Camp Jaha

By fiction-lovee

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Clarke Griffin, dix-neuf ans, n'en fait qu'à sa tête depuis plusieurs années. Ne sachant plus quoi faire, sa... More

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Chapitre 50
Chapitre 51
Chapitre 52
Chapitre 53
Chapitre 54
Chapitre 55
Chapitre 56
Chapitre 57
Chapitre 58
Chapitre 59
Chapitre 60
Chapitre 61
Chapitre 62
Chapitre 63
Chapitre 64
Chapitre 65
Chapitre 66
Chapitre 67
Chapitre 68
Chapitre 70
Chapitre 71
Chapitre 72
Chapitre 73
Chapitre 74
Chapitre 75
Chapitre 76
Chapitre 77
Chapitre 78
Chapitre 79
Chapitre 80
Chapitre 81
Chapitre 82
Chapitre 83
Chapitre 84
Epilogue

Chapitre 69

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By fiction-lovee




Lundi 14 mars ; 09 heures 30 - Seattle.

Un petit train s'est mis en place en deux semaines. L'école continuait son court où je m'acharnais sur mes révisions. Il m'était devenu difficile d'intégrer mes amis dans mon planning, mais il fallait faire un choix. Je voulais mon examen à n'importe quel prix. J'avais le droit à des reproches de leur part. Seule Octavia et Niylah se démenaient pour me défendre. Et peut-être aussi Murphy et Wells maintenant. Grâce à Niylah, j'ai pu discuter avec Murphy pour régler nos différends. Il a compris mes intentions pour les révisions et je crois qu'il n'était plus aussi énervé pour mon couple avec Lexa.

« J'ai juste trouvé ça étrange au début et j'avais peur pour toi. J'ai compris que vous faîtes attention. Maintenant, laisses-moi le temps de m'y habituer. » m'avait-il dit.

J'ai trouvé ça adorable de sa part. Ce n'était pas pour rien que je l'appréciais autant. C'était beaucoup de ma part, alors qu'il y a un an, je ne me serais même plus approché d'un homme. En ce qui concerne Wells, nous avons également partagé une conversation. Je m'étais excusée pour ne plus m'avoir souvenu de lui. Il a été surpris et m'a confié qu'il voulait que je le découvre moi-même. Il a tout de même accepté mes excuses en disant qu'on pourrait peut-être renouer les liens maintenant. J'ai accepté, même si j'avais encore du mal à accepter l'idée. Qu'on se connaissait avant ne change pas grand-chose à notre relation d'aujourd'hui je trouve. En dehors de mes amis, je suis contente de ma vie en ce moment. Avec Lexa, tout va pour le mieux. On a profité de notre dernier week-end au calme, avec ses amis. J'en avais besoin après le dernier qu'on avait passé à Miami. Je suis toujours en attente de réponse des galeries. C'est angoissant mais je ne perds pas la foi. Je continue d'envoyer des lettres grâce à l'aide de Nyko et la motivation de Lexa. Par contre, je n'ai toujours pas rappelé ma mère. Nous sommes partie de chez eux sans avoir l'opportunité de la revoir. Elle a été appelé en urgence par l'hôpital. J'étais soulagée en quelque sorte. J'ai évité la confrontation au moins. La connaissant, elle a dû penser que j'étais en colère contre elle. Je ne peux pas lui en vouloir. Elle a été la victime du plus grand nombre de mes crises de colère. Lexa m'a conseillé de la contacter au plus vite, mais je n'ai pas eu le courage suffisant encore. Je suis me sens coupable de ce qui s'est passé. Une chose de positive, je m'étais préparée à l'idée du mariage depuis longtemps. Mon père m'avait longtemps rabâché que je devais les accepter et je le ferai rien que pour honorer sa mémoire.

- Tout va bien ? m'interpelle Lexa.

Je sursaute doucement en sortant de ma stupeur. Nous étions en voiture, en route pour mon entretien pour la galerie avec Monsieur Fields. J'étais heureuse que Lexa m'y accompagne. On a au moins l'occasion passée un moment ensemble en dehors de l'école.

- Ouais, soufflai-je.

- Tu n'es pas trop stressée ?

- Un peu... Sans plus à vrai dire.

Je ne sais pas du tout ce qui ressortira de cet entretien. Je me suis fait à l'idée de ne pas avoir beaucoup d'exigence. Je ne voulais pas être déçue de ce qui allait en ressortir.

- En réalité, je me demande même pourquoi j'ai accepté ce rendez-vous. J'aurais dû refuser l'offre et tout aurait été fini.

- Ne dit pas n'importe quoi. On ne sait pas ce qui nous attend. Si ça se trouve, ce sera bien et il trouvera des meilleures solutions.

- Hum...

J'adore son optimiste. Je ne le suis pas autant. Si ça se trouve, elle cherche seulement à me rassurer. Nous arrivons à notre destination. Cette fois-ci, nous sommes à la vraie galerie du centre, pas dans l'atelier. Monsieur Fields a dit qu'il se trouverait ici aujourd'hui. Il a insisté pour que Lexa m'accompagne et je ne pouvais pas être plus ravie. Nous rentrons dans l'établissement qui m'éblouit par sa splendeur. Tout est magnifique, moderne, blanc, épurer. Il y a tellement de tableaux exposés. Certains sont à vendre, d'autres non. Du moins, c'est ce que j'en déduis puisqu'il y en a qui se retrouvent sans prix. J'ai l'impression de m'y perdre. Je vois Monsieur Fields près de nous, mais il n'a pas l'air de nous avoir vu. Il discute dans le vide en se rendant vers une femme à l'accueil. Elle, elle nous a remarqué et elle semble mal à l'aise lorsqu'il lui donne des ordres plutôt froids avant de repartir dans le couloir d'où il venait.

- Ça commence bien, murmure Lexa.

Je hoche doucement la tête en m'attardant sur les tableaux pour m'occuper. La jeune nous a aperçu, alors j'imagine qu'elle viendra à notre rencontre. Mon esprit divague un peu. Je ne m'attendais pas à une galerie comme ça. Serais-je capable de travailler pour un environnement pareil ? Aussi grand ? Parce qu'il faut se l'avouer, c'est énorme. Je n'ose même pas tout visiter. Je comprends mieux sa réputation. Ce n'est pas mon truc ce genre de chose. Je ne suis pas sûre d'y avoir ma place dans cet environnement.

- Bonjour, nous accoste la jeune femme. Puis-je vous aider en quelque chose ?

Elle est mal à l'aise et je peux la comprendre. Son chef lui a parlé comme une merde devant nous sans même s'en rendre compte. Elle, elle sait qu'on a tout vu. Voyant que je bloque, Lexa réagit la première.

- Bonjour. Nous avons rendez-vous avec Monsieur Fields.

- Oh oui, il m'a prévenu votre arrivée. Excusez-moi, je ne me rappelle plus du nom qu'il m'avait donné par contre.

Tu m'étonnes... Lexa me donne un coup de coude pour me sortir de ma stupeur. La jeune femme me regarde intensément, en attente de la réponse.

- Griffin. Clarke Griffin, c'est mon nom.

- Oui, c'est exact. Merci de me l'avoir rappelé. Il est au téléphone, mais je vais le prévenir de votre arrivée. Faites un tour en attendant si vous voulez.

- Merci.

- Excusez-moi, la retient Lexa. Êtes-vous apprentie ici ?

La jeune devient cramoisie devant ma copine. Bon, je lui accorde qu'elle peut être très intimidante lorsqu'elle le veut. Surtout avec son air sérieux. Pourquoi est-ce qu'elle cherche à savoir ce genre de renseignement ? La jeune balbutie un genre de oui avant de s'éloigner de nous. Je soupire en jouant avec mes doigts. Je commence à ressentir un stress et je n'aime pas ça. J'attends qu'elle soit assez loin pour me retourner vers Lexa.

- Je ne le sens pas, marmonnai-je. D'ailleurs, pourquoi tu as posé cette question ?

- Détends-toi, je suis là. Et comme ça. Je voulais savoir. Tu tiens encore à ce poste ?

Lexa est totalement zen. Je sens bien qu'elle a quelque chose derrière la tête. Je hausse les épaules.

- Je... J'en sais rien. Cet environnement, ce n'est pas trop moi, lui dis-je avec hésitation.

Elle me sourit en passant sa main dans mes cheveux.

- Je sais, mais on ne va pas partir maintenant qu'on est ici.

- Fields semble très occupé.

- Hum, tu as raison. J'espère qu'il nous accordera de l'importance, sinon je vais vite m'énerver, m'annonce-t-elle. Il est déjà en retard, me fait-elle constatée.

Je ris doucement. C'est sûr qu'avec un retard, il ne va pas gagner des points envers Lexa. J'espère qu'elle saura prendre sur elle. Je suis contente qu'elle m'accompagne. Contrairement à moi, elle a assez de caractère pour ouvrir sa bouche s'il le faut.

- Hey, m'interpelle-t-elle. Ne soit pas mal à l'aise comme ça, d'accord ? Si Fields a voulu te voir en entretien, c'est qu'il croit en ton talent.

Je rougis en me sentant si facilement démasquée.

- Tu veux que je te dise ce que moi je pense ? poursuit-elle.

Je hoche la tête. Je crois que j'ai besoin d'entendre ce qu'elle a à me dire pour me remonter le moral.

- Je pense que ton talent est encore plus grand que cet empire, alors ne perds pas confiance en toi à cause de ça, dit-elle en désignant la pièce autour de nous.

- T'es sûre... ? Pourquoi je me sens mal à l'aise alors ?

- Parce qu'elle ne reflète clairement pas ta personnalité, mais cela n'a rien à voir avec ton talent. Tout ce que j'essaye de te faire comprendre, c'est que toutes les galeries ne seront pas faites pour toi, mais cela ne doit pas te faire douter de toi. D'accord ?

J'inspire profondément et hoche la tête. Je savais que je pouvais toujours compter sur elle pour me remonter le moral. J'avais l'impression d'être un boulet au milieu de tout ça.

- Allez, ça va aller.

Je souris alors qu'elle me frotte le dos de sa paume. Finalement, peut-être que les choses ne se font pas par hasard...

- Mesdames ! résonne une voix grave, qui me fait sursauter. Quel plaisir de vous recevoir enfin.

Monsieur Fields sort du couloir où il était partie avant pour venir vers nous. On dirait qu'il ne nous a vraiment pas remarqué avant... Je prends sur moi pour sourire.

- Comment allez-vous ? Venez, on va aller dans mon bureau.

Sa première question qui était pour la forme est vite oubliée. Il nous guide jusqu'à son bureau. l est plus spacieux et mieux aménagé que celui de l'atelier. Tout est tellement différent de ma première entrevu avec lui. Il n'y a aucun doute qu'il doit accueillir plus de monde ici. Il est plus contemporain et plus soft. Celui de l'atelier était clairement plus personnel et mieux décoré à mon goût.

- Installez-vous, je vous en prie, dit-il en nous désignant les chaises devant son bureau avant de faire le tour.

Lexa me laisse prendre place en première avant de me rejoindre. Sa présence me met en confiance. Elle me rapporte de la sécurité.

- Je suis heureux d'enfin pouvoir pour vous rencontrer, Mademoiselle Woods. Permettez-vous que je vous tutoie également ?

Une bille se forme dans ma gorge. Dès notre première rencontre il m'avait tutoyé sans demander mon avis. Je déteste ces gens, qui semble avoir plus de respect pour certaine personne que d'autres. Il me donne l'impression de les catégoriser pour savoir comment leur parler. Il ne m'aide pas à me sentir mieux. Il me donne l'impression d'être un homme totalement différent, comme si je ne l'ai jamais vu.

- Si vous voulez. Le dialogue sera plus facile de cette façon.

Il nous sourit en hochant la tête.

- Oh, excusez-moi. J'ai un appel, dit-il en rapportant sa main à son oreille.

Jusque-là, je ne l'avais pas remarqué, mais il possède une oreillette. Je comprends mieux pourquoi il parlait dans le vide avant.

- Désirez-vous un café peut-être avant de débuter ?

- Non merci.

- Volontiers, répond Lexa au même moment.

- D'accord rit-il. Je vais te chercher ça. Veux-tu peut-être autre chose, Clarke ?

- Non merci, ça ira, vraiment.

- Je reviens vite.

Je me frotte les mains alors qu'il ressort. Il a accepté son appel. J'entends sa voix résonner dans le couloir. Quel connard... Il ose le prendre en plein rendez-vous. C'est un manque de respect. Je sursaute alors que Lexa pose sa main sur ma cuisse.

- Hey, tout va bien ? Il te met mal à l'aise ? me questionne-t-elle en fronçant les sourcils.

- Non, ça va...

- Clarke. Je sais encore reconnaître quand tu n'es pas bien, alors ne me mens pas. Je n'aime pas ça.

- Je le trouve différent. Mais ça va, je t'assure. C'est l'endroit qui me rend nerveuse.

Je ne mens pas cette fois-ci. Je sais que mes réactions affectent Lexa et c'est la dernière chose que je veux maintenant. Elle hoche la tête avec compréhension. Elle prend ma main pour y déposer un baiser au dos.

- Détends-toi, d'accord ? Je vais me charger de parler.

- Non, s'il-te pl-

- Hey, chut. Je n'aime pas te voir comme ça. Je compte seulement l'interroger. On verra bien s'il va me donner les réponses que je veux.

- Q-que veux-tu dire par là ?

- Je veux savoir si cet endroit est fait pour toi. Nous verrons bien avec ses réponses, hausse-t-elle ses épaules.

- Et si ça ne l'est pas ?

- Si ça ne l'est pas, je ne compte pas te laisser bosser quelque part où tu ne te sentiras pas à l'aise. Tu vas juste haïr ton boulot et ce n'est pas le but alors que tu vas seulement commencer une carrière.

Je me mords la lèvre en baissant la tête. Elle est bien vite relevée par ses doigts sous mon menton, qu'elle profite de caresser.

- Je compte bien remettre ce mec à sa place lorsqu'il reviendra.

- T-tu comptes vraiment faire ça ?

- Je ferais n'importe quoi pour tes beaux yeux, mon amour. 

- Et si on arrive à négocier une chance pour que je travaille ici ?

- Alors, ça pourrait rester une option, si tu n'as rien d'autre, soupire-t-elle.

Je souris, parce que l'idée n'a pas l'air de lui plaire. Elle est adorable d'agir ainsi.

- Bébé, si cet entretien ne donne rien, ne prends pas ça comme un échec, d'accord ? Je suis persuadée qu'il y aura d'autres galeries, qui te mériteront beaucoup plus.

- Tu crois qu'il va passer son entretien au téléphone ?

- Il n'a pas intérêt, s'il ne veut pas affronter ma colère. C'est la raison pour laquelle je compte le remettre à sa place.

Je souris malgré moi. C'est ce qu'elle cherchait vu le sourire qu'elle me rend. Des pas se font entendre dans le couloir. Ils nous laissent le temps de se replacer et on l'entend même mettre à terme sa discussion avant d'ouvrir la porte. En rentrant, il nous sourit en faisant le tour du bureau. Le contact de ma copine me manque déjà, mais je sais qu'ici elle doit prendre le rôle de ma responsable et non ma petite amie, malheureusement.

- Eh voilà, dit-il en déposant une tasse devant Lexa. Fait attention, c'est chaud.

- Merci.

- Prends-tu du sucre ?

- Non, non, c'est bon comme ça, répond-elle au moment où il dépose un verre devant moi.

- Je me suis permis de te rapporter un verre d'eau, au cas où, m'annonce-t-il avec un petit sourire.

Il est hypocrite. Je déteste ça. Je le remercie tout de même. Il s'assoit enfin en face de nous. Notre rendez-vous aura dû commencer il y a une demi-heure déjà et je dois avouer que ça commence à devenir long qu'il fasse ses petits trucs sans nous prendre en compte.

- Bien, alors. On ne va pas perdre de temps. Excusez-moi, mais je suis très occupée aujourd'hui, j'ai beaucoup de rendez-vous et d'appel important.

- On a remarqué, le pique Lexa. J'espère qu'on ne sera plus dérangé désormais.

Il ne relève pas le commentaire, mais vu sa tête, il ne l'a pas aimé. Il n'est pas à l'aise. Il tire sur les manches de son tailleur et joint ses mains sur le bureau en se tenant le plus droit possible.

- C'est sûr, on va éviter que ça se reproduise, murmure-t-il. Bien, alors. Si on est ici, c'est parce que j'ai proposé un poste à Clarke dans ma galerie en tant qu'apprentie l'année prochaine.

- Un poste à Portland, rectifie Lexa.

Je ravale un sourire. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai comme l'impression qu'elle est irritée. Elle n'y va vraiment pas de main morte. Je la reconnais là comme à nos débuts, avec son comportement sans cœur. Du coin de l'œil, je vois bien que Fields est déstabilisé.

- Oui, c'est exact, répond-il le plus calmement possible.

- Pour quelle raison ? poursuit-elle.

Son attitude a changé de tout au tout. Elle s'attaque clairement à lui.

- Je dois dire que votre réponse m'a quelque peu surpris. Vous avez une immense boîte à votre disposition et vous n'arrivez donc pas à la caser ici ? Clarke a déjà fait un long chemin pour venir à Seattle. Voilà qu'elle s'y plaît, qu'elle est stable et vous voulez l'envoyer déjà ailleurs.

Fields manque de mot et moi aussi. Elle m'avait demandé de lui faire confiance et je commence à comprendre pourquoi. Elle compte me protéger tout en trouvant un terrain d'entente. Je ne dois pas être étonnée. Elle essayera toujours de prendre le meilleur parti pour moi. Fields, qui était heureux de la rencontrer avant, doit bien le regretter désormais.

- Eh bien... Je dois avouer que la candidature de Clarke m'est parvenue assez tardivement, répond-il sans se laisser démonter. J'ai déjà promis d'embaucher deux étudiantes en tant qu'apprenti pour cette galerie. Il m'est difficile d'en accepter une troisième sachant que j'en ai déjà deux qui passent en seconde année. C'est pour cette raison que j'ai pensé à Portland. Il s'agit de la galerie la plus proche que j'ai aux alentours. J'ai fait mes démarches auprès de l'école, si cela pour vous intéresser.

Il pousse des documents devant nous. Il avait tout prévu. Un dossier d'inscription pour l'école de Portland se trouvait devant nous. Il était pré-rempli avec les coordonnés de l'entreprise. Lexa avait raison. Il n'avait pas l'intention de laisser place à une négociation. La partie de l'étudiante restait à remplir et quelque chose me dit que si ce n'est pas moi, il n'aurait aucun scrupule à me remplacer.

- Je comprends que ce soit un choix difficile, mais il faut aussi comprendre que j'ai beaucoup de demande. Clarke est vraiment bourrée de talent, c'est pour cette raison que je vous ai proposé ceci, mais ce n'est pas la seule. Je n'avais même pas l'intention de prendre une étudiante pour Portland, puisqu'elle vient à peine d'ouvrir ses portes. C'est une grande opportunité que je vous propose là.

Je regarde Lexa à cette réponse. C'est qu'il savait répliquer aussi. Elle était concentrée sur Fields. C'était un vrai duel qui était en cours en ce moment. Une chose qui était sûr, c'est que de son côté, il n'est pas disposé à accepter une autre alternative.

- Puis, selon vos mots, Clarke se porte très bien. Je ne pensais pas qu'un changement de ville allait la déranger.

- C'est dérangeant. Elle a trouvé une stabilité ici en ayant des nouveaux amis et même une relation. Vous ne vous rendez pas compte, mais vous êtes en train de lui demander de tout quitter.

Fields avale les mots de Lexa avec compréhension. Finalement, peut-être que ce n'est pas la personne que j'ai décrit tout à l'heure...

- Je comprends bien. Vous êtes un cas à part, mais je ne suis pas sûre de pouvoir vous offrir mieux. Il va falloir que je regarde avant de vous donner ma réponse.

- Bien... murmure Lexa, qui semble tout aussi surprise que moi pour sa marche arrière. Puis-je savoir qu'elle sera ses tâches ?

- Bien évidemment. J'en ai déjà discuté avec Monsieur Davis, le responsable de ma nouvelle agence. Ce ne sera pas le travail qui manque. Il n'était pas convaincu de prendre quelqu'un, mais j'ai eu les bons arguments pour le convaincre.

- J'ai pu comprendre que la jeune à l'accueil est une apprentie. Clarke aura-t-elle ce genre de tâche ?

- Oui, bien sûr. Elle aura l'opportunité de varier ses tâches. L'accueil en fait parti.

- Elle ne fera pas que ça, nous sommes d'accord ?

- Non, répond-il avec un petit rire.

Il a compris qu'elle me défendait depuis le temps. Je le vois rapporter sa main à son oreille. Il avait encore un appel, j'en étais sûre. Je n'étais pas la seule à le remarquer.

- J'espère que vous n'allez pas prendre l'appel, l'avertit ma copine.

- Excusez-moi, nous avons un vernissage ce week-end alors il y a un peu de stress, rit-elle. Je rappèlerais plus tard, rajoute-t-il en retirant son oreillette.

- Hum.. Pouvez-vous développer maintenant ?

- Bien, oui, les tâches donc. Clarke aura l'opportunité de travailler à l'atelier, bien évidemment. Elle pourra s'y exercer et apprendre avec les autres apprenties, puis, pourquoi pas exposer son œuvre. C'est rare que nous les vendions comme ils ne sont pas professionnels, mais l'exposition reste une opportunité de se faire connaître avec des clients potentiels.

- OK... Je sens bien qu'il y a un mais.

- En effet. Il y aura une alternance entre les apprenties. Quelques fois elles seront ici, dans la galerie pour être au contact des acheteurs et pour répondre à des tâches qu'on leur confie. Ce n'est peut-être pas la meilleure des parties, mais je trouve que c'est une bonne expérience pour eux.

- Nous vous avons vu crier sur l'une d'entre elles avant. Du moins, vous n'étiez pas très commode et vous nous avez même pas remarqué.

Il inspire doucement. Lexa est vraiment parfaite. Elle ne l'agresse pas, mais elle sait comment le déstabiliser autrement.

- En effet. Il nous arrive d'être stressé et de perdre nos moyens. Bien évidemment, ce ne sera pas à prendre sur toi, mais cela risque d'arriver de temps en temps, m'annonce-t-il.

- Bien. Sera-t-elle conviée à des vernissages ?

- Oui, oui, bien sûr. Elle pourra même en organiser. Enfin, pas au début, mais cela fera partie de l'apprentissage en apprenant l'organisation et pourquoi pas, seconder si elle se démarque des autres apprenties. C'est une sorte de récompense chez nous.

Je hoche la tête. La fiche de poste est plus qu'intéressante... Je serais malade de dire non...

- Donc, vous me garantissez qu'elle pourra améliorer son art dans tout ça ?

- Normalement oui. On leur accorde du temps, mais il ne faut pas se faire d'illusion. Ce ne sera qu'une mince partie de ton travail ici. Ce sera à l'école où tu pourras t'exercer le plus.

L'école. J'avais presque oublié ce détail. C'est sûr que c'est plutôt là-bas qu'on va m'aider à m'améliorer. Cependant, j'espère tout de même avoir l'opportunité d'avoir des conseils de professionnels. J'ai un doute sur ça. Ce mec me donne l'impression qu'il nous vend son truc alors qu'au final, on ne sera que là pour faire tourner son business. Ce n'est clairement pas ce que je recherche en priorité. Si je veux faire ce métier, c'est avec passion, non pour autre chose.

- Quelle est la grandeur de cette galerie ? demande Lexa.

- Il s'agit de la plus grande ici. L'atelier a récemment été déplacé pour agrandir la galerie. Concernant Portland, elle est à peine plus petite qu'ici. Cependant, nous avons réussi à avoir l'atelier au même endroit, ce qui est bien évidemment mieux.

- Comptez-vous encore agrandir votre cercle ?

- Certainement, oui. Si celle de Portland fonctionne, il y a de forte chance que de nouvelles agences verront le jour vers le sud, répond-il fièrement.

- Vous gérez tout, tout seul ?

- Oui. Je n'aime pas déléguer.

- Donc la formation ne viendra pas de vous.

- Non, en effet. Ce sont généralement mes responsables d'agence qui s'occupent de cette partie. Surtout pour l'atelier. Cependant cela ne m'empêche pas de faire un suivi de mes apprenties, je vous assure. J'ai l'œil à tout.

Ils disent tous ça... Quelque chose qui me rassure, c'est que je n'aurais pas affaire à lui souvent dans ces cas-là.

- OK, murmure Lexa. Je pense avoir mes réponses.

- Avez-vous encore besoin de temps pour vous décider ?

- En réalité, oui. Nous allons accepter l'offre que vous puissiez voir si vous pouvez faire quelque chose sur le point géographique.

Il arque un sourcil à sa demande.

- Je suis Clarke depuis le premier jour où elle est venue à l'école et je peux vous garantir que le changement d'air ne lui fera pas du bien. Elle s'est construit une vie ici, alors pour son bien, si nous pouvons négocier ce point-là, je pense que ce serait parfait.

Il soupire doucement en passant sa main dans ses cheveux. Cela ne semble pas l'arranger. Il s'attendait qu'après avoir vendu son poste, nous allons accepter.

- Très bien, je vais vous recontacter dans ce cas, mais je ne peux rien vous garantir.

- Il n'y a pas de problème. L'essentiel, c'est que vous aurez fait votre maximum pour résoudre ce problème.

- Vous avez d'autres questions ?

- Non, je pense que ça ira.

- Bien, alors nous pouvons conclure ici.

- Oui. Nous n'allons pas vous retenir plus longtemps à vos occupations. Passez une bonne journée, dit-elle en lui tendant la main.

- Je vais vous raccompagner quand même, dit-il en se levant.

Je n'aurais vraiment pas ouvert ma bouche une seule fois dans cet entretien. D'un côté, ça m'arrange bien. Il nous raccompagne jusqu'à l'entrée où nous lui serrons la main.

- Merci pour votre accueil, lui dit Lexa.

- C'est avec plaisir. On se recontactera dans quelques jours.

Un dernier au revoir et nous nous trouvons dehors. Je suis heureuse de pouvoir prendre une bonne bouffée d'air. Je commençais à me sentir compresser.

- Bon et bien voilà... murmure Lexa. Veux-tu un chocolat chaud ? Je t'invite. On va pouvoir discuter de cet entretien comme ça.

- Si c'est si gentiment. Je ne vais pas dire non, dis-je, la faisant rire.

Je n'allais pas lui dire, mais si en plus je peux louper quelques heures à l'école, j'étais contente. Il est évident que je préfère passer du temps avec ma copine.


Lundi 14 mars ; 12 heures 00 - Self.

Notre petite sortie s'est finie dans un petit café du centre où nous avons siroté un café pour Lexa et un chocolat chaud pour ma part. Je me suis rendue compte que Lexa n'avait même pas touché la boisson chaude qu'elle avait demandé à l'entretien. On a longuement discuté de celui-ci. Les réponses que Monsieur Fields nous a apporté étaient satisfaisants, même si Lexa pense qu'il profite tout de même de nous. Elle pense qu'il veut nous faire travailler comme des salariés à bas prix. Il avait pourtant bien vendu son truc pour moi. Peut-être un peu trop... Si ça se trouve, elle a raison. Elle m'a expliqué qu'elle a déjà été victime d'une de ces sociétés et qu'elle ne voudrait pas que ça m'arrive. J'étais d'accord. Il s'agissait de toute façon de ma seule réponse. Il serait bête de ne pas attendre les autres retours maintenant. On s'est donc mis d'accord pour attendre avant de donner une réponse. Lexa compte demander l'avis de Nyko pour savoir ce qu'il en pense, ainsi que de lui mettre la pression pour faire marcher ses relations. Je n'aimais pas faire ça, mais à ce stade, je n'avais plus le choix. Monsieur Fields avait raison en disant que je m'y étais pris tard... Je risque de ne pas avoir beaucoup de retour positif et l'idée commence à me faire peur. Nous sommes rentrées à l'école ensuite. Il était onze heures trente à notre arrivée. Lexa ne m'a pas forcé à retourner en classe. Elle voulait plutôt que je mange avec elle, mais j'ai décliné l'invitation. Les repas sont le seul moment où je suis sûre d'être avec mes amis, alors si en plus je leur retire ça, ça aurait été mal pris. Elle a compris et elle m'a alors permis de profiter ma demi-heure pour travailler dans son bureau. J'ai pu terminer mes devoirs et je pense que je sauterais mes révisions ce soir. C'est aussi bon de faire des pauses.

- Ah bah, t'es déjà là finalement ?

- Hey, saluai-je Octavia, que j'attendais devant le self. Ouais. On est revenue il y a une demi-heure.

- Cool ! Alors ? Tout s'est bien passé ?

- Bof... Je t'expliquerais à l'occasion, dis-je quand je vois nos amis venir.

- OK... dit-elle avec une petite moue.

- Je serais là ce soir, alors on pourra en discuter, la rassurai-je.

- C'est vrai ? s'étonne-t-elle.

- Ouais. Mes devoirs sont fait. Puis Woods pense que je travaille trop. Elle me trouve fatiguée. Elle veut que je me calme.

- Elle n'a pas tort... En deux semaines, on t'a à peine vu.

Je hausse les épaules. Me perdre dans les révisions me permet en quelque sorte d'oublier le reste. C'est un échappatoire comme un autre. Connaissant Lexa, elle a dû comprendre que c'est en train de devenir une obsession.

- Tu ne vas pas t'y mettre, dit ? répliquai-je avec amusement.

- Oh non dit-elle en relevant ses mains en évidence. J'ai dis ça, mais je dis rien.

- Bien évidemment, gloussai-je. Bref. Tout ça pour dire que je serais là ce soir.

- C'est vrai ? me questionne Niylah que je découvre être de mon autre côté. Et ton entretien alors ? C'était super long, non ? Tu as une mâtinée à rattraper maintenant. Mais soit contente, tu as échappé à un contrôle surprise de Johnson. D'ailleurs il était énervé parce que personne ne lui a prévenu ton absence, avant que tu partes à la seconde heure. Je pense qu'il voulait que tu fasses le contrôle.

Je gémis de frustration. Johnson est le moindre de mes soucis en ce moment. Je n'avais pas pensé au rattrapage. C'était pourtant bien beau de rater trois heures de cours jusque là.

- Merde, jurai-je. J'ai beaucoup à rattraper ?

- Non, t'inquiète. On a reçu beaucoup de fiche, alors je les ai pris pour toi. J'ai eu l'occasion de t'avancer un peu par la même occasion. Ça évitera que tu te défiles ce soir.

Elle me bouscule avec son épaule en riant. Je souris en prenant mon plateau pour suivre O jusqu'à notre table.

- L'idée ne m'était même pas venue, tu vois, plaisantai-je. Merci en tout cas, c'est gentil de ta part, répondis-je. Crois-tu que je vais devoir rattraper le contrôle ? C'était sur quoi d'ailleurs ?

- Je ne pense pas. C'était sur le précédent cours. Il a trouvé que beaucoup de personnes se sont dissipés aux derniers cours, alors il a voulu calmer les ardeurs de tout le monde. C'était sur les tableaux là. Tu sais, non ? Je crois que tu l'avais compris.

- Oui, oui.

- Eh beh. Tu deviens une pro on dirait, se moque O.

- J'aimerais bien, soupirai-je. J'y suis malheureusement encore loin.

- Ne dit pas ça. Tu te débrouilles vraiment pas mal.

- C'est seulement grâce à mes révisions et l'aide de Woods, sinon je nagerais.

C'est bizarre de prononcer le nom de ma copine. C'est limite si je ne devais pas réfléchir deux fois avant de parler. Bien que de nombreuses personnes sont déjà au courant, je ne voudrais pas que l'ensemble de la table le soit. Ce serait assez dramatique, limite scandaleux.

- Ah oui, reprend Niylah. Et on a eu la date de sortie aussi, lorsque tu es partie. Woods ne te l'a pas transmis ?

- Euh, non, fronçai-je les sourcils. Elle se passera quand ?

- Jeudi prochain. Le questionnaire qu'il nous avait donné sera à rendre pour lundi au plus tard.

Je soupire lourdement. Quelle idée aussi de nous faire remplir une fiche pareil à ce moment-là. Nous sommes déjà très débordés comme ça. Il nous reste six semaines donc trois avant les prochaines vacances. Nous avons eu notre planning d'examen, ainsi que nos convocations la semaine dernière. Nos examens se dérouleront fin mai. C'est pour cette raison que je me mets une telle pression. Les choses sérieuses arrivent enfin. Nous sommes à la dernière ligne droite à ça me fait peur. Si j'échoue, je perdrais tous mes efforts.

- Super, marmonnai-je.

- Oh allez, ce n'est pas la mort. J'ai jeté un oeil dessus et c'est beaucoup de questions général sur la société. Il y a aussi deux-trois questions de management. Anderson a dit que ce seront ces points-là qui seront évoqués lors de la sortie, alors il était important que le remplisse correctement.

Je hoche la tête avec la tête ailleurs. Allez, plus que quelques semaines à tenir... Il y a tellement de pression. Sans compter l'angoisse de mon avenir. La misère ! J'espère vraiment tenir d'ici là, parce que je commence vraiment à me sentir mal tout doucement. S'il y a bien une chose dont je me suis habituée cette année, c'est bien la stabilité que m'a rapporté Lexa et je compte bien tout faire pour la conserver.

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