Chapitre 14

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C'est alors que je marchai vers le dortoir après être allée au jardin que je l'aie vu. Elle avait un énorme chien dans les bras, un tailleur rose, des lunettes roses et une petite face heureuse comme une mamie. Ses cheveux gris étaient remontés dans un chignon au-dessus de sa tête.
C'était clairement la «Mamie Fraise» de Ketchup.
Elle jouait avec son chien quand celui-ci s'échappa. Je courus après pour le rattraper et je réussis.

- KIKI, MON BÉBÉ ! s'écria la vieille dame en accourant vers moi.

- Tenez, lui tendus-je en souriant.

Elle prit son chien.

- Oh, merci, jeune fille ! Comment t'appelles-tu ?

- Gwen Jones.

- Gwendolinda ?

- Non, non, Gwen tout court.

- Gwen tout court ? Hmm... Gwen, Gwen, Gwen... GWEN JONES. Mais, oui !

- Euh... Vous me connaissez ?

- Oui ! Enfin, j'ai déjà entendu parler de toi. Tu partages bien ta chambre avec mon petit-fils chéri Castiel ?

- Oui, oui, c'est ça.

- Je suis siii heureuse pour vous deux !

Je ne suivai pas du tout.

- Euh... Nous deux ?

- Vous deux, les tourtereaux, votre couple !

- Non, non ! Je... Haha... Castiel et moi ? Non.

- Quoi ? Mais non ! Tu n'as pas besoin de te cacher avec moi. Je suis tellllement contente pour vous. Comprends que je serais très, trèèès triste si tu lui briserais le cœur, comme la méchante Debrah et ce petit chenapan de Nathaniel ! J'en ai déjà parlé à touuuutes mes amies ! Surtout à cette énervante Madame Buck qui se vante du fiancé de sa fille.

Comment je pouvais détruire les rêves d'une gentille vieille dame qui met tous ses espoirs en moi ?
Je me résignai.

- Oui, effectivement, Castiel est mon petit ami. Je... Je l'aime, mentis-je.

Je me sentais mal tout d'un coup. Est-ce que Castiel savait ce qu'elle pensait ? Est-ce pour ça qu'il craignait tant que je la croise ?
Mon corps était parcouru de frissons d'insatisfaction. J'aurais peut-être dû dire la vérité.
Mais, ce n'est pas tout le monde qui veut la savoir la vérité...

***

- Tu veux que je t'ignore ? Ben, je vais tellement t'ignorer que tu vas douter de ta propre existence !

- Parfait !

Il claqua la porte après avoir dit ce mot.
Ça, c'était la fin de notre première grosse chicane. On a beaucoup crié, je l'ai giflé, j'ai pleuré et j'ai ri jaune.
Je pense qu'il est parti pleurer...
Sérieusement, on y est allé un peu fort tous les deux. Juste parce que sa grand-mère pensait qu'on était ensemble. Et moi qui prévoyait un samedi calme et reposant. Ben, fail, Gwen !
Maintenant, je me sentais encore plus mal. Il y a plein de trucs qui sont sortis parce que j'étais frue.
J'avais même appris que sa mère était parti quand il avait 10 ans. Je pense que c'est là qu'il voulait pleurer.
Mais, le truc, c'est qu'on avait chacun trop de fierté pour s'excuser.

Je m'assis sur mon lit et me mis en boule. C'était une habitude que j'avais acquis avec le temps. On dirait que ça me faisait du bien.
Je pris une grande respiration avant de courir jusqu'à la salle de musique.
Devant la porte, j'entendis des voix que je connaissais bien. Je m'accotai sur le mur et me laissai glisser.
J'avais déjà l'habitude qu'ils soient là quand je voulais fréquenter la pièce.

The bad boy who stole my roomWhere stories live. Discover now