« I'm in love with her and I feel fine »
I Feel Fine - The Beatles
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Ses mouvements devenaient incontrôlables. Goûter à ses lèvres fines et douces le dévora d'un plaisir si intense qu'il lui était désormais impossible de s'arrêter. Tous ses sens en ébullition semblaient se détacher de son âme et quitter son corps. Sa chaleur corporelle avait monté en flèche. Plus rien ne lui importait, excepté d'enfiler sa langue dans sa bouche pour la caresser avec une délicatesse à lui donner des frissons.
Ce sentiment lui était inconnu jusque-là, il s'agissait d'une nouveauté. Il ignorait ce qui lui avait pris de la plaquer contre ce mur de briques avec une telle brutalité, mais une énergie invisible dotée d'une puissance venue de nulle part attirait son corps contre celui de la blonde qui mettait son esprit sens dessus dessous. Comme deux amants attirés l'un par l'autre.
Une douleur vive et intense se faisant ressentir au niveau de ses bijoux de famille coupa net son souffle. Mettant fin à ce baiser torride, il retira toute emprise sur elle en affichant une grimace de douleur. Il n'avait rien pu faire pour la rattraper, simplement la regarder s'en aller au loin et se tordre de douleur.
Derrière ses apparences de petite blondinette innocente se cachait en réalité une jeune femme capable de se défendre. Elle n'était pas en tort d'avoir agi ainsi, le guitariste aux dreads ayant réalisé qu'il y était allé un peu fort. En tout cas, c'était la nouvelle image qu'il avait d'elle.
Non sans mal, il était parvenu à rejoindre son véhicule, tandis que la douleur s'estompait peu à peu. Mais la circulation se faisait capricieuse et le manque de réaction de la part des conducteurs l'exaspérait au plus haut point. Il klaxonnait furieusement contre les conducteurs devant lui.
À son grand soulagement, il parvint à regagner l'hôtel où il y retrouva ses amis. Ces derniers occupaient leur temps libre comme à leurs habitudes. Ne rien faire, excepté fumer avec un disque tournant dans la radio qui était à leur disposition et à échanger des conneries.
- Tiens, tu as reçu un coup, toi. C'était quoi ? Un ballon, un chien ? lança Troy avec une pointe d'humour, en apercevant son ami s'avancer avec une démarche de canard.
Ce dernier secoua négativement la tête. La douleur avait passé depuis plusieurs instants déjà, mais la sensation restait désagréable.
- Sharon, souffla-t-il d'une voix étouffée.
Cette réponse ne manqua pas de faire rire les deux garçons, peinant à croire un scénario qui était pourtant bien réel.
- Tu es en train de me dire que c'est la petite blonde qui t'a mis K.O. ? s'esclaffa Mitch arborant un air amusé.
Le guitariste aux dreads émit un hochement de tête avant de s'installer sur le lit. Ce dernier grinça sous son poids qui n'était pourtant pas lourd.
Leur chambre n'était ni grande, ni belle, mais pour une nuit le groupe devrait se contenter de ceci. La moquette bleue semblait avoir été souillée par une armée de souliers couverts de boue qui avait séché avec le temps. Les rideaux blanc troués laissaient passer de fins filets de lumières. Les murs tâchés sur lesquelles trônaient des tableaux de peinture qui ne ressemblaient à rien semblaient bien fins. La pièce était très peu meublée, seule une armoire ainsi que deux lits remplissaient cet espace qui de donnait guère envie d'y rester.
Ses yeux rivés au plafond, il écoutait d'une oreille distraite ce fameux titre des Ramones, I Need Your Love. Le titre préféré de Sharon. En tout cas, c'était celui-là qui était diffusé à la radio lorsqu'ils étaient tous les deux au bar. Elle avait décrété qu'il s'agissait d'un des groupes. Le mien aussi, quel curieux hasard.
Sharon, cette petite blonde avait, sans le savoir, bouleversé son existence. Plus rien n'était pareil depuis qu'il avait croisé ses yeux bleus brillant comme du cristal. Pour la première fois, des sentiments qu'il avait refoulés jusqu'à présent avaient ressurgi comme un volcan en éruption. Cette sensation s'était amplifiée lorsqu'il avait posé ses lèvres sur les siennes avant de l'embrasser comme jamais il ne l'avait fait auparavant.
Il se remémorait cette première fois où il avait posé ses yeux verts sur elle. Sans s'en rendre compte dans l'immédiat, son esprit avait été en ébullition. Ce sentiment lui étant inconnu, il l'avait rejeté en tentant de poursuivre sa petite vie dans ce trou si noir dans lequel il était tombé il y avait longtemps.
Sombre, tristement lugubre et plongée dans les ténèbres, cette grotte était devenue son repère dans lequel il s'y était conforté. Chaque jour, il attendait cette lumière venue pour éclairer cette caverne pour y mettre un peu plus de gaieté et le faire remonter à la surface.
Et depuis qu'il avait croisé la route de cette blonde si ordinaire pourtant, il se sentait différent comme une sorte d'alchimie qui s'était opérée en lui. Son esprit était obnubilé par elle, ses yeux bleus qui se noyaient dans les siens, son sourire illuminant plus d'un cœur, dont le sien.
D'ailleurs, celui-ci semblait avoir enfin trouvé une raison de battre. Oui, c'était ça. Il semblait regorger d'un bonheur si soudain, surtout lorsqu'il savait qu'il allait se rendre à Valencia. Cette sensation prononcée qu'il éprouvait, ne l'avait quitté depuis ce tête à tête qu'il avait eu avec elle dans de bar.
C'était elle, cette lumière qu'il attendait depuis si longtemps. Il avait été trop aveugle pour s'en rendre compte plus tôt. Cela semblait si évident pourtant. Ce changement avait été remarqué par ces amis qui s'étaient interdits de le lui faire remarquer, craignant que ce dernier leur crache dessus en rétorquant que c'était des conneries.
Une attitude qui lui ressemblait plutôt bien.
D'un bond, il se leva furtivement du lit pour s'emparer dans la précipitation d'un crayon et des feuilles qui se trouvaient dans son sac. De multiples mots fusaient dans son esprit et il fallait les mettre sur papier avant qu'ils s'effacent. Un à un, ils quittaient son cerveau pour venir s'inscrire sur cette feuille de papier blanc.
- Tiens, le petit Joe a de l'inspiration, lança Troy après avoir aperçu son ami retourner sur le lit avec son matériel.
Inutile de réfléchir lequel devait venir en premier, ils suivaient d'eux-mêmes un ordre logique, sa main n'avait qu'à suivre le mouvement dictée par ses pensées. Ces paroles, le guitariste aux dreads ne les écrivait pas avec sa tête, mais avec son cœur. C'était lui le commando de cette opération et pour la première fois, il sortait des choses positives.
Il pouvait se montrer très poétique, c'était l'un de ses atouts et une qualité que Mitch et Troy admirait. Les mots posés dans un ordre bien précis, il saisit sa guitare avant de tester quelques notes qui sonnaient fausses. Celles-ci provoquèrent une grimace sur le visage de ses amis.
- Tu es sûr que... commença Mitch avant que le guitariste le coupe sèchement.
- La ferme !
Il avait horreur quand la Grande Perche ou ChocoTroy se permettaient de faire le moindre commentaire sur ses démos avant que ces dernières soient achevées.
Immergé dans sa composition, il laissa ses doigts danser sur les cordes pour produire de multiples sons mélodieux. Il fallait que la symphonie soit douce, sans pour autant être ennuyante. Il savait exactement les notes qui s'avéraient nécessaire.
Détaché du reste du monde, il était plongé dans cet univers n'appartenant qu'à lui, la musique. Les accords le berçaient tel une douce brise venant lui effleurer la peau. C'était parfait.
La voix de Troy retentissant l'arrachai de sa bulle.
- Hum, Joe. Ce n'est pas pour te faire chier, mais c'est l'heure d'y aller.
Quoi, déjà ? Il jeta un coup d'œil furtif à sa montre avant de réaliser qu'il était dix-huit heures. Le temps avait défilé comme une étoile filante. Leur rendez-vous était pour dix-huit heures quinze. Il leur restait un quart d'heure.
En toute hâte, il réduisit sa guitare dans son étui qu'il referma avec délicatesse. Ensuite, il fouilla d'un geste maladroit dans les poches de son pantalon avant de ressortir son téléphone.
- Qu'est-ce que tu fous ? s'impatienta Mitch.
- Je finis un truc et j'arrive, lança-t-il, les yeux rivés sur son écran.
Ses doigts pianotèrent furtivement sur le clavier, puis le guitariste le fourra à nouveau dans sa poche. Il s'empara de son instrument et le groupe quitta la chambre dans la précipitation.
Les trois garçons étaient dans une petite pièce à part afin de se préparer à la soirée qui allait se dérouler. Un joint à la main, il prit une autre dose de cannabis. La drogue parvenait à apaiser cette tension qui emprisonnait son corps.
Il adorait se sentir planer avant de jouer, c'était une sensation si légère et lorsqu'il redescendait sur terre, il semblait être un autre homme. Invincible, doté d'une force inhumaine pour jouer devant des inconnus qui pouvaient lui cracher à la figure.
Mais contrairement à d'habitude, le tabac ne parvenait pas à dissiper cette crainte qui l'habitait depuis quelques minutes. Il avait espéré que jouer quelques notes sur sa guitare allait l'aider à détendre son corps, mais en vain.
Ce tracas lui valut d'être moqué par ses amis.
- Une première ! La drogue ne te fait plus rien ?
- Ferme-la, Troy. J'en ai juste pas pris assez.
C'était une des raisons qui expliquait son tourment, mais il avait pris une petite dose pour une bonne raison. Il ne voulait pas reproduire cette attitude digne d'un monstre sauvage qu'il avait eu avec elle la dernière fois.
Cependant, son amie s'accrochait à ses chevilles, pas prête à être laissée tombé. Et lui, il s'était bien trop attaché à elle durant toutes ces années pour pouvoir l'abandonner du jour au lendemain. Elle faisait partie de lui.
Hey beautiful people !
Alors, alors qu'est-ce que Joe manigance ? Le connaissant, c'est certainement une connerie (me tape pas FucknRock)
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🌹 Qui compatit avec lui pour la douleur ?Et bravo, Sharon, pour ta réactivité
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Pour le prochain chapitre, on retourne sur un PDV de Sharon
Kissouilles ❤
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