Camp Jaha

By fiction-lovee

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Clarke Griffin, dix-neuf ans, n'en fait qu'à sa tête depuis plusieurs années. Ne sachant plus quoi faire, sa... More

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Chapitre 50
Chapitre 51
Chapitre 52
Chapitre 53
Chapitre 54
Chapitre 55
Chapitre 56
Chapitre 57
Chapitre 58
Chapitre 59
Chapitre 60
Chapitre 61
Chapitre 62
Chapitre 63
Chapitre 64
Chapitre 65
Chapitre 66
Chapitre 67
Chapitre 68
Chapitre 69
Chapitre 70
Chapitre 71
Chapitre 72
Chapitre 73
Chapitre 74
Chapitre 75
Chapitre 76
Chapitre 77
Chapitre 78
Chapitre 79
Chapitre 81
Chapitre 82
Chapitre 83
Chapitre 84
Epilogue

Chapitre 80

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By fiction-lovee




Samedi 16 avril ; 17 heures 30 - Aéroport de Sydney.

Nous y sommes, à Sydney. J'ai tellement du mal à y croire. Je veux dire, je viens d'Australie, mais je n'y suis jamais allée. C'est toujours une ville que j'ai voulu visiter et voilà chose faites. Lexa me sourit pour me rassurer.

- Tu es prête ?

- Comme si j'avais le choix.

Elle rit doucement et me vol un baiser. Elle a de la chance que je l'aime éperdument. Dans quelques minutes, nous allons sortir de notre avion et rencontrer mes beaux-parents. Lexa a beau me taquiner, je la sens bien nerveuse depuis hier. Elle m'a fait un petit topo de ce à quoi je dois m'attendre et autant dire que je ne sais pas comment me comporter.

- Je t'aime. Ne l'oublie pas.

- Je sais.

On s'échange un sourire et nous voilà partie main dans la main dans le couloir de débarquement. J'ai les mains moites. Il y a du monde autour de nous. En arrivant dans le hall, je laisse la charge à Lexa de les chercher comme je ne les ai jamais vu. Tout ce que je sais, c'est que son père est super grand et que sa mère a la peau noire. J'étais étonnée de la description, mais il est vrai qu'elle a été adopté après tout. Je ne dois pas m'attendre à ce qu'elle les ressemble physiquement.

- C'est bon, je les ai vu. Tu viens ?

- Je te suis.

Elle me guide pendant que je suis toujours à leur recherche de mes yeux. Je souris finalement lorsque je vois Octavia courir en notre direction. J'ai à peine le temps de lâcher la main de ma copine pour la réceptionner dans mes bras.

- Vous êtes finalement là !

Je laisse un soupire m'échapper. J'avais oublié qu'ils atterrissaient avant nous. C'est une très bonne nouvelle.

- Hey. Je suis tellement soulagée de te voir.

- Et moi dont ! J'ai tellement de choses à te raconter.

- C'est vrai ? T'as semaine s'est bien passé ?

J'ai presque oublié qu'elle l'a passé avec Lincoln et son frère réuni. J'imagine bien qu'elle a des choses à me dire pour le coup.

- On ne peut mieux. Et toi alors ? Comment tu vas ? Tu m'as l'air d'avoir pris des couleurs.

- Un peu, oui, gloussai-je.

Je regarde par-dessus son épaule pour voir Lexa aux côtés de ses parents et Lincoln. Je souris particulièrement lorsqu'elle se trouve dans les bras d'une femme que je devine être sa mère par rapport à son physique.

- Tu leur as déjà parlé, je suppose ? demandai-je à O.

- Ouais. Ta belle-mère est un peu... Je ne sais pas. Intimidante ? Elle est spéciale.

- Merci, O. T'es rassurante, me moquai-je.

- Désolé, rit-elle. Je préfère te prévenir.

Je hoche la tête. De toute façon, Lexa m'a avertie qu'elle sera celle qui m'intimiderait le plus par son froid inconditionnel. Quelque part, ça me fait penser à Lexa et nos débuts. Elle était pareille, donc ça ne doit pas être insurmontable.

- Par contre, son père est adorable. Il n'a pas arrêté de discuter avec nous.

Je dévie sur sa personne. Encore une fois, Lexa m'a prévenu que je ne devais pas me fier aux apparences. Il me fait penser à Nyko, en encore plus impressionnant. Il est géant, avec une grosse barbe et une moustache, mais si c'est comme son ami, je n'ai rien à m'en faire.

- C'est déjà bien.

- Allez, je vais t'accompagner dans cette dure épreuve. On discutera plus tard.

Je hoche la tête. Je ne peux pas spécialement m'échapper pour toujours. Octavia passe son bras sous le mien pour m'emmener avec elle. Je me laisser faire. Je préfère ça qu'avoir le temps de réfléchir. Lexa sourit immédiatement en nous voyant. O me lâche lorsque ma copine me tend sa main. Je la prends et je ne me prive pas pour me blottir contre elle.

- Maman, papa, voici Clarke, ma petite amie. Clarke, voici Indra, ma mère et Gustus, mon père.

- Bonjour, dis-je timidement. Je suis contente de vous rencontrer enfin.

- Et nous dont. Lexa nous a beaucoup parlé de toi. Ne soit pas timide avec nous. On est heureux que Lexa nous ramène à nouveau quelqu'un.

- Eh bien justement, j'ai beaucoup de pression du coup.

Les mots m'ont échappé, mais cela a l'air de faire rire son père. Il me prend de court dans une étreinte qui me tend sans le vouloir sur le moment. Lexa sourit d'amusement à mes côtés. Finalement, peut-être que ce séjour ne sera pas aussi terrible que je le pense. Enfin, il reste sa mère qui me dévisage depuis tout à l'heure. Le père de Lexa m'épargne d'aller à sa rencontre en proposant de nous dépêcher de rentrer. Lexa m'embrasse la tempe tout en passant son bras sur mes épaules lorsqu'on se met en marche.

- Tu t'en sors très bien, chérie, me glisse-t-elle. Tu es parfaite. Continue de rester toi-même et tout se passera bien.

Je lui souris grâce à ces paroles réconfortantes. Ils vont me donner du courage pour la suite. L'échange, ou plutôt le non échange avec sa mère me chagrine un peu. Je suppose que je vais devoir m'y faire pour le moment. Lexa m'a dit que je ne dois pas m'attendre grand-chose de sa part au début.

- Vous devez mourir de faim, poursuit son père lorsqu'on se rend vers la sortie après avoir récupéré nos affaires.

- Oh oui, tu ne le fais pas dire, réplique Lincoln. Je suis content lorsqu'on sera à la maison.

- Il va falloir attendre un peu pour ça. On a invité tes parents à dîner ce soir. On s'était dit que ça rappellerait le bon vieux temps.

- Quelle bonne idée. On va faire un barbecue j'espère ?

- Bien évidemment. Tu vas m'aider à griller quelques viandes.

- Avec plaisir !

On dirait que tout le monde a l'air enthousiaste par cette soirée. J'espère vraiment que tout ira bien.


Samedi 16 avril ; 19 heures 30 - Maison Woods.

Lexa a adoré ma maison, mais elle n'a pas été mal lotie de son côté non plus. C'est une petite maison avec un charmant petit jardin plutôt bien entretenu. Comme moi, ils habitent en retrait de la ville, dans un quartier très familier. C'est très tranquille. On n'entend rien, alors que nous sommes dehors à siroter un petit apéro pour le moment. Les garçons sont en train de s'occuper des grillades où Lincoln à retrouver son père. Il lui ressemble énormément, en moins costaud et bien évidemment, plus vieux. Les mères, eux, sont pour mon plus grand bonheur dans la cuisine en train de préparer les salades. J'ai le temps de respirer et surtout, fuir les yeux très observateurs de ma belle-mère. Elle n'arrête pas. J'ai l'impression que mes moindres mouvements sont épiés. C'est très désagréable. Heureusement qu'Octavia sait me détendre en discutant de tout et de rien.

- Je voudrais aller aux toilettes avant de passer à table, indiquai-je à Lexa. Peux-tu m'indiquer où c'est ?

- Je vais t'accompagner.

- Oh non, tu n'es pas obligée. Explique-moi juste.

- Chérie, je viens avec toi, insiste-t-elle. On se retrouve dans dix minutes, dit-elle à O.

- Pas de problème, je vais voir les gars en attendant.

Elle me fait un clin d'oeil avant qu'on rentre dans la maison. Lexa me fait monter à l'étage, ce que je trouve étrange sur le moment. Pourtant, elle m'ouvre bien la porte des toilettes qui se trouve juste à côté de sa chambre. Au moins je suis sûre que je n'aurais pas de mal à les trouver la nuit si j'ai un besoin un soin.

- Merci.

- Est-ce tout va bien, mon amour ? me retient-elle avec sa question.

- Oui, bien sûr. Pourquoi ça n'irait pas ?

- Eh bien, tu n'es plus aussi lumineuse qu'à notre départ de Melbourne.

- Eh bien... Ta mère est un sacré personnage, mais ça va aller.

Elle glousse doucement en passant ses mains sur ma taille.

- Je sais, je suis désolée si elle te met si mal à la l'aise.

- Oh non, ne t'excuse pas. Ce n'est pas de ta faute et puis, elle ne me met pas vraiment mal à l'aise. Je ne lui ai même pas encore adressé la parole.

- Tu as raison, soupire-t-elle. Je sais qu'elle préfère observer avant d'agir, mais elle n'a jamais agi aussi excessivement. Je vais lui faire une remarque à l'occasion.

- Non ! Surtout pas Lexa, je t'en prie. Je n'ai pas envie de me faire passer pour une victime ou je ne sais quoi à ses yeux.

Elle soupire fortement. Je passe ma main sur sa joue et elle relève la tête.

- Et alors quoi ? Je ne vais pas la laisser mettre un malaise certain entre vous durant ce séjour.

- Eh bien, je ne sais pas... Elle attend peut-être que j'aille lui parler ? Je devrais faire le premier pas. Qu'est-ce que tu en penses ?

- Je ne suis pas sûre que tu es prête à-

- A quoi ? l'interrompis-je. Je pense avoir assez vécu de chose pour pouvoir discuter avec ta mère, Lex.

- Ce n'est pas ce que je voulais dire, soupire-t-elle.

Elle dévie ses yeux le temps de réflexion. Je sens bien qu'elle est nerveuse. Soit ce qu'elle me cache est grave, soit elle ne me sens pas capable de lui faire face.

- D'accord... Si tu as envie de lui faire face, vas-y. Elle appréciera que tu fasses le premier pas.

- Merci.

Je souris et je l'embrasse tendrement.

- Je peux aller aux toilettes maintenant ?

- Oui, rit-elle. Je t'attends.

Elle me lâche et je me dépêche pour faire ce que j'ai à faire. Je me lave les mains et je ressors ensuite. Lexa est adossée à côté de la porte avec un air bien pensif. Je me plante devant elle pour la prendre dans mes bras.

- Hey. Et toi alors ? Comment tu vas ?

Elle hausse les épaules.

- Je ne sais pas. C'est toujours étrange de revenir ici.

- Je vois ça. On est loin de la tranquillité, hum ?

- Ouais, ricane-t-elle.

Je la caresse doucement ses cheveux d'un air amoureux.

- Tu veux parler peut-être ?

- Non, ça va aller.

- OK... Tu sais que je t'aime, hum ?

Un sourire en coin se créé sur ses lèvres.

- Ouais, il semblerait... répond-elle avec amusement.

- Tu trouves ça drôle peut-être ? demandai-je en reculant.

- Un petit peu.

Un petit cri m'échappe lorsqu'elle inverse nos rôles. Je me retrouve contre le mur et privé de parole lorsqu'elle m'embrasse tendrement. Je lui rends avec beaucoup de désir.

- Tu ne m'aimeras jamais autant que je t'aime, réplique-t-elle.

- Erreur. Je t'aime déjà plus que tu m'aimes.

- Non, je ne crois pas, se moque-t-elle.

- Les filles ! On passe à table nous avertit O des escaliers.

- Eh bien, on dirait que le devoir nous appelle.

- C'est ça, ça t'arrange bien.

- Je ne vois pas de quoi tu parles. Allez, allons nous remplir le ventre au lieu de débattre sur un sujet qui est à mon avis, sans issus possible.

Je ris doucement.

- Tu as peur de perdre, c'est tout.

- Tu as fini, oui ? Je vais finir par croire que tu doutes de mes sentiments.

Elle recule en croisant les bras. Elle est vraiment adorable lorsqu'elle fait semblant de bouder. D'habitude, c'est moi qui me trouve dans cette situation. Je souris en penchant ma tête.

- Tu rigoles j'espère ? Après nos soirées à la plage, je ne peux plus vraiment douter de tes sentiments.

Je m'approche d'elle pour qu'on se retrouve collé à nouveau. Sa main qui glisse sur ma hanche me prend de cours et elle arrive à me bloquer contre le mur à nouveau. J'ai le souffle court, mais je la laisse m'embrasser à nouveau dans la plus grande des délicatesses. Je me laisse de plus en plus aller et j'adore ça. J'ai développé une confiance sans failles pour elle. La semaine dernière a vraiment été le paradis. Pour la première fois depuis longtemps, j'avais l'impression de m'être retrouvé totalement. Nous sommes en parfaite harmonie et rien ne me fait plus plaisir que de savoir que nous allons vivre ensemble définitivement dans quelques semaines. Je reviens à la réalité lorsque Lexa commence à trop s'aventurer sur mon cou.

- Lex, soufflai-je.

Mon interpellation n'a pas l'air de la faire réagir, mais un pincement sur sa fesse par contre, fait bien son effet.

- Hey ! riposte-t-elle.

- Tu m'as fait languir pendant des soirs la semaine dernière parce qu'on était sous le toit de mon grand-père. Ne croit pas que tu vas mieux t'en sortir ici.

- Et alors, quoi, hum... ? Tu veux que je trouve une plage ? me taquine-t-elle.

- Espèce d'imbécile, gloussai-je. On a failli se faire prendre plus d'une fois les dernières nuits je te rappelle.

- Oh allez, c'était plutôt drôle, non ? demande-t-elle en s'aventurant sous mon t-shirt.

- Evidemment. Ce n'était pas toi qui était à moitié déshabillée quand ça s'est produit.

- C'est vrai, rit-elle.

Je me laisse contre ses lèvres une dernière fois. C'est à ce moment qu'on nous interrompt avec un raclement de gorge. Je panique un peu, mais je me détends lorsque je vois O.

- Alors c'est ce que vous faîtes depuis tout ce temps ? On est tous en train de vous attendre.

- Excuse-nous, rit Lexa. On te suit.

- J'espère bien !

Elle fait pourtant demi tour sans vérifier qu'on la suit. J'étais prête à le faire, mais Lexa me retient une dernière fois. Je m'attendais pourtant à ce qu'on  avait fini.

- Qu'est-ce qui a ?

- Oublie toute cette histoire pour le moment. Ne te soucie pas de ma mère ce soir. Tu vas te concentrer sur moi, d'accord ? Je veux qu'on passe une bonne soirée pour notre première soirée chez moi. Tu penses pourquoi faire ça ?

J'inspire profondément, mais je hoche la tête.

- D'accord, murmurai-je. Je vais essayer.

- Merci. Je t'aime, ne l'oublie pas.

Je souris alors qu'elle m'embrasse une dernière fois. Maintenant, il est temps de tenir ma promesse. J'espère que sa mère ne va pas me traumatiser.


Dimanche 17 avril ; 08 heures 30 - Maison Woods.

Je gémis alors que je sens bouger à côté de moi. Je veux passer mon bras sur le corps de Lexa, mais je sens alors qu'elle n'est plus totalement allongée.

- Qu'est-ce que tu fais ? marmonnai-je.

- Shht. Rendors-toi.

- Où vas-tu ? grognai-je en clignotant des yeux alors qu'elle essaye de sortir du lit.

- Je n'arrive plus à dormir. Lincoln m'a écrit, on va aller courir.

Je soupire d'aise alors qu'elle me caresse la tête. C'est tellement bon aussi. Je referme les yeux.

- Tu vas me laisser seule ?

- On va juste faire un tour de quartier. Tu n'es pas obligée de sortir d'ici sans moi, d'accord ?

- Hum...

J'entends ses paroles, mais je suis trop endormie pour en comprendre le sens. Lexa glousse à ma réaction.

- Je t'aime. A tout à l'heure.

Je peux sentir ses lèvres contre les miennes. Je gémis une dernière fois alors qu'elle sort définitivement du lit. Je ne suis pas en moyen de la retenir, mais au lieu de ça, je me glisse de son côté pour serrer son coussin contre moi. D'un côté, je déteste qu'elle me laisse seule pour ses footings matinaux, mais d'un autre, j'adore pouvoir profiter de sa place en son absence. Sans que je ne comprenne rien, je me sens déjà repartir.


Dimanche 17 avril ; 09 heures 00 - Maison Woods.

Je m'étire dans le grand lit en réalisant que je suis seule. Je me rappelle vaguement la raison avec le départ de Lexa. Je soupire donc et je tends mon bras pour atteindre mon téléphone. Il est encore tôt pour moi, mais je peux entendre qu'on s'agite dans la maison. Il y a du bruit à l'étage d'en dessous. Je ne sais pas quand Lexa est partie, mais je n'ai pas spécialement l'envie de l'attendre ici. Connaissant Octavia, elle doit être en train de dormir. Elle apprécie tout autant les grasses mâtinées que moi. Ou alors, elle est allée accompagnée nos copains. C'est également une hypothèse. Je patiente un peu pour finalement sortir du lit. C'est ridicule de rester ici et avec un peu de chance, c'est le père de Lexa qui sera en bas. Je prends la peine de m'habiller et de faire le lit avant d'aller à la salle de bain qui se trouve dans la pièce adjacente. Je me brosse les dents et mets en ordre mes cheveux avant de descendre. Je suis quand même chez ma belle famille, alors la moindre des choses c'est de me rendre présentable. Mes pieds me mènent jusqu'à la cuisine, après avoir découvert que le séjour est vide. Je regrette déjà d'être sortie du lit en voyant que la seule présence ici, est ma belle-mère qui m'a bien évidemment repéré.

- Bonjour, dis-je avec gêne.

- Bonjour Clarke.

- Vous allez bien ? Est-ce que je peux vous aider à quelque chose ?

La femme sourit. C'est une première. Je n'ai encore jamais eu le droit à un sourire de sa part. J'ai passé une bonne soirée hier soir, mais j'ai dû la passer à l'ignorer pour cela pour éviter d'être mal à l'aise.

- Lexa nous a dit que tu n'apprécies pas tellement cuisiner. Tu pourrais peut-être mettre la table, si tu te rappelles où sont rangés les couverts.

Je rougis violemment. Lexa leur a vraiment dit ça ? Je crois qu'on va avoir besoin d'une petite discussion toutes les deux.

- O-oui, bien sûr, balbutiai-je.

On a rangé le lave-vaisselle avec Lexa hier soir après la soirée, alors je me souviens parfaitement où tout se trouve. Je m'avance dans la cuisine pour commencer à chercher les assiettes.

- Donc, elle disait vrai ? demande la mère de Lexa.

Je déglutis difficilement. Elle m'a décrit comme une minable auprès de ses parents ou quoi ? Je me sens honteuse de la réponse que je vais donner.

- Oui, c'est vrai. Je n'ai jamais pris le temps d'apprendre à cuisiner, mais il m'arrive d'aider Lexa de temps en temps depuis qu'on vit ensemble. Enfin, les week-ends, me rattrapai-je, ne sachant pas tout ce qu'elle sait.

Je préfère rester honnête. Ce n'est pas en mentant que je vais gagner sa sympathie. Elle ne répond rien, alors je m'avance vers la table pour placer quatre assiettes.

- Comptes-tu prendre soin de ma fille ?

La question me prend de cours. Elle a arrêté son activité pour me regarder droit dans les yeux. Je comprends donc qu'elle va vouloir très certainement juger ma réponse si elle n'est pas celle qu'elle attend.

- Je suis consciente que tu peux te sentir mal à l'aise par mon comportement, poursuit-elle. Mais comprends-tu, je n'ai qu'un seul enfant. Il est de mon devoir de savoir si elle est entre de bonnes mains.

J'inspire fortement. D'une certaine façon, je suis contente que ce soit elle qui lance la conversation. Je n'aurais jamais eu le courage de leur faire toute seule. De toute façon, la question était simple. Il suffisait que j'y réponde avec mon coeur.

- J'aime votre fille, donc bien évidemment que je vais prendre soin d'elle. Ce sera ma priorité.

- Tu l'aimes, hein ? Ce n'est donc pas pour intérêt que tu sors avec elle ?

- Qu-quoi ? Non ! m'offusquai-je. Lexa m'a beaucoup apporté et j'éprouve de réel sentiment pour elle, ripostai-je. Je ne me servirais jamais d'elle.

- Vraiment ? Il n'y a donc aucun intérêt ? Même peut-être financier ?

Je ris amèrement. Cette femme est une grande malade. Que croit-elle donc ? Je vois bien que mon comportement ne lui plaît pas, mais c'est plus fort que moi. Je ferme les yeux un instant pour serrer les poids et prends sur moi.

- Non, il n'y en a aucun, répliquai-je plus sèchement que je l'aurais voulu. Si vous êtes au courant d'autant de chose, j'imagine que Lexa vous a également parlé du décès de mon père... Alors sachez que j'ai tout hérité de lui. Même de sa maison à Melbourne, alors vous pouvez comprendre que je n'ai aucun problème niveau financement.

Je n'aime pas qu'elle puisse autant douter de notre amour. En plus, le fait qu'elle me force à parler de mon père, c'est le pompon. Contre toute attente, ses yeux s'attendrissent et je dois avouer que c'est plutôt déstabilisant. Jusqu'ici, elle m'a plutôt regardé avec beaucoup de jugement et de froideur.

- J'ai en effet appris ce malheur. Toutes mes condoléances à ce sujet. Je suis également désolée pour t'attaquer de la sorte, mais je reste la mère de Lexa et il me doit de la défendre. Elle en a assez vécu, mais tu as l'air d'être quelqu'un de bien pour elle.

Ses paroles me font louper un battement. Comment ça "assez vécu" ? Veut-elle parler de sa relation avec Costia ? Je ne sais pas pourquoi, mais depuis ce que Lexa m'a dit la semaine dernière et son comportement depuis qu'on est ici, j'ai des doutes que ce ne soit seulement ça. Il a dû se passer quelque chose ici également.

- Je vous ai beaucoup observé hier soir. Je vois bien que tu rends heureuse ma fille et après cette discussion, tu m'as l'air d'une jeune femme très étonnante. Sache que Lexa a besoin de soutien, même si elle ne l'avouera jamais.

J'ai du mal à cacher mon étonnement. Jusque là, je n'ai jamais vu que Lexa avait besoin de soutien. Au contraire, c'est toujours elle qui m'en a apporté.

- Ne tire pas cette tête. Tu lui en apportes déjà sans t'en rendre compte, alors continue ainsi. La seule chose donc je vais te demander en plus, c'est de ne jamais la trahir ou lui briser le coeur.

Je cligne plusieurs fois des yeux. Dois-je comprendre qu'elle me donne - enfin - son approbation ? Ça me touche, d'une certaine manière vu le personnage qui se tient devant moi. Je rougis malgré moi et je hoche la tête.

- En aucune façon, madame. Je n'y pense même pas. Je l'aime bien trop pour pouvoir faire une chose pareille. J'ai bien l'intention de faire en sorte de garder Lexa auprès de moi indéfiniment.

Elle hoche la tête d'un calme inouïe avec un petit sourire.

- Bien. Je te confie ma fille dans ce cas. Prends soin d'elle. Tu peux également m'appeler Indra désormais.

Un poids s'est clairement libéré de mes épaules à ces paroles. La discussion va dans le bon sens.

- Bienvenue dans la famille, Clarke.

Vraiment dans le bon sens. Ces paroles me chauffent le coeur. C'est clairement une reconnaissance qu'elle m'offre là. Je souris doucement.

- Merci... Indra.

- Aimes-tu les pancakes ?

- Oh oui. Particulièrement ceux de Lexa, avouai-je avec entrain.

- Eh bien, il va falloir te contenter des miennes aujourd'hui. Mais bon, ils ne doivent pas changer énormément de ceux de ma fille, puisque c'est moi qui lui ai appris.

Je souris doucement en hochant la tête. Je poursuis la mise en place de la table et c'est quand j'ai fini que j'entends la porte d'entrée claquer. Les rires de ma copine et Lincoln résonnent dans le couloir avant de les voir arriver dans la pièce.

- Hello ! dit-elle avec bonne humeur.

Son comportement se transforme en surprise en me voyant ici. Elle ne s'y attendait pas. Après tout, elle m'a demandé de l'attendre en haut. Ce n'était pas pensable pour ma part. Je voulais en profiter pour échanger avec sa mère et voilà chose faite.

- Hey, les saluai-je.

- Oh, tu es descendue finalement.

- Tu lui as dit de t'attendre en haut ? rouspète sa mère. Je n'allais pas la manger.

- Oh, avec toi, on ne sait jamais.

Lexa glousse avant de venir me prendre dans ses bras. Je me laisse aller jusqu'à que je sente l'odeur qu'elle dégage. Je grimace et essaye de la repousser, mais elle me retient davantage justement.

- Tu pues, lui fais-je remarquer.

- Quoi ? Tu n'aimes pas mon odeur naturelle ? me taquine-t-elle.

- Si, mais certainement pas ta transpiration.

Elle rit avant de m'embrasser. Je me laisse porter par ses lèvres. C'est limite si je ne fonds pas dans ses bras à chaque fois.

- Tout va bien ? Elle ne t'a pas trop martyrisé ?

- Non, gloussai-je. Tout s'est bien passé.

Elle hoche la tête en jetant tout de même un coup d'oeil envers sa mère. Cette dernière n'a pas du tout l'air de se préoccuper de nous.

- Vous venez manger avec ta copine, Lincoln ? demande-t-elle à la place.

- Non, non. Je vais rentrer, on doit m'attendre à la maison justement. Et je dois prendre une doucher aussi.

- Très bonne idée, commente Lexa. On va en prendre une également. On se retrouve cet après-midi du coup ?

- Ouais, on s'écrira pour s'organiser quelque chose.

- OK, on fait ça.

- A tout à l'heure.

Il fait demi-tour et repart comme si de rien n'était. Quelque chose me dit qu'il est comme à la maison ici. Il m'a l'air d'être très à l'aise et surtout très bien accepté par la famille de ma copine. Lexa attire mon attention en embrassant ma joue.

- Est-ce que tu as fini ici ? Tu m'accompagnes ?

- Oh euh...

Je rougis. On dirait que j'ai bien compris le sens de sa phrase avant lorsqu'elle a dit "on" avant, à Lincoln. Je jette un coup d'oeil à sa mère pour avoir en quelque sorte son approbation. Elle n'a pas l'air de s'en soucier. Elle ne nous regarde même pas. Je reviens vers Lexa qui possède un air malicieux.

- On ne peut pas faire ça, répliquai-je de manière à ce qu'elle soit la seule à entendre.

- Allez. Personne n'est à l'étage et puis comme ça on pourra discuter de ce qui s'est passée pendant mon absence.

Elle me taquine en jouant avec l'ourlet de mon t-shirt. Je secoue la tête, mais Lexa ne se laisse pas démonter.

- Maman, tu nous appelles quand c'est prêt ?

- Oui, allez-y. On vous appellera déjà.

- Nickel, merci.

Lexa me prend la main à cela et m'emmène avec elle à l'étage sans que j'ai eu le temps de comprendre quelque chose. J'ai du mal à la reconnaître. Elle n'a jamais été du genre suppliante. On arrière à l'étage où elle me guide dans la salle de bain familial.

- T'exagère. On ne peut pas faire ça ici.

- On ne va rien faire. Je veux juste prendre une douche avec toi. Est-ce trop demander ?

Elle penche sa tête, tout en taquinant l'arrière de mon soutien gorge, sous mon t-shirt. Je roule des yeux, mais je souris tout de même. Elle semble vraiment tenir à ce moment, donc je cède.

- Juste une douche, mais rapide, je te préviens.

- Merci mon amour. Je vais chercher des habits. Prépare donc les serviettes.

Elle m'embrasse chastement avant de s'éclipser vers sa chambre. Chambre plutôt spacieuse, soi-disant passant. Elle doit avoir la taille de notre chambre à Seattle avec des couleurs plutôt neutres. En réalité, elle ressemble beaucoup au style de son appartement. Epurée, mais très jolie et harmonieuse. J'écoute ce qu'elle me dit et je pars à la recherche des serviettes. Cette pièce possède une baignoire, une douche et quelques meubles de rangement. J'espère qu'elle ne va pas avoir des idées en voyant le bain... Elle semble bien taquine depuis quelques jours. Je sursaute alors que des bras m'enroulent par derrière. Je n'ai même pas eu le temps de fouiller que la voilà déjà.

- Bah alors, tu n'as pas encore enlevé tes vêtements ? me susurre-t-elle.

- Je t'attendais. Et pour être honnête, je n'ai même pas trouvé les serviettes.

Je me retourne pour la voir, mais aussi pour vérifier que la porte est fermée, ce qui est le cas.

- Tu l'as verrouillé ?

- Bien sûr. Allez, déshabille-toi.

Elle ouvre les festivités en retirant ses vêtements, les laissant traîner au sol. Contrairement à elle, je compte remettre mes habits, alors je les plie soigneusement. Pendant ce temps, elle actionne l'eau et vérifie sa température. Je me sens heureuse de me sentir de plus en plus à l'aise avec elle. Elle me fait sentir désireuse. Il y a longtemps que je n'avais plus ressenti ça.

- Où sont les serviettes du coup ? demandai-je.

- Juste là, regarde.

Elle me pointe une armoire juste à côté de la douche. Je nous en sors deux pour tout à l'heure. Lorsque je me retourne, Lexa avait déjà sa main sur ma taille.

- Tu es vraiment impatiente aujourd'hui, gloussai-je. Qu'est-ce qui t'arrive ?

- Je ne sais pas. J'ai envie de passer du temps avec toi.

- Rapide, rappelles-toi, dis-je alors qu'elle m'entraîne sous les jets.

- Promis, rit-elle. Juste une douche, murmure-t-elle contre mes lèvres.

Je souris alors qu'elle m'embrasse, tout en fermant la porte dans son dos. On essaye de se partager les jets comme on peut. L'endroit est plus petit que tout ce que nous avons déjà connu. Lexa tient sa promesse et se contente de me laver. Elle prend son temps, d'un air bien pensif. Je sais qu'elle apprécie le faire, alors je ne dis rien. J'aime ça également. Sa façon de me regarder me donne l'impression d'être une merveille du monde. C'est tellement dingue alors que déteste mon corps.

- Tout va bien ? demandai-je.

- Bien sûr, dit-elle en souriant doucement. Je suis avec toi, alors tout va bien.

Elle dit ça, mais je sens bien que quelque chose ne va pas. Elle m'embrasse, donc je ne dis rien. Je me rince une fois qu'elle a fini. C'est maintenant mon tour de la bichonner. Je commence par ses cheveux. Je souris en voyant qu'elle a les yeux fermés. On dirait que quelqu'un en avait vraiment besoin. Je comprends mieux pourquoi elle a insisté sur ma présence. Je profite de cette situation pour embrasser son épaule.

- Ne commence pas si tu veux que je reste tranquille, marmonne-t-elle.

- Oh mais tu vas rester tranquille. C'est à mon tour de m'occuper de toi.

- Vraiment, hum ?

Elle souffle d'aise alors que je lui prodige des massages crâniens. Je commence à me demander si elle ne lâche tout simplement pas prise...

- Eh oui. Je sais aussi m'y faire et tu sembles en avoir besoin.

- Tu as raison.

Je souris. C'est rare qu'elle reconnaisse ces choses. Surtout aussi facilement. C'est que ce doit être vrai.

- Tu veux en parler ? murmurai-je.

- Non.

- Les filles, on va bientôt manger, nous interrompt la voix très distincte du père de Lexa.

- On ferait bien de se dépêcher, me conseille ma copine.

- OK...

J'abandonne pour cette fois. Elle n'a vraiment pas l'air de vouloir en parler. J'ai l'impression que je ne suis pas seule qui aurait préféré échapper à un passé... Je termine de la laver au plus vite pour qu'on puisse sortir. La dernière chose que je voudrais, c'est d'attiser les foudres des parents à Lexa, même si tout semble être rentré dans l'ordre.

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