Camp Jaha

By fiction-lovee

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Clarke Griffin, dix-neuf ans, n'en fait qu'à sa tête depuis plusieurs années. Ne sachant plus quoi faire, sa... More

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Chapitre 50
Chapitre 51
Chapitre 52
Chapitre 53
Chapitre 54
Chapitre 55
Chapitre 56
Chapitre 57
Chapitre 58
Chapitre 59
Chapitre 60
Chapitre 61
Chapitre 62
Chapitre 63
Chapitre 64
Chapitre 65
Chapitre 66
Chapitre 67
Chapitre 68
Chapitre 69
Chapitre 70
Chapitre 71
Chapitre 72
Chapitre 73
Chapitre 74
Chapitre 75
Chapitre 76
Chapitre 77
Chapitre 78
Chapitre 79
Chapitre 80
Chapitre 81
Chapitre 82
Chapitre 83
Chapitre 84
Epilogue

Chapitre 16

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By fiction-lovee




Vendredi 13 novembre ; 11 heures 45 - Chambre Clarke et Octavia.

Je boucle tout juste ma valise. Woods m'a annoncé ce matin qu'elle a réussi, après une longue bataille avec Jaha, d'obtenir ma permission pour ce week-end. J'étais tellement heureuse que je lui ai sauté dessus. Depuis l'incident de lundi, j'ai réussi à rester tranquille. Je n'écoute pas encore forcément en cours, mais au moins j'ai arrêté de répondre aux provocations. J'ai mon vol dans un peu plus de deux heures. J'ai pris le même que la dernière fois. Je vais donc atterrir en soirée à Miami. C'est Woods qui a organisé tous mes déplacements comme tout à dû s'organiser à la dernière minute. Pour le reste, je m'en suis chargé. J'ai appelé Sam pour qu'il prévient Hector de me chercher. Charlotte n'est toujours pas au courant de mon retour. Ce sera une surprise, son week-end à elle. Je ne vais pas tarder à partir. Je suis heureuse, mais angoissée en même temps. Je redoute l'accueil de ma mère. Woods a su rassurer mes craintes, mais j'appréhende déjà les paroles blessantes de ma mère. Je me retourne vers Octavia qui est sur son lit. Elle attend son frère, comme à son habitude. Je place mon casque autour de mon cou au même moment qu'on toque à la porte. Woods fait son apparition sur la chambre.

- Hey Woods.

- Tu es prête ?

- Yep, j'allais descendre.

- Combien de fois vais-je devoir te faire une remarque concernant ce casque ? Tu sais que c'est interdit en dehors la chambre.

- Ouais, ouais...

Je le retire sans conviction. Ce n'est pas le moment d'attiser ses foudres avant mon départ. Je m'avance vers O pour la prendre dans mes bras.

- On s'écrira.

- Bien sûr, répondis-je. À dimanche soir ! Passe un bon week-end.

- Merci, à toi aussi.

Je lui souris et empoigne ma valise. Woods salut Octavia avant qu'on sorte de la chambre. Je traîne ma valise et je resserre la lanière de mon sac à dos. Je suis un peu nerveuse. J'observe Woods qui semble vouloir m'accompagner vers la sortie.

- Quelque chose de prévu pour ce premier week-end de libre, Woods ?

- Hé bien...  Rendre les affaires à mon ex et une soirée avec mes amis normalement et toi ?

- Aucune idée, haussai-je les épaules. Je vais en profiter un max avec Charlotte et je vais essayer de voir Raven, j'imagine... Il va aussi falloir que je confronte ma mère dans un face à face.

Elle me sourit doucement en hochant la tête. Elle sait que je redoute ce moment. On en a assez parlé pour cela. Peut-être qu'en deux semaines elle s'est calmée. On atteint rapidement le portail. Je fronce les sourcils en ne voyant aucun taxi.

- Je pensais que tu avais tout prévu ?

Il manquerait plus que je sois en retard et que je rate mon vol ! Je commence à paniquer. Je ne voudrais surtout pas rater mon vol.

- Détends-toi. Viens, suis-moi.

- Et mon taxi ?

Elle me fait signe de passer le portail. Je sors avec appréhension, ne comprenant pas où elle veut aller. Elle me fait marcher jusqu'à la rue adjacente. Je ralentis lorsque je reconnais sa voiture garée dans la rue. Je la fixe en attente de réponse.

- Je serais ton chauffeur pour cette fois. J'avais l'intention d'aller au centre-ville, alors ça aurait été ridicule de t'appeler un taxi.

Mon sourire s'agrandit au point d'afficher mes dents. Si je m'attendais à ça ! La nouvelle me ravit. C'est certainement plus agréable de partager son trajet avec une présence connaissable.

- Et t'étais obligée de garer ta voiture à deux rues de l'établissement pour ça ?

- Je n'allais pas risquer qu'on soit vue ensemble. On pourrait croire que je fais du favoritisme.

- Ce n'est pas le cas ?

- Non, glousse-t-elle. Je suis juste plus exigeante avec toi.

Je perds mon sourire, créant le sien.

- Certes, marmonnai-je.

Je monte dans la voiture après avoir mis ma valise à côté de la sienne dans son coffre. C'était le trajet le plus rapide que j'ai connu. Je me suis vidée la tête en chantonnant les musiques que diffuse la radio. Je me trompais souvent dans les paroles, faisant rire Woods. J'étais presque déçue qu'on soit arrivée aussi vite. L'ambiance était agréable. Elle a pris un tout autre chemin que mes taxis prennent d'habitude. Elle a évité tous les bouchons. On pourrait presque croire qu'ils font exprès de prendre les trafics pour faire perdre notre temps dans leur vieille bagnole. Je suis surprise lorsque Woods gare sa voiture sur un parking de l'aéroport et m'accompagne à l'intérieur. Elle aurait pu seulement me déposer, mais je suis contente qu'elle m'accompagne. Au moins l'attente sera moins longue.

- Tu atterris à quelle heure là-bas ? Vingt-trois heures environ, non ?

- C'est ça. Il sera vingt heures ici avec décalage horaire. C'est un avantage psychologique pour mes réveils. Enfin, je veux dire que la dernière fois je me suis réveillée à six heures alors qu'il était neuf heures là-bas.

- Oh je vois, ricane-t-elle. Si ça peut t'aider.

- J'espère réussir à dormir un peu plus ce week-end. J'ai besoin de rattraper un peu.

- Tu verras bien.

On vient d'enregistrer mes bagages. On peut maintenant attendre devant la porte d'embarquement. Nous n'attendons pas longtemps avant que l'interphone annonce l'ouverture des portes. Je me crispe à la nouvelle. Au fond de moi, je suis réticente de rentrer. J'ai peur d'affronter ma mère, mais je ne peux pas la fuir éternellement.

- C'est l'heure, dit Woods.

Elle se lève la première. Me dire qu'on ne se verra pas pendant deux jours me fait bizarre. On s'est côtoyée tous les jours depuis que je suis revenue. Elle me surveille depuis mon sevrage. En plus, elle m'a convaincu de continuer mes footings avec elle le matin et je dois continuer à rattraper mes cours dans son bureau. Il m'arrive même de commencer mes devoirs à la place lorsque je les trouve plus importants maintenant que j'ai bien avancé. J'aime bien sa surveillance. Au moins je suis sûre de travailler. Je n'ai jamais connu ça avant. J'étais toujours dépendante pour mes cours et mes devoirs avant qu'elle rentre dans ma vie. C'est bien qu'elle me force à bosser devant elle. Ça m'oblige à m'imposer un rythme régulier contrairement à avant. La concentration est difficile à trouver avec Octavia qui me laisse rarement tranquille. Il arrive que Ray m'embête également, mais Woods la recarde rapidement. Elles sont tellement drôles à voir ensemble.

- Passe-moi ton téléphone.

- Pourquoi ? Tu vas me le confisquer ?

- Non, glousse-t-elle. Fais-moi confiance et passe-le moi.

Je lui tends en prenant soin de le déverrouillé par sa demande. Je fronce les sourcils en la voyant pianoté sur mon écran avant de me le rendre. Je regarde immédiatement ce qu'elle a bien faire, mais elle a tout refermé.

- En espérant que tu ne le donneras pas à tout le monde. Écris-moi quand tu es arrivée ou si tu as un souci ce week-end.

- Tu m'as mis ton numéro ? compris-je.

- Passe un bon week-end, Clarke, répond-elle avec un sourire niais. Essaye de profiter et n'oublie surtout pas notre deal. Je n'ai pas envie de te refaire la morale, on en a assez reparlé.

- Merci pour tout.

Je la prends dans mes bras et lui embrasse la joue sans vraiment réalisé ce que je fais. J'avais juste besoin de lui montrer ma gratitude. Je voulais m'écarter par gêne, mais elle a réagi avant en passant ses bras dans mon dos. Je me laisse alors aller en profitant de cet instant.

- Passe un bon week-end Lexa, murmurai-je avant de m'écarter.

- Merci. Je viendrais te récupérer moi-même dimanche soir. Tâche de revenir entière cette fois-ci.

- Je vais essayer, la taquinai-je. À dimanche dans ce cas.

Je m'éloigne d'elle pour passer les contrôles d'embarquement. Je me retourne une dernière fois pour vérifier qu'elle soit encore là. Je ressens une sensation étrange en constatant que c'est le cas. Je lui fais un petit signe de main qu'elle me rend avant que je disparais dans le couloir qui me dirige vers l'avion. Je suis tout de même contente de rentrer, même s'il ne s'agit plus de la même excitation que la première fois. C'est que Seattle va me manquer ce week-end. C'est étrange de penser ça alors que j'ai battu corps et âme pour partir pendant presque un mois. Je ressens tout de même une petite boule d'angoisse au fond de mon ventre. Je me rappelle mon dernier vol qui ne s'était pas bien bien déroulé à la vue de l'hôtesse qui s'était occupée de moi. Je me force à lui sourire. Elle a l'air de me reconnaître également parce qu'elle ne me rend pas ce sourire professionnel qu'elle vient d'offrir aux autres passagers avant moi.

- Bonjour ! Comment allez-vous ?

- Beaucoup mieux, merci. Merci également pour ce que vous avez fait la dernière fois... Je n'ai pas eu l'occasion de le faire.

- Aucun problème, sourit-elle franchement. Passez un bon vol.

Je lui souris une dernière fois avant d'avancer. Je trouve ma place et je me mets à l'aise en m'équipant de mon casque et de mon iPod. Je ne sais pas d'où me vient le courage de faire six heures de vol à chaque fois. C'est certainement l'idée de revoir Charlotte qui me motive. Je décide de m'attacher et de me laisser aller contre le hublot pour trouver un sommeil réparateur.


Vendredi 13 novembre ; 22 heures 30 - Dans l'avion.

Je grogne lorsqu'on me secoue légèrement. Je papillonne les yeux sur la jeune hôtesse. Je retire mon casque d'une oreille pour l'entendre me dire que l'atterrissage est imminent. Je m'étire doucement tout en opinant. Elle me gratifie d'un sourire lorsque je boucle ma ceinture avant de continuer son chemin dans les rangs. Je me divertis en regardant dans le hublot où il fait désormais nuit noire. La ville illuminée est magnifique vue en hauteur. J'ai encore passé mon trajet à dormir. Bon, au moins les six heures passent vite. Je souris doucement en réalisant que je suis enfin chez moi. L'atterrissage se passe sans encombrement. Nous sommes autorisés à nous lever qu'une fois l'avion stabilisée. Je suis la foule vers la sortie avec comme seul affaire mon sac Eastpak. Je rabaisse mon casque autour de mon cou quand j'arrive vers la fin du couloir. J'observe autour de moi. Je n'ai pas de mal de trouver qui m'accueille avec un beau sourire et des grands signes de main. Il est tout seul cette fois-ci. Aucun signe de Raven.  Je lui ai annoncé mon retour, mais elle doit être occupée avec sa copine. Je prends une grande inspiration avant de m'avancer vers lui. Il ne faut pas oublier que je me suis barrée en douce de Miami...

- Bonsoir Clarke, j'espère que tu as fait bon voyage.

- Hey... dis-je timidement. Ça va. J'ai dormi tout le trajet donc je suppose que c'était bien. Comment vas-tu ?

- Bien et toi ?

- Contente de vous revoir tout le monde... Maman est beaucoup remontée contre moi ? demandai-je en mordant ma lèvre inférieure.

Je préfère savoir ce qui m'attend avant de mettre un pied à la maison. J'ai dû laisser une sacrée pagaille. Woods m'a dit qu'ils ont été prévenu de la situation et que Jaha leur donnaient régulièrement des nouvelles de mon état.

- Disons que ça aurait pu être pire. Elle a eu le temps de se calmer, mais elle attend d'avoir une sérieuse discussion avec toi.

- Oui, je m'en doute, soupirai-je.

- Tout ira bien, essaye-t-il de me rassurer.

- On verra.

Il me sourit tristement. Nous savons tous les deux que ça ne sera pas le cas. On va récupérer ma valise, puis on sort au parking. Il y a un léger changement de température. Ici, le ciel est dégagé et je ressens les degrés en plus. C'est bizarre ce changement de température. A Seattle, c'est la neige qui menace de tomber sous peu. Si ça se trouve, il y en aura à mon retour. Je m'installe à l'avant comme Raven n'est pas là. Le trajet se fait dans le calme. C'est apaisant. On discute de quelques banalités. J'apprécie Hector parce qu'il ne parle jamais de chose qui fâche, comme par exemple si je me suis bien remis de mon sevrage. Je sors finalement mon téléphone en me rappelant que j'ai des messages à envoyer. Je souris bêtement en repensant à mon départ. Je n'aurais jamais imaginé qu'elle me donnerait son numéro personnel. C'est touchant et rassurant à la fois. Je sais que je pourrais la contacter au moindre problème. J'écris d'abord à Raven pour lui annoncer mon retour, puis je réponds à Octavia comme quoi je suis bien arrivée également. J'ouvre ensuite un nouveau message en cherchant le numéro de Woods. Je fronce les sourcils en ne la trouvant pas dans mon répertoire. Je commençais à désespérer jusqu'à que je tombe sous "Commandante" dans mon répertoire. Je joue avec mes pouces, je ne sachant pas trop comment rédiger mon message.

Moi - 23 heures 39 : Hey Lex ! Sympa ton nom dans mes contacts 😂 Je viens d'atterrir il y a 30min et je suis en route vers ma maison :) Je te souhaite une bonne soirée ou/et une bonne nuit...

Je relis plusieurs fois mon message avant d'appuyer sur envoyer. J'espère que je n'étais pas trop amicale pour elle... Je le laisse sur ma cuisse en attendant une moindre réponse de la part de quelqu'un. Ce dernier ne tarde pas longtemps à vibrer.

Commandante - 23 heures 41 : Il est seulement 20h à Seattle donc ce sera bonne soirée pour ma part 😉 Bonne nuit à toi :)

Moi - 23 heures 42 : Laisse-moi au moins rentrer avant de m'envoyer au lit !! De toute façon j'ai dormi tout le trajet... 🙄 T'as d'la chance d'avoir encore toute ta soirée ! C'est quoi ton programme ?

Commandante - 23 heures 43 : Trop curieuse Clarke. Hors professionnalisme 😉 Et c'est pas une raison pour ne pas aller au lit en rentrant !

Moi - 23 heures 44 : T'es pas marrante ! C'est rien de personnel 😓 Bah j'ai plus sommeil du coup 🙁

- Tu t'es fait des amies ? me demande Hector.

- Hum ? Oh, euh oui. Quelques-uns.

- Ça fait bien longtemps que je ne t'ai pas vu aussi heureuse rien qu'en répondant à un message.

J'arque un sourcil à son sous-entendu. Son sourire me fait croire qu'il ne pense pas que j'écris à des amis.

- Je n'ai personne dans ma vie si c'est ce que tu veux savoir, ricanai-je.

- Je n'ai rien dit... Pourquoi penses-tu à ça tout de suite ?

Je ris en secouant ma tête. Je n'y peux rien si ma responsable me fait sourire. Elle continue à me donner des ordres à distance. C'est d'ailleurs très bizarre de communiquer avec elle par message, même s'il n'y a pas grand changement dans ses paroles. C'est comme si j'entendais sa voix.

- Je suis content que tu ailles mieux depuis que tu es dans cette école.

Vais-je mieux ? Maintenant qu'il le dit, il a certainement raison. L'école n'est pas la plus mauvaise chose qui me soit arrivé dans ma vie. Je suis entourée de gens formidables. Woods, Octavia et les autres m'aident à me sentir mieux. Je ne pourrais jamais oublier ce que j'ai vécu, mais je commence à m'accepter et à apprendre à vivre avec mon passé. Je me sens moins ronger de l'intérieur et ça me redonne le sourire. Je n'étais pas heureuse ici. Le seul moment où je prenais sur moi pour montrer que tout allait bien était devant Charlotte. Je ne voulais pas qu'elle découvre quelle grande soeur minable elle avait. Je voulais être le modèle qu'elle a le droit d'avoir. Les vibrations de mon téléphone me sortent de mes pensées.

Commandante - 23 heures 49 : C'est personnel. De toute façon tu sais déjà ce que je fais. Va te coucher, ordre de ta responsable !

Je sais déjà ? Je fronce les sourcils en réfléchissant. Oh, je crois me rappeler. Il me semble qu'elle m'a dit qu'elle irait boire un verre avec ses amis. La deuxième partie du message me fait beaucoup plus rire. Décidément, elle n'arrêtera jamais.

Moi - 23 heures 50 : Arrête de me donner des ordres à des kilomètres de moi !!!

Commandante - 23 heures 51 : Dors bien Clarke :)

Moi - 23 heures 51 : Tsss ! T'es nulle ! En espérant que tu rentres pas trop tard !!!

Commandante - 23 heures 55 : C'est pas toi qui vas en décider 😉 Mtn arrête de m'écrire. Je commence déjà à regretter de t'avoir donné mon numéro !

Moi - 23 heures 52 : Mpf... 😒 Reste au moins raisonnable ! Bon, t'as d'la chance, j'arrive bientôt ! Je vais écouter ma responsable et aller me coucher.

Commandante - 00 heures 00 : Très bonne initiative :)  À demain.

Je souris à son dernier message que j'ai reçu pile quand on s'arrête devant le portail. Je suis contente de pouvoir lui écrire d'ici. Je sens qu'elle me sera d'un énorme soutien si besoin. Je regarde le portail s'ouvrir d'une lenteur extrême. La réalité me tape en plein fouet en voyant ma résidence se tenir fièrement devant nous. Aucune lumière n'est allumée, c'est déjà ça. L'affrontement se fera donc demain. Hector rentre la voiture dans le garage avant de tout couper. Nous sortons et il insiste pour se charger de ma valise maintenant. Je le laisse donc passer en premier pour me la monter. Je retire mes chaussures dans le hall avant de le suivre à l'étage. Je le remercie pour tout qu'une fois arrivé devant la porte de ma chambre. On se souhaite une bonne nuit avant qu'il disparaît dans les escaliers. Lorsque je pénètre dans ma chambre, je constate une petite boule dans mon lit. Il semblerait que Charlotte ait pris l'habitude de dormir dans mon lit tous les soirs. Je souris à l'idée. J'irais à la pêche au renseignement demain matin. En attendant, je fais le moins de bruit possible avec ma valise. Je la laisse dans un coin de la chambre, puis je récupère un pyjama dans mon dressing. Je lui dépose délicatement un bisou sur son front avant de m'enfermer dans la salle de bain pour me brosser les dents et me déshabiller. Je garde juste ma culotte pour la compléter avec un vieux t-shirt de mon père qui m'arrive à mi-cuisse. J'adore ce genre de pyjama. J'ai dû reprendre l'habitude de mettre des shorts à l'école comme je ne suis pas seule, mais je suis largement plus à l'aise comme ça. Je ressors de la pièce et je me glisse enfin sous la couette de mon lit. C'est un réel plaisir de pouvoir enfin dormir dans mon grand lit.


Samedi 14 novembre ; 10 heures 35 - Chambre Clarke.

- GRIGRIIIIIII !!!

Je sursaute en sentant une boule au-dessus de moi. Oh mon Dieu. Je grogne face à ce réveil dont je n'ai plus l'habitude. J'ai à peine le temps de me redresser que deux bras m'étouffent dans une étreinte. Je la serre en retour d'un de mes bras pendant que je frotte les yeux de l'autre.

- Hey ma belle, soufflai-je d'une petite voix.

- Tu ne m'as pas dit que tu rentrais !

- C'est mieux d'avoir la surprise, non ?

- Non ! Je préfère le savoir en avance.

Je souris quand elle s'écarte pour croiser les bras et tirer une bouille adorable. Je m'étire comme il se doit avant de me laisser retomber sur le lit. Je suis beaucoup trop flemmarde pour me lever tout de suite.

- C'est ta veste de l'école ?

Je suis son doigt qui pointe ma chaise de bureau. Il y a effectivement ma veste militaire accrochée dessus. Elle est tellement ample et facile à porter que j'ai pris l'habitude de la mettre tout le temps. Rien n'interdit de la porter en dehors. Woods ne m'a d'ailleurs rien dit en me voyant partir avec hier. Elle a juste permis de finir ma tenue.

- Oui, c'est celle-ci.

- Tu me la prêteras une fois ?

- Il faut que tu grandisses un peu avant ça, ricanai-je. Tu m'as manqué tu sais.

- Toi aussi tu m'as trop manqué !

- Ah oui ? Beaucoup beaucoup ?

- Beaucoup beaucoup ! Tu viens prendre ton petit déjeuner avec moi ?

- Oui, laisse-moi juste le temps de mettre un jogging.

J'ai à peine le temps de répondre que je la vois déjà sortir. J'imagine que ce n'était pas une réelle question... Je sors finalement du lit pour chercher un jogging dans ma valise. Je l'enfile rapidement et je sors dans le couloir pour voir qu'elle m'a attendu. Je souris quand elle me tend ses bras. Je n'hésite pas une seconde pour la porter et de descendre avec elle dans mes bras.

- Maman et ton papa ne sont pas là ?

- Je crois qu'ils travaillent.

- Hum.

Je suis soulagée d'apprendre que j'ai encore un peu de temps pour trouver des arguments contre ma mère. Je rentre dans la cuisine où je retrouve Lucie et Samuel. Je dépose ma soeur sur une chaise haute.

- Hey les gars, les saluai-je avec une étreinte à chacun.

- Salut toi.

- Comment vas-tu ?

Je souris lorsque Lucie m'analyse étroitement. Je ne les ai pas vu depuis mon sevrage après tout. Je sais qu'elle était déjà inquiète lors de mon premier que j'avais ici même. C'était elle qui c'était essentiellement occupée de moi. Je suis bien contente de ne pas lui en avoir fait vivre un deuxième.

- Beaucoup mieux, ne t'inquiète pas.On s'est bien occupée de moi. Comment l'a pris ma mère ?

- Énervée... Très énervée. Elle voulait t'envoyer en désintox à nouveau à priori, m'avoue Sam. Elle a changé d'avis après une longue discutée animée avec ton directeur.

- Ouais, je sais. Enfin, c'est ma responsable m'a qui a fait le blocus. Jaha a dû s'occuper des négociations.

- Oh, on n'était pas courant de ça, m'avoue Lucie.

- Ma mère ne devait pas l'être non plus. Woods a insisté pour s'occuper de moi personnellement. J'étais dans sa chambre durant une semaine.

- Elle a eu du courage...

- Ouais, ricanai-je. Je sais pas comment elle a réussi à me supporter.

Si elle savait que les crises qu'elle a vu n'étaient rien par rapport à celle du camp... Elle s'est toujours tellement bien occupée de moi depuis mon retour à la maison. Je ne voudrais pas lui faire de la peine pour rien.

- De quoi ils parlent, Grigri ?

- Rien, ne t'inquiète pas.

- Tu as recommencé ?

Je ferme les yeux en entendant ces paroles. Heureusement qu'elle est dans mon dos. Comment une gamine de six ans peut-elle comprendre ce genre de chose ? Je lui ai fait voir beaucoup trop de choses pour son jeune âge, on dirait. Je prends mon courage à deux mains pour me retourner.

- C'est réglé, je t'assure.

- Tu m'as dit que tu ne repartirais plus à cause de ça !

- Je ne pars plus à cause de ça.

- Tu mens !

- Je ne te mens pas, Cha. Si je pars c'est pour aller à l'école, je te le promets.

- C'est pas ce qu'ils viennent de dire !

- J'ai eu un dérapage, mais ce n'était pas de ma faute, d'accord ? Je te promets que l'histoire a été réglée dans mon école. J'ai d'ailleurs promis à ma responsable de ne plus recommencer.

- À moi aussi tu me l'as promis et tu as recommencé.

Je soupire en la voyant au bord des larmes. Je m'en veux extrêmement. C'est difficile de comprendre pour une petite comme elle.

- J'ai fait un compromis avec cette personne, Charlotte. Si je retouche à ça je perds énormément de chose. Elle va m'aider à me sortir de tout ça, je te promets.

- Vraiment ? Elle va t'aider... ?

Je viens de mesurer l'ampleur de mes paroles. On dirait bien qu'on dit des choses qu'on pense au fond de nous sous la pression. Je lâche la pression sur mon corps.

- Je... Ouais... Elle va m'aider.

Il faut que je me rende à l'évidence. Woods est celle qui peut le plus m'aider. Elle en a déjà fait énormément. Charlotte me laisse enfin me rapprocher. J'en profite pour la prendre dans mes bras. Je n'aime pas la voir aussi mal par ma faute. Je la soulève pour la mettre sur mes genoux, puis je remercie Sam qui vient de nous poser nos petits déjeuners sur le comptoir. Je lui souris pour rassurer l'inquiétude visible dans son expression.

- Quel compromis elle t'a imposé ? me demande-t-il.

- Je n'ai plus le droit de revenir en manque, sinon elle m'interdira toute sortie du camp jusqu'à la fin de l'année.

- Comment ça, toute sortie ?

- Plus de permission, plus de sortie scolaire... Bref, plus de sortie.

- Oh...

- Ouais, oh, répétai-je. Je n'ai plus le droit à l'erreur.

- Très strict ta responsable... commente Lucie.

- Hum, mais très efficace.

- En tout cas, moi je l'aime bien, intervient Charlotte.

- Ah oui ? ricanai-je.

- Oui ! Rien qu'en parlant d'elle tu souris alors que d'habitude tu ne le fais plus. En plus, tu viens de dire qu'elle va t'aider, alors je l'aime bien encore plus.

Je me fige à ses arguments. Cette gosse m'étonnera de plus en plus à chaque fois. Elle est loin d'être bête. Elle sait que je ne souris pas énormément excepter avec elle ou encore Sam, Lucie et Raven de temps en temps.

- Oh... répondis-je sous la surprise. Elle serait ravie d'apprendre ça, tiens.

- Je pourrais la voir un jour ?

- Ça, ça risque d'être compliqué.

L'idée lui passe rapidement quand elle commence à me raconter ce qu'elle apprend à l'école. Elle vient d'entrée en première année élémentaire, alors elle commence à savoir lire et écrire.

- Et sinon, qu'est-ce que tu veux faire aujourd'hui ?

- J'ai le droit de choisir ce que je veux ?

- Ouep. C'est ta journée. On fera tout ce que tu voudras.

- Je veux aller à la patinoire alors !

- D'accord, ricanai-je à son enthousiasme. On ira à la patinoire.

Je ne suis même pas étonnée. Je lui ai habitué à la patinoire très jeune avant de chuter dans la drogue. J'adorais cet endroit. Il y a un bail qui je n'y ai plus remis les pieds. Je lui avais promis d'y retourner une fois et je pense que c'est le bon moment. Je finis mon petit déjeuner, puis je laisse Charlotte à Lucie le temps que je puisse prendre ma douche. Je m'accorde un peu de temps pour me préparer avant de redescendre. J'ai bien le droit à un petit moment à moi. Ils sont devenus rares. Une fois toute prête, il me reste encore un peu de temps avant le repas. Je rejoins donc Charlotte devant la télé. C'est agréable de pouvoir se poser dans un canapé. Même si c'est des dessins animés, c'est bien mieux de pouvoir profiter un écran toute seule. Le seul endroit où on a une télé au au camp c'est en salle commune, alors c'est loin d'être agréable de la regarder. Je profite de ce temps pour faire un tour sur mon téléphone que je n'ai pas touché depuis hier. Raven m'a répondu en disant que je dois lui réserver ma soirée et que je n'ai pas le droit de refuser. Je suppose que j'irais. Au moins j'aurais revu tout le monde ce week-end. Elle aurait pu me mettre de côté à cause de sa copine, mais ce n'est pas le cas. Les gens sont toujours différents quand ils sont en couple, mais pas Raven. La seule chose qui nous éloigne c'est mon départ à Seattle parce qu'on ne se voit plus autant. Ce n'est pas ma meilleure amie pour rien. Quand le message est envoyé, je me rends sur la conversation de Woods. Mes pouces sont hésitants au-dessus des touches. Je rédige un message que j'ai peur d'envoyer. Je ne voudrais pas l'embêter et la faire réellement regretter de m'avoir donné son numéro. En plus, il n'est que huit heures là-bas. Ce n'est même pas sûr qu'elle soit réveillée comme elle était de sortie hier soir. J'inspire un bon coup et j'appuie sur envoyer sans réfléchir.

Moi - 11 heures 27 : Hey la marmotte. Encore au lit ?

Commandante - 11 heures 35 : Marmotte ? Je pensais que tu me connaissais mieux que ça ! Je paris que c'est toi qui viens de te réveiller.

Elle m'a répondu. Elle m'a répondu !!! Je pensais vraiment que j'allais l'embêter, mais ça n'a pas l'air. Comment peut-on être debout à huit heures trente durant un week-end, sérieux ? Cette fille est une psychopathe.

Moi - 11 heures 36 : Non, mais j'ai dormi jusqu'à 10h30 ! Et toi ? Ça t'arrive de dormir au moins ?

Commandante - 11 heures 38 : Ah ah ! J'suis encore une humaine, Clarke. J'ai juste mes habitudes.

Moi - 11 heures 38 : Comme ?

Commandante - 11 heures 40 : Courir ?

Moi - 11 heures 44 : A 8h30 ? Un samedi matin ?!

Commandante - 11 heures 45 : A 7h30, ma chère 😉

Moi - 11 heures 45 : Je maintiens ce que je pense : T'es pas normale.

Commandante - 11 heures 46 : Mdr ! Autant s'entretenir si tu ne peux pas passer ta matinée au lit avec quelqu'un ahah.

Moi - 11 heures 46 : OK... Alors là j'étais pas du tout préparé pour une réponse pareil... Mtn j'suis en train de t'imaginer avec une fille...

Commandante - 11 heures 49 : Enlève-moi tout de suite cette imagine de ta tête ! J'parlais pas de ce sens-là, Clarke 😐

Moi - 11 heures 50 : Trop tard ! J'te pensais pas comme ça 😂😂😂

Commandante - 11 heures 52 : T'es vraiment bête ! J'pensais simplement à profiter les bras d'une personne. Bref, passons. Charlotte est contente de ton retour ?

Moi - 11 heures 54 : Quelle détournement de sujet ! Oh la la et après c'est moi la lâche ! Elle m'a réveillé ce matin en me sortant dessus. Elle est tout aussi tendre que toi si tu vois ce que j'veux dire 😂

Commandante - 11 heures 55 : J'espère bien, tu ne dois pas perdre l'habitude des réveils animés 😉 Au moins il y a une heureuse :) J'espère que tu vas au moins t'occuper d'elle ce week-end.

Moi - 11 heures 56 : Évidemment ! On va à la patinoire cet aprèm :) Et je vois Raven ce soir.

Commandante - 11 heures 58 : Cool. Et tes parents alors ? Tout s'est bien passé ?

Je soupire en lisant le dernier message. J'allais répondre alors que Sam nous appelle pour manger. Midi pile, c'est midi pile ici !

Moi - 12 heures 00 : Ma mère bosse. Je l'ai pas encore vu. Je vais pas éviter mon savon d'après les autres. J'vais manger, on se reparle tout à l'heure si tu veux bien.

Commandante - 12 heures 01 : C'est normal, mais ça va aller, tqt pas. Bon appétit :)

Je souris à son dernier message. Toujours des mots pour me rassurer. Finalement, je n'ai pas dû la déranger vue la façon dont elle m'a fait la conversation. Je range mon téléphone et on va à la cuisine avec Charlotte. Cette dernière ne veut plus lâcher. Elle est carrément collée à moi, comme si elle a peur que je parte. Peut-être que c'est le cas, puisque c'est ce que j'ai fait la dernière fois. J'ai encore eu de la chance de ne pas entendre des reproches de sa bouche. Ils m'auraient plus touché que ceux de ma mère. En attendant, je sens que le départ de dimanche soir va être très douloureux pour elle. Pour ma part, j'ai presque envie de dire que je me sens plus à ma place en internat que dans cette maison. Si mes amis et Charlotte ne seraient pas ici, je n'y remettrai même plus les pieds. Pour le moment, je profite du temps qui se présente à moi. J'ai de la chance d'être entouré de personnes comme eux. Je m'en rends compte que maintenant de leur importance et je compte bien profiter d'eux autant que je peux ce week-end.

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