When I'm home everything seems to be right
When I'm home feeling you holding me tight, tight
A Hard Day's Night - The Beatles
🚬 • 🚬
12 mars 2003
Le guitariste acheva les dernières notes de LoveLight, cette chanson qu'il venait d'écrire après avoir posé ces lèvres sur celle de cette fille qui tourmentait son esprit. Son regard se tourna sur cette dernière qui portait ses mains devant sa bouche. Il était même parvenu à la bouleverser.
C'était l'effet qu'il espérait lui procurer à travers cette déclaration faite devant toute cette foule. Dans les paroles qui habillaient cette chanson, il y évoquait les nombreux sentiments qui l'avaient habité depuis sa rencontre avec elle.
Ce besoin de lui dire ce qu'il éprouvait pour elle le tiraillait, il était si fort. Mais à travers une chanson, les mots lui étaient venus plus facilement. L'écriture était son échappatoire lorsque les mots restaient coincés dans sa gorge.
La température avait monté d'un cran et il s'essuya le front avec son avant-bras. Mais cela ne suffisait pas. Il retira son T-shirt qu'il posa sur l'ampli qui se trouvait devant lui. Désormais, il était simplement vêtu de son pantalon et cette action lui avait valu plusieurs hurlements de folies provenant de jeunes filles.
Le guitariste aux dreads ignorait leurs cris, son attention était centrée sur une seule personne. Cette fille qui était assise à une table et qu'il n'avait quittée des yeux tout le long du concert. Il s'était assuré qu'elle reste afin de lui faire découvrir les surprises qu'il avait concoctées uniquement pour elle.
À la fin de la représentation, il ne s'attendait pas à être envahi par une foule immense venue le féliciter. Il avait prévu de rejoindre cette fille pour qui il était venu jusqu'à Valencia. Tandis qu'il était au bar à boire les verres qu'on lui proposait, il ne la quittait pas des yeux. Il se demandait même quand elle allait le rejoindre. À sa grande surprise, toutes ces filles qui l'entouraient et le touchaient la laissaient indifférente.
Il ignorait qu'en réalité, elle se retenait de faire le moindre déplacement par crainte, jusqu'à céder à cette irrésistible envie qui la tiraillait depuis quelques minutes. Le guitariste éprouva un sentiment de satisfaction lorsqu'il la vit s'avancer d'un pas hésitant vers lui. Lui-même désirait la rejoindre, mais tout ce monde autour de lui l'en empêchait. Cassez-vous !
Ses yeux verts la fixaient intensément et son esprit était centré sur elle. Il n'avait jamais ressenti quelque chose d'aussi fort, d'aussi intense envers quelqu'un. Cette fille avait su réveiller en lui des sentiments qu'il pensait évanouis à jamais, voire inexistant.
Et ce baiser l'avait chamboulé, toutes ses émotions étaient éparpillées dans son âme. L'écriture de cette chanson lui avait permis de remettre un peu d'ordre et d'y voir plus clair.
Quand il aperçut Troy qui conversait avec elle, son corps se détendit. L'apercevoir avec lui, et non avec un autre type bourré capable d'avoir des agissements déplacés envers elle, lui procurait du soulagement et ce, malgré le fait que Troy ait déjà entamé plusieurs verres. Il l'avait remarqué à son nez qui commençait à virer au rouge.
Le batteur semblait insistant quant au fait de lui tendre son verre qu'elle lui refusait. Une fille bien raisonnable. Quelle surprise lorsqu'il la vit s'emparer d'un récipient contenant du liquide semblable à celui de son ami, il fut d'autant plus étonné lorsqu'il l'aperçut boire une gorgée bien grande, puis une autre, et encore.
« Tu en descends des verres pour une première fois ! »
Une première fois ? Donc elle n'avait jamais eu cette occasion de goûter à l'alcool. Et la vitesse dont elle ingurgitait ces coups était bien trop rapide. Il fallait qu'il intervienne avant qu'elle se sente mal et sombre dans un état d'inconscience. Mais cette foule autour de lui le forçait à rester à sa place.
Gardant ses yeux rivés sur elle, il constata que son état avait rapidement changé. Depuis sa place, il pouvait entendre ses rires ridicules qu'elle émettait lorsque Troy lui racontait une connerie. Ne l'encourage pas, espèce de crétin.
Pourtant, c'était ce qu'il faisait et la petite blonde ne semblait plus pouvoir s'arrêter. Avait-elle conscience qu'elle allait devoir payer tous ces verres ? Il était plus probable que l'alcool qui avait pris entièrement possession d'elle lui ai fait oublier ce détail.
De manière subite, il se leva de son tabouret pour aller vers eux, bousculant au passage les quelques personnes qui lui barraient la route. Arrivé à son niveau, sans prévenir, il s'empara du verre qu'elle tenait dans sa main et le reposa de manière brusque sur le comptoir.
- Je pense que tu as assez bu.
Ses yeux bleus devenus vitreux éprouvaient de l'incompréhension, et le fixaient dans un lourd silence. Le comptoir lui était d'une aide précieuse pour l'aider à garder son équilibre. Boire autant ainsi n'était pas dans ses habitudes. C'était même nouveau.
Ce mutisme avait duré quelques secondes, puis elle poussa un ricanement strident avant de glousser :
- Sale rabat-joie ! Laisse-moi m'amuser un peu !
Sa voix sonnait telle une vieille sorcière qui s'apprêtait à lancer un maléfice sur lui. Il allait répliquer lorsqu'elle le coupa en s'exclamant d'une voix criarde :
- J'adore cette chanson !
Il tendit l'oreille avant de reconnaître le titre diffusé, malgré le vacarme qui régnait dans l'atmosphère. Il s'agissait du titre culte des Beatles, A Hard Day's Night.
- Sharon..., insista-t-il dans ce mince espoir de la faire changer d'avis.
- Il n'y a pas de Sharon ! Je veux m'amuser, vociféra-t-elle avant de s'esclaffer avec un rire idiot.
Cette attitude ne lui ressemblait pas, il ne s'agissait pas de son état normal. Et il craignait le pire qui n'allait pas tarder à surgir, si elle prenait le verre de trop. Il savait ce qui allait arriver. Ce scénario, il l'avait vécu de nombreuses fois.
À ce stade-là, on se sentait bien et plus rien n'avait d'importance, excepté le fait de s'amuser. Les actes commis n'avaient aucune gravité à nos yeux.
Pour augmenter cette sensation de plaisir, un autre verre ventait s'y ajouter, puis un autre et encore un. Mais le ressenti de ce bien-être ne durait que quelques secondes, avant de passer dans un autre état beaucoup moins agréable. La tête commençait à tourner et devenait lourde. Et cela devenait de pire en pire.
La voyant reprendre son verre, il le lui arracha des mains. Durant l'espace d'une seconde - l'alcool ayant réduit son temps de réaction - elle riposta sur un ton agacé :
- C'est à moi !
Dans un élan un peu maladroit dans le but de récupérer le récipient, elle bascula en avant et manqua de peu la chute. Le drame fut évité par Troy qui l'avait rattrapée.
- T'es pas gentil, rétorqua-t-elle, n'ayant pas conscience de ce qui a failli lui arriver.
Il reconnut son amie aux cheveux rouges qui s'avançait vers eux. C'est quoi son nom déjà, Callie ? Il ne s'en souvenait plus.
- Tu te sens bien, Sharon ? lui demanda-t-elle.
Réalisant sa présence soudaine comme si elle était apparue devant elle avec de la magie, elle écarquilla les yeux avant de râler d'une voix lente :
- Oh, Cassie ! Tu es là. Lui, là ! Il a pris mon verre et il ne veut pas me le rendre !
Elle se comportait telle une enfant, à qui on venait de voler son jouet préféré. Cette attitude surprit la nana aux cheveux rouge qui arbora un air étonné, confus. Elle peinait à croire qu'il s'agissait de sa meilleure amie qui se trouvait devant elle.
- Il se fait tard. Je crois qu'on devrait rentrer, annonça-t-elle en la prenant par le bras.
Mais la blonde se retira de son emprise et rétorqua vivement :
- Je m'amuse bien ici.
- Sharon...
- J'ai dit non ! insista-t-elle avec une grosse voix que personne ne lui connaissait.
Le guitariste s'approcha d'elle, enlaçant délicatement son bras autour de sa taille et informa :
- On s'occupe d'elle.
Le regard de Callie - c'était le seul prénom qui lui venait à l'esprit - changeant et vira à un air méfiant. Elle n'était pas certaine de lui faire confiance, d'autant plus que selon les dires de sa meilleure amie, son humeur était instable.
- Si c'est pour qu'elle se retrouve seule avec toi, je préfère rester ici.
- Cassie, viens, on va danser ! s'écria soudainement la concernée.
Elle entraîna sa meilleure amie qui la suivit sans rien dire au centre de la pièce. Elle doit certainement penser qu'il s'agit d'une piste de danse. Ignorant le regard des autres posés sur elle, la jeune femme remuait son corps avec une telle légèreté que même son amie en fut étonnée. C'était l'alcool qui avait effacé cette timidité et lui avait fait gagner ce sentiment de confiance.
Mais cette sensation n'allait pas durer. Le lendemain, elle allait devoir faire face au retour à la réalité, même si cela allait être difficile. Elle allait devenir à nouveau cette petite étudiante rongée par sa timidité envahissante, plongée dans ses études.
Le guitariste aux dreads ne fit aucun mouvement pour tenter de la ramener vers lui. Il restait tout simplement à sa place et l'observait scrupuleusement. Il devait avouer que l'alcool avait un bon effet sur elle. Elle pouvait enfin se libérer pour s'amuser. Il n'avait jamais vu un sourire si large et si sincère s'inscrire sur son visage depuis la première fois qu'il l'avait rencontré.
Cela faisait désormais une bonne demi-heure qu'elle dansait au centre de la pièce en chantant les couplets avec une voix si fausse que même les casseroles en tomberaient au sol. Son corps tout entier bougeait comme jamais il ne l'avait fait auparavant. Il était décontracté et souple.
La Sharon que Cassie connaissait n'oserait même pas bouger le petit doigt tant la pression des regards rivés sur elle était énorme. Mais cette fille-là était complètement différente. Elle n'avait honte de rien, elle pouvait se permettre de faire tout ce que l'autre en était incapable.
- Sharon, il est temps de rentrer.
Seule la voix de Cassie se faisait entendre et un silence pesait dans la salle. Le comptoir était vide, la musique s'était arrêtée. Mais la blonde n'avait rien remarqué, encore plongée dans son monde où la fête poursuivait son cours.
Il fallait qu'une forte poigne la saisisse par son bras si fin pour qu'elle redescende brusquement sur terre. C'était le guitariste aux dreads qui prit la direction de la sortie.
- Mais tu me fais mal. Lâche-moi ! gémit-elle en se tortillant pour se débattre.
- Callie t'a dit qu'il était temps de rentrer, fit-il avec une voix ferme.
Mais ce ton ne suffisait pas à convaincre la jeune femme qui persistait avec de nombreuses tentatives, comme le taper sur son bras - ces coups étaient si légers qu'ils le chatouillaient -. Elle avait même tenté de se jeter au sol afin de l'arrêter, mais le jeune homme l'avait relevé avec une telle force qu'elle en fut toute surprise.
- Mais je veux rester. Il y a encore du monde !
En tournant furtivement la tête pour se convaincre d'abord elle-même que rien n'était terminé, elle constata avec déception qu'elle avait tort. Il ne restait qu'eux trois ainsi que les employés préparant la fermeture.
- Mais où est-ce qu'ils sont partis ? fit-elle perdue.
Par la même occasion, elle prit conscience que la musique s'était tu. C'était comme si elle avait été plongée dans un univers dans lequel elle avait trouvé son confort et que tout s'était interrompu brusquement. Oh non. Elle ne voulait pas que tout s'arrête d'un seul coup.
Pour la première fois depuis longtemps, elle avait su se défaire de ce poids qui la paralysait tant, et elle s'était sentie libérée.
Bonjours mes Idiots ❣
Suis tellement fan de ce GIF perso !
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🎸 Qu'en avez-vous pensez de l'histoire jusque-là, je pars pas dans tous les sens ?
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J'espère que l'histoire / la réécriture vous plait toujours
Kissouilles ❤
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