« I'm like a zombie, zombie
So you can't haunt me, can't haunt me
I'm like a zombie, zombie
So you can't haunt me, you can't haunt me »
Can't Haunt Me - Skylar Grey
🚬 ▪ 🚬
12 décembre 1989
« Cette grande maison qui, jadis, contenait autrefois les rires des éclatants des enfants et de cette femme au sourire illuminant plus d'un cœur, n'était plus qu'un vaste souvenir. Elle avait perdu toute cette chaleur et son charme qui l'animait.
Cette demeure était devenue, en l'espace de quelques jours, un endroit froid et hostile, dépourvue de toute trace de vie. La gaieté dirigée par cette mère de famille exemplaire avait disparu le jour de ce terrible accident qui avait détruit cette famille pourtant si parfaite. Elle était détruite et perdue.
La seule compagnie pouvant convenir à cet homme devenu aussi solitaire qu'un loup était l'alcool fort. Cet accompagnement lui permettait d'oublier son chagrin qui l'habitait chaque jour et paraissait s'amplifier à chaque instant qui s'écoulait.
Mais cette douleur finissait toujours par réapparaître, ainsi les doses augmentaient petit à petit. L'effet produit lui donnait une réalité différente où sa peine n'existait plus, bien que le souvenir de sa femme disparue persistait.
Il voulait rester dans ce monde, si bien qu'il en avait oublié son rôle de père. Son petit dernier, seulement âgé de neuf ans, était livré à lui-même et subissant chaque soir les colères de son père qui n'était plus lui-même.
Ce soir, sa mauvaise humeur avait ressurgi alors que des invités en costumes venaient de quitter la triste demeure.
- Petit enculé ! avait-il grogné en fracassant sa bouteille de Whisky contre le mur.
Un bruit de cristal retentit dans la maison, ce qui fit tressaillir le petit garçon, caché derrière le mur qui reliait le couloir menant aux chambres et le salon.
L'homme était en rogne contre un bon nombre de choses, mais la principale était l'inculpation du meurtrier de sa femme.
- Flic à la con ! grinçait-il dans sa barbe naissante de quatre jours.
Malgré son jeune âge, le petit enfant avait suivi la discussion entre son père puant l'alcool à plein nez et cet étrange monsieur, en costume bien trop propre et arrangé et avait une petite idée de ce qu'il se tramait.
« L'affaire sera étouffée. »
Il savait de quelle affaire il s'agissait, celle de sa mère. Il ne comprenait pas la décision de son père. Comment pouvait-il tout laisser tomber ?
Du haut de ses neufs ans, le petit dernier se trouvait dans l'incapacité de faire quoique ce soit, malgré ce sentiment d'injustice qui avait germé en lui et ne cessait de se faire plus puissant.
- Quand je serai grand, je vais attraper ce monsieur qui a tué maman et le mettre en prison, se promit-il en serrant ses poings très forts.
Il s'était juré de faire payer au coupable lorsqu'il en aurait la capacité.
* * *
Étalé de tout son long sur son lit, il fixait avec des petits yeux ce nuage qu'il venait de faire jaillir de sa bouche et qui s'était formé au-dessus de lui. Son joint dans la main, il restait immobile et se laissait submerger par cette vague de bien-être et de réconfort que lui offrait sa meilleure amie, tandis que la brume blanche vint à toucher le sol.
Même si son corps commençait à gonfler et que ses yeux rouges brûlants le démangeaient comme s'ils allaient saigner, il s'en fichait complètement et continuait de prendre des lattes.
Parfois, il avait cette impression de ressembler à son père, à la différence qu'il utilisait la drogue pour noyer son chagrin.
Mais qu'est-ce qu'il me prend de penser à cet ivrogne ?
Il se releva subitement de son lit, pour aller contempler sa mauvaise mine dans un miroir. Les cernes qu'il avait sous ses yeux et son teint pâle lui donnaient un visage semblable à celui d'un zombi. Il était lamentable.
Qu'est-ce que ça te procure à part t'ôter une part de ta vie à chaque fois ?
Les douces paroles de LoveLight résonnaient en écho telle une cloche assourdissante dans sa tête. Perdu et désorienté, il avait plus que jamais besoin d'elle dans des moments comme celui-ci, mais il était dans l'incapacité de lui parler ou de revenir vers elle.
Les souvenirs atroces de son adolescence devenaient beaucoup plus fréquents et influençait directement sa consommation, qui avait augmenté. Souvent, lui-même avait peur de son avenir, il aimait plus que tout LoveLight, mais depuis le décès de sa mère, il ne savait plus aimer les filles. Il en faisait des jouets avec lesquels il aimait s'amuser durant une nuit avant de passer à une autre.
Tout ce qu'il savait faire était de faire du mal aux autres tout en se blessant lui-même. Il refusait de finir sa vie telle un malheureux sans amour, sans espoir et pourtant, il ne voyait pas d'autre solution.
Le simple souvenir du visage réconfortant de LoveLight suffisait à l'apaiser et chassait ses doutes qui le tourmentaient. C'était pour elle que son cœur continuait de battre et il s'était décidé à rester pour elle. Personne n'allait entraver sa route. Pas même cet homme qui avait entravé sa vie, il y avait quelques années.
La photo de cet assassin qui était scotchée sur son miroir lui rappelait qu'il devait venger sa mère. Il avait trouvé cette illustration dans un article de journal évoquant l'accident qui avait bouleversé sa vie.
- Tu as déjà gâché ma vie une fois. Je ne te donnerai pas l'occasion de recommencer, souffla-t-il d'un ton tranchant où l'on pouvait percevoir une colère intense.
Il se souvenait de cette promesse qu'il s'était faite étant jeune enfant. Il s'était juré de le mettre en prison. C'est beau, les rêves de gamins ! Malheureusement, il possédait de loin les capacités de foutre ce type en taule. D'une part car il était devenu l'opposé de ce qu'il s'était imaginé, un drogué rongé par ses démons.
Et d'une autre part, ce mec était un flic. La différence de leurs statuts compliquaient beaucoup les choses et surtout, il s'agissait du beau-père de LoveLight. Même si ce con de poulet avait réduit à néant sa famille et sa vie, le guitariste ne voulait pas en faire de même avec celle de sa bien-aimé.
Depuis cette soirée où il avait été confronté pour la première fois à l'assassin de sa mère, il était resté enfermé dans son studio durant plusieurs jours, laissant son téléphone sonner à de nombreuses reprises. Il n'avait même pas cherché à savoir qui tentait désespérément de le joindre.
Ce pouvait être ses amis, Mitch et Troy qui n'avait aucune nouvelle de sa part et se demandaient si le guitariste s'était perdu sur le chemin du retour. Ou alors c'était LoveLight, morte d'inquiétude, qui cherchait à le contacter.
Il faut que j'arrête mes conneries.
La simple pensée de cette blonde rongée par l'angoisse durant chaque jour qui passait depuis qu'il l'avait quittée lors de cette soirée, lui donna cette envie de se ressaisir.
Il refusait catégoriquement de mourir tel un drogué seul, achevé par sa meilleure amie. Il saisit son téléphone posé sur la table du salon, couverte d'un bordel sans fin, et consulta sa liste d'appels presque aussi longue que son bras.
Avec un pincement au cœur, il découvrit que LoveLight lui avait laissé d'innombrable appels et messages auxquels il n'avait pas répondu. Il avait refusé de lui donner la moindre nouvelle, parce qu'il était conscient d'être dans un état où il pouvait sortir des propos blessants et les regretter par la suite.
Bien que le fait de penser à elle l'apaisait, ça ne lui suffisait pas. Il éprouvait ce besoin si fort et douloureux d'entendre sa voix réconfortante et de sentir le contact de sa peau contre la sienne.
Avec sa vue légèrement brouillé, il sélectionna son contact avant d'appuyer sur la touche verte. Il avait cet espoir qu'elle ne soit pas trop furieuse contre lui, après le carnage commis chez elle et son silence de plusieurs jours.
- Joe ?
L'entente de cette petite voix où dissimulait une pointe d'anxiété qui retentit dans son oreille, fit disparaître toute la tension qu'il contenait en lui jusqu'à présent.
- C'est moi, annonça-t-il d'une voix grave avant d'émettre un toussotement.
Dans l'attente de sa réponse, il tira une latte avant de percevoir un soupir de soulagement qui provenait du combiné.
- Ça me soulage de t'entendre. Je me suis fait tellement de soucis.
Elle était toujours si douce avec lui. Il se devait de lui donner des explications.
- Sharon...
Il marqua un silence, tandis qu'il fut en proie à de multiples émotions qui le submergèrent d'un seul coup. D'habitude, il parvenait à les gérer, mais avec LoveLight, il ne gardait plus aucun contrôle dessus.
- Je suis désolé... sanglota-t-il. J'ai agi comme un vrai crétin.
- Tu n'as pas à t'excuser. Ta réaction était justifiée.
Il secoua négativement la tête. Il fallait qu'il s'explique. Depuis leur rencontre, il avait l'impression d'échouer sans cesse avec elle, de ne lui faire que du mal. Et pourtant, il l'aimait comme un fou.
- Je n'aurai jamais dû te laisser sans nouvelles pendant tous ces jours.
- Joe, tu étais chamboulé, anéanti. Tu avais besoin d'être seul. C'est moi qui n'aurai pas dû te harceler avec mes messages et mes appels. Mais j'étais si inquiète qu'il t'arrive quelque chose
Sa voix était d'une douceur délicate qui fit battre son cœur à tout rompre. Comment parvenait-elle à le rassurer ainsi ? Ses sentiments envers elle étaient si forts, qu'il lâcha contre toute attente :
- Je t'aime.
Ce n'était pas la drogue qui lui faisait dire cela. Mais c'était bien lui-même.
- Je t'aime aussi.
Il n'avait qu'une seule envie, c'était d'être dans ses bras à déposer de doux baisers sur ses délicieuses lèvres.
Elle était si compréhensible malgré son comportement d'ours. Son cœur était si bon qu'il ne pouvait se permettre de le briser. Pourtant, il savait que cela allait arriver, d'une manière ou d'une autre.
Hey, mes Idiots !
Outlaws, when we were forever young
When we were outlaws
We're outlaws of redemption, baby
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🚬 Sharon, t'es trop gentille... et Joe, t'exagère
🚬 Donc, on en sait d'avantage sur le père de Joe.
🚬 Et vous avez compris quoi par "l'affaire étouffée" ?
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Cette fin de chapitre n'annonce rien de bon... on en saura plus mais, pas pour le moment.
Kissouilles ❤
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