Camp Jaha

De fiction-lovee

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Clarke Griffin, dix-neuf ans, n'en fait qu'à sa tête depuis plusieurs années. Ne sachant plus quoi faire, sa... Mais

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Chapitre 50
Chapitre 51
Chapitre 52
Chapitre 53
Chapitre 54
Chapitre 55
Chapitre 56
Chapitre 57
Chapitre 58
Chapitre 59
Chapitre 60
Chapitre 61
Chapitre 62
Chapitre 63
Chapitre 64
Chapitre 65
Chapitre 66
Chapitre 67
Chapitre 68
Chapitre 69
Chapitre 70
Chapitre 71
Chapitre 72
Chapitre 73
Chapitre 74
Chapitre 75
Chapitre 76
Chapitre 78
Chapitre 79
Chapitre 80
Chapitre 81
Chapitre 82
Chapitre 83
Chapitre 84
Epilogue

Chapitre 77

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De fiction-lovee




Samedi 02 avril ; 13 heures 50 - Centre-ville.

Le temps passe. Il ne reste plus qu'une semaine avant les vacances. Je suis impatiente d'y arriver. Avec Lexa, je me suis mise d'accord que je me donne à fond ces dernières semaines pour être tranquille ensuite. C'est difficile. Je ne suis pratiquement plus avec mes amis à l'école, mais je veux être prête le jour-J. Ils le savent et ils l'ont compris. Une autre chose qui est difficile, c'est que Lexa ne m'offre plus aucune affection à l'école. Depuis que Jaha sait, elle reste énormément sur ses gardes. Il lui arrive de me prendre dans ses bras le soir ou me donner un ou deux baisers, mais c'est tout. Je suis donc heureuse d'être en week-end. Là au moins, elle ne me refuse rien.

- Ça va aller ? me questionne-t-elle.

- Bien sûr, gloussai-je. Ce n'est pas la première fois que je viens ici.

Aujourd'hui va être le deuxième samedi où je vais travailler avec Grace, dans la galerie. Elle veut être sûre qu'on sait travailler ensemble et que ça plaise à nous deux. De mon côté, j'ai adoré être ici  la semaine dernière. Je n'ai pas eu l'impression de travailler. Grace à un style beaucoup plus moderne grâce au street art. Le mien reste très classique, donc je comprends mieux pourquoi elle m'a dit qu'elle pouvait m'apprendre beaucoup de choses. On se complète en quelque sorte. Elle m'a demandé de revenir aujourd'hui où elle me donnera le verdict ce soir. Je vais donc savoir si mon avenir a une chance dans ce domaine, ce soir même. J'espère sincèrement. C'est la seule offre concrète que j'ai. Je sais que si j'ai mon diplôme, je vais pouvoir avoir du travail dans l'administration, mais autant dire que ce n'est pas ce que je veux.

- C'est vrai, répond Lexa. Tu m'écris quand tu as fini ?

- Comme la dernière fois, oui. Tu passeras le bonjour aux autres.

Lexa va rejoindre ses amis à la salle. Il faut qu'ils finalisent de vider les derniers trucs qui traînent avant la semaine prochaine. Je pense qu'ils ont encore de quoi faire. Je regrette un peu de ne pas être avec eux. J'apprécie de leur donner un coup de main, mais j'ai d'autres responsabilités ailleurs aujourd'hui.

- Je n'y manquerais pas, dit-elle avec un sourire.

- Et dit à O que je la soutiens du plus fort que je peux pour ce soir.

Lexa rit en hochant la tête. C'est ce soir que se passera la soirée des Murphy. J'ai longtemps tiré la gueule à ce sujet. Je m'en voulais un peu de ne pas être présente comme je ne passe plus énormément de temps avec eux, mais je peux toujours compter sur Lexa pour me remonter le moral.

- Je lui dirais. Vas-y maintenant. Tu vas encore finir en retard.

- Un petit bisou avant ?

Elle sourit, mais se penche vers moi pour m'embrasser.

- Bonne journée mon amour, dis-je avant de sortir de la voiture.

Je claque la porte et je m'avance vers la galerie. Je sais que Lexa ne partira pas tant que je ne suis pas à l'intérieur. Et c'est ce qui produit. J'entre dans la galerie, déclenchant la petite cloche accrocher à la porte. Je prends la peine de la fermer et c'est seulement à ce moment-là que je vois la voiture de ma copine s'éloigner. Je souris à cela, mais je redescends bien vite.

- Ah, salut Clarke, m'accueille Grace.

- Hey, la saluai-je.

La première chose qu'elle m'a demandé de faire la semaine dernière, c'est de la tutoyer. Je dois avouer que ça me sort une épine du pied. Elle est jeune. Elle doit tourner vers l'âge de Lexa. Au moins, je suis sûre que je ne ferais pas la gaffe. En plus, ça me met particulièrement à l'aise.

- Comment vas-tu ?

- Bien et toi ?

Je souris et m'approche d'elle pour lui faire les bises. La galerie qu'elle possède n'a rien à voir avec celle de monsieur Fields. Elle est plus petite. Beaucoup plus petite, mais j'adore. C'est très cocooning. Elle est sombre avec une pointe de clair par-ci par-là. Je reconnais bien là son style qui était au paintball de Nyko.

- Tu tombes bien. J'étais en train d'accrocher un tableau, mais comme c'est en hauteur, je n'arrivais pas toute seule. Tu veux bien m'aider ?

- Ouais, bien sûr. Je vais juste poser mes affaires à l'arrière.

- Oups, ma pauvre, rit-elle. Je t'accable déjà. Vas-y, je t'attends.

- Oh non, ne t'inquiète pas, gloussai-je.

- Rejoins-moi au fond.

Je hoche la tête tout en retirant ma veste. La galerie se présente en forme de "L". Il se trouve sur un coin de rue. C'est une chance. De cette façon, chaque oeuvre exposée est éclairée par les baies vitrées. Grace à tout fait rénover et je dois avouer que c'est brillant. Les passants peuvent voir à l'intérieur sans forcément être obligé de rentrer. Pour ma part, je passe derrière le comptoir pour accéder à une salle arrière. Ici, il y a un espace de vingt mètres carrés environ. Elle sert d'atelier, mais aussi de réserve ou encore de vestiaire. J'accroche mon sac et ma veste sur le porte-manteau avant de rejoindre Grace au fond de la galerie. Je comprends mieux ce qu'elle voulait dire lorsqu'elle demandait mon aide. Elle m'a attendu, en haut de son escabeau avec une énorme toile à terre.

- Wow. Il est magnifique, commentai-je.

Le tableau représente un street art qui représente la ville de Seattle en couleur multicolore. Je reconnais totalement le style de Grace là-dedans. Il est vraiment magnifique.

- C'est toi qui l'as fait ? demandai-je tout de même.

- Ouais, sourit-elle. J'aimerais faire en sorte qu'il soit la pièce maîtresse, mais comme tu vois, il est assez grand.

- Oui, je vois ça, gloussai-je. Attends, je vais te le porter.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Je le soulève pour qu'elle puisse l'attraper là où elle est. Je le tiens jusqu'à qu'elle arrive à l'accrocher sur le plafond suspendu grâce à des crochets. Contrairement au reste la pièce, le plafond sont des poutres en bois de chêne blanc. C'est un contraste par rapport aux murs anthracite.

- Ouf, merci.

Elle descend de l'escabeau et on recule pour voir ce que ça donne.

- Pas mal, hein ?

- Ça rend super bien, répondis-je. Je crois que le tableau n'est juste pas droit.

- Ouais, c'est ce que je viens de remarquer, gloussai-je. Tu veux bien rester en dessous au cas où ?

Je hoche la tête et on revient vers lui pour le remettre droit. On a dû vérifier à plusieurs reprises avant d'y parvenir. Entre temps, plusieurs personnes sont rentrés dans la galerie. La plupart ne sont que des curieux, mais je pense que certains tableaux plaisent. Grace m'a avoué que la plupart reviennent plus tard pour chercher un tableau qui leur a marqué. J'imagine que les affaires ne marchent pas si mal.

- Tu as encore vendu des tableaux ? constatai-je en voyant des emplacements vides.

- Ouais, dit-elle avec un sourire. Tu m'aides à les remplacer ? Ensuite on pourra revenir sur ton tableau qui tu as commencé la semaine dernière.

- D'accord. Ce programme me convient bien.

- De toute façon, tu n'as pas le choix, me taquine-t-elle.

Je ris en secouant la tête. On retourne à la réserve pour chercher les nouveaux tableaux. Je suis censée rester jusqu'à la fermeture, mais je sens qu'on ne va pas chômer. Ça me va. Je préfère ça plutôt que de me tourner les pouces.


Samedi 02 avril ; 17 heures 20 - Galerie.

- Bon, je crois qu'il est temps de s'arrêter, m'informe Grace.

Je regarde l'heure à cette annonce. Il est effectivement presque dix-sept heures trente. Je suis étonnée. Je n'ai pas vu le temps passer.

- Oh oui. Je vais laisser un message à Lexa pour qu'elle me récupère.

- Tu n'as pas de voiture à toi ? me questionne-t-elle.

- Pas encore, mais ça va venir je pense.

- Ce serait mieux, en effet, me sourit-elle.

Je rédige un message à Lexa pour dire que j'ai fini, puis je range le matériel que j'ai utilisé et je nettoie mes pinceaux au lavabo. Je n'ai pas totalement fini mon tableau, mais je ne doute pas que j'aurais une autre occasion pour le faire. Les conseils de Grace m'ont beaucoup aidé. Elle a une méthode totalement différente de la mienne, mais j'apprécie ses commentaires. Une fois fini, je reviens à l'avant où Grace était derrière le comptoir. Elle a réussi à vendre quatre tableaux cet après-midi et pas les moindres. Je pense qu'elle s'en sort plutôt bien pour quelqu'un qui vient de commencer seule.

- Voilà, tout est rangé.

- Super, dit-elle. Bon, je t'ai promis de te donner ma réponse par rapport à l'année prochaine, alors voilà, dit-elle en me tendant un formulaire.

Je le récupère pour voir ce que c'est. Un petit sourire se forme en comprenant qu'il s'agit d'une inscription pour l'école d'Art de Seattle.

- Est-ce que ça veut dire... ?

- Ces deux demi-journées ont été cool avec toi. T'es sympa, tu sais faire du bon travail et tu as du talent. C'est tout ce que je demandais.

- Wow, dis-je, sans savoir quoi dire d'autres.

- J'ai pu inscrire une de tes oeuvres au dernier concours d'inscription de l'école grâce à mes contacts et tu as été retenu, m'annonce-t-elle.

J'ai du mal à comprendre. Elle m'a fait participer à un concours sans que je le sache ?

- Tu...

- Excuse-moi de ne pas avoir demandé ton avis, mais je n'ai pas eu le choix, glousse-t-elle, en voyant ma tête.

- Il n'y a pas de problème.

- Tu as encore beaucoup de travail pour t'améliorer, Clarke, mais tu as beaucoup impressionné, alors... dit-elle en haussant les épaules. Bienvenu, je suppose.

Sans pouvoir me retenir, je la prends dans mes bras. C'est vraiment la moindre des choses. Elle vient de sauver mon avenir tout entier.

- Merci, merci, merci !

Je suis tellement soulagée. Toute une pression vient de disparaitre d'un coup. Elle glousse à ma réaction, mais elle ne réalise pas ce qu'elle est en train de m'offrir. Je vais enfin pouvoir vivre de mon rêve. C'est quelque chose, il y a encore six mois, que je pensais impossible. Toute ma vie, on m'a dit que je ne pourrais pas vivre de ça et pourtant, voilà que ça se passe. J'ai l'impression de rêver. Je relâche ma nouvelle patronne lorsque la cloche de la porte retentit. Je souris en remarquant qu'il s'agit de Lexa.

- Eh ben, on dirait qu'il y une bonne nouvelle part ici.

- Oh oui, m'exclamai-je en lui tendant le formulaire d'inscription.

Lexa l'étudie un instant. Elle nous regarde à tour de rôle avec un sourire prend possession de ses lèvres.

- Ah oui, je comprends mieux. C'est vraiment super. Merci infiniment, Grace. Clarke va enfin pouvoir se détendre un peu

- Oh mais c'est avec plaisir, répond cette dernière avec un petit rire.

Je vais à la rencontre de ma copine pour me faufiler entre ses bras. Elle m'embrasse le sommet de la tête en gardant le formulaire dans sa main.

- On doit envoyer ça à l'école ? demande-t-elle.

- Euh, le mieux est de me le rapporter.  Je dois le rendre au plus vite à mon contact de l'école.

- D'accord. Eh bien, tu as encore un peu de temps ? On va le remplir maintenant.

- Oh bah ce serait top, ouais. Je vais vous chercher un stylo.

J'attends qu'elle parte à l'arrière pour lâcher un petit cri de joie. Lexa rit en me serrant contre elle.

- Tu te rends compte !?

- Oui, oui, glousse-t-elle. C'est vraiment super, bébé. Je suis fière de toi.

Elle m'embrasse doucement. Je suis comme sur un petit nuage. Je n'en reviens pas surtout. Tout ça, en l'espace de quelques semaines. Je me voyais déjà en train de faire du tri devant un bureau.

- Tu sais ce qu'il te reste à faire maintenant, me susurre-t-elle. Il te faut absolument ton examen.

- J'y travaille. Je m'en sors plutôt pas mal, je trouve.

- Oui c'est vrai, sourit-elle. Qui aurait cru que tu deviendrais sérieuse un jour...

Je lui tire la langue à sa taquinerie. Grace revient finalement vers nous avec un stylo. Lexa m'aide à remplir ma partie. Je réalise que je ne connais même pas son adresse alors qu'elle va devenir la mienne dans quelque temps. J'ai hâte. Hâte de pouvoir m'installer chez elle et dire qu'il s'agit de ma maison également. Je m'y sens déjà comme chez moi, mais ce sera plus officiel. Nous y serons tous les jours, ensemble. Rien que d'y penser, ça me fait bizarre. Le formulaire se remplit facilement. Je vérifie que je n'ai rien oublié avant de copier les informations sur les deux autres formulaires. Je les signe finalement et je les rends à ma nouvelle patronne qui me sourit malicieusement.

- Eh ben. Tu viens de signer ton arrêt de mort. Te voilà sous mon grade, plaisante-t-elle.

- Oh, il y a pire... J'espère, gloussai-je.

- Tu auras le temps de faire ton avis, commente Lexa. Bon et si on y allait maintenant ?

- Très bonne idée. Je vais rentrer également de mon côté. Mon copain m'invite au restaurant ce soir.

- Quelle chance, dis-je en souriant. Bon et bien...

Je ne termine pas ma phrase. Je ne sais pas trop quoi dire en réalité. Maintenant que j'ai signé les papiers, quel est la suite des évènements ? Grace à l'air de comprendre mon problème, puisqu'elle me dit :

- Je te contacterais pour la suite. Je te donnerais les infos de quand commence ton travail ici et ta rentrée aussi. Tu devrais sûrement revenir pour signer un contrat.

- Pas de problème. Je suis à côté après tout.

- Super. Eh bien je vous souhaite une bonne soirée alors.

- Bonne soirée à toi.

Je vais à l'arrière pour récupérer mes affaires et je reviens vers Lexa. On salue une dernière fois ma nouvelle patronne avant de sortir. Je suis comme une pile électrique. Les choses se concrétisent tellement depuis que j'ai signé ce formulaire.

- Qu'est-ce qu'on fait ce soir ?

- Il se pourrait que j'ai réservé une table, moi aussi...

- C'est vrai ?

Je me retourne vivement vers elle. Elle sourit d'amusement à ma réaction.

- Hum, hum. Je m'étais dit qu'il était bien de fêter cette bonne nouvelle.

- Ah oui ? Et comment tu pouvais le savoir, hein ? Je viens à peine de l'apprendre moi-même.

Je souris alors qu'elle me plaque contre la voiture lorsqu'on arrive à celle-ci. Ses mains se posent hanche avec douceur. Je me laisse aller alors que ses lèvres taquinent les miennes.

- Tu devrais savoir que je ne doute jamais de toi...

- Pourquoi t'es tellement parfaite ? marmonnai-je en enroulant mes bras autour de son cou.

- Je ne le suis pas.

- Si, avec moi tu l'es.

- Eh bien, c'est toi qui me rends comme ça. Parce que je t'aime.

Je gémis et je m'approche pour prendre ses lèvres, mais elle recule pour que je n'arrive pas à l'atteindre. Je sors ma lèvre inférieure à cela. Je n'aime pas qu'elle me refuse un baiser.

- Ne tire pas cette tête, sourit-elle en plaçant une mèche de cheveux derrière mon oreille. Je voulais m'excuser, parce que je ne suis pas aussi parfaite que tu le penses. Je te refuse une soirée avec tes amis ce soir.

Je recule à ces paroles. J'arrive à percevoir de la tristesse dans ces yeux. C'est un peu de ma faute aussi. Je crois j'ai un peu trop exprimé ma déception à ce sujet. Je souris en caressant sa joue.

- Le plus important, c'est que je passe ma soirée avec toi, mon amour.

- Vraiment... ? Parce que-

- Tu es la plus importante à mes yeux. Je sais que tu crains leur rencontre.

- Qu'est...-

- Ne me prends pas pour une imbécile, l'interrompis-je avec un petit air amusé. Je sais que tu caches ta peur derrière le fait qu'on doit être discrète à l'école. Cependant, nous savons toutes les deux que tu crains juste de les rencontrer en tant que ma petite amie.

Lexa ouvre sa bouche pour la refermer. J'adore quand j'arrive à la faire taire. C'est tellement rare. Elle soupire en secouant sa tête et tente de reculer, mais je la retiens. Nos bustes sont collés l'une à l'autre. Je peux sentir son coeur palpité anormalement. Elle n'aime pas que je la prenne au dépourvu et je la comprends. Je ressens la même chose quand elle me prend sur le fait.

- Tu as raison, souffle-t-elle. Je suis désolée.

- Ne le soit pas. Je te comprends tout à fait ton cas. Ce ne doit pas être évident de rencontrer tes élèves en tant que mes amis.

- Non, pas spécialement. J'ai tendance à savoir ce que tout le monde pense de moi à l'école.

Elle n'a pas tort. Encore maintenant, tout le monde me demande comment je fais pour passer autant de temps avec Lexa. Ils n'arrivent pas à la voir comme la femme que j'ai devant moi en ce moment et c'est bien dommage. Je glisse ma main sous ses cheveux et caresse sa nuque. Mon contact a l'air de détendre ma copine.

- C'est vrai, murmurai-je. Mais ils ne connaissent pas ma copine justement. Je sais que ce doit être effrayant pour toi, mais ça me tient à coeur. J'ai envie que les gens rencontrent ma petite amie. J'ai envie de te montrer. De dire que tu es à moi. Comme toi, tu le fais.

- Comme moi, hein ?

- Oh oui. Dois-je te rappeler le nombre de suçon que tu m'as fait ? Tu aimes dire que je suis à toi.

- Oui, c'est vrai... Il manque d'ailleurs un peu de moi sur toi.

Je glousse alors que ses lèvres viennent chatouiller mon cou.

- Non, Lex ! répliquai-je en le repoussant doucement.

- Quoi, tu n'aimes pas mes marques ? me taquine-t-elle.

- Arrête. Ce sera la première chose sur laquelle ils vont te charrier.

- Vraiment ? Je vote plutôt qu'ils vont se moquer de mon surnom de commandante.

- Tu veux jouer à ça ? D'accord, on va parier dans ce cas.

- Un pari, hum ? OK. Eh bien si j'ai juste, j'ai le droit de faire ce que je veux de toi pendant une soirée entière et inversement si c'est toi qui as raison.

- Hum... OK, ça me va bien.

- Bien, dit-elle en picorant mes lèvres. Maintenant allons-y. On va être en retard pour mon programme sinon.

- Ton programme, hein ? Que m'as-tu prévu encore ?

- Une soirée en amoureuse, m'annonce-t-elle en faisant le tour de la voiture. Il fallait bien que je me rattrape par rapport à cette soirée où nous n'allons pas.

- Tu n'étais pas obligée, mais ça me va. J'aime sortir avec toi.

- Ne t'attends pas à quelque chose de fou. Nous allons juste diner et j'ai pensé à aller au cinéma ensuite, m'annonce-t-elle, une fois derrière son volant.

- J'apprécie particulièrement ce plan, dis-je en m'attachant avec la ceinture.

- Parfait dans ce cas.

On s'échange un sourire avant qu'elle se mette en route. Elle m'emmène dans un restaurant que je ne connais pas. Il est plus chic que là où nous allons d'habitude.

- C'est un restaurant français, me glisse-t-elle lorsqu'un serveur nous raccompagne à notre table.

- Vraiment ? demandai-je avec un petit sourire. D'où t'es venue l'idée ?

- Nulle part, j'apprécie le fréquenter.

Lexa a tout prévu. Elle a vraiment réservé une table et on a de la chance d'en avoir eu sur la véranda du restaurant. Je me demande depuis combien de temps elle a réservé.

- Merci, dit-elle au serveur.

- Je vous en prie. Tenez, je vous laisse les cartes. Je reviens vous voir plus tard.

- Merci, dis-je avant qu'il s'éclipse.

Je regarde autour de nous. C'est particulièrement joli ici. On a de la chance que le ciel soit dégagé.

- C'est magnifique, murmurai-je en fixant le ciel étoilé.

- J'ai déjà réservé la semaine dernière... Lorsque Grace m'a annoncé qu'elle allait te garder.

Je baisse mes yeux avec la bouche entrouverte.

- T-tu le savais ?

- Eh bien... Oui, répond-elle d'un air malicieux. Elle voulait juste te faire patienter encore un peu, pour que tu continues à te donner à fond aujourd'hui encore.

Elle rit alors que moi, je tire la tête. Elle l'a su, avant moi. Cependant, comment puis-je lui en vouloir en voyant où nous sommes maintenant ?

- Tu as de la chance que j'apprécie les surprises.

Elle rit en liant nos doigts ensemble. Je les apporte à mes lèvres pour l'embrasser. Ce moment de détente me fait particulièrement du bien. Je me sens épuisée de me donner tellement, mais maintenant que je sais où je vais l'année prochaine, je suis d'autant plus motivée à réussir mon examen final qui arrive à grands pas. J'ai déjà eu un aperçu avec mes derniers contrôles et je ne m'en suis sortie pas trop mal. La semaine prochaine, nous avons des examens blancs. Je suis impatiente d'y être parce que au moins, je serais où j'en suis définitivement avant les vrais.

- À quoi penses-tu ?

- À beaucoup de choses, répondis-je avec un petit sourire. Comment ça se passera pour la suite ?

- Eh bien, comme il a été prévu. Tu passes tranquillement tes examens blancs, puis on ira en vacances.

- J'ai tellement hâte, gloussai-je. Je n'en peux plus.

- Je m'en doute, mais ça va aller, me rassure-t-elle.

- Et ensuite ?

- Et ensuite quoi ? demande-t-elle en penchant la tête.

- Eh bien, après... Après l'école...

On se fait interrompre par le serveur qui vient prendre nos commandes boissons. Je fais confiance à Lexa en prenant la même chose qu'elle, soit un cocktail sans alcool.  On attend qu'il repart avant que je me retourne vers Lexa. Cette dernière haussent les épaules.

- Ce qu'on va faire après l'école, donc... Eh bien, on va aller à Miami, puis on reviendra ici.

- Pour vivre chez toi, murmurai-je.

L'idée me paraît tellement surréaliste. Pourtant, c'est ce qui va se passer dans quelques semaines. Après tout ce temps.

- Tu as changé d'avis ?

Je sors de mes pensées à cette question. Je peux voir une certaine crainte à travers ses yeux.

- Quoi ? Non, non ! Je me disais... Peut-être rendre les choses plus officielle... ?

- Comment ça ?

- C'est peut-être trop rapide mais... J'aimerais, je ne sais pas... Etre copropriétaire de l'appartement ? On va vivre ensemble, alors je veux participer aux frais.

Lexa hoche la tête avant de s'avachir dans sa chaise en croisant les bras.

- C'est effectivement un grand pas de devenir copropriétaire.

- Je ne veux pas qu'on change d'appartement. Après tout, il est super, mais... J'aimerais m'investir dedans tu vois.

- Je ne ferais pas ça à ta place.

J'ouvre la bouche, mais je la referme lorsque Lexa lève sa main pour me dissuader de répliquer.

- J'ai confiance en notre couple, je sais ce que tu ressens, mais on ne sait jamais ce qui peut se passer. Il peut y avoir des complications entre nous et je ne voudrais pas que cette histoire d'appartement soit un autre problème de couple à régler.

- Je n'ai pas l'intention de te quitter, dis-je en boudant.

Lexa rit en revenant vers moi. Elle attrape mes deux mains dans les siennes pour les rapporter sous son menton.

- Je sais mon amour, mais c'est trop tôt. Demain, on fêtera nos deux mois. Je sais qu'on a toutes les deux l'impression qu'on est ensemble depuis plus longtemps, mais c'est seulement deux mois.

- C'est vrai, marmonnai-je.

- Que dirais-tu de voir déjà ce que ça donne de vivre ensemble des mois complets ? Je ne pense pas qu'il y a aura de problème, mais ce sera déjà une grande différence que des week-ends.

Je hoche la tête avec une petite mine boudeuse. Je n'aime pas qu'elle ait tellement raison. Après tout, on en est à peine au début de notre relation, mais j'ai tellement envie de plus. J'ai besoin de plus, je crois, mais je n'ose pas lui dire.

- Hey, murmure-t-elle.

Elle relève mon menton de force pour que nos yeux se croisent. Je n'aime pas les affronter. Elle me donne l'impression d'être si faible. Il y a une détermination dans eux, que quelque fois, je me pose des questions sur la façon dont elle en est arrivée ici.

- Ne tire pas cette tête. Nous avons tout notre temps, maintenant, d'accord ? Il n'y a pas besoin de se précipiter. C'est comme ça qu'on va aller doit dans le mur.

- Ouais... murmurai-je.

Je suis triste qu'elle ait raison. La dernière fois que je me suis précipitée, ça s'est mal fini. J'ai envie de faire les choses bien, mais en même temps, j'ai envie d'accélérer les choses. Le serveur revient pour nous rapporter nos boissons et prendre par la même occasion notre menu. N'ayant pas vraiment fait attention à la carte, j'accepte la proposition de Lexa qui est qu'on prenne un plat à partager. Un plateau fromage plutôt. Elle a vendu l'idée en disant qu'il est très bon, donc j'ai accepté. Lorsque le serveur repas, je me sens toujours aussi mal, mais Lexa ne se laisse pas démonter.

- Chérie, un jour, je vais faire de toi ma femme. On va acquérir une grande maison ensemble et pourquoi même avoir des enfants. J'ai tout autant envie de ça que toi,  ne pense pas le contraire.

- Je sais, Lex...

Je rougis doucement par ces mots. Si elle voulait qu'ils m'affectent, eh bien c'est réellement le cas. Femme et enfants sont des morts forts, qui expriment parfaitement notre future ensemble.

- Alors soit patiente. Avant toute chose, nous devons apprendre à vivre ensemble et bâtir un avenir serein. Tout ceci commence par un bon boulot. Aucune de nous ne sait ce que va donner notre expérience et il est bon d'y travailler avant de se lancer dans quoi que ce soit. N'es-tu pas d'accord ?

Je soupire, mais hoche la tête.

- Ouais, c'est bon, tu as gagné.

Elle rit doucement.

- Allez, donne moi un bisou.

Je me penche vers elle pour lui offrir ce qu'elle demande. Je ne pourrais jamais lui refuser ça.

- On peut profiter de la soirée maintenant ?

- Oui.

Notre plateau fromage arrive finalement et je dois avouer que c'est un bon choix vu ce qu'il nous rapporte. Lexa sait vraiment ce qui est bon et je m'en régale.

- Je me demande bien ce que ça donne du côté de Octavia, commentai-je commençant notre repas.

- Aucune idée, glousse ma copine. Mais elle n'était pas très bien cet après-midi. J'ai dû la réconforter.

- Toi, la réconforter ? J'aurais tout vu.

- Eh bien, oui. Je l'apprécie bien, contre toute attente.

- En voilà donc une bonne nouvelle, la taquinai-je. Au moins une de mes amies que tu apprécies.

- Arrête, roule-t-elle des yeux. J'apprécie Raven également.

- Ce n'était pas ça au début.

- On était toutes les deux jalouses aussi, mais je pense qu'elle commence à comprendre où est sa place par rapport à moi.

- Oui, je crois que tu as raison.

Je sirote mon verre tout en repensant à la discussion qu'on a eu il y a quelques semaines. Raven avait défendu Lexa par rapport à ce qu'elle ne savait pas encore avec Finn. Je pense qu'effectivement, elle a compris où est sa place par rapport à Lexa, même si elle a eu du mal à l'admettre. Après tout, elle a longtemps été ma seule proche avant de venir ici.

- Tu penses à quelque chose en particulier ? me questionne-t-elle en voyant que je n'étais plus là.

- Non, répondis-je en m'empourprant. Juste que tu as raison. Elle t'a défendu il n'y a pas si longtemps que ça.

- C'est vrai ? À quel sujet ?

Je hausse mes épaules. Je n'aurais peut-être pas dû me lancer dans ce sujet-là.

- Sur un sujet pas important...

Je sais que je suis une très mauvaise menteuse, mais je n'ai pas envie de gâcher notre soirée pour des pensées négatives ce soir. Lexa reste un moment silencieuse, mais elle finit par hocher la tête.

- OK, murmure-t-elle. Tu sais que tu peux tout me dire, n'est-ce pas ?

- Bien sûr, dis-je avec un petit sourire. Mais ce n'est rien d'important. Je voulais juste que tu saches qu'elle t'a défendu et j'ai été la première surprise.

- D'accord... Eh bien il faut croire que les choses changent.

On s'échange un sourire. Je sais qu'elle sait que je ne lui dis pas tout, mais je lui suis reconnaissante qu'elle ne force pas. La soirée continue son cours sans que d'autres sujets perturbants.

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Oh, comme c'était intéressant. Le majordome les observait en doux spectateur silencieux et se délectait véritablement de cette scène surréaliste. Voi...
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La mémoire de Clarke s'envole subitement à la suite d'un accident tragique. Les quatre dernières années de sa vie lui sont alors totalement inconnues...
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