Camp Jaha

By fiction-lovee

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Clarke Griffin, dix-neuf ans, n'en fait qu'à sa tête depuis plusieurs années. Ne sachant plus quoi faire, sa... More

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Chapitre 50
Chapitre 51
Chapitre 52
Chapitre 53
Chapitre 54
Chapitre 55
Chapitre 56
Chapitre 57
Chapitre 58
Chapitre 59
Chapitre 60
Chapitre 61
Chapitre 62
Chapitre 63
Chapitre 64
Chapitre 65
Chapitre 66
Chapitre 67
Chapitre 68
Chapitre 69
Chapitre 70
Chapitre 71
Chapitre 72
Chapitre 73
Chapitre 74
Chapitre 75
Chapitre 76
Chapitre 77
Chapitre 78
Chapitre 79
Chapitre 80
Chapitre 81
Chapitre 82
Chapitre 83
Chapitre 84
Epilogue

Chapitre 35

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By fiction-lovee


Dimanche 10 janvier ; 10 heures 55 - Chambre Lexa.

Je roule dans le lit pour me mettre à plat ventre. Je grogne de frustration en sentant que je suis à nouveau seule dans ce grand lit. Je comprends la raison quand je vois qu'il est presque onze heures sur le réveil. Elle doit être réveillée depuis deux heures bonnes heures si ce n'est plus. Lexa ne pourra pas dire que je n'ai pas rattrapé mon sommeil. Je n'ai pas dépassé les dix heures depuis bien longtemps. Je me remets sur le dos pour étirer tous mes membres et je reste quelques instants à observer le moindre recoin de cette chambre que je ne suis pas sûre de revoir. C'est la première fois que je me sens aussi bien dans un endroit que je découvre à peine. Je prends mon inspiration avant de sortir de la chambre pour rejoindre le séjour d'un pas lent. Lorsque j'y arrive, Lexa est tranquillement allongée sur le canapé, un livre à la main. Je souris quand je vois qu'elle porte ses lunettes que j'aime tant. Je ne veux pas la déranger, donc je m'assois juste à côté de ses genoux remontés.

- Salut, dit-elle après avoir relevé sa tête de son livre.

- Hey... Je ne voulais pas te déranger.

- Tu ne me déranges pas, sourit-elle. Tu veux manger quelque chose ?

- Non merci... Vu l'heure je pense que je vais attendre midi.

- Comme tu veux. Tu peux quand même manger si tu as faim. Bien dormi ?

- Hum... Mieux quand je me suis rendormie.

- Plus de cauchemars ? me demande-t-elle, ce que je réponds en secouant négativement la tête. Bien... Réfléchis à ce que tu veux faire aujourd'hui. Je vais doucher pendant ce temps.

- T'as exprès attendu que je me lève pour doucher ?

- Oui, je ne voulais pas te réveiller en cherchant mes affaires dans la chambre.

- T'es bête, t'aurais pu. J'ai le sommeil lourd. Peu de chose me réveille.

- Je le serais la prochaine fois.

Elle dépose son livre sur la petite table avant de se lever. Je laisse mes yeux longés son corps quand elle part dans le couloir. Comment éviter ça alors qu'elle est encore dans un pyjama qui me dévoile ses jambes dénudées parfaitement épilées. Cette tenue prouve qu'elle n'est pas allée courir, sinon elle serait en jogging.

- Attends, Lex !

- Oui ? dit-elle en se retournant.

- Je-... Je pourrais avoir ton téléphone ? J'aimerais appeler Raven pendant que tu es occupée.

- Devant toi, 20 07 le code.

- Merci !

Je lui offre un de mes plus beaux sourires qu'elle me rend avant de s'enfermer dans la salle de bain. Quand la voie est libre, je récupère son téléphone et je fais son code qui fonctionne. Elle ne me l'avait jamais dit avant, c'était toujours elle qui me le faisait. Je ne vais pas enlever la confiance qu'elle me porte et je me contente juste de composer le numéro de ma meilleure amie que je connais par coeur. Elle décroche au bout de la quatrième sonnerie.

- Hey blondie, tu arrives à me trouver du temps pour m'appeler ?

- Lexa est sous la douche, j'en profite.

- Ah bah oui, sinon impossible ! Tu m'appelles avec son téléphone, non ?

- Ouais, t'as pas intérêt à enregistrer son numéro.

- Oui, oui, glousse-t-elle. Alors ce week-end ? Tout se passe bien ?

- Nickel, oui.

Je lui fais un débrief de tout ce que Lexa a pu m'emmener. J'ai omis quelques détails comme le fait qu'elle m'a laissé rouler ou encore ses endroits secrets. Je lui ai aussi raconté la soirée qu'on a passé avec ses amis Elle m'a demandé si Anya et Lincoln étaient là. Elle avait l'air d'être triste de ne pas avoir pu être là. Elle était ici il y a seulement quelques jours, mais je crois qu'elle a aimé venir à Seattle. Elle fait la forte, mais je sais qu'elle a un gros coeur et qu'elle s'attache vite. Je dirais même plus vite que moi et il faut le faire. J'avais tendance à m'accrocher rapidement à une personne avant l'incident que j'ai vécu. Je me tais lorsque j'entends qu'on lui parle. J'essaye de reconnaître la voix, mais elle est trop faible pour la distinguer.

- C'est Clarke, j'arrive dans dix minutes.

Je l'entends lui répondre alors qu'elle a pris la peine de décaler le téléphone de son oreille. J'essaye d'être plus attentif et je reconnais enfin la voix de Wick. Je roule des yeux. Dites-moi que je rêve !

- Tu as recommencé ? grondai-je.

- Clark-

- Non non non, il n'y a pas de Clarke qui tienne ! Tu lui fais à nouveau des faux espoirs alors que ce n'est qu'un plan cul pour toi ! m'agaçai-je.

- Je n'arrive pas, OK ? lâche-t-elle. Depuis que je suis revenue à Miami c'est la misère, soupire-t-elle. Et le fait que tu n'as plus de téléphone n'arrange en rien !

- Je suis désolée, Rae... Je vais demander à O de me passer le sien plus souvent.

- T'auras quand ton nouveau téléphone ?

- J'en sers rien, soupirai-je. Lexa a détruit ma carte sim. Il faut que je passe par ma mère pour en avoir une nouvelle.

- Super, dit-elle ironiquement. J'ai besoin de me changer les idées ! Je vais exploser sinon.

- Je suis désolée de ne pas être là...

- Ce n'est pas de ta faute, t'inquiète. Bref, passons.

- Tu veux venir à Seattle la semaine prochaine ? lui proposai-je.

- T'es marrante et on dort où ?

- Je peux demander à Lexa si elle connaît de bon plan où dormir. Le reste on peut se déplacer en taxi.

- Ça fait de sacré frais... J'ai pas les moyens et tu le sais.

- Ma mère me verse de l'argent tous les mois, Raven. C'est bien une des seules choses bien qu'elle fait.

- Il est hors de question que tu me repayes tout, grogne-t-elle.

- Je peux vous héberger, moi.

Je sursaute et me retourne vers Lexa. Elle s'accoude au canapé avec un sourire scotché sur ses lèvres. Je n'arrive plus à parler ou à réagir. Je la déteste. Elle n'a pas le droit de se pointer devant moi avec seulement un peignoir et les cheveux complètement trempés !

- Désolé, j'ai entendu mon prénom du coup je me suis permis d'écouter. Elle veut venir à Seattle, c'est ça ? me demande-t-elle.

- Hum... Oui, répondis-je en détourant mes yeux.

- Vous pouvez venir ici si vous voulez.

- Non mais ça va pas ! Je ne veux pas encore te déranger un week-end.

- Ça ne me dérange pas si je te le propose.

- On peut en reparler plus tard ?

- Yep, j'ai pas fini de toute façon. Je vais m'habiller et sécher mes cheveux.

- Hum...

Elle passe sa main dans mes cheveux et repart là où elle est venue. Je remets mon téléphone à l'oreille où Raven m'enchaine d'une multitude de question. Elle me demande pourquoi j'ai refusé son offre et commente le fait que j'étais bizarre. Il y avait de quoi l'être ! Je suis contente d'entendre le sèche-cheveux dans la salle de bain.

- Mais ferme-là, grognai-je. Reste en dehors de ma vie sentimentale bordel !

- Je n'ai jamais parlé de vie sentimentale, me pique-t-elle.

- Je dis ça parce que j'ai croisé Alex hier soir, lui dis-je.

- Alex, le pote que t'a rencontré à la patinoire là ?

- Ouais, ce Alex.

- Ooooh ! Non mais attend, le mec était trop relou ! Il n'arrêtait pas de me poser des questions sur toi ! Je t'interdis de sortir avec ce genre de mec !

- Ce n'étais pas mon intention, roulai-je des yeux.

- On peut reparler du cas Lexa ? Non mais sérieux, elle te plaît, avoue-le, putain !

- Jamais, Reyes.

- Menteuse ! Elle ne te laisse pas indifférente, je l'ai bien remarqué lorsque je vous ai vu ensemble.

- N'importe quoi. Qu'est-ce que tu vas chercher encore.

- Ça se voit comme un nez au milieu du visage. Je ne t'ai jamais vu aussi toi-même depuis bien longtemps ! Elle t'apporte beaucoup plus que je pensais.

Je soupire en massant mes tempes. Je voulais en discuter avec elle, mais pas par téléphone. D'autant plus, je n'aime pas qu'on me force la main pour dire des choses.

- Avoue-le Griffin.

- C'est bon, t'as gagné, grognai-je. Elle me plaît, d'accord ?

- Alléluia ! Oh mon Dieu, il était temps ! Je l'ai su dès la première fois que tu m'as parlé d'elle, s'empresse-t-elle d'enchainer. Tu ne te rends même pas compte de la façon dont tu es accro à elle !

- Je ne suis pas accro, roulai-je des yeux. De toute façon il ne se passera jamais rien entre nous.

- Pourquoi pas ?

- C'est ma responsable, tu te rappelles ? La fille complètement accro au règlement. Elle n'apprécie déjà pas la relation de Linc et O... Ce n'est pas la nôtre qu'elle va accepter si ça devait se faire...

- Je suis presque sûre que tu ne la laisses pas indifférente non plus. En tout cas, toi c'est certain que tu n'es pas indifférente d'elle.

- T'as raison, elle ne me laisse pas indifférente, mais je ne suis pas amoureuse. Elle m'aide juste à aller mieux et me sentir mieux. C'est tout.

- Si tu le dis. En tout cas, vous tenez beaucoup l'une à l'autre.

- Arrête Rae... Tu sais que je ne suis pas prête d'avoir une nouvelle relation de toute façon.

- Ça te ferait du bien, tu sais.

- Et c'est toi qui me dis ça ?

- Oh ça va hein ! Pas besoin de nous comparer.

- Bref, je dois te laisser, Lex a fini et elle ne devrait plus tarder, dis-je en n'entendant plus le sèche-cheveux.

- Lex, hein, me taquine-t-elle.

- Reyes, ça suffit ! grognai-je.

- C'était plus fort que moi, pouffe-t-elle. Essaye de la rendre jalouse. Tu verras bien si elle veut plus avec toi.

- Bon, je vais raccrocher.

- Oui, fuis seulement, pouffe-t-elle. Passe-lui le salut et passe une bonne journée avec ta belle !

- Hum... grognai-je. Merci, toi aussi. Bisous.

Juste au moment où je raccroche, Lexa réapparaît. Je remarque qu'elle ne s'est pas maquillée. Elle m'ignore et va dans la cuisine. Je me mets sur mes genoux et pose mes coudes sur le dossier en la regardant faire. C'est difficile alors qu'elle me tourne le dos.

- Merci, pour le téléphone, dis-je en secouant ma main qui le tient encore.

- Pas de quoi. Tu as déjà fini avec Raven ? me demande-t-elle en se retournant enfin.

- Ouais, ça m'a suffi pour une semaine, ricanai-je.

- Je pensais que ça allait durer plus longtemps que ça. Comment va-t-elle ?

- Pas trop bien, soupirai-je en posant ma tête entre mes bras. C'est pour ça que je lui ai proposé de venir la semaine prochaine. Tu n'as vraiment aucun endroit pas trop cher où on peut aller ?

- Je t'ai déjà proposé ici.

Elle se retourne pour s'adosser contre le plan de travail et croiser ses bras. Je souris lorsqu'elle penche sa tête. J'ai l'impression qu'elle essaye de me juger d'un air curieux.

- Je t'ai déjà embêté assez longtemps. Puis tu ne sais pas ce que c'est d'avoir Raven sur son dos pendant plusieurs jours.

- Tu ne vas pas payer un hôtel alors que je te propose un logement gratuit tout de même ?

- Tu m'énerves... Tu ne sais vraiment pas dans quoi tu t'engages...

- Non, mais je prends le risque, ricane-t-elle. Ça tient seulement si tu as ta permission de toute façon.

- Hé, je suis devenue sage !

- Si tu le dis. Tâche de le rester alors.

Elle se retourne pour continuer ce qu'elle faisait. Je décide de la rejoindre pour l'aider. Je ne fais pas grand-chose depuis hier et je veux bien mettre la main dans la patte pour une fois qu'on me laisse faire.

- Je peux t'aider ?

- Je croyais que tu ne savais pas cuisiner ?

- Il n'est jamais trop tard pour apprendre, non ?

- C'est vrai. Émincé de poulet, ça te va ?

- Un de mes plats favoris, avouai-je.

- Parfait. Tu vas couper le poulet dans ce cas.

Elle cherche la viande dans le frigidaire, puis elle revient à mes côtés. Je grimace en voyant les escalopes qu'elle glisse sur une planche en bois. Elle sourit en voyant ma tête. Je n'ai jamais cuisiné de ma vie et elle a l'air d'avoir compris mon problème vu qu'elle se met à me donner des ordres. Je commence par me laver les mains pendant que Lexa me cherche un couteau. Je grimace encore plus en prenant la viande en pincette.

- Clarke, il ne va pas te manger, rit-elle.

- C'est vraiment gluant ce truc ! Ça colle les doigts.

- Tu n'as jamais vu une escalope de poulet de ta vie ou quoi ?

- Vue, si... Toucher c'est autre chose !

Elle rigole de plus belle, ce qui me fait tirer la moue. Je repose le poulet lorsqu'elle me tend le couteau.

- Et après tu t'étonnes que je te considère comme une princesse.

- Hé ! Je suis loin d'en être une. Je n'y peux rien si on ne m'a jamais habitué à ça !

- C'est vrai. Je vais vite t'y habituer, tu vas voir.

Elle s'adosse sur le plan de travail en croisant ses bras et pour m'observer couper la viande avec son sourire ne la quitte plus. Son rire me fait comprendre que je m'y prends mal.

- On ne fait pas comme ça, Clarke. Regarde.

Elle me fait découvrir qu'il y a une entaille dans l'escalope. Elle l'ouvre en deux et me demande de couper au milieu. Une fois fait, c'est beaucoup plus facile pour couper en petit dé. Lexa arrive tout de même à me critiquer en disant que je dois faire des morceaux plus grands.

- Et comment comptes-tu vivre plus tard si tu n'arrives même pas à couper une simple escalope ?

- J'attendrais que tu me fasses des cours.

- Rien que ça ?

- Bah t'es une as des fourneaux. Je préfère même tes plats à Sam, pour dire !

- Quelle chance. Je n'ai pourtant rien cuisiné de fou, jusque là. Juste une pizza.

- Ça m'a suffi pour juger ! J'ai une idée ! Je peux t'embaucher en cuisinière personnelle ? Mais genre gratuitement, hein !

- Et puis quoi encore ? Si tu veux de mes services tu vas devoir payer cher.

Elle me lance un clin d'oeil et se redresser pour aller de l'autre côté. Je l'observe mettre en route l'eau pour les pâtes.

- Hé ! Ce n'est pas parce que je ne suis plus à côté de toi que tu dois arrêter, me réprimande-t-elle.

- Pardon, gloussai-je. Je regardais ce que tu faisais.

Je termine rapidement mon travail en coupant les deux petites escalopes qui sont amplement suffisant pour nous deux. Elle me sort une casserole qu'elle place sur une deuxième plaque en me demandant de ramener ma viande. Elle me demande de tout verser dans la casserole pour le cuir, tout en rajoutant un oignon et des champignons. Je l'observe lorsqu'il lui arrive de tourner la viande de temps en temps ou encore lorsqu'elle met les pâtes dans l'eau bouillante.

- Tu as vraiment tout appris seule ?

- Quasiment, oui. Pourquoi ?

- Jamais de la vie j'arriverais à faire ça un jour.

- Mais si, ça vient tout seul à force.

- Il me faudra beaucoup d'entrainement avant ça.

- Il y a un début à tout. Viens-là, tu vas faire l'émincer.

- Je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée...

- Ce n'est pas difficile, je t'assure.

Je me place devant elle, comme elle me m'indique. Elle m'explique quoi faire et surtout elle me stoppe dans les dosages de la crème, du sel et des épices. On laisse chauffer le tout en faisant attention de ne rien laisser cramer. Elle me laisse ensuite m'occuper des pâtes pendant elle fait la table. Lorsque tout est près, on ramène les plats . Je me rends compte que je ne suis même pas encore habillée, mais ça n'a pas l'air de déranger Lexa. Elle m'aurait fait une remarque si ça aurait été le cas. Je m'installe à la même place qu'hier matin pendant qu'elle nous sert à chacune une assiette.

- Tu es consciente que tu vas déguster ton premier plat ? sourit-elle.

- M'ouais ! Tu m'as bien aidé quand même.

- Mais tu as tout fait toi-même, répond-elle en s'installant en face de moi. J'aurais peut-être dû commencer par ça, c'est la base.

- Ah ah ah ! Je sais encore qu'il faut mettre des pâtes dans l'eau pour que ça cuise, merci !

- Avec de l'huile et du sel.

- Avec de l'huile et du sel, répétai-je comme une évidence.

Ma crédibilité vient de s'effondrer. Bien évidemment je ne savais pas ce détail. Je me sens honteuse de ne même pas savoir faire des pâtes.

- La prochaine fois tu les feras toutes seules.

Je souris timidement en pensant qu'elle veut que je revienne un jour. En prime, elle m'apprendra à cuisiner. Je ne vais pas râler qu'elle m'apprenne à faire une banalité. Maintenant je suis pressée de goûter ce que j'ai fais. On se souhaite bon appétit et je ne tarde pas à remplir ma bouche d'une fourchette bien garnie. Je lâche un gémissement incontrôlé de satisfaction en fermant les yeux. Bordel, que c'est bon !

- Bon d'accord, t'es vraiment un bon prof, dis-je la bouche pleine. Si je fais une fois ça à la maison, ils ne vont pas en revenir !

- Ah parce que tu comptes le refaire ? Fait-le en la compagnie de quelqu'un s'il-te plaît, rit-elle.

- T'es vraiment méchante !

- Je rigole, Clarke, sourit-elle.

- Hum hum, ça m'étonnerait.

- Bien sûr que si. Bon sinon, tu as réfléchi à ce que tu veux faire aujourd'hui ?

- Tu n'as rien programmé ?

- Non, rien du tout.

- Alors je ne veux rien faire.

- Ah oui ?

- Ouais, juste profiter du calme, si ça ne te dérange pas. Film, lire un livre ou peut-être un jeu de société si ça te tente... Mais j'ai pas vraiment envie de sortir aujourd'hui.

- D'accord, ça me va.

J'avais vraiment besoin de ce moment de calme après ce week-end. Je n'ai pas le droit à ces moments à l'école où nous sommes constamment avec quelqu'un. On termine notre repas en parlant des films et des séries actuelles qui pourraient nous donner envie à regarder cet après-midi. Nous débarrassons ensuite la table avant que je retourne dans ma chambre pour m'habiller. J'en profite pour faire mon lit que je n'ai finalement pas beaucoup utilisé. Je voulais aller faire le sien, mais elle venait de le terminer lorsque je suis allée dans sa chambre.

- Un souci ? me demande-t-elle lorsqu'elle me voit au pas de la porte.

- Non, non, m'empressai-je de répondre.

- Tu as fini ?

- Bientôt, je vais encore me brosser les dents et les cheveux, parce que ça ne va plus, dis-je en désignant ma tête.

- Si tu le dis, ricane-t-elle. Je t'attends au salon.

Je la laisse sortir la première. Je fais un arrêt à la salle de bain où mes affaires sont encore ici depuis son intervention hier. Je trouve facilement son dentifrice - parce que j'ai forcément oublié le mien à l'école, et je me brosse les dents. Heureusement qu'elle ne voit aucune gêne pour que j'utilise ses affaires. Cela m'embête tout de même de devoir fouiller, comme la dernière fois lorsque je n'avais pas trouvé ses cotons tout de suite. Ils étaient pourtant devant mon nez depuis le début. Je devais prendre du temps parce que au bout de quelques minutes Lexa est revenue pour me demander si tout allait bien. Elle est rentrée suite à mon autorisation au moment où j'étais en train de débarbouiller le visage.

- Tu n'as pas besoin de te faire belle tu sais, rit-elle.

- Je ne me fais pas belle. Je me rends présentable.

- Tu es très présentable, pouffe-t-elle. Même avec des cheveux en bataille.

- C'est ça, fout toi de moi.

- Je ne mens pas.

- Hum, hum. Ça te dérange si je prends encore une douche ici avant de partir ce soir ?

- Bien sûr que non. Tu n'as pas à demander ce genre de chose.

- Merci... On va regarder un film maintenant ?

Elle hoche la tête et s'écarte pour me laisser passer. Je jette d'abord le coton que je viens d'utiliser avant de sortir. Après un long débat, on a décidé de continuer la saga d'Harry Potter. J'étais à fond dedans jusqu'à que Lexa décroche et qu'elle a décidé de m'embêter. Si j'avais su qu'un jour je me retrouverais sur un canapé avec elle et qu'elle serait en train de me chatouiller, j'aurais certainement ri de cette absurdité. Pourtant, c'est vraiment ce qui est en train de se passer.

- Lexa Woods ! criai-je entre des rire. Vous êtes une vraie gosse ! plaisantai-je.

- C'est toi la plus jeune ! rétorque-t-elle.

- Hé bien on ne dirait pas ! Arrête ça, gloussai-je sous ses attaques.

Je suis obligée de me torde pour lui échapper. Comme je n'y parviens pas, je décide de lui grimper dessus pour la maîtriser. C'est lorsqu'elle s'arrête pour rire à gorge déployée que je réalise dans quelle position je nous ai mis. Elle est étalée sous moi alors que je chevauche ses hanches et que je maintiens ses mains de part et d'autre de sa tête. Elle s'arrête lorsqu'elle ne m'entend plus rire. Mes cheveux qui tombent sur son visage doivent cacher mes rougissements. Je tente de me redresser, mais ma main glisse et je tombe sur elle comme une merde. Le rire de Lexa résonne dans mes oreilles. Je retente ma chance pour me relever, mais cette fois-ci un bras me retient autour de mes épaules.

- Lex...

- Shht. Détends-toi et reste couché un peu.

Je tombe sur ses yeux qui ne présente aucune once de plaisanterie. Elle me force lentement à reposer ma tête contre sa poitrine de sorte à ce que je puisse continuer à regarder le film de cette manière. Le sentiment qu'elle me tient prisonnière contre elle me donne des papillons dans le ventre. Je me mords la lèvre lorsqu'elle commence à me caresser les cheveux.

- Détends-toi, Clarke...

- Désolée... J-je n'ai plus l'habitude de ça.

Ma voix tremblante me trahit. J'apprécie ce moment, mais je sais que ce n'est pas bien.

- Alors profites-en.

C'est bien ça le problème. Profiter. Elle ne se rend pas compte dans quel sens j'en profite. Je m'avoue tout de même vaincu lorsque je réalise qu'elle ne me lâchera pas. Je n'arrive plus à poursuivre le film comme je le faisais il y a à peine quelques minutes. Mes pensées sont prises par la personne sur qui je me trouve allongée. Elle va me rendre folle si elle continue comme ça. Je ne comprends pas ce qui m'arrive en sa présence. Ce n'était pas comme ça au début. Tout a juste changé. À moins que je viens seulement de le réaliser ? Je laisse mes doigts descendre sur ses côtes pour qu'ils traînent de haute en bas à plusieurs reprises. Je souris en la sentant frissonner. Elle me demande d'arrêter, mais l'envie de continuer est plus forte. Je voudrais tellement la remercier pour tout, mais je garde le silence pour ne pas gâcher ce moment. Je commence à avoir mal à la main pour tordre mon bras de cette manière, alors je glisse entre son corps et le dossier du canapé. Elle grogne légèrement alors que je l'écrase en chemin. Je repose ma tête sur son épaule et je laisse une de mes jambes sur les siennes. De cette manière je peux continuer les mêmes papouilles qu'elle m'inflige sur mon crâne, sur son ventre sans avoir mal au bras. Je profite de ce moment paisible en fermant un instant mes yeux.


Dimanche 10 janvier ; 18 heures 00 - Chez Lexa.

Je grommèle lorsqu'on me secoue légèrement. Je m'accroche au tissu qui se tient sous ma main. J'ouvre les yeux quand me secoue plus fort la seconde fois.

- Réveille-toi, Clarke.

- Hummmm... Je me suis endormie ? demandai-je d'une voix rauque.

- Ouais, répond-elle d'une voix enjouée.

Je relâche ce que je serre quand je remarque qu'il s'agit du pull de Lexa. Je frotte mes yeux sous son sourire amusé.

- Allez, debout Princesse. Je dois cuisiner si on ne veut pas arriver trop tard à l'école.

- On ne peut pas attendre encore un peu ?

- J'ai déjà attendu pour te réveiller. Je dois cuisiner pour qu'on puisse manger et on doit faire nos valises aussi.

- Quelle heure est-il ?

- Dix-huit heures. Laisse-moi au moins me lever s'il-te plaît.

Je me décale pour libérer son côté que je retenais. Je me recouche à la seconde où elle s'est levée pour se déplacer hors de ma vue. Je soupire de mécontentement en sentant seulement la chaleur qu'elle a laissé. Je serre le coussin en espérant qu'il puisse remplacer sa présence.

- Tu n'as pas intérêt à te rendormir.

- Sinon quoi ? la défiai-je.

- Tu ne voudrais pas savoir.

Je ricane légèrement. Je fixe l'écran où une série remplace notre film qui a dû fini depuis longtemps. Je reconnais Grey's Anatomy. J'adorais regarder cette série il y a une époque, mais c'était avant que je commence mes études dans ce domaine.

- On mange quoi ? la questionnai-je.

- Il reste des pâtes. Je comptais faire de la bolonaise. Ça te va ?

- Hum...

- Et si tu ramènerais tes fesses pour me donner un coup de main ?

- Tu me demandes beaucoup là.

Je me lève tout de même pour traîner mes pieds jusqu'à la cuisine sous ses ricanements. Je m'adosse contre le comptoir pour la regarder préparer. Elle me sourit et me fait signe de venir.

- Tiens, tourne la viande si besoin.

Elle me laisse devant une casserole remplie de viande et d'oignon qui cuisent. Je la regarde d'un air paniqué lorsqu'elle sort de quoi mettre la table.

- Qu'est-ce que je dois faire ?

- Je viens de te le dire. Juste tourner la viande, rit-elle. J'ai déjà épicé. Tu dois pouvoir faire ça sans moi, non ?

- Je ne suis pas sûre, plaisantai-je.

- Assistée.

- Seulement par toi.

- Ah oui ? arque-t-elle un sourcil.

- Ouais. T'as de la chance, hein !

- Vu ce que je vois devant moi... dit-elle me regardant de haute en bas. Pas vraiment, non.

J'entrouvre mes lèvres en prenant un air choqué. Il y a bien longtemps qu'elle ne m'a pas blâmé de la sorte, même si c'est pour rire. Elle en rit d'ailleurs tout en s'approchant de moi.

- N'oublie pas de tourner.

Je reprends mes esprits en remuant la casserole sous son attention. Quand ça devait être bon pour elle, elle verse la sauce tomate et reprend ma place pour mélanger le tout.

- Une vraie princesse, me taquine-t-elle avec un coup d'épaule.

- Je suis un boulet, plutôt.

- Quoi ? glousse-t-elle.

Ses yeux s'arrêtent sur moi quand je ne réponds plus. Je pensais ce que je viens de dire. C'est ce que je ressens en tout cas. Elle ne dit rien et goûte sa sauce avec une cuillère. Elle pose ensuite un couvercle sur sa casserole et baisse l'intensité de la plaque. Je reste à ma place le temps qu'elle jette la cuillère qu'elle a utilisé dans le lavabo. C'est à ce moment-là que je ressens ses yeux dans mon dos. Je pars vers la table pour la fuir, mais elle me bloque contre le plan de travail avant que j'y arrive.

- Je croyais qu'on avait dépassé ce stade de mal être.

- Tu ne penses pas moins de moi.

- Hey, c'était une plaisanterie. Regarde-moi.

Je me forme à me retourner. Elle est plus proche que je m'attendais, mais je ne me laisse pas déstabiliser.

- C'est la vérité ! Je ne suis qu'un simple boulet que tu traines derrière toi.

- Non, soupire-t-elle. Tu es bien plus que ça, Clarke. D'accord ? Retire-moi définitivement cette idée de ta tête, veux-tu ? Tu es peut-être une petite princesse, mais je te soutiendrais toujours.

Je baisse ma tête en l'hochant doucement et en mordant ma lèvre. Pourquoi faut-il qu'elle ait toujours les mots justes pour me rassurer ? Je me laisse aller dans ses bras qu'elle vient de m'ouvrir.

- Allez, va t'asseoir. Je m'occupe du reste.

Je fais ce qu'elle me demande tout en gardant un oeil sur elle. Elle réchauffe les pâtes et me rejoint juste après avec les plats. Je nous sers les boissons lorsqu'elle remplit nos assiettes. On profite de nos derniers instants ensemble en discutant un peu. La conversation tourne sur ce qu'on pourrait faire avec Raven la semaine prochaine. On dirait qu'elle s'est décidée à nous accueillir. À la fin du repas, je l'aide à débarrasser avant qu'on retourne dans nos chambres. C'est avec rancoeur que je boucle ma valise en faisant attention de ne rien oublier.

- Ce n'est pas perdue si tu oublies quelque chose, tu sais, dit-elle en s'adossant à l'encadré.

- C'est vrai, mais ça m'embêterait.

- On doit partir. Tout est bon pour toi ?

- Yep...

- Fait pas cette tête, tu reviens la semaine prochaine, se moque-t-elle.

- Hum... Allons-y avant que je me cache sous le lit.

Je fais rouler ma valise jusqu'au séjour où la sienne y est déjà. Je regarde une dernière fois l'appartement avant qu'elle éteigne toutes les lumières et ferme la porte à clé. C'est avec le coeur lourd qu'on prend l'ascenseur pour retrouver sa voiture. Ce week-end était génial. Beaucoup trop génial. Je ne dis rien tout le long du retour. Elle s'arrête au bout d'un moment et je constate que nous sommes arrivées à l'endroit où je l'avais rejoint vendredi soir.

- Il va falloir que tu marches le reste, dit-elle doucement.

- Ouais... Merci pour ce week-end.

- C'était un plaisir. Est-ce que tout va bien... ? demande-t-elle avec incertitude.

- Ouais, répétai-je. Bonne nuit, Lexa.

- Bonne nuit à toi.

Elle m'offre un sourire que je lui rends avec mal. Je sors de la voiture et récupère ma valise avant de regarder la voiture partir dans la nuit. Je finis le chemin à pied jusqu'à l'accueil où la vieille secrétaire nous attend. Cette femme très chaleureuse me souhaite une bonne semaine. Je continue à avancer jusqu'à ma chambre où Octavia m'accueille comme il se doit juste après que j'ai déposé mes affaires. Elle me bombarde de questions sur mon week-end. Elle ressemble tellement à Raven avec ce comportement. La seule différence c'est qu'elle ne me force pas à en discuter. Je prétexte devoir prendre ma douche pour lui échapper puisque je n'ai pas eu le temps de la prendre chez Lexa suite à ma sieste. J'arrive à me mettre au lit juste avant le couvre-feux. Cela m'a fait échapper à la discussion, comme je sais qu'O ne voudrait pas avoir affaire à l'instructeur en surveillance. Je ne voudrais pas non plus vu le week-end qui m'attend. Je pense que Lexa m'aurait sauvé le coup, mais je ne peux pas toujours me reposer sur elle. Elle en fait déjà énormément pour moi et je dois pouvoir me plier aux règlements. C'est dans un silence complet que je cherche mon sommeil qui a du mal à venir après ma longue sieste.


Lundi 11 janvier ; 02 heures 20 - Chambre de Clarke et Octavia.

Je sursaute en retirant la couette de moi. Je suis prise d'un étouffement soudain. Je clignote plusieurs fois des yeux pour comprendre que la lumière est déjà allumée. Octavia se lève pour venir à moi. Je n'arrive plus à rattraper ma respiration saccadée et je me sens encore une fois collante de transpiration.

- Hey, c'est bon, ça va aller. C'est encore qu'un cauchemar.

Je commence à trembler sous les caresses d'Octavia. Par pitié tout sauf ça... Je prends ma tête entre mes mains pour empêcher la crise de panique de s'aggraver. Je sursaute quand la porte de la chambre s'ouvre sur une personne que je ne connais pas. Il doit s'agir de l'instructeur de nuit dont Lexa m'a parlé. C'est la première fois qu'elle intervient dans notre chambre et elle n'a pas l'air d'être très contente.

- Qu'est-ce qui se passe ici ? demande-t-elle sévèrement.

- Elle fait des cauchemars, c'est pas la première fois, lui apprend Octavia.

- Wo... Woods, arrivai-je à dire. App- Appel-

- Tu veux que je cherche Woods ?

J'acquise difficilement alors que j'arrive de moins en moins à respirer. J'ai l'impression que ma tête va exploser. Je n'entends plus que des sifflements me faisant gémir fortement et fermant les yeux. J'enfouis ma tête dans mes bras pour atténuer le violant tournis qui me prend, mais cela m'étouffe encore plus. Je suis obligée de la ressortir pour tenter d'aspirer de l'air. Lorsque je rouvre les yeux, je tombe sur Octavia qui essaie de me parler, mais je ne perçois rien. Elle m'a l'air très inquiète et désespérée. Les minutes sont interminables jusqu'à que Woods débarque dans la pièce. C'était comme si le temps était sur pause. Je dois être affreuse avec mon visage imbibé de larmes que je ne contrôle pas. Octavia laisse immédiatement sa place à ma responsable. Son premier réflexe est d'attraper ma tête entre ses mains pour que je ne regarde qu'elle. Ses lèvres bougent, mais je n'entends toujours rien d'autre que des sifflements désagréables. Je prie pour qu'elle comprendre mon état en attrapant désespérément son t-shirt. Elle me laisse faire quand je la colle à moi. Ses bras se contentent d'enrouler mon cou lorsque je gémis contre elle. Son odeur rassurante enivre rapidement mes poumons. Je ferme les yeux pour apprécier ses caresses que je ressens enfin. Voilà, elle est tout ce qui me fallait pour que je me sens rassurer et en sécurité. Elle reste le temps qu'il faut pour que je m'apaise et que je revienne à la réalité. Je commence à réentendre ses doux chuchotements et c'est à ce moment-là que je réalise que je suis complètement affalée sur elle. Mon prise sur son t-shirt se défait lentement en comprenant que je suis en sécurité maintenant.

- Je suis là, je ne te lâche pas, répète-t-elle.

J'avale toutes ses paroles jusqu'à que je suis prise d'un sentiment de culpabilité. Je me remets à pleurer.

- J- Je suis désolée... Je suis désolée... Je... bégayai-je.

- Hey, shhhht. Il n'y a pas de mal, OK ? Calme-toi. Je suis là maintenant.

Je ferme les yeux et j'enfouis mon visage un peu plus loin dans son cou. Je prends toute la sécurité qu'elle m'offre. Un atroce mal de tête me prend et cela me force à m'écarter un peu de Lexa. Elle lâche légèrement sa prise en comprenant mon intention. Je fais en sorte qu'elle ne puisse pas voir mon visage affreux. Elle ne l'entendant pas de la même oreille puisqu'elle attrape mon visage pour m'analyser d'un oeil inquiet. Je brise notre lien visuel pour regarder Octavia derrière elle qui m'a l'air terrifié. Je panique finalement lorsque je sens que Lexa essaie de se relever. Elle me sourit doucement.

- Je reviens, promis.

Je lui fais confiance et  la relâche contre mon gré. Elle revient peu de temps après avec un verre d'eau et un comprimé. Je le prends sans broncher en me rappelant mon mal de tête. Elle se rassoit sur mon bord de lit pour passer ses pouces sur mes joues.

- Il va falloir qu'on trouve une solution. Je vais devoir en parler à Jaha demain matin.

Je lui donne difficilement mon accord d'un signe de tête. Je sais qu'elle ferait autrement si elle pourrait. Elle soupire passant sa main dans les cheveux et en fixant la porte. Cette dernière est fermée, sûrement pour que tout l'étage ne soit pas réveillé par ma faute. Je baisse mes yeux sur le verre que j'ai entre mes mains, mais je la relève aussitôt quand Lexa se lève. Je la retiens en la suppliant avec mes yeux.

- Reste dormir... S'il-te plaît.

- Clarke... soupire-t-elle. Je ne peux pas faire ça.

- Je ne vais pas réussir à me rendormir sans toi, murmurai-je en baissant ma tête.

Je le sais d'avance. Je me suis habituée à quelque chose que je n'aurais pas dû. Je la regarde lorsque je n'ai pas de réponse. Ses yeux s'attardent sur O avant de se reposer sur moi. Je me mords la lèvre en redoutant sa réponse.

- Très bien, craque-t-elle dans un soupire. Je dois juste parler à l'autre instructeur avant, mais pour ça il faut que tu me lâches.

Elle regarde l'endroit où je la retiens et je lâche instantanément ma prise. 

- Rendors-toi Octavia. Et je veux ton silence sur ce qui va se produire ce soir.

Sur ses mots, elle sort en prenant soin de laisser la porte ouverte. Je n'aime pas qu'elle menace O, mais elle risque gros en acceptant ma requête. Je me laisse tomber sur le lit et je regarde ma colocataire qui me fixait déjà.

- Tu m'as fait le trouille de ma vie ! Je ne savais vraiment pas quoi faire cette fois-ci ! Heureusement que Woods est venue. Je n'aurais vraiment pas pu te calmer comme elle l'a fait ! m'enchaine-t-elle.

- Je suis désolée que t'ai dû assister à ça.

- Blake, je t'ai dit de te rendormir, dit Lexa qui vient de revenir.

Elle referme la porte derrière elle. Octavia est toujours autant intimidée par elle, ce qui me laisse échapper un petit sourire. Lexa est tellement froide avec elle en même temps. Elle s'approche de mon lit et grimace en constatant sûrement la taille. Elle soupire et éteint la lumière.

- Allez, décale-toi, me chuchote-t-elle.

J'exécute sa demande en me mettant sur le côté au fond du lit. Je la sens se glisser derrière moi en nous recouvrant correctement avant de placer sa main sur mon ventre.

- Il va sérieusement falloir trouver une solution, grogne-t-elle de manière à ce que je suis la seule à l'entendre.

Heureusement qu'il fait nuit et qu'elle ne voit pas mon sourire. Je me cale un peu plus dans ses bras en remontant la couverture jusqu'à mon cou. Comme à son habitude depuis ce week-end, elle me caresse le ventre pour m'apaiser, ce qui fonctionne parfaitement. Elle me chuchote une bonne nuit avant que je ferme définitivement les yeux en me rendormir.

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