Camp Jaha

By fiction-lovee

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Clarke Griffin, dix-neuf ans, n'en fait qu'à sa tête depuis plusieurs années. Ne sachant plus quoi faire, sa... More

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Chapitre 50
Chapitre 51
Chapitre 52
Chapitre 53
Chapitre 54
Chapitre 55
Chapitre 56
Chapitre 57
Chapitre 58
Chapitre 59
Chapitre 60
Chapitre 61
Chapitre 62
Chapitre 63
Chapitre 64
Chapitre 65
Chapitre 66
Chapitre 68
Chapitre 69
Chapitre 70
Chapitre 71
Chapitre 72
Chapitre 73
Chapitre 74
Chapitre 75
Chapitre 76
Chapitre 77
Chapitre 78
Chapitre 79
Chapitre 80
Chapitre 81
Chapitre 82
Chapitre 83
Chapitre 84
Epilogue

Chapitre 67

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By fiction-lovee



Je me sens obligée de dire quelques mots suite à cette semaine qui a vraiment été étrange... J'ai particulièrement été attristé par les évènements qui ont touché Strasbourg ce mardi 11 décembre. Le danger n'a jamais été aussi proche de chez moi... Comme quoi, nous sommes à l'abri nulle part !

Hommage à toutes les victimes qui ont perdu la vie, mais également félicitations pour le courage des forces de l'ordre qui ont fini par neutraliser l'individu qui a causé tout ça.

Faites attention à vous et vos proches !

#JesuisStrasbourg #Strasbourgmonamour


Et puis sinon, voici le chapitre tant attendu... Je vous souhaite une bonne lecture ! :)

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Vendredi 05 mars ; 23 heures 15 - Dans l'avion.

- Chérie, me murmure Lexa. On va atterrir.

Je gémis en m'enfonçant dans ce qui semble être son cou vu l'odeur qui parvient à mes narines. Je suis bien posée. Je n'ai pas envie d'ouvrir les yeux, mais je me sens obligée lorsqu'elle alterne caresse et secousse sur ma cuisse. Un grognon m'échappe, ce qui fait rire ma copine.

- Allez, marmotte. Ne me force pas à prendre les grands moyens.

Je souris malgré moi. Ce surnom m'avait manqué.

- J'aimerais t'y voir.

Ma voix grave trahie mes six heures de sommeil. Lexa passe sa main dans mes cheveux qui me fait gémir de satisfaction. La retrouver après cette semaine de cours me fait du bien. Je me suis tellement donné d'arrache-pied que je me sens fatiguée. Je recule pour m'étirer. Lexa attend que j'ai fini pour m'embrasser. Je regarde de mon autre côté où Anya est encore dans sa bulle avec ses écouteurs. Soit elle s'est réveillée avant moi, soit elle n'a pas changé de position depuis notre envol.

- Je suis la seule à avoir dormi ? questionnai-je.

- Hum, hum, se moque-t-elle.

Je soupire et revient me blottir contre Lexa. Il nous reste encore quelques minutes encore. Elle m'embrasse le sommet de ma tête sous mes frémissements.

- J'ai l'impression que ça fait des lustres que je ne suis pas rentrée.

- Un mois, commente Lexa.

- Ça me paraît loin.

C'était effectivement là. Anya et Raven s'étaient mis ensemble, chez moi. Un petit mois et pourtant tellement de bonheurs échangés depuis. Pourvu que ça dure. L'avion atterrit sur la piste en douceur et les passagers descendent avec quelques bousculades. Shay n'était pas là cette fois, mais j'espère pouvoir la voir au retour. Je l'aimais bien. On arrive au hall. C'est Hector qui nous cherche, mais je ne suis pas surprise lorsque je vois Raven à ses côtés. Elle fonce dans les bras de sa chère et tendre qui l'accueille à bras ouverts. On en profite pour saluer mon chauffeur qui a l'air heureux de nous revoir. Après les dernières salutations et la récupération de nos bagages, nous partons. Je vais à l'avant pour laisser à Raven et Anya rattraper le temps perdu. Pour mon cas, j'aurais tout le temps de profiter des bras de ma copine qui m'ont tant manqué cette nuit. Je dors beaucoup mieux avec elle, mais je n'allais pas me plaindre. Nous avons les week-ends et ce n'était pas donnée à tous. Le trajet fut court. Les discussions de Raven ont fait oublier le temps. Tout le monde a l'air d'être en forme à part moi et pourtant j'avais dormi. J'ai de la chance d'avoir la valise la plus légère. Je n'ai pas emmené beaucoup d'affaire sous le conseil de Lexa. De cette manière, j'allais pouvoir rapporter des affaires à Seattle. La concrétisation de notre déménagement avançait et ça me faisait plaisir. En arrivant au séjour, je m'attendais à me faire accueillir par Lucy, mais au lieu de ça, c'est avec surprise que je découvre l'accueil de ma mère.

- Bonsoir les filles. J'espère que vous avez fait bon voyage.

- Salut maman. Ouais, ça va. Ce n'était plus si long.

- Parle pour toi. Tu as dormi tout le trajet, se moque Anya, créant les rires de Raven.

Je la foudroie du regard, mais je suis vite rattrapée par Lexa qui me tire dans ses bras pour calmer ma tension.

- Allez, ça suffit.

- On peut monter ? suggérai-je dans un soupire lasse.

Je ne suis pas d'humeur à affronter tout ça dès maintenant, bien que j'étais venue pour régler beaucoup de choses. Lexa me sourit et m'embrasse le front.

- Oui, je pense qu'on est tous épuisés.

- On discutera tranquillement demain matin, devant le petit déjeuner, approuve ma mère.

- Tu seras là ? m'étonnai-je.

- Je serais de garde quelques heures en fin de journée demain, sinon je suis tranquille pour le week-end, m'apprend-elle. J'avais des heures à prendre, alors je me suis arrangée pour ce week-end comme je savais que vous viendriez.

- Oh... OK. Sais-tu si Charlotte est dans ma chambre ?

- Je ne crois pas. Je l'ai couché dans son lit et je n'ai rien entendu depuis. Qui sait, peut-être qu'elle a changé de chambre depuis.

Je hoche la tête et la remercie de l'information, même si elle ne m'aide pas beaucoup. Nous nous échangeons finalement des bonnes nuits avant de monter à l'étage. Les filles ont repris leur chambre de la dernière fois et avec Lexa, on rejoint la mienne. Je n'allume pas la lumière avant que je sois sûre que ma soeur n'y est pas. Étonnamment, elle n'y est vraiment pas, mais je ne vais pas m'en plaindre. Cela voudra dire que je peux profiter de Lexa autant que je veux.

- Je vais me changer, m'annonce Lexa après avoir fouillé dans sa valise.

- Yep. Dépêches-toi.

Elle me fait un clin d'oeil avant de se glisser derrière la porte de ma salle de bain. Elle me donnait l'air d'être chez elle, j'en suis ravie. J'en profite pour me changer également dans le dressing avec un vieux t-shirt de mon père. Je ne m'encombre pas de short puisqu'il retombe presque à mi-cuisse. Lexa m'a déjà vu avec moins et je me sens désormais plus à l'aise avec elle. Ce n'est pas comme si elle allait abuser de la situation. J'avais fini lorsqu'elle rouvre la porte. Je la rejoins pour me brosser les dents. Je m'attardais sur ses courbes mises en valeur dans un débardeur et un short le temps qu'elle finisse cette tâche elle-même.

- J'ai bientôt fini, m'annonce-t-elle la bouche pleine.

- Prends ton temps, dis-je avec un sourire.

Elle se rince et s'essuie la bouche pour finalement me laisser la place. Je me dépêche pour la retrouver le plus rapidement dans mon lit, où elle alla s'allonger. Je m'assure d'éteindre toutes les lumières avant de me coucher à ses côtés. Un soupire de satisfaction m'échappe. J'aime particulièrement mon lit. Encore plus lorsque je le partage avec Lexa.

- Est-ce que pour changer, ça pourrait être toi qui me prends dans tes bras ce soir ?

Sa demande me prend au dépourvu, mais comme réponse, je me tourne vers elle et place mes bras autour d'elle.

- Tu n'as pas à le demander, murmurai-je. Viens.

Quelques secondes plus tard, je peux la sentir contre moi, avec son souffle frappant mon torse. Mon t-shirt s'était retroussée, mais je m'en préoccupais guère. Lexa en profita pour passer ses bras en dessous. Je ne portais pas de soutien-gorge, mais elle n'alla pas jusqu'à briser cette intimité.

- Tu m'as manqué, souffle-t-elle.

- Toi aussi, tu m'as manqué, lui avouai-je. Beaucoup, beaucoup.

Je lui embrasse son visage à plusieurs reprises. Elle fredonne des petits sons d'amusement.

- Bonne nuit mon amour, terminai-je en lui embrassant ses lèvres.

- Bonne nuit, marmonne-t-elle en retour. Je t'aime.

C'est avec un sourire que je m'endors sans aucune difficulté.


Samedi 06 mars ; 09 heures 30 - Chez Clarke.

L'ambiance dans la maison était étrange ce matin. Lorsque nous sommes descendus avec Lexa, j'étais plutôt surprise de retrouver Marcus dans le séjour, à prospecter le journal du jour, en attendant le petit déjeuner. Ce n'était pas tout. Samuel n'occupait pas la cuisine aujourd'hui. C'était ma mère qui préparait des pancakes à s'en cramer les doigts, avec Charlotte. Quelque chose avait changé, c'était certain.

- Bonjour, marmonnai-je.

- Grigri !

- Oh, salut les filles. Vous avez bien dormi ?

Je pris ma soeur dans mes bras alors que Lexa répond à ma mère que tout allait pour le mieux.

- Où est Samuel ? demandai-je.

- Je l'ai libéré pour le week-end. Marcus et moi sommes ici alors nous n'avons pas voulu l'encombrer.

- Oh...

J'ai du mal à cacher ma déception. J'aurais adoré le revoir, tout comme Lucy qui me manque énormément.

- Peut-on aider à quelque chose ? propose Lexa en voyant ma réaction.

- La table n'est pas encore dressée, mais ne vous embêtez pas. Je m'en occuperais quand j'aurais fini ici.

- Non, on va la faire, insiste Lexa. Tu m'aides chérie ? Je ne sais pas où se trouvent les couverts.

J'obtempère sans montrer ma joie. Je repose d'abord Charlotte après avoir embrassé sa joue. J'aide ensuite Lexa à tout trouver et à tout rapporter dans la salle à manger.

- Elle essaye d'être gentille, alors s'il-te plaît, ne t'emporte pas, me réprimande ma copine lorsque nous sommes seules.

- Quelque chose cloche. Cette maison n'a jamais été aussi sereine et remplie qu'aujourd'hui, dis-je en plaçant les couverts après que Lexa ait déposé les assiettes.

Cette dernière s'arrête pour prendre mon visage en coupe. Impossible pour moi de détourner mon attention de la sienne.

- Arrête de trop réfléchir.

- Tu ne les connais pas, haussai-je la vois dans un murmure qui la force à me lâcher. Ils n'étaient encore jamais un week-end ensemble à la maison.

- Peut-être qu'ils ont discuté. Tu lui as bien dit que ça n'allait pas avec Charlotte, non ?

- Hum, dis-je avec incertitude. Généralement quand c'est comme ça, quelque chose me tombe dessus.

Elle soupire avant un petit sourire.

- Rien ne t'atteindra aujourd'hui si tu restes tranquille. Je suis là, d'accord ? Et je le serais toujours. Arrête simplement de voir le mal dans cette maison.

Je soupire et hoche la tête. J'ai du mal à m'en convaincre, mais je vais lui faire confiance. Raven et Anya nous interrompent à ce moment-là. Puis ma mère rentra juste après avoir une énorme assiette garnie de pancakes. Les filles avaient l'air en forme et ça fait plaisir à voir. On se mit à table. J'avais du mal à prendre du plaisir. Surtout que Charlotte s'était mis entre Lexa et moi. J'avais remarqué qu'elle semblait plus épanouie que la semaine dernière, lorsqu'elle était chez nous. Peut-être que Lexa avait raison. Des discussions s'engagent dès le début du repas. Je n'avais pas envie d'y participer, trop prise par mes pensées, et Lexa l'avait remarqué. Lorsqu'elle avait fini de manger, elle laisse sa main traîner au niveau de mon cou, comme pour me rappeler son soutien. Elle continuait tout de même à siroter son café en participant aux discussions.

- Qu'est-ce que vous avez prévu aujourd'hui ? demande ma mère.

- On ne sait pas trop. On a rien de prévu de spécial.

- On peut par contre te dire qu'on ne sera pas là ce soir, dis-je calmement.

- Ouais, ce sera la fête ! rajoute Raven.

- Vraiment ? Vous sortez ? s'enthousiasme ma mère. Et où vous allez ?

- Ah ça, c'est la surprise. C'est nos mois à nos deux couples alors, ça se fête !

- Déjà ? Le temps passe vite.

Je soupire doucement. Si Lexa ne me toucherait pas, il y a longtemps que je me serais lever pour débarrasser mon assiette. Ma mère, qui se trouve à côté de moi en bout de table, me sourit timidement mais je ne lui retourne pas. Je ne me sens pas à l'aise dans cet environnement de bonne famille.

- J'aimerais faire un tour sur les plages, dis-je à l'attention de Lexa. Il y a longtemps que je n'y étais plus.

- On peut y aller, si tu veux. Il a l'air de faire bon dehors et je n'y étais pas encore.

- Il fait déjà meilleur qu'à Seattle, répliquai-je.

- Il va falloir s'y habituer, se moque-t-elle.

Je souris en hochant la tête. C'est le bon moment d'annoncer la nouvelle. Nous ne l'avons encore dit à personne. Bien que ce doit être une évidence, il est bon de confirmer la nouvelle.

- J'ai accepté de déménager chez Lexa, dis-je sans pincette.

- C'est vrai ? s'exclame Anya. Depuis quand ?

- Vous êtes vraiment des cachotières, c'est pas possible, rajoute Raven qui a l'air plus prise de court qu'autre chose.

Mon sourire s'agrandit malgré moi. Elle a vraiment le chic pour rapporter sa bonne humeur. Je jette un coup d'oeil à Lexa qui continue de me soutenir de là où elle l'est.

- Ça s'est décidé depuis une semaine.

- Eh bien, la maison continuera à être bien calme, commente Marcus.

- C'est soudain, poursuit ma mère.

- La décision s'est prise un peu sur un coup de tête, avoue Lexa.

- On s'était un peu pris la tête pour la réponse de la galerie, expliquai-je.

- Oh, vous l'avez eu finalement ? s'étonne ma mère. Qu'elle a été la réponse ?

- Ils veulent m'envoyer à Portland. Je suis en train de postuler autre part. On a préparé mes lettres cette semaine et ils ont été posté hier, avant notre départ.

- C'est pourtant une bonne opportunité, répond Marcus.

- Je sais, mais je ne veux pas m'éloigner de Lexa. J'ai rendez-vous avec Monsieur Fields lundi prochain. Nous verrons bien, dis-je en haussant les épaules. De toute façon, la décision est déjà prise.

- Avant toute chose, on va laisser passer cet entretien, intervient ma copine. La décision est encore loin d'être prise.

J'ai l'impression qu'elle espère encore que j'accepte l'offre... Ou alors elle veut juste rassurer ma mère et Marcus ? Peu importe. Si c'est la première hypothèse, elle va devoir se faire une idée que ce ne sera pas le cas, parce que pour moi, tout est déjà clair.

- Bon... dit ma mère en se levant de table.

- Vous allez rester pour déjeuner quand même ? J'ai déjà prévu de faire des lasagnes.

Les filles me regardent avec les étoiles dans les yeux. Je roule les miens et finis par accepter l'offre pour leur faire plaisir. Des lasagnes en plus, comme par hasard. Il s'agit d'un de mes plats préférés. Au moins on allait pouvoir profiter de notre mâtinée ici. Tout le monde mis d'abord main à la patte pour débarrasser la table. Je ne sais pas trop comment c'est arrivé, mais il y a un moment où je me suis retrouvée seule avec ma mère dans la cuisine où nous remplissons le lave-vaisselle.

- Et donc... engage-t-elle la conversation. Tout va pour le mieux avec Lexa ?

- Euh, ouais. Je pense que ma décision de déménager avec elle veut en dire beaucoup.

- C'est vrai...

- Et avec Charlotte, alors ? Elle se comporte mieux ?

J'avais fini par l'avoir en ligne pour m'assurer que Raven et Charlotte étaient bien arrivées la semaine dernière. Je lui avais brièvement expliqué mes craintes, mais l'heure tardive à Miami nous nous avait pas permis d'approfondir la conversation convenablement.

- Légèrement. On commence à la recarder doucement. On a revu nos horaires avec Marcus pour qu'au moins un de nous deux soit là pour être avec elle.

Je hoche la tête. Lexa avait raison. C'était déjà une bonne chose. Je n'avais pas eu ce privilège. C'était Lucy qui s'occupait de moi lorsque je rentrais de l'école.

- Dans la journée il n'y a pas de problème, mais c'est surtout après l'école. Après nous ne pouvons pas nous libérer constamment. On a des travails particuliers.

- C'est déjà bien si elle vous voit plus. Quant est-il de Lucy et Sam ? Vous n'allez pas les licencier j'espère ?

- Oh non ! Ils font tellement pour nous que l'idée ne nous a même pas traversé l'esprit. Comme on est un peu plus présent on essaye de les libérer un peu plus quand ça leur arrange. Il me semble même que Samuel est partie en week-end avec son copain.

- OK, murmurai-je. C'est cool alors.

Je me retourne lorsque j'entends des pas. Je suis soulagée de voir Lexa. Elle ne pouvait pas tomber mieux. Elle rapporte les derniers pots. On s'échange un sourire.

- Besoin d'aide par ici ?

- Oh non. On arrive à la fin.

- Les filles se sont installées au canapé. À priori Charlotte aurait choisit de regarder Cendrillon... En dessin animé bien sûr.

Je pouffe un petit rire, rien qu'en imaginant Raven devant un Disney. Je me calme en réalisant qu'elle est sérieuse.

- Vraiment.

- Eh bien oui. Et elle nous réclame aussi, mais ça j'imagine que tu t'en doutais.

Je grogne doucement créant le rire de ma mère. Je n'imaginais pas tellement notre fin de matinée de cette manière, mais bon, nous sommes en famille après tout.

- Vas-y. Je vais terminer.

- Merci.

Je range la dernière assiette avant de partir avec ma copine. Cette dernière passe son bras sur mes épaules pour me serrer contre elle.

- Tout va bien ? me demande-t-elle accompagnée d'un baiser sur ma tempe.

- On va dire ça... dis-je dans un souffle.

- Elle t'a annoncé ce qu'elle avait à te dire ?

Je fronce les sourcils, ayant complètement oublié ce détail-là dans tout ça. C'est vrai qu'elle avait insisté pour m'annoncer une grande nouvelle.

- Non. L'idée mes sorties de la tête. On a parlé de Charlotte par contre.

- Tu me raconteras plus tard, me dit-elle alors qu'on arrive dans le séjour.

Le canapé a été ouvert en lit. Nos amies sont déjà allongées d'un côté avec ma soeur au milieu. Son sourire s'illumine en nous voyant.

- On peut commencer ?

- Oui, deux secondes, gloussai-je. Laisse-nous le temps de venir.

Je m'installe à ses côtés et me blottit contre ma copine lorsqu'elle me rejoint. Finalement, peut-être que ce moment ne sera pas aussi mal que je le pensais. Ma soeur lance le film, mais pour être honnête, je n'y fais pas tellement attention. Je suis trop  occupée à me concentrer sur les caresses de ma copine. C'est très plaisant et relaxant.


Samedi 06 mars ; 18 heures 30 - Chez Clarke.

Je suis nerveuse. Je me regarde encore une fois dans le miroir. Je me trouve belle, dans une robe et des talons. J'espère que Lexa me trouvera belle aussi. Je n'ai pas l'habitude de me voir tenir de cette façon, encore moins Raven qui dispose de la même dégaine, assit sur mon lit en ce moment.

- Tout va bien se passer, tu sais, se moque-t-elle. Ce n'est pas comme si vous sortez la première fois.

- Je sais, murmurai-je. Est-ce que tu as les billets que je t'ai demandé ?

- Oh ouais. En bas, dit-elle en se levant.

- En bas ? Qu'est-ce qu'ils fichent en bas ?

- Bah, crois-tu que j'allais risquer qu'Anya tombe dessus ? Il manquerait plus qu'elle pense que ce soit pour elle et j'aurais été bonne pour expliquer le pourquoi du comment.

- Hum...

J'inspire profondément. J'ai un peu peur. J'avais prévu d'aller au théâtre de Miami pour voir un spectacle. J'étais tombée sur le charme et je voulais que Lexa puisse votre notre théâtre. C'était l'occasion. Bien évidemment, avant il fallait dîner. J'ai choisi un restaurant plutôt décontracte. Je voulais impressionner, mais pas trop non plus. Je voulais que ce soit nous. On n'avait pas besoin de ribambelle. Juste un moment de partage, comme nous les aimons.

- C'est bon, on peut descendre ? Je suis sûre que les filles nous attendent déjà.

- Ouais, c'est bon. Je crois.

Elle rit en me tapotant le dos.

- Allez arrête. Tu l'as déjà conquise ta belle. C'est juste une soirée en amoureuse ce soir.

Elle me lâche un clin d'oeil et je souris. Elle a raison. On doit juste profiter. C'est le mot d'ordre de ce week-end. L'après-midi était déjà géniale au bord de la plage. J'ai adoré les revoir. Le paysage m'a manqué, mais je n'ai pas à me plaindre là où je suis.

- Allons-y. On ne va pas les faire attendre non plus.

Les filles s'étaient préparées à part dans la chambre d'amie qu'occupent Raven et Anya. Lexa a juste récupéré son sac et s'est ensuite enfermée là-bas. Je suis maintenant impatiente de la retrouver. Nous sortons dans le plus grand calme. L'angoisse revient en descendant les marches. J'espère qu'on sera les premières en bas, mais bien évidemment, ce n'est pas le cas. Anya et Lexa y étaient en la compagnie de ma mère, à discuter et même à rigoler. Elle est splendide, comme je m'y attendais. Elle porte une robe bleu marine où son dos est à moitié ouvert. L'avant est maintenu par une lanière au niveau de son cou. Je reste un long moment à la contempler. Elle est la première à bouger, du haut de ses talons blancs. Elle vient me prendre la main pour m'aider à descendre les dernières marche avant d'y déposer un baiser.

- Tu es magnifique, mon amour.

Elle me murmure ses paroles en m'attirant dans ses bras, me faisant fondre totalement.

- Tu n'es pas mal non plus.

Elle rit doucement. Je suis tentée de l'embrasser, mais je me rappelle que nous ne sommes pas seules. Raven a retrouvé sa belle et ma mère nous regarde dans son coin.

- On peut y aller ?

- Oui... Tu as réussi à avoir les clés de voiture ?

- Bien évidemment. Ta mère semble me faire plus confiance qu'à toi.

- C'est indéniable, dis-je en roulant des yeux, faisant rire ma copine.

- Passez une bonne soirée les filles, nous dit ma mère lorsqu'on sort dehors.

- Merci.

À l'extérieur, je suis étonnée de voir non pas une, mais deux voitures. C'est sûr que c'est plus facile, mais je ne m'y attendais pas. Il y a celle d'Hector et celle de ma mère.

- Bon et bien, c'est ici qu'on se sépare, dit Anya.

C'est à ce moment-là que je la regarde. C'est la première fois que je la vois si différente. Elle a sorti sa tenue de sortie également on dirait.

- Ouais, répond ma copine. Passez une bonne soirée de votre côté. À tout à l'heure, qui sait.

Sous ses paroles, elle m'ouvre la porte de la Jeep de ma mère. Je m'y installe, sans être trop à l'aise. Je n'ai pas eu de bon souvenir là-dedans, pour le peu que j'y suis montée. C'est elle qui me ramenait à mes cours de désintoxication comme ils se passaient à l'hôpital. Du moins, elle le faisant lorsqu'elle le pouvait. Lexa prend le côté conducteur et nous sommes les premières à partir. Je suis sur un petit nuage avec sa main qui traîne sur ma cuisse. Elle fredonne l'air de musique qui passe à la radio et au bout d'un moment, je réalise qu'elle roule sans que je lui ai indiqué la moindre direction. Puis, je me rappelle que je n'ai non plus pas récupéré les billets !

- Tu sais ! m'écriai-je.

Elle rit de bon cœur en saisissant mon genou dans sa paume.

- Excuses-moi, bébé. J'espère que tu ne m'en voudras pas, mais j'ai légèrement modifié tes plans.

- Qu-quoi ? Comment ça ?

Elle sourit, tout à me jetant un petit coup d'oeil. Elle sait que je préfère qu'elle garde ses yeux sur la route, alors elle ne s'attarde pas.

- Raven a dit à Anya qu'elle était paniquée parce qu'elle n'avait plus de billet pour ce que tu avais prévu et elle n'osait pas te le dire.

J'écarquille les yeux. D'accord, le théâtre me tenait à cœur, mais je n'allais pas en vouloir à Raven pour quelque chose qu'elle n'y pouvait rien.

- Bien sûr j'ai été averti et j'ai contacté Raven. Je lui ai proposé de reprendre l'organisation pour te faire une surprise de dernière minute. Alors voilà. J'espère que tu ne m'en voudras pas d'avoir pris ce choix.

J'expire doucement. Je ne sais pas si j'ai envie de leur arracher la tête ou non. Je tenais à organiser cette soirée pour une fois, mais en même temps, c'est adorable. Je ne peux pas lui en vouloir pour ça. Elle qui tient tellement à me faire tout le temps plaisir.

- Je sais que tu tenais à organiser cette soirée... Mais j'aime te faire des surprises, c'est pour fort que moi.

Qu'est-ce que je venais de dire. Je ris alors qu'elle rapporte ma main à ses lèvres. Cette femme me rendra dingue. Je ne peux définitivement pas lui en vouloir.

- Tu ne boudes pas, dit ?

- Non... Et qu'as-tu prévu dans ce cas ?

- Tu le sauras bientôt. Ne t'attends à rien de fou. Ce sera juste nous ce soir.

Nous avons eu la même idée, c'est dingue. Je souris avec un sentiment bien être.

- Je suis déjà impatiente alors.

Nous arrivons au centre et je reconnais la rue où nous sommes. Je pense savoir où nous allons, mais j'attends d'y être pour en être sûr. Elle a dû se renseigner auprès de Raven, ce n'est pas possible autrement. Elle ne connaît rien de mon ancienne vie, donc, certainement pas mes habitudes. Elle se gare finalement et d'une pression sur ma cuisse, je comprends que je dois rester à ma place. Elle vient m'ouvrir la main et me tend son bras.

- Rien que ça ? me moquai-je gentiment.

- Tout pour ma belle dame, voyons, réplique-t-elle d'un air malicieux lorsque nous prenons marche.

- Pourtant, ce soir aurait dû être ma soirée de gentlewoman. Tu as raté le coche, c'est bien dommage.

Elle rit et vient m'embrasser la joue.

- Ce n'est la soirée de personne en particulier ce soir. Du moins, ce que je veux dire par là c'est notre soirée à toutes les deux.

- Tu as raison.

Je m'accroche à son bras pour poser ma tête sur son épaule. Je souris en voyant au loin l'enseigne Arkadia illuminée en rouge. Il y a un moment que je n'y avais plus mis les pieds ici.

- Tu sais où nous allons, n'est-ce pas ?

Je ris un peu en détachant les yeux de l'enseigne. Elle n'a pas dû perdre une miette de ma contemplation. J'ai beaucoup de souvenir ici. Avec Raven et mes amis de lycée. On y traîner beaucoup lorsque Miller n'organisait pas de fête. Je suis impatiente de voir si le décor à changer.

- C'était évidemment à la seconde où tu as roulé près d'ici, lui avouai-je.

- Je deviens prévisible, ce n'est pas bon.

Je glousse à nouveau en me collant un peu plus à elle.

- Ne dit pas n'importe quoi, bébé. C'était inattendu, vraiment. Je m'attendais à aller au théâtre, alors bon.

- Au théâtre ? C'était alors ça ton plan ?

- Hum, hum, confirmai-je. Après un petit restaurant avant, mais bon.

- Je ne savais pas que tu aimais ça.

- Tout dépend des spectacles. Lorsque mon père rentrait de mission, il m'emmenait  à chaque fois là-bas à son retour. J'adorai y aller parce c'était notre moment, tu vois.

- Je vois, sourit-elle. Un jour je t'emmènerai à celui de Sydney.

- T'es pas bien ? Les spectacles valent un bras là-bas et le pire, c'est qu'ils ne sont pas les meilleurs. Par contre, je voudrais bien le visiter.

- Très bien, Princesse. Nous irons le visiter lorsque nous irons à Sydney alors.

Je souris alors qu'elle m'ouvre la porte pour rentrer dans le restaurant/bar. Le décor n'a pas changé d'un pouce depuis le temps. C'est un style totalement moderne. Il y a un bar central et toutes les tables autour.

- Oh j'y crois pas... Clarke Griffin ! Ça fait un bail !

- Sterling, m'étonnai-je. Hey.

J'accepte maladroitement son étreinte qui me surprend. C'est un vieil ami de lycée. Nous n'étions jamais spécialement proche. C'était un sportif avec qui je me retrouvais toujours dans la même classe. On se connaît donc de cette façon, mais également de quelques soirées qu'on a passé ensemble grâce à des amis en commun.

- Comment vas-tu ? Qu'est-ce que tu deviens ? demande-t-il en s'éloignant.

- Ça va plutôt bien, dis-je au moment où je sens une main passer dans mon dos.

Je regarde dans la direction de Lexa à qui je souris doucement.

- Je te présente, Sterling, un ancien camarade de lycée. Sterling, voici ma copine, Lexa.

- Effectivement, tu dois bien te porter, rit-il. Salut.

Il tend sa main à Lexa. Elle la prend pour une poignée de main par politesse, mais elle ne lui répond pas.

- Tu as encore des nouvelles de Raven ? me demande-t-il. Elle vient encore ici de temps en temps, contrairement à toi.

- Oh, oui, oui. On se voit régulièrement, lorsque je suis ici. J'habite à Seattle maintenant. Et toi, qu'est-ce que tu fais ici ? Tu travailles là ?

- Ouais, les week-ends. Je suis encore à la fac, alors il me faut un peu de sou.

Lexa se racle la gorge, ce qui amène l'attention de Sterling. Je ravale un sourire. Elle ne peut décidément pas s'en empêcher.

- J'ai réservé au nom de Woods pour deux, annonce-t-elle.

- Ouais, bien sûr. Pardon, je vous retiens. C'est juste que ça fait longtemps qu'on s'était pas vu. Venez, je vais vous guider.

- On pourrait avoir une des tables rondes du fond ? demandai-je. C'est mon endroit préféré.

- Ouais, je pense que ça peut s'arranger.

Il me ramène exactement là où je voulais. J'adore ces places parce que c'est une assise en arc de cercle autour de la table. Il y a des murs qui montent jusqu'au plafond, cachant des autres tables. L'autre partie est composée de chaise, mais le plus intéressant c'est qu'il rend la table cocooning à deux et l'endroit moins bruyant.

- Voilà mesdames. Je vous laisse les cartes et je reviendrais vous voir après.

- Merci.

Je me glisse la première sur le banc, bien vite suivit par ma copine. De cette manière, nous nous trouvons l'une à côté de l'autre.

- Je comprends pourquoi tu apprécies ces places, murmure Lexa.

- C'est parfait pour ce soir, n'est-ce pas ?

- Exactement, dit-elle en se munissant de la carte. Nous pouvons manger et boire un verre ici, c'est ça ?

- On n'est pas obligée de rester toute la soirée ici.

- Non. C'est très bien comme soirée. J'ai même vu une table de billard à côté...

- Ouais, il y a un billard ici, gloussai-je. Ce serait peut-être le moment de me faire un cours particulier, toi qui es une experte. Je pourrais peut-être enfin battre tes amis.

Elle rit en hochant la tête.

- Ce serait une idée, parce que tu es une vraie catastrophe ambulante.

- Hey, tirai-je la moue. Ce n'est pas ma faute.

- Je n'ai jamais dit le contraire, se moque-t-elle. Bon alors, qu'est-ce que tu me conseilles sur cette carte ?

- Tout, dis-je en riant. Non, pour de vrai on pourrait prendre un plat à partager. Comme celui-ci, regarde. On prenait souvent ça avec mes amis parce que c'était pas cher et on pouvait le payer à plusieurs.

- Ne regarde pas les prix. C'est moi qui invite ce soir.

- Non, c'est toujours qui invite ! Tu pourrais me laisser payer pour une fois !

- Non, hors de question, sourit-elle. Si déjà j'organise, je compte le faire jusqu'au bout.

- Tu as un compte d'argent caché, c'est ça ?

Elle rit de bon cœur à ma petite blague. En réalité, je me demande bien ce qu'elle gagne, parce qu'elle n'a pas l'air de se plaindre dans sa vie vu ce qu'elle possède.

- N'importe quoi. Je suis juste bien payée, c'est tout. Du moins, comme je reste à l'école, je n'ai pas les frais de tous les jours, ce qui réduit considérablement ma consommation. Puis, il m'a payé les nuits et les week-ends que j'ai travaillé... Grâce à toi d'ailleurs, rit-elle. Donc, voilà.

- C'est sûr que vu comme ça... Tu payes tes repas ?

- Non, c'est compris dans mon contrat, ainsi que mes charges pour vivre dans le dortoir.

- C'est dingue !

- Pas tant que ça. C'est une école privée, c'est vous ou vos parents dans ton cas, qui paye pour les enseignants. Puis, il y a certains partenariats, comme l'État elle-même. Il n'y a pas beaucoup d'école comme le Camp Jaha.

- Tu savais que les Blake et les Murphy ont été là-bas à cause d'un juge ? lui demandai-je.

- Oui, je le savais. Je ne suis pas forcément les garçons comme je ne les suis pas, mais grâce à Anya, je le savais pour les filles.

- Tout le monde se confie à vous ?

- Oui. Du moins, on ne libère pas les élèves tant qu'ils n'ont pas parlé des raisons de leur présence ici au moins une fois. On a envie que ça ait un effet libérateur pour eux, tu vois ? Tout le monde n'a pas la chance d'avoir quelqu'un à l'écoute.

- C'était mon cas, murmurai-je. Mais tu as dû beaucoup forcer avant que tu y parviennes.

- C'est clair, rit-elle. Tu n'étais pas évidente, mais j'en comprends les raisons. Après tout dépend des cas aussi... Octavia par exemple. En deux semaines, on savait pourquoi son frère et elle était là. Anya l'a pratiquement tout de suite déchargé. Elle était bonne élève et n'avait pas spécialement de mal-être en elle.

- Ça ne m'étonne pas. Elle est plutôt heureuse et studieuse comme fille.

- Elle était soulagée d'être ici, ça se voyait.

- Eh bien, l'école leur a apporté de la stabilité et elle n'avait plus à se soucier de son frère qui devait se débrouiller seule pour les sauver.

- C'est vrai.

Un petit silence s'installe. Je ferme la carte après l'avoir étudié brièvement. Elle n'avait pas changé, alors je savais ce que j'allais prendre.

- Tu as déjà choisi ?

- Ouais. Je vais prendre ce que je prends d'habitude.

- Et qu'est-ce que c'est ?

- Un cocktail Margarita. Il est excellent ici.

- Bon et bien, je vais te suivre.

La soirée se passe à la perfection. Nos consommations sont vite commandées. On discute, on rit, on mange... Tout ça en étant collée l'une à l'autre. Je n'aurais donné ma place pour rien au monde. C'était la première soirée qu'on passait seule à l'extérieur. Je regrette qu'on le fasse pas aussi souvent. J'ai le droit à de nombreuses anecdotes qu'elle a vécu, sous les boissons et notre assiette de partage.

- J'ai toujours voulu voyager, m'annonce-t-elle.

- C'est vrai ?

- Ouais. Je trouve que le monde cache tellement de secret. J'ai jamais eu l'opportunité d'aller en Europe par exemple.

- J'y étais une fois, lui avouai-je. Quand j'étais petite, mais je dois t'avouer que je ne me souviens plus de grand-chose.

- Quel pays as-tu visiter ?

- Espagne, il me semble, un été. Ma mère adore les pays chauds. Ce n'est pas pour rien qu'elle avait choisi Miami.

- L'Espagne, murmure-t-elle. C'est vrai que ce doit être un beau pays.

- Moi j'aimerais aller à Amsterdam une fois. Il paraît que tout est magnifique là-bas.

- C'est vrai, confirme-t-elle d'un hochement de tête. L'Égypte aussi. Ce doit être impressionnant de voir une pyramide. Ou la Nouvelle-Zélande.

- Oh et l'Angleterre aussi ! poursuivis-je.

- L'Angleterre ? arque-t-elle un sourcil. Je ne suis pas sûre que tu aimerais la température là-bas, rit-elle. Toi qui te plains toujours à Seattle, là-bas il doit pleuvoir encore plus.

- Oui bon, roulai-je des yeux. On s'y habitue et puis ce n'est pas une semaine qui devrait me tuer.

- Je prends note, sourit-elle en rapportant une des dernières frittes qui traînaient sur l'assiette à sa bouche.

- Oh non, je te vois venir ! Il faut que t'arrêtes de devancer mes idées de surprise.

- Je ne vois pas de quoi tu parles, réplique-t-elle avec un air malicieux.

- C'est ça ! Tu me devances à chaque fois !

- T'abuse tout de suite, réplique-t-elle.

- Non, pouffai-je. Regarde ce soir. J'avais tout prévu et tu as tout chamboulé.

- Je ne chamboule rien du tout, rit-elle. Tu avais peut-être prévu quelque chose de spécial dont je n'étais pas au courant ? me taquine-t-elle.

Je rougis jusqu'aux oreilles en me rappelant ce que je voulais faire ce soir. Peut-être que c'était le moment de faire mon annonce. Lexa remarqua mon état et elle sourit doucement.

- Oh, donc tu avais quelque chose de prévu ? me taquine-t-elle encore.

- Arrête, gloussai-je en la repoussant légèrement. Sinon, j'annule ce que j'avais l'intention de faire.

- Oh, des menaces maintenant ?

Elle rit, mais reculer pour me laisser de l'espace. Je me racle la gorge et je me tourne légèrement sur le banc pour lui faire face pour lui faire comprendre que c'est sérieux. Elle ne le prend pas du tout comme ça. Elle m'a l'air de se moquer de moi, avec sa tête reposée sur sa main et son petit sourire. Je n'arrive plus à parler. L'appréhension de m'ouvrir à elle me laisse muette. Elle me laisse cependant le temps. Alors je l'observe. Surtout ses magnifiques yeux. Dès le premier jour, ils m'avaient tourmenté. J'arriverais toujours à revivre cette scène comme si c'était hier. J'étais à terre, bloquée dans cette vision déroutante. C'était silencieux, pour la première fois de la soirée. J'en profite pour toucher du bout de mes doigts, son magnifique visage pour retracer ses formes. Lexa ne dit rien. Elle me laisse la redécouvrir avec ses yeux fermés. Je passe partout. Ses sourcils, son menton, son nez, ses lèvres... Je m'attarde sur ces dernières avant de l'embrasser le plus tendrement possible. On se redécouvre avant douceur avant de se séparer à nouveau. Il n'y a plus aucune once d'amusement sur son visage. Elle a compris que c'était sérieux. Je me lance alors.

- Je t'aime, murmurai-je. Je t'aime tellement... Tu es cette personne que j'ai toujours voulu dans ma vie. Tu ne réalises vraiment pas ce que tu représentes pour moi. Tu me rends meilleure... Tu me rends heureuse. Si un jour on doit parler de rupture, oh grand jamais ça ne viendrait de moi. Parce que je t'aime tellement fort. Comme je n'ai jamais aimé quelqu'un. T-tu dois simplement être mon âme soeur. Je ne vois pas ça autrement...

Les mots sont fort, mais je devais me libérer. Tout était retenu depuis trop longtemps. J'ai les larmes aux yeux. Lexa est dans le même état que moi. C'est bien la première fois que je vois des yeux humides. Elle ne dit rien cependant et je commence à paniquer au fond de moi. Peut-être que j'étais trop forte en parlant d'âme soeur ? Pourtant c'est ce que je ressens et elle a le droit de le savoir. Elle qui m'a attendu tout ce temps. Elle qui m'a accepté avec mon caractère, mes défauts et mes sauts d'humeurs. Autant dire que ce n'est pas une masse à faire. Il m'arrive de ne pas me supporter moi-même.

- Lex, j-

- Chuuut.

Ses doigts frôlent mes lèvres, m'incitant à garder le silence. Elle les remplace par ses lèvres pour s'engager dans un nouveau baiser. Tendre au début, puis plus rude à la fin. Nous n'arrivons plus nous retenir. Les émotions parlaient pour nous. On s'embrasse, encore et encore, prenant à peine le temps pour reprendre notre souffle et en réduisant au maximum l'écart entre nous. Le seul regret que je pouvais avoir, c'est d'être dans un lieu public. J'ai une envie de lui arracher ses vêtements, de découvrir ce corps qui m'appartient.

- J-J'ai envie de toi, soufflai-je contre ses lèvres dans un moment d'euphorie.

Mon commentaire l'incite à briser notre lien puissant. Nous étions à bout de souffle. Elle me sourit avant de déposer son front contre le mien. Ce moment nous permet de descendre de notre nuage, les yeux fermés. Je rougis en réalisant ce que je venais de dire. Lorsque je les rouvre, Lexa me regardait déjà. Ses yeux étaient dilatés, sombres de désir. Je n'avais pas de mots à cette vision. Elle passe doucement ses doigts sur mon visage.

- Je t'aime et je te ferais l'amour un jour... Mais certainement pas sur un coup de tête et encore moins sous le toit de ta mère.

J'éclate de rire malgré moi. Les larmes perlent en même temps sur mon visage. C'est adorable qu'elle puisse encore penser à ma mère dans cette situation. Elle sourit et finit par rire à son tour en voyant que je n'arrive pas à me calmer. Ce moment unique nous ressemblait. Il est réservé, plein d'amour et avec une pointe de bonheur. Mes rires cessent petit à petit. Nous sommes revenue au moment où on se regardait dans les yeux. Je me sentais bête d'avoir si peur avec Lexa tout était tellement simple avec elle. Elle me rendait les choses tellement évidente.

- Je t'aime, murmurai-je à nouveau.

- Je sais, dit-elle avec un petit sourire.

Elle savait que c'était une étape importante pour moi. Elle n'a même jamais cherché les raisons. C'est honorable de sa part. Je compte bien lui donner pour la peine.

- J'ai l'impression de recommencer une nouvelle vie avec toi. C'était comme si je revivais mes premières fois à nouveau. Peut-être pas pour tout, mais une grande partie. Je sais que c'est étrange, mais... Je ne sais même pas comment m'exprimer à ce sujet.

- Il n'y a rien d'étrange à ça. Tu as effacé ton passé de ta tête et tu recommences ta vie, alors tu as l'impression de tout revivre pour la première fois.

Je hoche la tête. Elle a totalement compris ce que je voulais dire. Elle saisit mes mains dans les siennes.

- J'aurais adoré être ta première fois. Je comprends totalement pourquoi tu es angoissée, mais tu n'as pas à l'être. Tu ne gâcheras pas cette nouvelle chance. Je compte bien faire en sorte d'être la dernière personne que tu connaîtras aussi intimement.

Je me jette maladroitement dans ses bras en cachant ma tête dans son cou. J'ai n'ai jamais eu besoin de beaucoup m'exprimer pour que Lexa me comprenne. C'est l'une des raisons pour laquelle je l'aime tant. Elle m'embrasse le sommet de la tête en me serrant aussi fort qu'elle peut en me susurrant des mots doux pour me rassurer. Pendant ce temps, je répète indéfiniment que je l'aime dans un semblable sanglot incontrôlé par toutes ces émotions qui me traversent.

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