ça va s'empirer.

- Je sais.

- Veux-tu de moi malgré tout ?

- Si seulement toi tu veux de moi.

Il esquissa un sourire et m'encercla dans ses bras et sa tête se nicha au creux de mon cou.

- Je te veux Sumaya, c'est toi que j'ai toujours voulu. Acceptes-tu de m'épouser ?

Étais-je prête ? Véritablement prête ?

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