Dimanche 9 Septembre:
Je sors le dernier carton de la voiture de mes parents. Je regarde le bâtiment où je vais loger et étudier pour l'année à venir; University College London. Hayden et Gaby m'ont proposé de me mettre en collocation avec eux, dans leur appartement mais je ne voulais pas m'imposer. Ils viennent à peine de se marier, alors ils n'ont pas à s'encombrer du meilleur ami, ils ont besoin d'intimité. Il en est de même d'Aryn et Logan. Même si nous étudions tous les cinq dans la même université, nos facultés sont différentes et pas au même endroit. Donc c'est beaucoup plus simple pour moi de loger dans la résidence universitaire du campus. Mary, Emma et Arthur, eux sont au King's College.
Mon père m'aide à porter le carton jusqu'au 4ème étage, là où se trouve ma chambre. Elle n'a rien d'extraordinaire. Elle est divisé en deux partie, chacune comportes un lit une place, une penderie et un bureau. Les sanitaires et les douches sont communes et se trouvent à l'extérieur de la chambre, au bout du couloir. Mon colocataire n'est pas encore arrivé. J'ai entreposé toutes mes affaires de mon côté.
- Tu es sûr d'avoir tout ce qu'il te faut ? me demande ma mère pour la dixième fois au moins, depuis ce matin.
- Sûr, de toute façon je reviendrais à la maison le week-end prochain, je la rassure.
- Tu as besoin d'aide pour t'installer ? enchaine mon père.
- Non c'est bon. Je vais tout ranger maintenant.
J'embrasse mes parents avant qu'ils partent. J'ai préféré prendre une chambre sur le campus, car même si j'habite à Londres, le trajet de chez à moi à l'université m'aurait pris beaucoup trop de temps. Je soupire en regardant la tonne d'affaire que je dois ranger. J'ai toute l'après-midi pour ça.
L'été est passé beaucoup trop vite. J'ai passé le reste des vacances à repenser à ma nuit avec Chad. Quelque part j'avais espéré qu'il me joigne durant ces deux mois, mais rien, le néant total. Je l'ai épié sur tous les réseaux sociaux sur lesquels je l'ai trouvé. J'ai voulu en parler avec Hayden mais les mots sont restés coincés. En fait, après quelques jours, je me suis sentis comme une merde. C'était vraiment qu'un coup d'un soir. Au contraire de ce que j'avais imaginé, c'était juste de la baise et ça me fou les boules parce que c'était génial, magique. J'aurais pu moi aussi le contacter mais quand j'ai vu que je n'avais pas de nouvelle, je n'ai pas osé. J'ai espéré le croiser dans les rues. J'ai voulu me renseigner auprès de Logan sur Chad mais une fois encore, je n'ai pas réussis. Il aurait trouvé ça bizarre, que du jour au lendemain je m'intéresse à l'un de ses coéquipiers.
J'ai essayé d'oublier, de ne plus penser à ses baisers, à ses caresse, à son membre en moi et le plaisir qu'il me procurait, au bien immense que j'ai ressentis dans ses bras. En vain, tout est encore très frais dans ma tête. Et j'y repense à chaque fois que je ferme les yeux. Il est dans mes pensées tout le temps.
Je m'occupe l'esprit en rangeant mes vêtements dans le placard. Je suis là pour commencer une nouvelle vie, me découvrir, préparer mon futur. Je ne dois pas rester focalisé sur un mec qui n'en a surement rien à foutre de moi et pour qui j'étais juste une partie de jambe en l'aire de plus.
Alors que je commence à placer mes cahiers de cours sur mon bureau, la porte de la chambre s'ouvre. Mon colocataire arrive. Je me retourne le sourire au lèvres prêts à l'accueillir.
Sourire qui retombe vite. Mon coeur loupe un battement avant de repartir à toute vitesse. On me fait une mauvaise blague, ce n'est pas possible autrement. Sur les milliers d'étudiants qui habitent sur le campus, pourquoi je dois tomber sur lui ? C'est quoi cette coïncidence de merde ? Il doit y avoir une erreur dans la répartition des chambres.
Chad est figé dans l'entrebâillement de la porte, une valise dans une main, un carton dans l'autre. On se regarde sans faire le moindre geste. Je commence à respirer fort, mes mains deviennent moites. Cet enfoiré est toujours aussi beau, grâce au soleil d'été, il a même pris des couleurs. La rancune reprend vite le dessus sur l'effarement de l'avoir revus. La mâchoire serrée, je lui tourne le dos. Je tente de reprendre une respiration normale.
- Salut, me lance-t-il sur la réserve.
Qu'est-ce je dois faire ? Après tout, nous n'avions pas parlé de se revoir, ni d'aucun autre engagement. En fait, nous m'avions pas pris le temps de parlé de l'après. Je suis vexé de ce qui s'est passé mais je refuse de laissé paraître quoi que ce soit devant lui. Alors je ne vais pas me retourner et le traiter de tous les noms. Je suis en colère contre lui mais aussi contre moi. Je me racle la gorge.
- T'es toujours aussi nul pour engager la conversation, je dis et ma voix est tremble malgré tout.
Je me pince les lèvres en l'entendant rire doucement. Putain ce son me retourne l'estomac. Je l'entends rentrer ses affaires et finalement refermer la porte. Pendant tout ce temps je suis resté hypnotisé par mon bureau. Le destin est quand même bizarre. Je croise les doigts tout l'été pour revoir Chad et c'est quand je m'y attend le moins, quand je suis déterminé à passer à autre chose, qu'il réapparait.
- Le hasard fait bien les choses, dit-il et je le sens dans mon dos. Je ne savais pas que tu allais étudier dans cette faculté, enchaine-t-il et je décide de lui faire enfin face.
- Tu l'aurais su si tu t'étais intéressé à autre chose qu'à mon cul, je réplique et je me mords aussitôt la langue d'avoir parlé aussi vite.
Finalement pour ne « rien laisser paraitre », on repassera. C'est juste que le savoir là, dans la même pièce que moi, fait tout remonter à la surface. J'ai l'impression d'entendre à nouveau ses gémissements dans mon oreille, ou de sentir sa chaleur sur moi. Et devant son regard peiné, je n'ai qu'une envie le serrer contre et moi et lui demander de recommencer.
- Laisse tomber, j'enchaine en me dirigeant vers mon lit pour prendre mes dernières affaires.
- Non développe, me contre-t-il. Visiblement tu me reproche quelque chose alors vas-y.
- J'ai pas envie d'avoir ce genre de conversation le premier jour de mon arrivé, je tranche.
Je l'entends soupirer. Alors là mon gars tu peux toujours rêver, tu m'as ignoré pendant 2 mois et bien maintenant c'est à mon tour.
Je prends ma veste et mon portable et sors de la chambre, sans un seul regard vers Chad. Je ne peux pas rester une minutes de plus dans la même pièce que lui. Je m'adosse à la porte fermée. C'est un cauchemar. Je ne peux pas passer un ans à partager une chambre avec lui, à devoir dormir à quelques centimètres de son lit. Putain ça va être un enfer ! J'aurais du accepter la proposition d'Hayden.
Mon téléphone m'annonce l'arrivé d'un message.
<Logan>
Hello Danichou !
Alors cet emménagement bien passé?
Ton coloc' est sympa ?
Bis !
Que répondre à ça ? Que j'aurais du rester chez moi ce matin, voir ne pas du tout accepter d'habiter dans une foutu chambre universitaire ? J'ai envie de me taper la tête contre le mur. Blasé, je réponds à Logan.
<Moi>
Oui, nickel
Mon coloc' c'est Chad, ton capitaine
<Logan>
Non c'est vrai ? Enorme !
Ah oui, il nous avait dit qu'il partait en droit.
C'est bien, au moins tu n'as pas une tête inconnue.
C'est de plus en plus merveilleux ! On est dans la même filière, génial, il ne manquait plus que ça ! Je suis maudis jusqu'au bout putain. Je vais devoir me le coltiner en cours, dans la chambre, tout le temps quoi. Logan ne pouvait pas touché plus dans le mille. Ça pour ne pas être un inconnu, il ne l'est pas. Je l'ai vu à poil.
Je ferme violemment les yeux en les sentant devenir humide. Je ne vais pas me mettre à chialer pour un mec bordel ! Fais chier ! Mon comportement lui a clairement montré que je suis touché par la situation. Je dois prendre mon courage à deux mains et assumer mes actes.
J'ouvre la porte avec puissance, Chad sursaute en se retournant vers moi. Il veut que je m'explique, très bien, je vais le faire. Et je ne le fais pas uniquement parce que j'espère qu'il voudra recommencer.
- Est-ce que tu savais que j'étais ton colocataire ? je lui demande en refermant la porte.
- Non, sur la feuille que j'ai reçus, il y avait juste le numéro de la chambre, m'apprend-t-il et je hoche la tête.
- Je sais que j'étais juste un coup d'un soir pour toi, j'enchaine en fuyant son regard. Mais tu savais que c'était ma première fois avec un mec et je sais pas, je pensais qu'après mon départ, tu voudrais me joindre.
- Tu ne l'as pas fais non plus, me répond-t-il et je sans le reproche dans sa voix.
- Parce que je ne savais pas comment me comporter, je me justifie en relevant la tête vers lui.
Chad s'est appuyé contre le mur et a croisé les bras sur son torse. Il ne me lâche pas des yeux et s'est déstabilisant.
- Désolé, je ne savais pas quoi faire non plus, me dit-il à son tour. Je pensais qu'après tu ne voudrais peut-être plus me voir.
- Tu avais tord, je lui apprends gêné.
- Tu aurais du le faire toi, appui-t-il en se rapprochant de moi.
- Toi aussi.
Aucun de nous deux ne voudra admettre qui a tord. Je mords l'intérieur de ma joue en le voyant debout devant moi. Je ne peux pas m'empêcher de le détailler et de l'imaginer sans ses vêtements. Je suis légèrement blessé qu'il n'ait pas cherché à démentir, lorsque je lui ai dis n'être qu'un coup d'un soir pour lui.
- Alors comme ça tu es droit ? je lui demande pour détourner la conversation.
- Oui, tout comme toi, me répond-t-il. Alors on en reste là ?
- À quoi ça sert de continuer ? C'était juste question d'un soir non, donc pas la peine d'épiloguer, j'affirme de façon détacher tandis que mon coeur bat la chamade. J'insiste mais je veux juste qu'il m'affirme le contraire.
- Très bien.
Son ton est froid, ça ne lui plait pas. Et bien, qu'il me le dise clairement, c'est tout ce que j'attends. Un silence pesant s'installe entre nous. Chad reprend son rangement pendant que j'observe chacun de ses fais et gestes. Je n'ai pas le courage de lui hurler que je veux recoucher avec lui. Je ne sais pas si je suis prêts à ce qu'il y est plus entre nous. En fait je me contenterais de ce qu'il veut bien me donner et apparemment ce n'est rien. L'année va être longue.
*****
Je hais ce putain d'enfoiré ! Une semaine que nous sommes arrivés et c'est l'enfer depuis sept jours. Il fait tout pour me faire craquer. Ce connard fait expert de se trimballer en caleçon dans notre chambre, de revenir de sa douche encore à moitié mouillé et j'en passe. Nous n'avons pas reparlé une seule fois de notre nuit ensemble. Nous évitons bien soigneusement le sujet. Honnêtement ça me bouffe. C'est une lutte constante et c'est pesant. Surtout que je n'ai qu'une envie, c'est de lui sauter dessus. Je commence à être un tout petit peu sur les nerfs.
Pourquoi est-ce qu'il ne me propose pas clairement quelque chose ou lieu de jouer avec moi ?
Au moins maintenant j'ai son numéro et il a le mien. Bon, il s'en sert uniquement pour me demander à quelle heure je rentre et Oh comme par hasard à mon retour je le trouve torse nu dans son lit. Alors il a voulu jouer, pas de problème, je suis rentré dans la partie. J'utilise les mêmes armes que lui. Reste plus qu'à voir qui gagnera le premier. J'ai un atout que lui n'a pas. Mes yeux. Je sais que grâce à eux je le déstabilise. Dès que je le regarde trop longtemps ou trop profondément, il détourne la tête et se mord la lèvre inférieur. Je tiendrais bon jusqu'à ce que ce soit lui qui craque.
Je coupe l'eau de la douche et enroule ma serviette autour de mes hanches. Je récupère ma trousse de toilette et pars directement dans notre chambre. À cette heure-ci Chad doit être revenu de son entrainement avec Logan. Ils se préparent tous les deux pour être accepté dans l'équipe de foot de l'université. Sportif un jour, sportif toujours !
L'air de rien, j'ouvre la porte et vais directement vers mon lit pour y déposer ma trousse. Bien entendu, je fais expert de me baisser, fesses en arrières, pour récupérer un caleçon dans mon placard. Je l'entends soupirer bruyamment et je souris satisfais. Prends-toi ça connard ! Je sais que tu mates mon cul dès que tu le peux !
J'enfile mon sous-vêtement, sans enlever ma serviette. Je suis un peu trop timide et pudique pour oser me mettre à poil face à Chad, même si il m'a déjà vu nu. Je n'irais pas jusque là pour gagner. Je reste faire-play.
Chad marmonne quelque chose qui ressemble à un « fais chier » à peine audible. Je retiens le sourire énorme qui prend place sur mon visage. Je n'ai pas besoin de me retourner pour savoir dans quelle position il est. Je le sais. Il est allongé sur son lit, les jambes tendues devant lui. Une main lui barre le visage, tandis qu'il regarde le plafond. Et je mettrais ma main à couper qu'il se pince les lèvres.
La sonnerie de mon portable me ramène sur terre. J'enfile un haut et un bas de pyjama en vitesse. Tout ça sous l'oeil attentif de Chad, que je sens sûr moi. Mes joues chauffent à tous les coups lorsqu'il me regarde. Je m'empresse de décrocher avant de louper l'appelle de ma mère.
- Maman ? je m'exclame.
- Bonsoir mon fils, me salue-t-elle. Je ne te dérange pas ?
- Non dis-moi, rien de grave ? je lui demande suspicieux, ce n'est pas normal qu'elle m'appelle un soir à cette heure-là.
- Ecoute chéri, je ne veux pas t'inquiéter mais mamie ne va pas très bien. Nous avons du l'emmener à l'hôpital, m'apprend-t-elle d'une voix fatiguée.
- Co...comment ça ?
Je suis obligé de m'assoir sur mon lit. Mes doigts se resserrent autour de mon téléphone et mon coeur bat la chamade. Ma voix se casse.
- Elle nous a appelé cette après-midi pour nous dire qu'elle ne se sentait pas bien. Quand nous sommes arrivés, elle avait du mal à respirer, on l'a emmené directement aux urgences, m'explique maman et je devine qu'elle retient ses larmes.
- Mais ça va aller ? Je veux dire, elle va comment ?
- Pour le moment nous n'en savons pas plus mais je te tiens au courant.
Je raccroche angoissé, les larmes aux yeux. J'adore ma grand-mère et je n'aime pas la savoir malade. Nous nous sommes téléphonés mercredi et elle allait bien. Je frotte mes yeux pour empêcher les larmes de couler. Je sursaute en sentant des doigts s'enrouler autour de mes poignets pour les éloigner de mon visage. Chad est accroupi devant moi, avec une mine inquiète.
- Qu'est-ce qui se passe ? me demande-t-il d'une voix douce.
- Ma grand-mère est à l'hôpital, je réponds en ravalant mes pleurs.
- Merde, je suis désolé Dani.
Je hausse les épaules impuissant. C'est rare lorsque Chad m'appelle par mon surnom, il ne l'a fait que très rarement cette semaine. Je me laisse aller contre son épaule et savoure d'être à nouveau dans ses bras. Chad frotte mon dos tout en s'asseyant à mes côtés. Je relève la tête et tombe directement dans ses yeux. Le regard qu'il porte sur moi, me chamboule de l'intérieur, me rend fébrile. Maintenant plus que jamais, je veux retrouver son corps contre le mien, toutes les sensations que lui seul a été capable de me procurer. Timidement, pour lui laisse le temps de se dérober, je pose mes lèvres sur les siennes. Mon coeur fait une embardée dans ma poitrine.
Bien vite nos langues se rejoignent et ce simple contacte me fait gémir. Nos corps finissent par basculer sur mon lit. Un feu ardent s'empare de mon être. Je ne lâcherais Chad pour rien au monde. Ce dernier m'arrache presque mes vêtements. Bordel, j'attends ce moment depuis deux mois. Sans décrocher ma bouche de ses lèvres, je le déshabille à mon tour.
Nous nous retrouvons vite nu, l'un contre l'autre. Une semaine que nous luttons tous les deux. J'ai atteins mes limites et je m'en fiche de savoir que c'est moi qui ai craqué le premier. Enivré par son odeur, je bascule son corps pour me retrouver au-dessus de lui. Assis à califourchon sur son son bas-ventre, je bouge mon bassin. Nos deux érections frottent ensemble. Je ne sais pas ce qui m'arrive pas je me surprends à faire des choses, que je n'aurais jamais osé faire avant. Chad me rend définitivement dingue.
Mon amant empoignent mes hanches pour guider mes mouvements. Je me contorsionne pour récupérer un préservatif et le lubrifiant, que je gardait dans mon tiroir en prévision de ce moment, sans devoir trop m'éloigner de Chad. Aujourd'hui nous sommes beaucoup plus pressés que la première fois. Les préliminaires sont vite faites, je suis trop impatient de le sentir en moi pour m'attarder dessus.
C'est la renaissance lorsque je descends sur son membre. Je mords ma langue pour ne pas crier trop fort. Ce mec m'a encerclé, il n'y a pas d'autre moyen. Chad accompagne chacun de mes vas et viens. C'est douloureux au départ mais comme la première fois, le plaisir reprend rapidement ses droits.
Je me suis rarement sentis aussi bien. Retrouver Chad de cette façon est indescriptible, je revis. Nous ne mettons pas longtemps à jouir. Epuisé, je m'écroule sur Chad et il entoure mon corps de ses bras, après avoir jeter le préservatif. Ses caresses dans mon dos, me font soupirer d'aise. Nous sommes dégueulasses et tout transpirant mais je ne bougerais de place pour rien au monde. Un lourd silence commence à s'installer entre nous.
- Qu'est-ce que ça voulait dire Daniel ? finit-il par me demande à voix basse.
Je me risque à relever les yeux ver lui. Ses paupières sont fermées, un sourire est présent sur son visage mais ses traits sont anxieux. Je ne peux pas lui dire la vérité. Je sais que pour Chad c'est juste du sexe, alors je ne prendrais pas le risque de devoir renoncer à ça avec lui.
- J'en avais envie. Je ne veux pas me prendre la tête, je réponds en murmurant moi aussi.
Chad reste silencieux un long moment. Il garde les yeux fermés mais ses doigts dans mon dos se sont figés, un quart de seconde, avant de continuer leurs caresses. Temps suffisant pour me faire douter de ce que Chad veut.
- C'est à dire ? me questionne-t-il après une éternité, en rouvrant les yeux pour me regarder et je suis déstabilisé.
- Je viens à peine de découvrir que j'aime coucher avec un mec, alors non je ne veux pas me prendre la tête sur ce que ça veut dire.
Je fais craquer mes doigts entre entre eux plus stressé que jamais. Chad fait glisser mon corps à côté du sien et son geste me fait trembler de peur. Il va me rejeter. Mais à ma plus grande surprise il se tourne face à moi, sûr le flan et replace l'une de ses mains dans le creux de mon dos et l'autre sous ma tête.
- Donc tu veux continuer ? m'interroge-t-il.
- Si c'est ce que tu veux, toi aussi.
- Oui. Tous les avantages sans les inconvénients, ça me va.
Nous nous sourions avant de nous embrasser. Je suis soulagé. Ce n'est certes, pas forcement la meilleure solution mais c'est la seule que j'ai trouvé pour avoir une relation avec Chad. Je n'irais pas jusqu'à dire que j'ai la phobie de m'attacher et de tomber amoureux mais cette possibilité m'effraye.
****
1 mois. Cela fait 31 jours que Chad et moi entretenons cette « relation ». Elle ne quitte jamais les murs de notre chambre. Je sais très bien que nous ne nous comportons pas comme des sexes Friends habituelles mais plus comme un couple sans engagement. Ce mot me fait peur, couple. Je ne sais pas ce que fait Chad lorsque nous ne sommes pas ensemble. Est-ce qu'il voit d'autre personne ? Je n'ai pas envie de l'imaginer avec quelqu'un d'autre.
Au fil des semaines, j'ai appris à le connaitre. Chad a un grand et un petit frère. Sa famille est au courant pour sa bisexualité, même si son père à eu du mal au départ, ils l'ont tous accepté. Il étudie le droit pour être procureur. Il s'est inscrit aux sélections de foot d l'université pour être gardien, comme son ancien poste au lycée. Il n'a pas gardé de vrai contacte avec ses amis. J'ai découverts une nouvelle facette de lui. C'est quelqu'un de très facile à vivre, il ne s'énerve jamais, sourit constamment. Il est aussi très doux et tendre avec moi.
Chad m'a fait des découvrir des plaisirs inouïs pendant ce mois. J'ai connu ce que c'était d'être actif avec un mec, même si je dois avouer que je préfère être passif. Le sexe avec lui est tellement incroyable que je ne m'en lasse pas. Je suis d'ailleurs étonné que nos voisins de chambre ne soient toujours pas venus nous voir pour se plaindre. Toutes les nuits c'est un concert de gémissement.
Mais ce plaisir immense ne peux pas m'empêcher de culpabiliser, parce que mes amis ne sont toujours pas au courant. Je leurs mens jour après jours. Quand ils me demandent comment la cohabitation avec Chad se passe, quand ils me questionnent sur le sourire béat qui ne me quitte plus depuis 31 foutus jours. En règle générale, je ne suis pas doué pour garder des secrets et encore moins à mes amis. Surtout vis à vis d'Hayden, nous nous sommes toujours tout dis.
Je tourne en rond dans mon lit depuis presque une heure. Chad n'est pas encore rentré. Il avait un entrainement ce soir. Il se donne à fond pour être pris dans l'équipe, alors il ne lésine pas sur les efforts. Il reste après, avec Logan, pour continuer à bosser, donc il rentre tard. Je sais qu'Aryn les rejoints pour leur donner des conseils et les soutenir. Si j'avais assez de courage je l'aurais fait aussi mais je pense que ce n'est pas ma place. Mes amis se demanderaient ce que je fais là, après tout, je ne suis pas un grand fan de foot.
Je me tourne sur le côté, dos au lit de Chad, en entendant la porte s'ouvrir. Il a du voir que j'étais allongé et plongé dans le noir car il n'allume pas la lumière et pose son sac le plus discrètement possible. J'entends le froissement de tissus, il doit se déshabiller. J'essaye de rester immobile et de ne pas lui montrer que je suis réveillé. C'est tellement pathétique de ne pas réussir à dormir sans lui, sans savoir qu'il est bien rentré et avec moi.
Je mords ma lèvre pour retenir un sourire, en le sentant se glisser sous mes draps à mes côtés. Il vient directement entourer mon corps de ses bras. Nous dormons toujours comme ça, en cuillère. Je sais que normalement, on ne dors pas avec son « plan cul », je déteste qualifié Chad de cette façon. Je soupire d'aise, surtout lorsqu'il m'embrasse la tempe. Les choses entre nous ont évolué. Beaucoup trop évolué.
La situation m'a complètement échappé, pourtant quelque part, je savais que ça finirais comme ça. À la seconde où je l'ai embrassé pour la première fois sur sa terrasse, je savais où ça allait me mener, droit dans le mur. J'ai joué avec le feu et je me suis brûlé. Chad s'est infiltré dans mon esprit, dans mes chairs, dans mon coeur. Il s'est créer une place et petit à petit, j'ai compris l'ampleur de cette invasion. Je suis tombé amoureux de lui et je n'ai aucun moyen de faire machine arrière.
À mon réveil le lendemain matin, j'ai pris une décision. Je vais parlé à Hayden. J'ai besoin de son avis, de parler de Chad à quelqu'un. J'ai demandé à mon meilleur ami si nous pouvions nous voir après les cours. Je dois le rejoindre chez lui et Gaby ce soir.
- Ca va Daniel ?
Je sursaute au son de la voix de Chad. Il est en train de s'habiller pendant que je suis assis sur mon lit, perdu dans mes pensées. Je relève la tête vers lui, il me regarde inquiet. J'acquiesce silencieusement en guise de réponse. Mon coeur s'emballe en le voyant s'approcher et s'accroupir devant moi. Il passe une main dans mes cheveux avant de la poser contre ma joue.
- Ok. À tout à l'heure, me dit-il tendrement.
- Je vais chez Hayden et Gabriel ce soir, je l'informe.
À son tour, il hoche la tête, accompagné d'un sourire qui me fait fondre. Il m'embrasse avec douceur, mouvant ses lèvres lentement contre les miennes. Est-ce que c'est normal que l'on s'embrasse aussi souvent ? Nous ne le faisons pas uniquement lorsque nous couchons ensemble. Mais le matin en se levant, avant que l'on parte en cours, le soir en se retrouvant, bref dès que nous sommes tous les deux.
Chad m'aide à me lever de mon lit. Il sert mes doigts dans les siens et dépose un dernier baiser sur ma bouche, avant de sortir de la chambre, non sans m'avoir souhaité une bonne journée. Faite expert c'est le jour le plus long que j'ai connus !
Je soupire plusieurs pour me donner une contenance. J'hyper ventile, mon coeur bat à une allure folle dans ma poitrine et mes mains sont moites. D'ici quelques minutes, je vais tout avouer à mon meilleur ami et je croise les doigts pour qu'il le prenne bien.
Les mains tremblantes de peur, je presse la sonnette de leur appartement. J'essaye de ne pas laisser paraitre sur mon visage que je suis stressé et surtout préoccupé par la suite des évènements.
C'est Gabriel qui m'ouvre la porte avec un grand sourire.
- Salut Dani, entre.
- Salut Gaby, je lui dis à mon tour avant de le suivre à l'intérieur.
Leur appart est à leur image, chaleureux. Ils l'ont très bien emménagé, il dans un esprit cocooning. C'est le mari d'Hayden qui a choisit la déco. J'aime bien aller chez eux, ça respire le bonheur et l'amour. C'est agréable. En entrant on tombe directement sur la salon/séjour et leur cuisine ouverte dessus. Plus loin il y a trois portes, leur chambre, plus une d'ami et entre les deux pièces se trouvent la salle de bain. C'est un premier appartement génial, petit mais pas trop, juste parfait pour eux.
- Hey, je lance à mon meilleur ami qui sort des bières du frigo pour m'en tendre une.
- Alors qu'est-ce qui se passe ? me demande-t-il directement.
Je n'ai pas besoin de regarder Gaby pour savoir qu'il fait les gros yeux à son mari, puisque celui-ci hausse les épaules l'air de rien. Je décapsule ma bouteille et en boit une gorgée sans plus attendre.
- On devrait s'assoir, je leur dis en commençant à aller vers le canapé.
- À ce point là ? s'étonne mon meilleur ami.
Oh oui à ce point Hay ! Je me contente d'hocher la tête et m'installe sur le sofa. Je sais qu'Hayden et Gaby s'échange un regard curieux avant de me suivre et de s'assoir à côté de moi, chacun d'un côté. Je finis mon liquide ambré avant de parler. Je sens d'avance que je vais pleurer, mes yeux commencent déjà à me brûler. Je fais craquer mes doigts entre eux et ma jambe tressaute, signe extrême de mon stresse.
- Il n'est arrivé un truc à la fête de remise des diplôme, je commence la voix tremblante des larmes que je retiens.
- On a vus que tu étais différent depuis, confirme Hayden et ça ne m'étonne pas qu'il l'ait remarqué.
- Peu importe ce qu'il s'est passé, tu sais qu'on ne te jugera pas et qu'on sera là pour toi, enchaine Gaby.
C'est peut-être bête mais ces paroles me font du bien. Une perle salé roule sur ma joue, bientôt suivis de plusieurs. Je sens Hayden se tendre à mes côtés, il n'a pas l'habitude de me voir pleurer.
- J'ai...j'ai...
- Dani calme-toi, m'intime Gaby en posant une main réconfortante sur mon bras.
J'avale la boule qui s'est formée dans ma gorge et essuie mes joues avec les manches de ma veste.
- J'ai couché avec Chad, je dis à travers un sanglot.
Gabriel lâche une exclamation de surprise qu'il tente de camoufler avec sa main devant sa bouche. Je n'ose pas tourner la tête pour regarder mon meilleur ami. Ce que je viens de leur avouer, c'est juste la partie visible de l'iceberg. Ne pouvant plus reculer, je leur raconte tout, sur ce qu'il se passe depuis le début du mois, notre comportement à tous les deux, ce que je lui ai dit, ce que lui m'a dit. Je vide complètement mon sac.
- Attends, me coupe mon meilleur ami. Il y a quelque chose que j'ai du mal à comprendre. De ce que tu me dis vous vous comportez comme un couple, dans votre chambre, sans en être un ?
- Oui c'est ça, je lui réponds.
- Ce n'est pas logique.
J'aurais parié qu'Hayden me dise ça, pour lui ce n'est pas concevable. Je ne veux pas que mes amis pensent que je suis un obsédé qui couche avec la première personne venue. Je sais qu'Hayden ne pense pas ça de moi mais même, je ne veux pas qu'il ait une mauvaise image de moi. D'habitude, je suis celui qui est bien rangé et droit dans ses baskets, qui ne fait pas de connerie, qui est réfléchis. Tout le contraire de ce que j'ai fait depuis que Chad est rentré dans ma vie.
- Rien n'est logique dans ce que je fais en ce moment, je lâche en reniflant.
- Déjà comment t'en ai arrivé à coucher avec lui ? Depuis quand t'es attiré par les mecs putain ? m'interroge Hayden. Il n'est pas en colère, juste stupéfait.
- Je ne l'étais pas avant, enfin j'en sais rien. Il était là ce soir là et...et je voulais juste lui prouver que moi aussi je pouvais coucher avec un mec.
- Est-ce que tu ressens quelque chose pour lui ? me demande Gaby à son tour.
Je le regarde et mes larmes se remettent à couler face à sa question. Hayden marmonne quelque chose que je n'entends pas mais il a deviné ma réponse. Je pleure comme une madeleine en reprenant la parole.
- Je sais pas quand c'est arrivé. Lorsque je l'ai vus entrer dans ma chambre la première fois, j'ai compris que je voulais quelque chose avec lui mais je ne pouvais pas lui dire que j'étais tombé amoureux de lui. Il...c'est évident qu'il ne me voit pas comme ça.
- Tu n'en sais rien. Habituellement on m'embrasse pas et surtout on ne couche pas avec quelqu'un pour qui on ne ressent rien, me contre Hayden assez durement.
À ses paroles Gabriel se tend immédiatement. Il a pris les dires de son mari personnellement, à cause de sa relation passé avec Simon, qu'Hayden n'a visiblement pas encore tout à fait digéré, malgré leur mariage. Gaby se racle la gorge mal à l'aise et baisse la tête honteux.
- Merde bébé, pardons, se rattrape Hayden en se rendant compte de la bourde qu'il a fait.
- C'est pas grave, réplique Gaby d'une petite voix. Vu ce que tu nous as raconté il y a forcément plus. Hayden a raison, vous ne vous comporteriez pas comme ça, si vous ne ressentiriez rien l'un pour l'autre, reprend-t-il.
- S'il y a bien un truc que tu m'as appris Dani, c'est que la communication est essentielle, enchaine Hayden.
- Je sais mais je ne veux pas perdre ce que l'on a déjà, je leur explique.
- Tu devrais quand même essayer de voir ce que lui en pense, me conseil Gaby en souriant.
C'est l'esprit plus serein que je repars de chez eux. Hayden m'a bien sûr dit que ça le surprenait mais tant que je suis heureux, c'est tout ce qui compte mais qu'il ne veut plus me voir pleurer à cause de Chad. Il m'a aussi mis en garde, que je ne devait plus lui cacher quoi que ce soit. Et surtout que cette situation précaire ne peux plus durer, que Chad et moi, devons clarifier les choses.
Mon rythme cardiaque s'accélère en voyant la lumière sous la porte de notre chambre. Chad est là. Je ne peux pas m'empêcher de ressentir une pointe d'appréhension. Il sait que je n'allais pas être là ce soir, peut-être qu'il est avec quelqu'un. Je finis par ouvrir la porte, le fait qu'elle ne soit pas fermée me soulage un peu. Chad est allongé sur son lit, en train de lire un livre et je retiens un soupir.
- Hey, t'es déjà rentré ? me demande-t-il un sourire adorable sur les lèvres.
- Oui. J'étais fatigué et demain nous avons cours.
Chad referme son livre et le pose sur sa table de nuit, avant de se lever et de venir à ma hauteur. Je lui souris timidement alors qu'il passe ses mains dans mes cheveux. Il se penche et finit par m'embrasser délicatement. Une fois nos lèvres séparées, je me retrouve vite dans le creux de ses bras. Il dépose des baisers dans mon cou. Ça n'a rien de sexuel, c'est tendre, plein d'affection.
Je reconnais à sa façon de m'embrasser ce qu'il cherche et là ce n'est pas pour coucher avec moi. Ce sont ses petites attentions qui me font dire que nous ne sommes pas uniquement « pote de sexe ». Il y a plus entre nous et ce n'est pas juste dans mon imagination.
Chad se recule un peu avant de prendre ma main pour nous guider vers mon lit. Il me déshabille et une fois encore, il n'y a pas de connotation derrière ses gestes. Nous nous glissons sous mes draps et nos corps se collent automatiquement, ses bras m'entourent.
- Les sélections ont enfin lieux, commence-t-il en chuchotant dans mon oreille. C'est vendredi prochain. J'aimerais bien que tu viennes.
Je suis touché par sa proposition et je réponds sans réfléchir par l'affirmatif. Il m'intègre à sa passion. Le couple me faisait peur au début mais Chad pourrait rendre ça tellement simple. Et si le fait d'officialiser changeait ce que nous avons ? Mais en même temps, je pourrais me permettre plus de chose. Je ne veux pas me dire qu'un jour, il va surement trouver quelqu'un, se mettre en couple, qui lui voudra quelque chose de concret, et il arrêtera tout ce qu'il y a entre nous. Je ne veux pas le perdre et si cela veut dire que je dois combattre mes peurs les plus profondes, je le ferais, parce que je sais que Chad saura toutes les balayer. Gaby a raison, je vais faire en sorte que Chad me dise ce qu'il veut le premier.
- Bonne nuit, me souffle-t-il et il embrasse ma tempe.
- Bonne nuit Chad.
Il raffermit sa prise autour de moi et je souris de bien être.
MlleLovegood