Le climat était assez agréable en ce jour. J'ai pris un taxi, au bout d'une quarantaine, voire plus, de trajet, j'arrivai au manoir.

Je me sentis tout d'un coup moins confiante foulant le sol de l'allée. Des souvenirs me revinrent en mémoire. Aux portes de la demeure, près de là où Salim m'avait violemment poussé, je sonnai et attendis. Anna vint m'ouvrir. Elle souria à ma vue et se décala pour me laisser entrer.

- Tout le monde t'attend au salon principal.

- Comment ça tout le monde ? Je suis venue voir Marìana.

Elle ne répondit rien et me demanda d'aller au salon, ce que je fis. Je fus surprise de voir la famille Aslaniya. Seuls Asad, Aya et les enfants étaient absents. Je ne comprenais pas ce que je faisais là.

- Salam Aleykum, déclarais-je, ne sachant où me mettre.

- Assieds-toi Sumaya, n'aies pas peur, répondis Hamid.

Je pris place sur le fauteuil libre et gardais les yeux rivés sur mes pieds.

- Je suppose que tu te demandes ce que tu fais là, je vais te le dire. J'ai eu vent, il n'y a pas longtemps, de ce que Alisha et Salim t'ont fait. Je tenais personnellement à m'excuser Sumaya.

- Ce n'est pas la peine Hamid, vous ne m'avez rien fait et c'est de l'histoire ancienne. Je suis passée à autre chose.

- Si tu réclames des dédommagements...

- Ce n'est vraiment pas la peine. Tout va bien.

Il hocha la tête et un silence inconfortable s'installa. Il y avait une question qui me brûlait les lèvres et je puisai dans tout mon courage pour la poser.

- Où...où est Asad ?

Alisha me jeta un regard à glacer le sang. Je me contentai de l'ignorer, je n'avais plus peur d'elle ou de ce qu'elle pouvait penser de moi. Salim afficha un air blasé. Nadia et Ziyad gardèrent leurs sourires en coin. Zahra, comme d'habitude, elle était hautaine et dédaigneuse.

- Il n'est pas là, répliqua Hamid qui était le seul à parler depuis le début de cette conversation. Asad est dans un hôpital...psychiatrique.

Je sentis mon cœur avoir un sursaut de choc.

- Quoi ? Mais pourquoi ?

- Son état s'est dégradé dernièrement, nous étions incapables de le calmer. J'ai décidé qu'il était préférable qu'il soit suivi professionnellement pour son bien.

- Il ira bien ?

- Je l'espère, Sumaya.

J'avais quitté la maison dans une profonde tristesse. Hamid m'a donné l'adresse de l'hôpital où il était et malgré toutes les barrières que j'avais décidé de mettre entre nous, il m'était tout bonnement impossible de ne pas y aller. Je voulais comprendre se qui se passait. Pourquoi était-il là-bas ?

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