Dimanche 20 mars ; 08 heures 30 - Chez Lexa.
Je soupire doucement alors que je perçois la lumière du jour dans la pièce. Je sais d'avance que je n'arriverais plus à dormir, alors que je suis à peine réveillée. J'aimerais bouger, mais je suis rapidement bloquée par un bras puissant autour de moi. Je souris alors des lèvres embrassent ma clavicule. On dirait que je ne suis pas la seule qui suit réveillée... Je ne suis pas étonnée connaissant la femme qui est derrière moi.
- On a oublié de fermer les volets, murmure Lexa.
Je ris doucement à cette nouvelle qui m'a paru évidente. Lexa gémit tout en renforçant sa prise autour moi. Je comprends qu'elle s'étirait, avant de glisser sa jambe entre les miennes. Sentir notre peau contre peau me fait un bien fou. Un soupire d'aise m'échappe.
- Bonjour, répondis-je finalement.
- Hey, rit-elle. Excuses-moi. J'en oublie les bonnes manières.
Je jette ma tête en arrière pour la voir. Elle en profite pour prendre possession de mes lèvres. Je lui souris et je me finis par me coucher sur le dos pour mieux la voir sans me tordre. Lexa reste sur le côté et sourit en retour tout en m'observant.
- Est-ce que tout va bien ? Comment te sens-tu ?
- Incroyablement bien, répondis-je avec un sourire entendu.
Elle rit à nouveau en caressant mes cheveux du bout de ses doigts. Je n'avais pas besoin de lui poser la question en retour. Il est évident qu'elle allait bien également. Son visage est illuminé de bonheur. Pour ma part, j'ai du mal à la regarder le temps de m'habituer à la lumière, mais je me force à les laisser ouverts pour ne pas rater cette vision. Je me sens fatiguée et tellement bien à la fois. C'est difficile à exprimer. L'essentiel, c'est que je me sens bien. J'ai enfin réussi à passer le cap et j'en étais heureuse.
- Quelle heure est-il ?
- Certainement tôt pour toi, sourit-elle. Huit heures et demie.
Je gémis en me blottissant contre elle. Elle se moque de moi, mais je ne lui en veux pas. C'est effectivement trop tôt pour moi. J'aurais adoré pouvoir profiter encore un peu de mon sommeil. Même une heure de plus m'aurait comblée. Lexa m'embrasse le front en me serrant contre elle. Bon, au moins je peux profiter de notre moment puisque Lexa ne semble pas décider à se lever. Je me laisse entièrement aller pour m'allonger sur elle. Elle continue à me bercer dans ses bras. Nous restons un long moment dans cette position avant qu'elle propose :
- Je vais prendre une douche. Tu veux m'accompagner ?
La question me travailla sur le moment, mais la réponse est évidente. On n'avait plus rien à se cacher de toute manière, vu la soirée que nous venons de passer.
- Oui, je veux bien si tu en as envie.
Je relève la tête et je souris en voyant celui de Lexa. Elle ne s'attendait pas à cette réponse on dirait. C'est pourtant de cette manière qu'on a fini sous les jets d'eaux chaudes. On lave le corps de l'autre, comme si on ne les avait déjà pas déjà assez découverts hier soir. C'est une expérience la plus intime que j'ai eu avec quelqu'un, mais je l'adore. Surtout avec Lexa. Je ne doute pas que nous le refassions plus souvent désormais. Nous avons finalement rejoint la cuisine, avec sur mes épaules, un t-shirt à Lexa et mon jogging. J'ai envie de la sentir sur moi n'importe où maintenant. Nos cheveux dégoulinent encore un peu, mais peu importe. Lexa met notre préparation du gâteau d'hier soir dans le réfrigérateur le temps de préchauffer le four. Elle se lance ensuite dans la préparation d'oeufs brouillés avec du bacon. Je prépare la table en attendant, avec nos boissons. Un café pour Lexa et un jus d'orange pour ma part. Mon ventre crie famine une fois fini, ce qui fait rire ma copine.
- Tu as faim peut-être ?
- Juste un petit peu, avouai-je en rougissant.
- C'est bientôt prêt.
- Quand doit-on se rendre à la salle ?
- Ah, tu commences déjà à y prendre goût ? me demande-t-elle avec un sourire narquois.
- Bah, c'était plutôt cool hier, répondis-je avec gêne.
- On n'a pas d'heures. Je m'étais dit qu'on pourrait y aller pour dix heures et demie, le temps de manger et de se préparer.
Je hoche la tête. Je suis déjà pressée d'y être, mais d'un côté, je ne veux pas non plus briser la bulle qui s'est formée entre nous. Nous sommes totalement dans une ambiance apaisante dont je n'étais pas prête de me débarrasser. Pour autant, je veux donner du mien pour faire vivre le projet de ma copine. C'était en partie mon devoir, mais aussi, j'adore passer du temps avec nos proches maintenant que je les connais mieux.
- Allez, je vais mettre le gâteau au four et on pourra manger.
Elle s'occupait de sa tâche pendant que je nous sers ce qu'elle vient de préparer pour aller plus vite. Lexa tient tout de même à emmener le gâteau. J'espère qu'après tout ce qui s'est passée, il sera au moins bon. Il ne peut l'être vu ce qu'il a réussi à créer.
Dimanche 20 mars ; 13 heures 30 - Chez Lexa.
Je me sens mal à l'aise. Octavia me met mal à l'aise. Les garçons sont dans les vestiaires à bosser, pendant que Lexa nous a abandonné pour jeter nos sacs de McDonald's qu'on est allée chercher comme repas de ce midi. On ne se parle pas, mais l'ambiance était lourde de sous-entendu avec son sourire moqueur. Octavia n'était pas dupe. Lorsque son amie est recouverte de suçon et que le bonheur plane au-dessus de sa tête et celle de sa copine, il n'y a pas beaucoup d'option. Lexa n'a pas été cool. Moi au moins, je l'ai marqué à des endroits invisibles avec des habits. C'est loin d'être mon cas. Mon cou était violet de son passage. Pour une fois, j'aimerais bien que Octavia s'exprime au lieu de se moquer silencieusement, mais ça n'a pas l'air d'être son intention. Au bout d'un moment, je me tourne vers elle, abandonnant notre tâche du jour qui est d'arracher le papier peint jaunit de la salle de pause depuis que tous les meubles ont été retiré.
- Tu vas parler ?
- À quel sujet ? joue-t-elle l'innocente. C'est plutôt à toi de le faire, me taquine-t-elle.
- Certes... marmonnai-je.
Elle éclate de rire. On a eu le droit à plusieurs sous-entendus de nos amis toute la journée et je commence à ne plus le supporter. Lexa a su les ignorer, mais ce n'est pas mon cas. J'étais mal à l'aise.
- Il n'y a rien à dire. C'est votre vie privée, mais je suis seulement contente pour vous, dit-elle d'un sourire entendu qui me fait rougir. Et si tu veux un conseil ou du moins, plusieurs... Soyez moins expressif la prochaine fois et... Il faudrait peut-être dissimuler vos marques aussi. On dirait que Lexa est une sangsue.
C'est à mon tour de rire. Je ne peux pas la contredire. Je suis marquée de partout. Au cou essentiellement, mais également sur la naissance de ma poitrine, ma poitrine elle-même et même mon ventre et mes cuisses. J'ai cru que je ne voyais pas bien ce matin dans le miroir, mais j'étais dans un état trop euphorique pour lui faire une remarque.
- Oui, elle s'est un peu lâchée... En tout cas, merci, O.
- Oh, c'est normal.
- Et toi alors ? Tu tires un peu la tête, non ?
Elle inspire profondément en haussant les épaules.
- Bell me fait chiée depuis hier soir. Il m'harcèle de message... Je crois qu'il s'attendait à ce que je le rejoins pour dormir chez Echo ou je sais pas. En tout cas on s'est un peu pris la tête.
- Oh... Il n'a pas encore compris que tu as quelqu'un ?
- Si, il le sait pourtant. Enfin, on en a parlé rapidement, mais il n'a pas dû comprendre que ce soit aussi sérieux ou alors il ne l'accepte pas.
- Je pense que c'est la seconde option. Comme il ne le connaît pas et tout, il doit s'inquiéter de voir que c'est aussi sérieux. Tu vois ce que je veux dire ?
- Bah oui, mais bon. C'est aussi lui qui est compliqué. Tu l'entends bien. Il parle encore régulièrement de Luna et Lincoln comme si c'était un acte insensé. Comment crois-tu qu'il va réagir quand il va apprendre que c'était moi ?
- Différemment, j'espère. Enfin, tu es sa soeur quand même.
- Hum... J'ai des doutes... M'enfin, en tout cas, c'est tendu entre nous du coup.
- Bah ouais... Je m'en doute.
Je ne rajoute rien lorsque je vois Lexa revenir.
- Bah alors ? Où est passée votre efficacité de ce matin ? nous réprimande faussement.
- On t'attendait, répliquai-je. Tu croyais qu'on n'allait pas t'en laisser ?
Je dis ça alors que c'est certainement elle qui a le plus bossé ce matin.
- Oh oui, c'est sûr que tu ne risques pas de m'oublier, toi, réplique-t-elle avec un sourire malicieux.
Je rougis alors qu'elle vient me prendre dans ses bras pour embrasser le bout de mon nez. Depuis hier soir, elle me donne l'impression d'être encore plus amoureuse qu'avant. Je ne pensais pas ça possible. Une chose qui est sûre, c'est que je n'ai plus aucun doute sur ses sentiments.
- Allez, au boulot. Ce serait cool qu'on finit aujourd'hui, lance-t-elle.
- Où en sont les gars ? demande O.
J'apprécie les liens qui se forment entre elles. Octavia est de plus en plus à l'aise avec la présence de Lexa. Elles discutent beaucoup plus, sans aucune pression. Elle a compris qu'en dehors de l'école, elle n'est plus l'effrayante instructeur. Enfin, tous mes amis m'ont fait remarquer qu'elle s'est aussi adouci, depuis que je suis là. C'est une bonne nouvelle en quelque sorte. Au moins, elle a fini par accepter la copine de son meilleur ami.
- Ils bossent encore sur les vestiaires, lui répond ma copine.
- Comment ils vont faire avec la tuyauterie ? demandai-je.
- Tout est déjà en place, comme c'était déjà un vestiaire. Quelqu'un doit passer la semaine prochaine pour vérifier si tout est en norme et voir si on doit remanier selon nos plans, m'explique-t-elle.
- Oh, d'accord. Quelle organisation ! Tu penses vraiment à tout.
- On essaye, dit-elle fièrement.
Je ne sais pas comment ils font. Je n'aurais pas été capable de faire ce qu'ils sont en train de réaliser. Ils sont jeunes, mais ils n'ont vraiment peur de rien. L'après-midi continue son cours dans la bonne humeur et sous la musique. Lexa aura réussi son coup de me déconnecter ce week-end. Je me mets même à déprimer lorsque la pendule indique dix-heures. Dans quelques heures, je vais devoir me replonger dans une ambiance beaucoup moins plaisante que ce week-end. Lexa a proposé qu'on termine cette journée par un repas au TonDC avant de partir pour l'école. Je ne savais pas que ce bar proposait à manger, mais Lexa m'a appris qu'ils font des plats rapides. Heureusement qu'on a préparé et emmené nos valises ce matin. Ce n'est pas le cas de Octavia, mais ce n'est pas dérangeant comme le bar se trouve près de son appartement. Lorsqu'on arrive au bar, j'ai été surpris par la fréquentation pour un dimanche soir. On ne devait pas être les seuls à vouloir terminer le week-end tranquillement.
- Tu as le droit de boire avant ton service ? taquinai-je ma copine qui prend sa première gorgée de sa bière.
- Occupes-toi de ta boisson, veux-tu. Je ne suis pas "en service" avant demain matin de toute façon, se défend-elle en imitant les guillemets avec ses doigts. Tu sais, quand je vais devoir vérifier ta chambre ?
Je lui tire ma langue en croisant les bras, ce qui fait rire nos amis. Lexa passe son bras autour de mes épaules en m'embrassant la joue.
- Tu aurais dû en prendre une aussi, au lieu de rester avec ton soda, se moque Roan en bout de table.
- Eh, ne critiquez pas ma boisson, bande d'alcooliques.
Même Octavia m'avait abandonné ce soir, mais ça m'allait très bien. Je n'avais pas envie d'alcool. Il était dix-neuf heures lorsque nos burgers ont été servie. Malheureusement, nous n'avons pas eu le temps de tarder vu qu'on devait retourner à l'école dans une heure maximum. Le repas fut bref, mais efficace. J'étais blindée en sortant du bar. Nous avons suivi Lincoln jusque chez lui pour qu'O puisse récupérer ses affaires, puis, nous voilà partir pour une nouvelle semaine. Je me sens mal lors du trajet. Les responsabilités allaient revenir dès demain. Lexa a passé son temps à me caresser la cuisse, comme si elle savait ce que je pensais. C'était plutôt évident vu la façon dont je restais silencieuse. On arrive à l'école. Lexa nous dépose à la rue d'à côté pour qu'on finit à pied. Un dernier au revoir et un dernier baiser partagé avant de la voir s'éloigner en voiture. Nous terminons à pied, en traînant nos valises avec O. Il est tard. Je crois que c'est la première fois que je reviens à l'école aussi tardivement.
- Tout va bien ? Tu sembles... Déconnectée.
Octavia ne pouvait pas mieux décrire la situation. Je soupire en passant ma main dans ma chevelure.
- Ça va... Je m'inquiète un peu pour les contrôles qui vont arriver, avouai-je qu'à moitié.
- Tu t'en fiches, roule-t-elle des yeux. Enfin, je sais qu'ils décriront notre capacité à avoir compris une leçon, mais ce n'est pas parce que tu le rateras que tu n'as aucune chance pour les examens de mai.
- J'ai peur de ne pas être prête, me confiai-je. Lexa a dû me séparer de mes cours tellement que je les rendais obsessionnelle.
- Je trouve qu'elle a plutôt réussi son coup...
Je lui donne un coup d'épaule à son sous-entendu et nous éclations de rire. Elle n'a pas tort en soi. Ce week-end était exceptionnel, mais arrivera-t-elle à rendre les suivants de la même manière ? C'est difficile à se prononcer.
- Ce n'est pas drôle.
- Allez, dis-moi une au moins chose... C'est un bon coup ?
Je ris à nouveau en secouant la tête. Je ne sais pas si elle plaisante, mais ma bonne humeur me donne envie de répondre.
- Oh oui. Elle sait plutôt bien s'y prendre.
Nous arrivons devant l'accueil où la femme qui nous fait remarquer qu'on a presque dépassé l'heure d'arrivée. Elle nous ouvre les portes à notre passage et nous souhaite une bonne soirée. Nous lui répondons de même, puis continuons à avancer dans l'allée. Au bout d'un moment, O reprend la discussion.
- J'ai connu une fille une fois. Une lesbienne, je veux dire. Je n'étais jamais restée assez longtemps dans la même école pour être avec amie avec quelqu'un, mais on s'appréciait bien. Elle me disait qu'il n'y avait rien de mieux que de coucher avec une femme. C'est vrai ? Enfin, je ne sais même pas si tu as connu les deux, rit-elle.
- J'ai connu les deux, confirmai-je. Je pense que tout dépend de soi et de la personne d'en face. Il n'y a pas de meilleur ou quoi que ce soit.
- C'est vrai ? Enfin, moi j'ai connu que Linc, alors c'est difficile à juger, dit-elle avec un petit rougissement.
- Tu as de la chance de ne connaître qu'une personne. J'aurais voulu que ce soit mon cas également... M'enfin. Si c'était à choisir maintenant, ce serait les femmes. Finn ne pensait qu'à son plaisir, alors bon...
- Je vois... Et si tu devais comparer Raven et Lexa ? Parce que bon, je suppose que c'est deux qui restent.
Je souris et hoche la tête. Je n'ai connu personne d'autre à part eux trois.
- Ce serait Lexa.
- Même après une nuit ? rit-elle.
- C'était... Il n'y a pas de mot. Peut-être que je m'avance trop vite, mais c'était vraiment puissant, intime et plein d'amour. Je ne dis pas que je n'ai pas aimé avec Raven. Je prenais du plaisir, mais c'était vraiment différent.
Je suis vraiment contente d'avoir Octavia dans ma vie. Je ne pourrais parler de ce sujet à personne d'autre si elle n'était pas là. Elle est à l'écoute et hoche la tête avec un petit sourire.
- Je te comprends et tu as su me rassurer en même temps. Comme tu le décris-là, j'ai l'impression de nous voir, Lincoln et moi. Tu as sans doute raison en disant que ça dépend de soi et de la personne en face. Je crois qu'il suffit de trouver la bonne personne pour avoir une bonne connexion et je crois qu'on l'a toutes les deux trouvé.
Je souris à sa réponse, mais je le perds vite lorsque je vois Bellamy faire les cent pas devant notre dortoir. Echo l'accompagnait, assit sur les marches, d'un air blasé. Les paroles de Octavia me reviennent et je me dis que ça ne sent pas bon.
- Oh non, me murmure O.
- Ouais, j'ai vu, répondis-je en nous approchant davantage.
On voit Echo parler. Elle a dû le prévenir de notre arrivée parce qu'il se retourne vivement en notre direction juste après.
- Enfin ! J'étais en train de me faire un sang d'ancre, nous incendie-t-il dès que nous sommes à sa hauteur.
- Qu'est-ce qui t'arrive ? réplique sa soeur avec indifférence.
- Qu'est-ce qu'il m'arrive ? répète-t-il. Tu as vu l'heure à laquelle tu arrives ? Je pensais que tu ne reviendrais pas !
- Tout doux, on est là maintenant. Il n'y a pas de quoi faire tout un drame.
J'essaye d'atténuer la situation, mais je vois bien qu'il n'y a rien à faire. Bellamy est dans une colère noire. Il rentre dans un monologue sans fin, disant à quel point sa soeur est insensée. Il pensait qu'elle ne reviendrait plus. O essaye de répliquer à certains moments, mais elle n'a pas beaucoup de chance d'y parvenir. Il lui reproche de ne jamais lui dire où elle est, ni de savoir avec qui et pour ça, on ne peut pas vraiment lui donner tort. Il me donne l'impression de devenir fou. C'est dingue. Il savait pourtant depuis longtemps qu'elle a quelqu'un. Il n'y a jamais eu de problème avant. Il a dû comprendre que c'était du sérieux, maintenant que ça dur. Je savais que c'était tendu, mais pas à ce point. Octavia a dû dédramatiser lorsque je lui posais des questions, ce n'est pas possible autrement.
- Et toi, alors ? Est-ce que je te demande à chaque fois où tu es ? Laisses-moi vivre un peu.
- Elle était avec moi, détends-toi, essayai-je à nouveau de la défendre.
J'abandonne alors qu'il reprend ses hurlements, sans prendre en compte ma remarque. C'était vraiment le mot. Je regarde Echo qui s'était levée depuis. Elle semblait tout autant alerter que moi. La dernière chose qu'on voulait, c'était s'attirer des ennuis. Je suis soulagée en apercevant finalement Lexa venir à nous.
- Oh ! Qu'est-ce qui se passe ici !?
Sa voix a su surplomber celle de Bellamy qui s'arrête immédiatement. Il possède maintenant des yeux de biche devant les phares pour avoir été pris sur le fait.
- Tu veux que je t'aide peut-être à gueuler comme ça devant le dortoir !?
- C'est que, je m'inquiétais pour ma soeur, répond-il.
- Oh et ça te permet de crier comme ça ? Tu t'imagines si tout le monde faisait comme toi ? Il est vingt heures passées. Vous devriez être dans vos chambres à cette heure-ci ! On verra si tu auras autant d'ambition demain matin lorsque je m'occuperai de ton cas.
- Ce ne sera pas nécessaire.
- Je pense que je suis encore celle qui prend les décisions ici ! Ce n'était pas une question. Tu seras avec moi pour la journée et on réglera ce règlement de comptes dans mon bureau, après les cours sans faute.
La Lexa tendre de ce week-end est bel et bien partie dès ce soir. Bellamy serre les poings et grince des dents. Je peux voir de ma place qu'il se retient pour répliquer. Si j'étais à sa place, je ne le ferais pas, ça pourrait mal se finir. Sans rajouter un mot de plus, il lui tourne le dos avant de rentrer dans le dortoir en claquant la porte.
- Je vais aller le calmer, dit Echo.
Sous s'est parole, elle se précipite pour le rejoindre avant qu'il soit trop tard. Nous, on reste silencieuse par cette attaque inattendue avant que Lexa soupire lourdement.
- Je ne peux donc même pas vous laisser cinq minutes ?
- Merci, murmure Octavia. Je ne sais vraiment pas ce qu'il lui a pris...
- On réglera cette histoire demain. Il est temps pour vous de monter.
Octavia cherche mon soutien, mais je sais encore quand on peut négocier avec Lexa. Ce n'est certainement pas le moment maintenant. Bellamy a su irriter ma copine avant l'heure pour avoir dû intervenir ce soir déjà.
- On va y aller, répondis-je. Passe une bonne nuit...
Mes paroles ont réussi à la détendre un peu. On s'échange un petit sourire.
- Merci... Dormez bien aussi.
Elle fait demi-tour pendant qu'on reste sur place. Octavia se tourne vers moi lorsqu'elle est à une bonne distance pour qu'elle ne nous entende pas.
- Pourquoi tu ne lui as rien dit !? Je ne veux pas être confronté à Bellamy dans son bureau ! Toute cette histoire n'a pas besoin de remonter jusqu'à Lincoln !
- Détends-toi. Je lui parlerais demain. Ce n'était pas le moment de lui demander vu l'humeur dans laquelle elle était.
Ma colocataire soupire fortement en passant sa main devant le visage. Je comprends sa situation, mais en parler ce soir n'aurait servi à rien.
- Allez, on monte. On en parlera en haut.
- Non c'est bon, marmonne-t-elle.
Elle rentre la première sans m'attendre. Quelle ambiance... Finalement pas besoin d'attendre demain pour retrouver les sources. On arrive ensemble dans notre chambre, mais Octavia n'attend pas pour s'enfler dans la salle de bain où j'entends la douche s'actionner ensuite. J'ai bien compris qu'elle ne veut plus en discuter. Je profite de ce temps pour déballer ma valise. Au moins, ce sera chose de faites. Si notre retour commence ainsi, je ne veux même pas imaginer cette semaine. Bon, il y aura au moins un jour qui sautera grâce à ma sortie, c'est déjà ça. Lorsque Octavia sort, je venais de finir avec ma valise. Je prends ensuite sa place pour me changer et me brosser les dents. Il y a encore une demi-heure avant le couvre-feu, mais l'ambiance s'est bien estompée depuis. En sortant, je remarque que Octavia s'est lancée une série sur son ordinateur avec ses écouteurs. Comme elle ne veut toujours pas parler, de mon côté, je me lance dans la lecture d'un livre que j'ai trouvé dans la bibliothèque de Lexa. J'étais étonnée de trouver une immense étagère remplie de livre dans son bureau. Elle m'a dit que je pouvais me servir, alors je ne me suis pas privée. Je termine donc ma soirée à bouquiner et l'esprit bien agité. J'espère que tout se passera bien entre O et Bell. La dernière chose que je voudrais, c'est qu'ils ne s'entendent plus. Octavia ne l'avouera pas, mais je ne pense pas qu'elle puisse vivre longtemps sans lui. Ils sont beaucoup trop proches pour ça. Nous possédons tous des secrets. Surtout ici, mais il est temps pour elle de révéler les siens au grand jour.