Camp Jaha

By fiction-lovee

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Clarke Griffin, dix-neuf ans, n'en fait qu'à sa tête depuis plusieurs années. Ne sachant plus quoi faire, sa... More

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Chapitre 50
Chapitre 51
Chapitre 52
Chapitre 53
Chapitre 54
Chapitre 55
Chapitre 56
Chapitre 57
Chapitre 58
Chapitre 59
Chapitre 60
Chapitre 61
Chapitre 62
Chapitre 63
Chapitre 64
Chapitre 65
Chapitre 66
Chapitre 67
Chapitre 68
Chapitre 69
Chapitre 70
Chapitre 71
Chapitre 72
Chapitre 73
Chapitre 74
Chapitre 75
Chapitre 76
Chapitre 77
Chapitre 78
Chapitre 79
Chapitre 80
Chapitre 81
Chapitre 82
Chapitre 83
Chapitre 84
Epilogue

Chapitre 44

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By fiction-lovee


Jeudi 04 février ; 06 heures 30 - Chambre de Lexa.

Je m'enfonce dans une tonne de cheveux qui me chatouille le bout de mon nez alors que le réveil de Lexa sonne dans la pièce. Je gémis quand elle bouge pour atteindre son téléphone où le son émane. Une douleur insupportable traverse mon corps. Cette garce ne m'avait vraiment pas loupé. J'espère sincèrement qu'elle payera pour ça. Il va falloir que je redemande un comprimé à Lexa. Je souris lorsque cette dernière revient m'étreindre en lâchant un long gémissement sourd.

- Bonjour ma princesse.

- Bonjour... marmonnai-je.

J'enfouis mon visage dans son cou, perdant toute motivation de me lever. Lexa n'a pas l'air d'être pressé non plus, alors j'en profite pour une fois. Elle m'embrasse la tête.

- Je dois ressembler à un vrai zombie...

- Mais non.

- Si.

- Ne commence pas, rit-elle. Il est à peine six heures et demie.

- Tu as décalé le réveil ? grognai-je en sortant mon visage de son cou.

- Oui. J'en ai profité comme tu n'iras pas tout de suite en cours à cause de la convocation de Jaha. On avait besoin de rattraper de toute façon.

Sa réponse me fait réalisé que je ne me suis pas réveillée une seule fois cette nuit. C'était effectivement une nuit bien reposante. Je soupire longuement avant de reposer ma tête contre son épaule.

- Tu as raison.

Je lâche un hoquet de surprise en cambrant mon dos lorsque la main froide de Lexa se faufile sous mon t-shirt. Cette dernière sourit niaisement, fière de sa bêtise.

- Qu'est-ce que tu fous ! Retire-là !

- Elle était à l'extérieur de la couette. Il faut bien que je la réchauffe !

- Non mais arrête ! m'écriai-je lorsqu'elle la remonte dans mon dos.

Je gigote pour me dégager de son emprise sous ses rires. Au final, je me retrouve allongée sur le dos pour bloquer sa main avec Lexa à moitié allongée sur moi. Je fonds littéralement, en oubliant les raisons de ma colère, lorsqu'elle profite de ce moment pour m'embrasser tendrement.

- Je vais prendre ma douche, murmure-t-elle. Reste au lit si tu veux.

Elle m'embrasse la joue et se lève ensuite. Le froid de son absence m'envahit dans la seconde de son départ. Je l'observe récupérer ses habits qu'aucune de nous deux n'avons préparer hier soir. Lorsqu'elle se retourne, elle me remarque et m'offre alors un sourire accompagné d'un clin d'oeil avant de s'enfermer dans la salle de bain. Je gémis en enfonçant ma tête dans son coussin où j'inhale son odeur qui m'avait tant manqué. Je risque de rapidement m'habituer à ce genre de réveil, ainsi qu'à ses taquineries. J'espère que tout ira bien pour nous désormais. Je ne supporterais plus de la perdre à nouveau. Elle a toujours fait ressortir le meilleur en moi, mais également le pire lorsqu'elle n'est plus là. Je sors de mes pensées et rouvre les yeux lorsque la porte se rouvre vingt minutes plus tard.

- Mon coussin te convient ? se moque-t-elle.

- Parfaitement, répondis-je lorsqu'elle s'assoit à mes côtés pour passer sa main dans mes cheveux.

- J'aimerais te laisser allonger aussi longtemps que tu voudrais, mais si tu veux manger il va falloir te lever pour prendre ta douche également.

- Je sais, je vais me lever...

- Je vais m'occuper du reste en attendant, mais avant...

Je la regarde curieusement lorsqu'elle me montre quelque chose entre ses doigts. Je suis étonnée de trouver ma bague que j'avais ranger dans la table à chevet. Je ne l'avais même pas remarqué l'avoir pris. Elle me tend sa main ouverte et sans qu'elle n'ait à dire quelque chose, je pose ma main droite dessus. Je la regarde avec attention lorsqu'elle la glisse sur mon annulaire, la place où elle a toujours été avant que je la retire. Une fois mise, elle rapporte ma main à ses lèvres pour embrasser la bague, me faisant rougir.

- Ne la retire plus, s'il-te plaît.

- J-je vais essayer...

- Allez, lèves-toi maintenant, sourit-elle.

Je hoche la tête et me lève sous la douleur que je tente de cacher à Lexa. Je vais d'abord me chercher un uniforme et des sous-vêtements avant de rejoindre la salle de bain. Je mets le turbo en réalisant qu'il est déjà presque sept heures. Elle a décalé notre réveil de trente minutes, je ne vais donc pas râler sachant que c'était nécessaire. Je me douche et me prépare aussi rapidement que possible. Je ralentis ensuite lorsqu'il est temps d'examiner mon visage. J'ai repris de la couleur grâce à cette nuit réparatrice, mais c'est loin d'améliorer l'état de mes blessures. Mon coquard s'est assombrie, comme ceux au ventre. Quant à ma plaît sur la lèvre, elle s'est asséchée pour devenir une croute. J'espère qu'elle ne laissera pas de cicatrice.

- Affreux, marmonnai-je.

- Ça partira.

Je sursaute en réalisant que Lexa m'a rejoint en s'adossant contre l'encadrer avec un petit sourire et les bras croisés. Je ne m'attendais pas à la voir ici. Elle a été plutôt discrète, parce que  contrairement avec Octavia dans notre chambre, j'ai toujours fermé la porte ici.

- Non mais c'est vraiment affreux, insistai-je. J'en ai au moins pour une semaine de guérison.

Je me penche contre le lavabo, ne me préoccupant pas des bleus de mon ventre qui s'appuyer dessus et  j'examine plus attentivement mon oeil qui a l'air d'avoir légèrement gonflé.

- Ça aurait pu être pire. Laisse-moi te mettre de la crème.

Elle n'attend pas ma réponse pour récupérer le tube et m'en étaler sur le coquart. Je me regarde dans le miroir pour examiner le reste. Au moins ma lèvre n'a pas gonflé non plus. Elle refait la procédure sur mon ventre et termine en changeant  le pansement sur mon arcade. Je réalise qu'il a été bien utile en voyant la grosse tache de sang qu'il y avait sur l'ancien.

- Voilà, me sourit-elle en rangeant tout. On mange ensemble ? me propose-t-elle.

- J'ai le droit ?

- Bien sûr, si je te l'autorise. En plus, l'heure de pointe est passée.

- D'accord. J'aimerais voir mes amis par contre...

- Les connaissants, ils t'attendront jusqu'à qu'ils le peuvent.

Je souris en hochant la tête. Ce serait effectivement, tout à fait leur genre. En plus, je ne les ai pas vu depuis hier, ils doivent être morts d'inquiétude. Mon Dieu, surtout O ! Heureusement que je vais les revoir dans quelques minutes.

- J'ai peur de ce que va dire Jaha, lui avouai-je.

- Tu n'as pas à t'en faire. Tu ne risques rien comme tu n'as rien fait et si Ontari a raconté des choses, je te défendrai.

- Faut-il encore qu'il nous croit...

- Il nous croira, dit-elle avec conviction. D'ailleurs, commence-t-elle délicatement. J'ai besoin de savoir si elle t'a touché à un autre moment qu'hier soir. Ce serait une bonne manière de l'enfoncer encore si les choses devraient tourner mal.

Je la regarde un instant, avant de soupirer. Elle connaît déjà la réponse, sinon, elle ne m'aurait pas posé la question. Ce n'est pas difficile à comprendre pour elle, vu l'état où j'étais.

- Elle m'a agressé dans le couloir du dortoir la veille. C'est la raison pour laquelle j'ai demandé à dormir avec toi, murmurai-je.

Elle hoche doucement la tête avec compréhension avant de poser sa main sur ma joue. Contre toute attente, elle n'insiste pas et répond seulement :

- Merci d'avoir été honnête. J'essaierai d'obtenir ta journée. Tu n'es pas en état d'aller en cours après tout ça.

- Vraiment ? m'étonnai-je.

- Vraiment.

- Merci...

Timidement, je viens la câliner pour lui montrer la sincérité de mes mots.

- C'est la moindre des choses. Allons-y maintenant. Je meurs de faim.

Je souris en hochant la tête. Moi aussi pour être honnête. Je n'ai pas pu finir mon repas à cause d'Ontari et je commence à le ressentir. On s'équipe de nos vestes et nos chaussures avant de sortir.

- Anya sera au self ?

- Non. On lui a confié le cas d'Ontari. Elles doivent être convoquées à cette heure-ci.

- Oh...

- T'angoisse pas. Tout ira bien, je te le promets.

Je ne comprends pas pourquoi Lexa semble si confiante. Je n'ai plus le temps de penser plus que nous arrivons au self. Je regrette que tout se soit passé ici. Me voilà obligé d'affronter le lieu, ainsi que l'ensemble des élèves qui m'ont vu me faire tabasser à plate couture. Lexa a dû sentir mon malaise parce qu'elle vient me soutenir en posant sa main dans mon dos. Je rentre avant de pouvoir réfléchir plus longtemps. Je serais capable de courir dans le sens inverse sinon.

- Ça va ? me demande-t-elle.

- Ouais...

- Préviens-moi si ce n'est plus le cas.

Je lui souris doucement en hochant la tête. Je devrais savoir que rien ne peut m'arriver avec elle à mes côtés. Je prends une grosse bouffée d'air avant de rentrer dans le réfectoire. Contre toute attente, l'endroit est calme. Peu d'élèves sont encore là et il n'y a aucune trace de l'incident d'hier soir. Mon premier réflexe est de regarde vers ma table. Je souris lorsque j'aperçois déjà Octavia traverser le self en courant pour venir à ma rencontre. Je la réceptionne dans mes bras non sans douleur face au choc qu'elle n'a certainement pas mesuré. Un petit cri m'échappe, la faisant immédiatement reculer.

- Oh mon Dieu, je suis désolée ! panique-t-elle. Est-ce que ça va ?

Je souris lorsqu'elle commence à m'examiner de la tête aux pieds en levant mes bras.

- Tout va bien, O, gloussai-je. Ce sont juste quelques bleus, mais c'est supportable.

Elle se détend et me reprend dans ses bras plus calmement. Sa réaction ne m'étonne pas. Elle semble toujours très inquiète à mon sujet. Nous sommes devenues très proches, pour mon plus grand plaisir.

- Tu ressembles à un vrai zombie, se moque-t-elle finalement.

- Qu'est-ce que je disais, dis-je à Lexa. Elle au moins, elle l'avoue !

- Bah on ne va pas se mentir hein, m'enfonce O. Et entre vous alors ? Ça va mieux ? demande-t-elle avec hésitation.

- Ouais... répondis-je avec un petit sourire en regardant Lexa du coup d'oeil. Ça va beaucoup mieux.

Octavia n'a pas le temps d'en demander plus que le reste de nos amis nous rejoignent pour me bombarder de questions dont je ne comprends même pas la moitié tellement qu'ils parlent tous en même temps.

- Tu peux rester avec eux si tu veux, m'annonce Lexa. On se retrouvera après.

- Non, je mange avec toi. Ce n'est pas comme si je ne vais plus les voir avant ce soir. Est-ce que ça vous dérange ? demandai-je tout de même à mes amis.

- Nan, bien sûr, répond Bell.

- Tu viendras en cours ? me demande Niylah.

Je hausse les épaules et jette un coup d'oeil à Lexa pour m'aider à répondre à cette question. J'imagine qu'après l'entretien j'y retournerai si elle ne parvient pas Jaha à me laisser la journée.

- On verra, répond Lexa. D'ailleurs il me semble que c'est bientôt l'heure pour vous.

Maintenant que je vois l'heure, je remarque qu'elle a raison. Mes amis n'osent pas répliquer et me saluent en me disant qu'on se reverra plus tard. C'est tellement drôle de voir l'influence qu'à Lexa sur eux. Octavia est la dernière à rester pour me reprendre dans ses bras. Elle en profite pour me glisser que je lui dois des explications. Je souris en la regardant partir, puis nous allons nous servir. Je donne un petit coup d'épaule à Lexa.

- Qu'est-ce qui a ?

- Rien, répondis-je. Je suis contente d'être avec toi.

- Hum, sourit-elle.

On traverse le réfectoire pour rejoindre sa table. Je prends la place d'Anya comme elle n'est pas là.

- Anya doit défendre Ontari alors ?

- Elle n'a pas grand-chose pour se défendre, m'avoue Lexa. Mais oui, c'est le but de son rôle. Anya a parlé avec Jaha et elle m'a déjà dit qu'il y a peu de chances qu'elle évite le renvoie.

- Oh...

- Maintenant détends-toi. Pour la millième fois, tu n'as rien à craindre.

Lexa ne comprend pas que ce n'est pas de la sanction d'Ontari, mais de la mienne. J'étais peut-être la victime, mais qui dit que Jaha ne la croira pas ? Il ne manquerait plus qu'il me sanctionne et Lexa également en prime.

- Tiens. Je t'ai gardé des antidouleurs hier soir.

- Pourquoi t'es si parfaite, marmonne ai-je. Tout a l'air tellement facile pour toi.

- Je t'ai dit hier que je suis loin de l'être, sourit-elle en croquant dans sa tartine.

- Qu'importe ce que tu penses. Il n'y a pas un truc que tu arrives à faire facilement. Non seulement t'es sportive et belle, mais en plus tu sais cuisiner, t'occuper des gens, puis tu dégages une telle confiance en toi que tu effrayes tout le monde, sans oublier qu-

- Je crois que ça suffit, Clarke, se moque-t-elle.

- Quoi ? Je pourrais continuer pendant des heures à citer toutes tes qualités, boudai-je.

- On devient qui on veut, hausse-t-elle les épaules.

- Si tu étais tellement différente, comment étais-tu avant ? demandai-je curieuse.

- Loin d'être celle que je suis aujourd'hui, me taquine-t-elle.

Je gonfle mes joues, sachant que je n'en saurais pas plus aujourd'hui. C'est difficile d'imaginer Lexa autrement que ce qu'elle est maintenant.

- Je pensais avoir le droit d'en savoir plus maintenant, tirai-je la moue.

Elle lève ses yeux de son petit déjeuner pour me sourire tendrement. J'ai l'impression que ça fait une éternité qu'on ne s'est pas retrouvée ensemble pour faire une chose aussi banale. C'est une bouffée d'oxygène. Elle m'avait manqué. Énormément. Je suis bien contente de l'avoir retrouvé et même plus qu'avant.

- T'en sauras plus. J'adore juste te taquiner.

- Tu pourrais me donner un indice au moins.

- Hum... fait-elle mine de réfléchir. Non. Je pourrais perdre ma crédibilité... Et mon intimidation. N'est-ce pas ce que tu m'as dit hier ?

Je rougis en y repensant. C'est effectivement ce que je lui ai dit. Intimidante et effrayante. Ce soit les mots qui revenait dans ma tête lors de notre rencontre. Elle était dure avec moi, même si je comprends les raisons maintenant.

- Ce n'est pas drôle !

- Si, ça l'est, rit-elle. C'est tellement facile de te taquiner.

Je lui tire la langue, ce qui a l'air de l'amuser encore plus.

- Bien que, je me demande encore pourquoi tu l'es... Je ne t'ai jamais maltraité que je sache.

Je hausse les épaules en prenant une bouchée de ma viennoiserie à peine entamée. Elle a l'air de comprendre que je fuis la conversation parce qu'elle entremêler ses doigts aux miennes de ma main libre. Je les regarde lorsqu'elle commence de petits ronds avec son pouce sur le dos de ma main.

- Je ne sais pas. Tout le monde ici te trouve intimidante après tout, tu sais.

- C'est à cause de ma réputation, glousse-t-elle. Bien que j'étais dure avec toi au début, je le suis beaucoup moins maintenant quand même. J'espère que tu le réalises.

- Bien sûr, pouffai-je. Je suppose que tu continues à m'intimider par ce qu'au fond, il y aura toujours une part qui me rappelle que tu as été ma responsable un jour... Après tout, tu es bien la première personne qui a su me tenir tête et me dire mes quatre vérités en face lorsqu'il le fallait.

- Je lui loin de n'être que ça maintenant. Tu le réalises j'espère ? se moque-t-elle.

- Ouais, bien sûr... Mais je sais que tu transformeras toujours en ma responsable lorsque je ferais des bêtises.

- Bien sûr que non, roule-t-elle des yeux. 

- Ce n'est pas un reproche. C'est peut-être bizarre, mais j'adore que tu me remettes en place, gloussai-je.

- Je vois, rit-elle. Eh bien tu as de la chance que je resterais ta responsable ici.

- Tu étais sérieuse ?

- Bien sûr. Peu importe ce que nous sommes à l'extérieur, tu resteras mon élève ici le temps que nous finirons l'année. Nous sommes deux adultes intelligentes après tout. Du moins, moi je le suis en tout cas et j'espère que tu peux comprendre mes intentions.

Elle rit lorsque je lui tape sa main qui tient encore la mienne en otage. Je me mets timidement à jouer avec ses doigts, me surprenant à toujours vouloir être plus tactile avec elle. J'avais oublié à quel point sortir avec un éducateur pouvoir apporter des inconvénients. Je ne peux même pas lui donner tort. Nous avons besoin de ses limites ici pour non seulement terminer ma guérison complète, mais également garder notre relation en sécurité.

- Pourquoi moi ? demandai-je en relevant la tête. Enfin... Je suis qu'une gamine à problème après tout... Tu pourrais largement te trouver quelqu'un de mieux.

- Je t'en prie. Tu ne vas pas encore m'obliger à te sortir tous les arguments pour te convaincre que tu me plais ? arque-t-elle un sourcil.

- Pourquoi pas... ? Je ne sais même pas en quoi je te plais.

- Très bien, parlons-en alors.

- Vraiment ?

- Notre relation doit se baser sur la communication. Aucune de nous deux ne sait dans quoi on s'engage, mais si on veut que ça fonctionne, la première chose à faire est de continuer à tout se dire.

Je hoche la tête, totalement d'accord avec ses propos. La communication est importante, surtout pour deux personnes comme nous qui ont des doutes. Nous avons fait l'erreur une fois, je doute que ça se reproduira.

- Bien, soupire-t-elle. Pour être honnête, j'ai énormément eu du mal à remonter la pente après Costia. La première chose que je me suis dit, c'était que j'éviterais les junkies, ricane-t-elle.

- On dirait que c'est loupée... répondis-je avec un petit sourire. Pourtant tu es déjà sortie avec des personnes depuis elle, non... ?

- Oui, bien sûr, j'ai essayé. Mais comme je te l'ai dit, ce n'était rien de sérieux. Je ne m'investissais pas, du coup les relations ne duraient que deux à trois mois.

C'est exactement ce dont elle m'avait dit hier. Ce doit être des parties qui lui fait également peur. Elle se remet à caresser ma main en plongeant ses yeux dans les miens. Je presse sa main, comme pour la rassurer. Elle n'a pas l'air de se rendre compte ce qu'elle représente pour moi. Elle a changé ma vie.

- Si je te veux toi, plutôt qu'une autre, c'est parce que je me sens bien à tes côtés. C'est tout ce qui m'importe. C'était également le cas avec Costia qui m'avait totalement transformé, mais c'est encore une fois différent avec toi. C'est mieux et je ferais tout ce qui est de mon pouvoir pour que ça fonctionne entre nous.

Sa sincérité me touche. Je lui plais. Pourquoi est-il si difficile pour moi de le reconnaître ? Ma confiance en moi, bien évidemment. Il faut vraiment que je travaille là-dessus.

 - Avec les autres je me réfugiais dans mon boulot, mais avec toi, ce ne sera pas possible, plaisante-t-elle.

- Certes, gloussai-je. Je te crois Lex, mais ça ne change pas le fait que tu peux avoir n'importe quelle femme à tes pieds.

- T'abuse, rit-elle.

- Non, je t'assure. Tu ne dois pas t'en rendre compte.

- Heureusement que je ne veux que toi dans ce cas.

Je me mords la lèvre à ses paroles sortie si naturellement. Je n'ai jamais eu de chance dans ma vie et la voilà pourtant là. C'est beaucoup trop. J'ai l'impression de ne pas la mériter après tout ce que j'ai vécu. Je n'ai plus l'habitude d'éprouver du bonheur. Elle me force à relever la tête en englobant mon visage.

- Ne doute pas, souffle-t-elle. Tu ne réalises pas à quel point il était difficile pour moi de te cacher mon attirance. Tu es peut-être une gamine effrontée, mais j'adore tout autant ça que tu adores mon côté responsable. Je ne t'ai jamais considéré comme une incapable. Tu restes une personne avec des qualités et des défauts, comme tout le monde.

J'avale ses paroles comme une nouvelle bouffée d'oxygène. Des larmes se forment au coin de mes yeux, mais ils sont bien vite balayés par le passage de Lexa.

- Merci...

- Je m'excuse encore d'avoir mal réagi.

- Ce n'est pas grave, Lex...

- Si, secoue-t-elle sa tête. Tu ne peux pas savoir à quel point je m'en veux. Ça a toujours été nous contre le reste du monde depuis le début.

- Je suis celle qui a toujours fui toujours, Lexa. Je ne vais donc pas t'en vouloir pour l'avoir fait une fois. Maintenant, arrête avec tes belles paroles ou je risque de t'embrasser.

- D'accord, j'ai compris, rit-elle. Mais arrête de douter de mes sentiments. Ils sont bel et bien réciproques.

- Je vais essayer, la taquinai-je.

- Je ne me jouerai jamais de toi. On a deux fortes histoires, mais je pense qu'on sera capable de les surpasser ensemble.

Je hoche la tête, totalement d'accord avec elle. On s'aide à aller mieux. Tout a toujours été spontané entre nous. On a développé une confiance et c'est comme si j'étais invincible à ses côtés. Elle me sourit doucement.

- Laissons faire les choses. Tout viendra naturellement, comme ça a toujours été le cas. Tu ne crois pas ?

- Oui, tu as raison.

- Bien. Maintenant termine ton petit déjeuner qu'on y va. Je ne voudrais pas arriver en retard chez mon boss.

- Tout ce que tu veux, Commandante.

- Arrête avec ce surnom, marmonne-t-elle.

- Je vais essayer, ricane-t-elle.

Nous terminons notre petit déjeuner après cette discussion. Je prends mon temps, comme si ça allait éloigner l'échéance de la convocation. Une fois fini, nous débarrassons nos plateaux et nous partons vers l'administration. Ma boule au ventre est en train de revenir, mais je tente de la refouler du mieux que je peux.

- Tu sens le stresse à dix kilomètres, m'annonce-t-elle.

- J'ai peur.

Lexa soupire et s'arrête, m'incitant à faire de même. Elle ouvre ses bras.

- Viens-là.

Je regarde autour de nous pour m'assurer qu'il n'y a personne avant de m'y réfugier. Elle me serre fort contre elle en m'embrassant le front.

- Je ne te laisserais rien t'arriver.

J'aimerais tellement pouvoir y croire, mais tout peut être inattendu. J'ai toujours vécu dans la crainte après tout. Elle recule et m'offre un sourire rassurant.

-J'aimerais pouvoir continuer ainsi, mais on doit y aller. Fais-moi confiance, d'accord ?

J'inspire fortement en hochant la tête. Elle me serre une dernière fois dans ses bras avant de me guider vers l'administration. J'ai remarqué grâce à l'horloge du couloir qu'on avait encore un peu de temps, mais Lexa est une inconditionnelle personne qui déteste les retards. J'ai assez obtenu de punition à ce sujet pour le savoir. Nous traversons le couloir de l'administration, comme s'il s'agissait du couloir de la mort. Je déteste cette impression. Je me distrais en regardant dans les bureaux autour de nous, mais certaines portes sont fermées.

- Je vais juste dire bonjour aux collègues. Va t'asseoir à côté du bureau de Jaha.

J'aurais préféré qu'elle reste avec moi, mais je ne dis rien. Je continue simplement à avancer sans elle. Je ralentis cependant lorsque je reconnais la personne qui attendait déjà devant la porte. J'ai l'impression que ma vision me joue des tours, mais je comprends rapidement que ce n'est pas le cas lorsque cette dernière se lève de sa chaise en me voyant.

- Oh mon Dieu, Clarke !

- M-maman ?

Je recule de stupeur. Que fait-elle ici !? Ses yeux montrent de l'inquiétude et pour une fois, j'ai vraiment l'impression qu'elle s'inquiète pour moi. Depuis notre dernière dispute, j'ai la tension avait légèrement diminué. La distance avec l'école a dû la faire réfléchir. En tout cas, la dernière fois qu'on s'était parlé c'était pour changer mon forfait et la discussion s'était plutôt bien déroulée. Les ricanements de Lexa me sortent de ma transe avant qu'elle me rentre dedans.

- Pardon, dit-elle en s'accrochant à mes épaules. Je pensais que tu étais assise.

Elle fronce les sourcils en voyant la tête que je tire avant de relever la tête pour voir ce qui me met dans cet état. Ses mains se serrent sur mes épaules, comme si elle avait deviné à qui on avait affaire.

- Bonjour, dit-elle avec incertitude.

- Bonjour, répond ma mère de la même manière.

Lexa s'avance pour aller lui serrer la main. Si on m'aurait dit que je verrais cette scène un jour, je ne l'aurais pas cru. Je ne sais même pas quoi penser.

- Qu'est-ce que tu fais ici ? lui demande ai-je. Je croyais que c'était une convocation de pacotille ! me tournai-je cette fois-ci vers Lexa.

- On m'a appelé pour m'avertir que tu as été impliqué dans une bagarre et que je devais venir dès que possible si je pouvais, annonce ma mère.

- Tu étais au courant ? demandai-je à Lexa.

- Non ! Ce doit être le protocole... Excusez-moi Madame Griffin, je ne me suis pas présentée dans tout ça. Je suis Lexa Woods, la responsable de Clarke.

- Je vous rencontre donc enfin. Thelonious m'a énormément parlé de vous. C'est agréable d'enfin pouvoir mettre une tête sur votre nom. Je m'appelle Abigail, mais appelle-moi Abby.

- Oh, je vois, dit-elle avec gêne. C'est un plaisir de vous rencontrer.

Voir Lexa sympathiser avec ma mère est quelque chose d'inattendu. Enfin, pas tellement. Lexa était la première à me dire que je devrais enterrer la hache de guerre avec elle si c'était encore possible. Je soupire lorsque ma mère commence un récit auprès de Lexa. Cette dernière a l'air d'être super gênée. Elle ne doit certainement pas savoir sur quel pied danser entre nous. C'est adorable à voir.

- Maman, arrête de l'embêter.

- Oh vous ne m'embêtez pas du tout, s'empresse de répondre Lexa.

- Non, Clarke a raison, ricane-t-elle. Je ne m'arrête plus quand je commence. Laisse-moi t'examiner, Clarke. Tu es dans un sacré état.

- Ça va, dis-je en reculant lorsqu'elle s'approche. Woods s'est occupée de moi.

C'est bizarre de l'appeler par son nom, mais je n'ai pas spécialement le choix ici.

- J'aimerais quand même vérifier, même si je ne doute pas de son bon travail.

Je soupire et je la laisse attraper mes joues.

- Fait doucement s'il-te plaît, grognai-je.

Ses yeux parcourent mon visage pendant que les miens sont posés sur Lexa qui se moque de moi. Elle observe attentivement la scène qui s'offre à elle. Il n'y a rien de marrant dans tout ça et je lui ferais savoir tout à l'heure.

- Tu as pris un antidouleur ?

- Oui maman, roulai-je des yeux.

- Merci de vous être aussi bien occupée d'elle.

- C'est avec plaisir que je l'ai fais, même si on aurait préféré éviter tout cela, répond Lexa.

- C'est sûr... Il y avait une raison à tout ça ?

- En quelque sorte. Nous allons en parler dans le bureau si vous voulez bien.

Ma mère hoche la tête en me relâchant enfin. Nous nous asseyons ensuite, où je me retrouve entre les deux. C'est très bizarre comme situation. Je regarde un instant Lexa qui me sourit d'une drôle de manière avant de détourner les yeux. Plus personne n'ose reparler. C'est bientôt notre tour. Je ne sais pas comment se déroulera l'entretien, mais si ma mère ici, ce n'est certainement pas bon signe. Et même si ça se passerait bien, on risquerait de se prendre la tête.

- Tu es allée parler à qui avant ? demandai-je à Lexa pour me distraire.

- J'ai juste fait le tour des bureaux pour dire bonjour.

- Hum...

- Quoi ? sourit-elle.

- Rien... J'aurais préféré que tu restes avec moi.

- Oh, sourit-elle. Désolé, mais ils restent mes collègues, je devais les saluer. Tu viendras avec moi la prochaine fois.

L'idée de la communication me plaît bien. Je ne dois pas avoir peur de lui dire les choses. Enfin, tout dépend des sujets, bien évidemment. Je jette un coup d'oeil à ma mère qui nous regarde curieusement avant de me sourire. Elle aussi semble agir bizarrement aujourd'hui. Elle n'a jamais été aussi gentille avec moi que maintenant. Je lui rends maladroitement le sourire avant de baisser la tête. J'ai du mal à réaliser qu'elle ait fait six heures de vol pour moi. Elle a dû les faire de nuit pour être ici à cette heure-ci. Je me demande comment elle a fait pour se libérer. C'est à peine si elle arrive à avoir des jours de libre avec son travail normalement. Je soupire en secouant ma tête. Les choses changement peut-être enfin.

- Tu crois qu'on doit encore attendre longtemps ?

Juste au moment où je pose cette question à Lexa, la porte du bureau qu'on attendait, s'ouvre enfin. On relève toutes les trois la tête à cet endroit.

- Il faut croire que non, murmure Lexa.

Un défilé se déroule devant nous avec Anya en tête de marche. Elle se décale devant nous pour laisser sortir Ontari et ce que je suppose être ses parents. Anya en profite toute saluer ma mère d'une poignée de main avant que ses yeux atterrissent sur moi. Un sourire narquois envahit ses lèvres.

- Outch, t'as une sacrée tête, Griffin, se moque-t-elle.

- Ah ah, grognai-je en remontant mon échappe sur le nez.

- Laisse-là tranquille, intervient Lexa avec une pointe d'amusement. Elle se trouve déjà assez affreuse comme ça, rajoute-t-elle faisant rire Anya.

Elle se salue d'une petite tape au moment où je regarde Ontari qui n'a pas l'air de m'avoir quitté des yeux depuis sa sortie. Elle me fusille du regard. Cette fille est vraiment une folle à lier pour continuer à me regarder ainsi après m'avoir tabassé. Lexa avait raison en disant que je ne l'ai pas touché. Elle ne possède pas une seule égratignure. Ma vision est interrompue par une main qui se secoue devant moi. Je relève la tête vers Lexa et je comprends que je suis la seule encore assit. Je m'empresse alors de me lever en observant Jaha saluer les parents d'Ontari. Il demande à Anya de les raccompagner et de s'occuper du reste avant leur départ. Suite à ça, il se retourne vers nous.

- Abby ! Ça fait tellement longtemps.

Si je n'étais pas sûr que ces deux personnes se connaissaient, je le suis maintenant. Mon directeur est en train d'enlacer ma mère. Je crois que cette scène est encore plus troublante que la rencontre avec Lexa. Je ne comprends toujours pas pourquoi je n'ai pas entendu parler de lui avant. Il s'écarte d'elle pour venir nous serrer respectueusement nos mains à tour de rôle. Il nous invite à rentrer dans son bureau, ce que nous faisons. Je me retrouve encore une fois sur la chaise du milieu. J'ai l'impression d'être face à mon jugement vu la façon dont je suis entourée. 

- Bien, débute Jaha. Je n'ai pas vraiment besoin d'expliquer notre présence ici...

- Non, en effet. Il suffit de me regarder... Aie !

Je fronce les sourcils en regardant Lexa qui vient de me donner un coup de pied. Elle me menace avec un regard sévère. Je comprends rapidement le message et je garde le silence en m'enfonçant dans mon siège et en croisant les bras. Jaha se racle la gorge avant de reprendre.

- Mademoiselle Woods m'avait déjà fait part que tu te faisais persécuter depuis quelque temps. C'est donc en partie de notre faute de ne pas avoir agi avant.

- Je ne m'attendais pas qu'elle viendrait aux mains, haussai-je les épaules.

- Ontari a dépassé les bornes sur plusieurs points. Le fait qu'elle ait tenu des propos homophobes aurait dû être une sonnette d'alerte pour nous.

- Des propos homophobes ? répète ma mère en arquant un sourcil.

Merde. Je ne m'attendais pas à ce qu'il dise une chose pareille devant ma mère. Je regarde du côté de Lexa pour chercher son soutien. Ma mère n'est pas encore au courant de ce côté-là de ma vie et je n'ai pas spécialement envie qu'elle l'apprenne de cette manière.

- Monsieur Thomson, le professeur de Clarke est venue m'avertir de ces faits, intervient Lexa. Ces propos ont été fondé sur des rumeurs qui se sont formées. Ontari les a juste utilisé pour atteindre moralement votre fille.

Je laisse un petit soupire passer entre mes lèvres. Ma petite amie est parfaite, il n'y a pas d'autre mot pour la décrire. Elle vient tout juste de rattraper la situation en une seule phrase.

- Ce sont des choses que tu aurais dû en parler, Clarke, dit Jaha.

- Je n'ai jamais été une personne qui évoque de mes problèmes ouvertement, rétorquai-je.

- Ce n'est pas une solution, dit ma mère. Tu vois bien où ça te mène.

- Oh, toi ne commence pas. Je veux bien que les choses s'améliorent entre nous, mais encore depuis peu tu ne croyais pas ce que je te racontais. Il ne faut pas s'étonner que je me confiais pas !

- Clarke... m'avertit Lexa.

- Je suis désolée, mais c'est la vérité. Tu es la seule à qui j'arrive à me confier parce que tu as su gagner ma confiance, dis-je à Lexa. Il va me falloir du temps avant pour les choses s'améliore avec toi, maman. Ça ne va pas se faire du jour au lendemain.

- Tu sais que j'aimerais me rattraper, mais pour ça il faudrait que tu me laisses une chance de pouvoir le faire, réplique-t-elle.

- Comment veux-tu que j'y parvienne après tout ce que tu m'as fait ? Tu es plus proche avec Raven qu'avec moi ! lui reprochai-je.

- C'est toi qui as toujours mis des limites entre nous ! J'accepte mes erreurs, mais c'est à ton tour d'accepter les tiennes ! C'est trop facile de tout me mettre sur le dos !

- Ouais bah commence alors par faire des excuses ! Toute ma vie est de ta faute ! C'est à cause de toi que j'ai commencé à réagir comme une gamine insolente et à enchaîner les conneries ! C'est aussi de ta faute si notre relation ne se tient qu'à des affrontements ! Tu ne m'as jamais compris et encore moins écouté ! Comment une mère peut-elle être comme ça avec son enfant ?! On dirait que tu ne réalises toujours pas à quel point tes agissements m'ont affecté !

- Clark-

- Ne me touche pas !

Je me dégage violemment de son emprise. Je me calme en réalisant que ce n'était pas ma mère, mais Lexa qui a tenté de me toucher. Je n'avais pas reconnu sa voix à cause de l'emprise de la colère.

- J-je dois sortir. Excusez-moi.

Je n'attends pas leur autorisation pour pousser ma chaise et sortir. J'ai besoin de prendre l'air pour reprendre mes esprits. Ma vue est brouillée à cause des larmes qui se sont formées. J'entends Lexa m'interpeller, mais cela ne m'arrête pas. C'était certain que quelque chose se passerait mal avec ma mère ici. On ne s'entendra donc jamais. Je m'enferme dans les toilettes, mais je n'ai pas le temps d'aller dans une cabine que Lexa me rattrape.

- Ne t'enferme pas, soupire-t-elle.

Elle me force à venir dans ses bras à nouveau. Je me débats au début, mais j'arrête en comprenant que c'est inutile. Je me laisse encore une fois aller contre elle en ne retenant plus mes larmes. J'ai du mal à reprendre ma respiration à cause de la colère, mais elle me calme en me serrant un peu plus contre elle.

- Chut. C'est bon, c'est fini.

- J-je suis désolée.

- Ne t'excuse pas. Tu as le droit d'être en colère.

Je tente de reprendre mon souffle. Elle me dégage quelques cheveux du visage avant d'embrasser mon front. Ses doigts se glissent délicatement sous mes yeux pour retirer mes larmes.

- Tu n'as pas intérêt à dire qu-

- Je ne dis rien du tout, m'interrompt-elle. Tu gères cette situation avec ta mère à ta manière et j'accepterais tous les choix que tu prendras. Sache juste qu'elle essaye de rattraper les choses... Maladroitement, certes... Mais elle essaye.

Elle me berce doucement le temps que je me calme définitivement. Je m'attendais à ce qu'elle me fasse la morale, mais on dirait que je me suis trompée.

- Il faut qu'on y retourne... Je leur ai dit que je te ramènerai.

- Deux minutes, marmonnai-je.

Elle ne répond rien et me laisse le temps qu'il me faut. Je m'écarte doucement pour récupérer un papier pour me moucher.

- Si ça ne va pas, regarde-moi à nouveau et j'interviendrai. D'accord ? Ce n'est pas la peine de t'énerver ainsi.

- D'accord... Merci pour avant d'ailleurs. Tu m'as bien sauvé la mise.

- Je t'ai dit que je te protégerai.

On s'échange un sourire avant de faire demi tour. On se rassoit à nos places et je prends soin de fixer le sol. La situation est devenue palpable.

- Bien, reprenons, dit Jaha. Ontari m'a parlé d'une relation entre vous deux.

Je me fige en l'entendant. Je savais qu'elle en parlerait. La croit-il ? J'espère que non. Je jette un coup d'oeil à Lexa qui n'a pas l'air d'être stressé ou alors elle le cache très bien.

- Ce n'est pas le cas, répondis-je. On a un lien spécial, mais pas dans ce sens.

- Je sais bien. Je n'y crois aucunement, mais je tenais à vous le dire. Ontari a découvert que vous partagé la même chambre. Elle pensait que je n'étais pas au courant et que c'était un argument pour vous faire virer toutes les deux.

- On était pourtant discrète, murmurai-je.

- Je sais, mais comme quoi, elle devait te suivait vraiment partout. Comme je vous l'ai dit, je n'ai pas tenu en compte l'argument, comme j'ai moi-même accepté ce changement de chambre et puis de toute façon, je sais que vous êtes bien trop professionnelle pour enfreindre cette règle, Mademoiselle Woods.

Un soulagement que je cache du mieux que je peux m'envahit. Je m'en serais vraiment énormément voulu si Lexa aurait été sanctionné par ma faute. J'espère que cette remarque ne fera pas douter Lexa pour la suite. Je n'ai pas spécialement envie de mettre fin à notre relation alors qu'elle vient à peine de commencer.

- Je tenais aussi à t'informer que Mademoiselle Woods restera ta responsable jusqu'à la fin de l'année puisque les problèmes semblent te suivre. Nous trouvons cela judicieux avec ta mère.

S'il savait que je suis justement heureuse que ce soit le cas. Cela voudrait dire que c'est Lexa qui pourra seulement s'occuper de moi. Je joue le jeu et je hoche seulement la tête avec compréhension.

- On en a fini ? demandai-je sans gêne.

- Oui, ricane-t-il. Tu peux bientôt partir. Sache juste que tu seras sous surveillance permanente désormais. Tu n'es peut-être pas responsable de ce qui t'es arrivée, mais le prochain problème te concernant risque d'être sévèrement puni si tu n'en parles pas avant.

- Bien, marmonnai-je. J'en discuterai. Suis-je autorisé à sortir ce week-end ?

- Je ne vois pas pourquoi tu ne l'aurais pas pour le moment.

Je le remercie dans un soupire de soulagement. Je commence à saturer de voir que les murs de ce camp depuis deux semaines. Je n'aurais pas supporté de rester une semaine de plus. Il se lève pour nous faire comprendre que l'entretien est terminé.

- Elle peut avoir sa journée de libre ? demande finalement Lexa. Elle a besoin de se reposer.

J'avais oublié ce détail. Jaha me fixe un instant, comme s'il jugeait si je le mérite ou non.

- Je lui accorde sa journée, ainsi que la vôtre pour vous être occupée d'elle hier soir. Je t'accorde aussi ta journée de demain pour que tu es le temps de récupérer. Tu passeras ce temps dans le bureau de Woods et Ray. Fais-en bon usage... Comme revoir tes cours par exemple, puisqu'il semblerait que ta nouvelle option n'est pas ton fort.

La surprise me traverse l'esprit. Cela voudrait dire que je n'ai plus cours cette semaine. Cette décision est étonnante de sa part. Il déteste que ses élèves n'aillent pas en cours.

- Merci...

- En espérant que je ne te vois plus ici pendant un moment maintenant.

Je souris et lui serre la main qu'il me tend. J'attends que Lexa fasse de même avant de sortir de ce bureau de malheur. J'étais prête à partir, mais Lexa me retient. Nous regardons ma mère et Jaha discuter comme des vieux amis.

- Dit lui au moins au revoir avant de disparaitre définitivement, me dit Lexa.

Je soupire, mais hoche la tête. Elle a tout de même fait le déplacement pour moi, donc la moindre des choses c'est de lui dire au revoir. Elle nous rejoint finalement en fermant la porte du bureau.

- J'aimerais vous inviter à déjeuner toutes les deux, si vous le voulez bien. Vous avez l'accord de Thelonious, bien évidemment. J'aimerais beaucoup apprendre à connaitre la personne qui a transformé ma fille.

Je ne m'attendais pas à cette proposition. Je regarde Lexa pour lui attendre indirectement sa réponse. Elle me sourit avant de hocher la tête.

- C'est avec plaisir madame Griffin, répond-elle.

- Que dirais-tu qu'on se tutoie ? Et appelle-moi Abby, je te l'ai déjà dit.

- D'accord... Je vais essayer. Par contre on ferait mieux de se changer avant de partir. Je doute qu'un uniforme fasse bonne impression à l'extérieur, ricane-t-elle.

- Oh oui, bien sûr.

- Attends-nous sur le parking, on arrive tout de suite, lui dis-je.

- Oh... C'est que je n'ai pas de voiture, je suis venue en taxi.

- C'est moi qui vais rouler, ricane Lexa.  Ma voiture se trouve là-bas. Attendez-nous plutôt à l'accueil. Ce sera plus simple pour vous.

- Ça ne te dérange pas de rouler ?

- En aucun cas. Je connais la ville, alors ce sera plus pratique.

- C'est vrai. Bon hé bien je vous attends à l'entrée dans ce cas.

- On arrive tout de suite.

Elle acquise en disant qu'on peut prendre notre temps. On se sépare en prenant chacun notre côté. J'attends que nous soyons assez éloignée pour parler à Lexa.

- Je n'y crois pas qu'elle ait proposé une chose pareille.

- T'as vu. Comme quoi elle veut juste faire des efforts.

- J'espère que ça se passera bien...

- Il n'y a pas de raison que ça se passe mal si tu restes tranquille.

- Hum... Par contre il est seulement neuf heures... soufflai-je. Va falloir nous occuper jusqu'au déjeuner.

- Ce n'est pas plus mal. Ce sera le moment de retisser les liens.

- Super...

- Tu n'es pas la plus à plaindre. Je vais passer cette journée avec ma belle-mère qui ne connaît pas mon existence. Je ne voudrais pas voir sa tête le jour où elle me verra en tant que ta copine.

Je pouffe en imaginant la drôle de tête que ma mère risquera effectivement de tirer lorsqu'elle l'apprendra. Il faudrait que je lui avoue un jour que je suis bi. Il serait temps. Je suis majeur et vacciné maintenant, alors elle n'aura pas à dire grand-chose. De plus, il y a de forte chance que je quitte la maison après l'école si notre relation persiste avec Lexa. Ma vie et mes proches sont ici maintenant.

- Nous verrons... En attendant, affrontons cette journée. Elle risque d'être très amusante... ironisai-je.

Lexa ricane en m'ébouriffant les cheveux. Elle ne réalise pas à quel point je redoute cette journée. Dire que j'étais censée me reposer... Je sens que ce sera tout le contraire. Il reste à savoir dans quel sens elle le sera...

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