Camp Jaha

By fiction-lovee

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Clarke Griffin, dix-neuf ans, n'en fait qu'à sa tête depuis plusieurs années. Ne sachant plus quoi faire, sa... More

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Chapitre 50
Chapitre 51
Chapitre 52
Chapitre 53
Chapitre 54
Chapitre 55
Chapitre 56
Chapitre 57
Chapitre 58
Chapitre 59
Chapitre 60
Chapitre 61
Chapitre 62
Chapitre 63
Chapitre 64
Chapitre 65
Chapitre 66
Chapitre 67
Chapitre 68
Chapitre 69
Chapitre 70
Chapitre 71
Chapitre 72
Chapitre 73
Chapitre 74
Chapitre 75
Chapitre 76
Chapitre 77
Chapitre 79
Chapitre 80
Chapitre 81
Chapitre 82
Chapitre 83
Chapitre 84
Epilogue

Chapitre 78

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By fiction-lovee


Vendredi 08 avril ; 14 heures 30 - Aéroport de Seattle.

Je n'ai jamais été aussi impatiente de partir en vacances. Je suis assis au côté de Lexa en lui tenant la main. Nous attendons notre vol. Lincoln et Octavia nous ont déposé il y a une heure de ça, après avoir mangé ensemble et nous voilà seule depuis. C'est apaisant de se retrouver à deux. Surtout après ces dernières semaines.

- Excitée ? me murmure Lexa.

- Oh oui.

- Ce sera bien mérité.

On s'échange un sourire. Après mes révisions sans répit, mes tests, mes examens blancs et  même mon travail dans la galerie avec Grace pendant deux samedis... Oui, je pense que ce sera bien mérité. J'ai fait beaucoup d'efforts, mais je ne regrette rien. Tout ceci m'a permis d'enlever un gros poids sur mon dos. J'ai au moins gagné ma place pour l'école d'art l'année prochaine.  Ce n'est pas rien. Maintenant, comme il était donc convenu avec Lexa, je dois relâcher mes cours pendant deux semaines. C'est difficile, parce que mon diplôme reste ma dernière préoccupation. J'ai pourtant bien travaillé. Je pense même avoir plutôt bien réussies mes épreuves blancs cette semaine, mais il y a toujours ce petit côté qu'on ne sait jamais. En attendant, j'ai promis de profiter un maximum ces deux semaines, alors je vais essayer de ne plus y penser. La seule chose dont je dois me préoccuper, c'est Lexa et nos familles.

- J'ai pensé qu'on pourrait faire du camping, partageai-je à Lexa.

- Du camping, hum ?

- Ouais. On en a tellement parlé. Ce serait l'occasion. Ou alors au moins passé la soirée sur la plage ! Au mon Dieu, ça m'a tellement manqué, m'enthousiasmai-je à l'idée. Avec un feu de camp, des marshmallows et-

- Hey, rit Lexa. Détends-toi. On aura tout le temps de faire tout ce que tu voudras. Le travail t'es montée à la tête, on dirait, hum ? se moque-t-elle en passant sa main dans mes cheveux.

- Tu moquerais-tu de moi ? demandai-je en boudant.

- Oh non, sourit-elle malicieusement.

- C'était le deal, je te rappelle. Je devais me donner à fond jusqu'aux vacances et de me calmer ensuite.

- C'est vrai. Tu n'as pas mis des cours dans ta valise, hein ? J'aurais peut-être dû vérifier.

- Arrête, gloussai-je. Je ne ferais pas fait ça.

- Oh non. Ce n'est pas ton genre.

Je ris de plus belle en lui frappant la cuisse à son ironie. C'est vrai que j'y ai pensé, mais je ne l'ai pas fait. Je tiens vraiment à ces vacances relaxantes. On retourne chez nous après tout.

- Hey, pas de ça, dit-elle en liant nos doigts après mon geste. On va devoir se supporter pendant presque une longue journée dans les airs, alors on ne va pas commencer à se frapper.

- C'est vrai, mais bon. On va dormir la moitié du temps alors tu n'as pas à t'en faire.

- Parle pour toi. Tu es une vraie marmotte.

Je souris. C'est difficile de lui dire le contraire. J'apprécie être tranquille dans ce genre de moment. L'heure d'embarquer arrive finalement. Ce voyage va être long. Mes six heures pour rentrer à Miami vont être du pipi de chat par rapport à nos dix-neuf heures qu'on va se taper avec une escale en prime. On s'installe tranquillement à nos sièges une fois le contrôle passé. C'est dommage, mais je ne risque pas de voir Shay ici. Elle m'a expliqué qu'elle essaye d'être au maximum sur le vol de Miami parce que son petit ami vit là-bas.

- Tu fais ce voyage régulièrement ? demandai-je à ma copine en fixant le hublot.

J'ai hâte de décoller. Effrayer en même temps. Je n'ai jamais aimé voler jusqu'en Australie. On sera au-dessus de l'océan pendant pratiquement tout le trajet. Je me demande comment se sent Lexa à cet égard. Je me rappelle qu'elle n'aime pas spécialement les voyages en avion.

- Il me semble te l'avoir déjà dit, me répond-elle. Je vais voir mes parents deux fois par an... Enfin, bon. Ça risque de changer à partir de l'année prochaine désormais.

- Bah, pourquoi ? À cause de moi ? Pitié, ne me dit pas ça. Je n'ai même pas encore vu tes parents qu'ils vont me détester.

- Pourquoi tu t'emportes comme ça ? rit-elle. Bien sûr que non. La salle va me prendre beaucoup de temps. Je vais avoir d'autres choses à faire que leur rendre visite. Ils n'auront qu'à venir eux-même pour une fois.

- OK, murmurai-je.

- Tu te sens toujours nerveuse de les rencontrer ?

- Un peu...

- Tout se passera bien, je te promets.

Je souris alors qu'elle rapporte ma main à ses lèvres. Elle me donne l'impression que tout va bien à ses côtés, c'est dingue.

- Allez, reposes-toi. Le trajet va être long, alors autant que tu reprennes des forces.

- Ça ne te dérange pas... ?

- Chérie, tu t'es donnée fond pendant trois semaines. Je sais que tu es fatiguée. Repose-toi, c'est le moment.

- OK, murmurai-je. Tu me promets de ne pas me laisser trop dormir par contre ? Je n'ai pas envie de te laisser seule tout le trajet non plus.

- Chérie, ne t'inquiète pas pour ça. Dors. On a tout le temps de profiter ensemble en atterrissant.

Elle me force à poser ma tête contre elle. Je souris et prends une position adéquate pour me mettre à l'aise. C'est vrai qu'un peu de repos ne me ferait pas de mal... Je n'ai pas arrêté de me dépenser. Il est temps d'en profiter, mais avant ça... Elle a raison. Il me faut du repos.

- Merci... murmurai-je en observant notre décollage à travers le hublot.

Mes paupières me pèsent déjà au bout d'une demi-heure. Je lutte pour tenir compagnie à Lexa, mais cette dernière semble éviter de discuter pour que j'arrive à dormir. Chose qui ne tarde pas à arriver.


Dimanche 10 avril ; 06 heures 00 - Aéroport de Melbourne.

Il est tôt ou tard... Je ne sais plus trop. Je me rappelle maintenant pourquoi je n'aimais pas les décalages horaires. Le point positif, c'est que l'avion m'a fait oublier le temps et reprendre des forces. Je pète la forme et je crois que Lexa aussi. On a des sourires idiots sur nos visages. On sait qu'on va enfin pouvoir vivre sans danger ici. On était heureuse de retrouver nos terres aussi. On arrive dans le hall où je répète tout de suite mon grand-père. Lexa a dû sentir mon excitation parce qu'elle détache nos mains sans rien dire, me laissant courir en sa direction. Je le prends immédiatement dans mes bras en le serrant fort.

- Je suis tellement contente de te revoir ! Tu m'as manqué.

- Et moi dont.

On s'écarte et je me retourne vers Lexa qui a retrouvé mon côté depuis. Je n'ai même pas le temps de faire les présentations que mon grand-père demande :

- Eh bah alors, c'est elle l'heureuse élue ? commente-t-il.

- Oui. Grand-père, je te présente Lexa. Lexa, je te présente Charlie Griffin, mon grand-père.

- Enchanté de vous rencontrer enfin. Clarke m'a beaucoup parlé de vous.

Elle sourit franchement, même si je remarque que derrière cette attitude, elle m'a l'air un peu tendue. Mon grand-père ricane et la prend de court en lui offrant une étreinte.

- Oublie les formalités avec moi, ma petite. C'est un plaisir de rencontrer la copine de ma petite fille.

C'est à mon tour de sourire. Je n'attendais pas une autre tournure de cette rencontre. Mon grand-père a tellement un grand coeur. Lorsque je lui ai dit avec qui j'allais venir, il en était des plus ravie. Je ne m'en attendais pas moins de lui.

- Comment s'est passé le trajet ? demande-t-il alors qu'on commence à marcher.

- Long, mais bien dans l'ensemble.

- Oh oui, c'est une sacrée trotte quand même. Mais on est contente d'avoir enfin atterri.

Je les laisse parler alors que je suis absorbée par ce qui nous entour. Rien que le sol. C'est un plaisir de pouvoir toucher la terre ferme. J'ai commencé à avoir les pieds engourdis à force de rester assis aussi longtemps. Le soleil brille à travers les baies vitrées. Il me donne le sourire. J'ai l'impression d'être une pile électrique. C'est un plaisir de revenir ici, mais difficile à la fois. La dernière fois, c'était pour l'enterrement de mon père... Je n'ai pas le temps de me morfondre davantage que nous récupérons nos valises. Nous sortons ensuite. Il faut bon. Un peu frais, mais je ne suis pas étonné vu l'heure. Il est tôt et puis, en cette période de l'année, nous sommes en automne. Je pense qu'on va avoir de la chance. J'ai l'impression qu'il fait encore très doux. On va pouvoir faire plein d'activité en plein air, comme nous en avons parlé dans le vol.

- Comment est le temps ? demandai-je à mon grand-père pour obtenir son avis.

- Je pense que vous allez avoir de la chance ces prochains jours, répond-il avec un sourire.

- Super.

On traverse le parking à la recherche de sa voiture. Je la trouve tout de suite, me rappelant parfaitement de cette dernière

- Oh, t'as encore ton vieux pick up !? J'y crois pas !

Je me précipite vers lui, créant les rires de ma copine. J'ai toujours adoré cette voiture. Mon grand-père me laissait toujours aller à l'arrière lorsqu'on faisait des petits trajets. Je m'attendais à ce qu'il s'en débarrasse depuis le temps.

- C'est une belle voiture, commente Lexa en passant sa main sur la carrosserie. Chevrolet 1970, c'est ça ?

- Oui, en effet, s'étonne mon grand-père. Tu aimes les voitures ?

- Elle adore ça, la devançai-je. C'est une grande fan. S'il y a bien quelqu'un avec qui tu peux parler de tes vieilles voitures, c'est bien elle.

- Elle exagère, réplique ma copine avec gêne. Je m'y connais un peu grâce à mon père. Il les adore. Je tiens ça de lui, j'imagine.

- Tu t'y connais un peu en mécanique ? poursuit-il. Non parce que, je pense que cette vieille bécane aurait besoin d'un petit nettoyage.

- Oh. Eh bien je peux y jeter un oeil si vous voulez. J'ai retapé ma première voiture avec mon père et elle avait un peu près cet âge-là, alors je pense pouvoir m'en sortir.

- C'est vrai ? m'étonnai-je. Je ne savais pas.

Je savais qu'elle appréciait ça, mais je n'ai jamais su les origines. Voilà maintenant chose faite. Je pense que ces vacances vont être un moyen d'en apprendre plus l'une sur l'autre. Après tout, nous revenons à nos sources.

- Je ne serais plus intéressante si je te raconte tout d'un coup, réplique-t-elle, créant les rires de mon grand-père.

- Elle a bien raison ! C'est comme ça que j'ai gardé ta grand-mère toutes ces années.

Il adore ma copine, ça en crève les yeux. Cela ne pouvait pas me faire plus heureuse. Son avis compte beaucoup pour moi. C'est comme si c'était mon père qui l'acceptait.

- Comment s'appelait-elle ? demande Lexa.

- Mandie.

- C'est un joli prénom. Il faudra y penser plus tard.

Je rougis à ce commentaire qui ne représente aucun humour. On sent bien qu'elle le pense. Je repense à la discussion qu'on a eu au restaurants. Elle compte donc bien vouloir des enfants avec moi plus tard. Finalement, on range nos affaires dans l'habitacle arrière. Une fois fini, mon grand-père tend les clés à ma copine.

- Oh, euh...

Elle me regarde avec surprise, sans savoir quoi faire. Je hoche les épaules avec un petit sourire.

- Je ne refuserais pas à ta place. Tu dois en mourir d'envie et autant dire qu'il ne laisse pas son bébé entre les mains de n'importe qui...

- Oh oui, ça, c'est certain, confirme mon grand-père.

- Je ne connais même pas la route, essaye-t-elle de se défendre.

- Eh bien on va te guider, répliquai-je. Allez, je vais me mettre à côté de toi.

Je pique les clés à mon grand-père et j'entraine Lexa pour l'encourager à le faire. Je m'installe au milieu pour rester à ses côtés. Je vois bien qu'elle se sent gênée d'être derrière le volant, mais ceci est bien vite oublié lorsqu'on part de l'aéroport. Je souris, parce qu'il est clair qu'elle y prend du plaisir. Le moteur ronronne de façon à exprimer sa vieillesse, mais elle roule toujours aussi bien. Elle doit seulement avoir besoin d'un bon décrassage. De mon autre côté, je peux voir que mon grand-père est également heureux. Il était tellement content de savoir qu'on allait venir. Il y a longtemps que plus personne ne lui avait rendu visite. Je sais qu'il connaît énormément de monde ici, mais ce doit être quelque chose de perdre tous ses proches et de se retrouver sans famille à ses côtés. En tout cas, il est en forme. Il n'a pas arrêté de discuter durant le trajet. Je suis bien contente d'avoir bien dormi dans l'avion. Autrement, j'aurais eu du mal à accepter aussi bien cette conversation vu l'heure qu'il est. D'un autre côté, je prends du plaisir à revoir Melbourne. Je me sens à la maison ici. Je souris lorsque Lexa se gare devant la maison familiale. C'est une petite baptise que j'apprécie particulièrement. Nous sommes éloignées de la ville et il y a une petite plage juste derrière. J'ai toujours trouvé cet endroit évasif. Lexa doit penser comme moi vu la façon émerveillée qu'elle regarde la maison.

- Vous devez mourir de faim, dit mon grand-père en sortant de la voiture. Je vais allé vous préparer un petit déjeuner. Clarke, fais-lui donc visiter la maison en attendait.

- Ouais, répondis-je en sortant de mes pensées. Ouais, bien sûr. Merci.

On sort à notre tour et je souris en regardant Lexa regarder autour d'elle. C'est bizarre de la voir ici, loin de nos obligations, mais surtout chez moi. Je me sens enfin comme sa petite amie à part entière et non comme son élève.

- Pas mal, hein ? lui demandai-je en lui donnant un petit coup de hanche.

- C'est beau, en effet, dit-elle avec un petit sourire. C'est la maison familiale ?

- Ouais... Ça a été la dernière résidence de mon père, lui confessai-je.

- Vraiment ? arque-t-elle un sourcil.

- Hum, hum. Il est revenu vivre ici après... Le décès de ma grand-mère et du divorce entre mes parents.

- Je vois, hoche-t-elle la tête. C'est une belle merveille en tout cas, murmure-t-elle. Tu dois avoir beaucoup de souvenir ici.

- Oh oui... soufflai-je.

Je cris de surprise alors qu'on se fait interrompre par une boule de poile qui me saute littéralement dessus. Lexa est mort de rire et s'accroupit pour accueillir la bête qui s'est vite passée de moi.

- Non mais j'y crois pas ! Un peu de caresse et il va déjà voir ailleurs, râlai-je, faisant sourire ma copine.

- Heureusement que les humains ne sont pas comme ça. Eh bah alors, tu ne me présentes pas ? me taquine-t-elle. C'est un berger australien, n'est-ce pas ?

Je ris en secouant ma tête.

- Oui, c'est ça. Je te présente Buzz, le petit dernier de la famille. Enfin, façon de parler ! gloussai-je.

- Eh ben. Il a l'air d'être un gentil chien celui-là.

Je penche la tête avec un sourire alors qu'elle n'est clairement plus avec moi en ce moment. Oh, donc elle adore les chiens, vraiment ? Encore autre chose que ne savait pas. Je me penche à mon tour et j'arrive enfin à attirer l'attention du chien, mais aussi de Lexa.

- Tu aimes les chiens ? me demande-t-elle.

- Je les apprécie, oui. Je ne savais pas que c'était ton cas.

- Oh si, je les adore, mais ils ont besoin beaucoup d'attention, malheureusement.

- C'est sûr.

Je me mets à le caresser à mon tour. Il m'a manqué. Mon père a voulu avoir un chien pour que mon grand-père ne se retrouve pas seul lorsqu'il part en mission. Ce dernier n'était pas pour au début, mais au final, c'est lui qui en est le plus accro.

- On pourrait peut-être y penser à en prendre un.

Je relève la tête vers Lexa avec étonnement.

- Vraiment ?

- Eh bien, pourquoi pas ? Peut-être pas tout de suite, le temps de voir comment on va être en rythme l'année prochaine. Mais si tout fonctionne bien, on pourrait en prendre un.

- Totalement, oui !

Je hoche frénétiquement la tête faisant rire Lexa. Ce serait un très bon premier signe d'engagement.

- Bon, dit-elle en se redressant.

- Je vais vraiment te faire visiter la maison, annonçai-je en me redressant  mon tour.

On prend nos valises avant de rentrer. C'est bizarre de remettre les pieds ici... La dernière fois, mon père était encore là. C'est regrettable, parce que j'ai toujours apprécié son style campagnard. Lexa a dû remarquer mon changement d'attitude parce qu'elle passe sa main dans mon dos.

- Tu me montres notre chambre ?

Je souris timidement en hochant la tête. D'où nous sommes, nous pouvons voir le séjour, mais je passe outre pour monter les escaliers à notre gauche. Lexa me suit de près. La maison n'est pas très grande, mais elle possède tout de même trois chambres et une salle de bain, rien qu'à l'étage. La mienne se trouve au fond. Lorsqu'on passe les portes, on découvre la pièce illuminée par une grande baie vitrée qui donne sur une petite terrasse. Certainement aussi petite que ma chambre. La plus petite de cette maison. Elle a à peine de quoi accueillir un lit et une armoire, mais c'est amplement suffisant. Lors du choix, j'étais tombée sous le charmée la vue sur la mer. Je ne calcule plus le nombre de fois où j'ai laissé mes rideaux ouverts pour être réveillée par cette vue, avec le son qui l'accompagne. C'est comme si nous étions au paradis. Rien n'a bougé de place et pourtant, je remarque bien que tout est propre ici. Mon grand-père a dû prendre la peine de faire le ménage.

- C'est joli, murmure-t-elle, qui me sort de mes souvenirs. C'est lui, ton père ?

Je hoche la tête alors qu'elle désigne une photo de nous. Pour être honnête, c'est la dernière que nous ayons pris ensemble. Nous étions derrière, au bord de la mer et il a essayé de me jeter à l'eau alors qu'on avait à peine mis les pieds ici. Au final, ça a donné un magnifique cliché pris par mon grand-père.

- Tu lui ressembles beaucoup, dit-elle avec un petit sourire triste. Que dirais-tu qu'on se balade cet après-midi ? On pourra par la même occasion rendre visite à sa tombe.

- Vraiment ? m'étonnai-je. Je veux dire, je ne veux pas t'encombrer avec ça. Je l'aurais fait à un autre moment, comme quand tu irais faire ton footing matinal.

- Ne dit pas de bêtise. J'aimerais t'accompagner si tu le veux bien.

Je hoche la tête avec un petit sourire. Je ne voulais pas lui forcer la main, mais si la demande vient d'elle, je ne vais pas lui refuser.

- OK... Merci beaucoup.

- C'est normal. Tu sembles mal à l'aise... T'es sûre que ça va ?

- Oui. C'est juste étrange de me trouver ici...

- Tu n'es pas revenue depuis ?

- Non, avouai-je. On était revenue pour son enterrement, mais...

J'inspire profondément. Elle a le droit de savoir après tout.

- Je n'ai pas été courageuse pour remettre les pieds ici. J'ai forcé ma mère à nous prendre des chambres d'hôtel.

Elle hoche la tête avec compréhension.

- Viens-là.

Elle m'ouvre ses bras et je me blottis contre elle sans réfléchir. Elle m'embrasse le front en me serrant fort.

- Ça va aller, d'accord ? Il n'aurait pas voulu te voir dans cet état.

- Je sais... Mais c'est plus fort que moi.

- OK, dit-elle en s'écartant. Tu sais quoi ? Nous ne sommes pas venues ici pour se morfondre alors... Que dirais-tu qu'on organise cette fameuse nuit sous les étoiles cette nuit ? On pourrait toujours se promener un autre jour. Je vois bien que tu as besoin de te changer les idées.

- Vraiment ?

- Eh bien oui. Si j'avais su qu'il y avait une mer juste derrière la maison, j'aurais tout de suite accepté. Autant profiter de cet avantage et qu'il fasse bon. Ça risque de ne plus durer longtemps.

Elle est incroyable... Elle trouve toujours bonnes choses pour me faire changer les idées. Je souris en hochant la tête. Rien n'est pressant maintenant que nous sommes sur place, mais ce programme me plaît énormément pour commencer.

- Super... Et si on allait aider ton grand-père maintenant ? Ça sent les gaufres jusqu'ici et clairement, ça me donne faim.

Je ris en hochant la tête. S'il y a bien une chose qui n'a pas été bien lors du trajet, ce sont bien nos repas durant ces dernières heures. Un bon petit déjeuner ne nous fera pas de mal.

- Oui... Tu as raison. Tu seras étonnée. Ses gaufres sont les meilleurs.

- Oh, vraiment ? Meilleure que les miennes ?

- Hum... Difficile à dire... Mais oui. Je dirais que oui, confirmai-je pour la taquiner.

- Oh, vraiment ? Je devrais peut-être te rappeler le contraire...

- Qu-

Je n'ai pas le temps de finir ma phrase qu'elle m'attaque avec des chatouilles. J'éclate de rire en me tortillant pour sortir de sa prise, mais rien n'a faire. Je l'entraine sans le vouloir sur le lit, sans pour autant pouvoir reprendre le contrôle. J'ai tendance à oublier qu'elle soit aussi forte.

- A-arrête s-s'il-te plaît.

- Oh, tu me supplies, maintenant ?

Je n'arrive presque plus à prendre mon souffle. Lexa est obligée de ralentir, mais ses rires continuent à résonner dans ma tête.

- Alors ? me susurre-t-elle. Tu vas avouer que mes gaufres sont les meilleures ?

Je respire fortement pour reprendre mon souffle, mais des gloussements m'échappent quand même. Ses doigts continuent à explorer mon estomac, comme si elle me menace de reprendre si je ne disais pas la bonne réponse. Je souris, tout en décidant d'être joueuse.

- Je ne changerais pas d'avis, dis-je avec un plus grand des sérieux.

Son air outré me fait sourire comme une idiote. J'adore lorsque nous sommes comme ça ensemble.

- Oh oui... ? Et comment vais-je bien pouvoir faire pour te faire changer d'avis, hein ? Oh. Je crois savoir...

Je ricane alors que ses lèvres picorent mon cou.

- Pitié. Tu n'as pas le droit de me torturer comme ça.

- Ah bon ? souffle-t-elle. Je crois justement que je suis la seule qui ait le droit de te torturer comme ça.

J'enroule mes bras autour de son cou. C'est plus fort que moi. Ce que je m'attendais moins, c'est qu'elle poursuit ses chatouilles, mais sous mon t-shirt cette fois. La garce, elle a profité de sa distraction pour me clouer au lit. J'explose de rire, sans pouvoir me défendre cette fois.

- S-stop, stop ! OK, OK, tu as gagné ! Les tiens sont les meilleurs ! Les tiens sont les meilleurs !

Le supplice s'arrête à mes cries. La seconde d'après, une paire de lèvres se pose sur les miennes. Je me détends immédiatement. Je ris ensuite, tout en essayant de reprendre mon souffle. Elle est vraiment celle dont j'ai besoin, ce n'est pas possible autrement.

- Eh ben voilà... Tu vois, ce n'était pas compliqué.

- Les filles ? entendis-je crier. Tout est prêt, si vous avez faim.

- Eh voilà. Maintenant on n'a même pas pu aider ton grand-père.

- Il s'en remettra, murmurai-je avant de l'embrasser.

J'enroule mes jambes autour de sa taille, mais Lexa n'a pas l'air d'être du même avis. Bien qu'elle glousse, elle les repousse doucement.

- Chérie...

- Quoi ? gloussai-je. Il peut encore attendre deux minutes.

- OK, souffle-t-elle.

Elle m'embrasse à son tour. Je souris alors que je sens sa main me caresser le ventre. Elle ne réalise même pas à quel point elle me fait tourner la tête... Ou peut-être que si, à partir du moment où je remue mon bassin contre elle.

- Pas ici et encore moins maintenant, se moque-t-elle. On doit descendre.

- Mais !

Je gémis de mécontentement, ce qui la fait rire doucement. Elle est adorable à me regarder avec la tête penchée. Ses yeux s'abaissent sur mon corps et je réalise que mon t-shirt est remonté jusqu'à ma poitrine. Je le rabaisse immédiatement, ce qui ramène à ses yeux vers moi.

- Si je n'en ai pas le droit, toi non plus.

- Oh, t'es comme ça, donc ?

- Eh oui. Tant pis pour toi. Tu rates quelque chose.

Je me lève de mon lit et marche dans le couloir. Je roule expressément mes fesses sous ses yeux pour la faire languir. Je peux l'entendre se moquer dans mon dos, ce qui me force à me retourner pour lui tirer la langue. Ce que je ne m'attendais pas, c'est qu'elle m'a rattrapé et que sa main cramponne mes fesses à ce moment-là.

- Je compte bien m'en occuper ces vacances, ne t'inquiète pas pour ça, me susurre-t-elle.

- Vraiment ? répliquai-je avec le souffle court. Si tu continues à tenir ton principe de ne pas baiser sous les toits familiaux, on ne va rien connaître du tout.

- Qui a dit que ce serait dans un lit ?

Sa remarque m'arrête au bout des escaliers. Ai-je bien entendu ? Où est passée ma copine innocente !? C'est à son tour de me provoquer avec un sourire taquin lorsqu'elle rentre dans le séjour où mon grand-père est en train de nous attendre. Oh mon Dieu. On vient à peine de commencer nos vacances, mais je ne sais pas pourquoi, je sens qu'elles vont être les plus géniaux de tout ce qu'on a déjà pu connaître. En même temps, on est venue tellement... Il n'y a pas de mot. On se comprend, on arrive à vivre ensemble. Je n'ai jamais eu cette facilité avec quelqu'un d'autre. Mon père avait raison. Dans la vie, on ne rencontre qu'un seul grand amour. Peu importe le nombre de personnes qui peut y avoir avant, ou même après... Mais il y en a qu'un et on le sent immédiatement. Il faut juste avoir de la chance de le trouver. Je crois que j'ai su dès le premier jour ce que Lexa allait représenter. J'ai été effrayé d'abord. Après tout, on a essayé chacun de notre tour de se repousser de toutes nos forces... Mais encore une fois, mon père a encore raison. On ne peut pas éviter l'inévitable. Le destin voulait qu'on soit ensemble et voilà chose faite. Une chose qui est sûre, je ne compte pas reproduire les mêmes erreurs que mes parents. Lexa va être ma priorité et je compte bien entretenir notre relation. C'est à mon tour de lui montrer qu'elle mérite le monde. C'est tout sourire que je la rejoins alors qu'elle a déjà entamé une discussion animée avec mon grand-père sur les vieilles voitures. Ouais, décidément, cette femme est parfaite.

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