Chapitre 4

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Je suivis la directrice adjointe jusqu'au bureau du principal alias papa de Castiel. Mes parents étaient assis devant lui et quand la porte s'ouvrit, ils se retournèrent vers moi avec une expression sévère. Je ne leur adressai pas un regard et m'assis sur la dernière chaise libre directement devant le directeur. Je n'avais pas peur de le confronter du tout. Au pire, je serais quoi... renvoyée ? D'accord. De toute façon, j'en avais marre de cette école depuis un petit gros bout.

M. Smith prit une feuille de papier remplie et la regarda d'un air grave.

- Mlle Jones.... Nombreuses fugues, des retenues qu'on ne peut même plus compter sur les doigts des mains, des réflexions écrites qui tombent sur son dossier comme la pluie et des mauvais commentaires des professeurs à la tonne. La jeune fille sèche les cours, arrive en retard, répond aux profs et... excusez-moi, mais dois-je continuer ?

- Non, c'est bon, répondis-je à leurs places.

- Je ne parlais pas à vous, mais à vos parents, Gwen.

Je levai les yeux au ciel et regardai mes deux parents semblant muets comme des carpes.

- Nous avons compris le message, monsieur, répondit finalement mon père.

Dire que je suis le portrait de cet être stupide et lâche. Sérieux, j'ai honte.

- Quelle sera sa sentence ? demanda ma mère.

« Roh, ça va ! On est pas au tribunal non plus. » pensai-je.

- Et bien... Ça dépend. Gwen. J'aimerais que tu m'expliques... pourquoi ce comportement ?

« ... Pourquoi ce comportement ? Euhm... Parce que ! » pensai-je.

J'étais paniquée, je ne savais pas quoi répondre. Je ne voulais pas le dire devant mes parents. Je voulais pas qu'ils croient qu'ils m'atteignent.

Je gardai les lèvres closes et haussai les épaules.

- Si parler devant vos parents vous dérange, ils peuvent quitter la pièce, me dit-il.

Il lit dans les pensées ?!

J'avoue que le regard pesant que mes parents me lançaient ne m'aidait pas.

- Je ne crois pas que ce soit nous qui la gênons, M. Smith, commença ma mère. Je veux dire par là que connaissant Gw-

- Je veux qu'ils quittent, oui, la coupai-je froidement.

Connaissant Gwen ?! CONNAISSANT. GWEN ?! Haha. Je suis morte de rire.

Ma mère afficha une expression outrée.

- Bien. Monsieur et madame Jones, s'il vous plait de quitter la salle le temps qu'elle m'explique.

Ils se levèrent essayant de garder un peu de dignité pendant que j'essayais de ne pas sourire devant ce spectacle.

Ils partirent avant de me lancer un dernier regard. Je les regardai en me mordant la lèvre pour ne pas rire. Ce regard offusqua ma mère et elle me lança un regard noir avant de claquer la porte.

Je me retournai lentement vers monsieur Smith.

- Bon, enfin ! m'exclamai-je.

Je m'assis enfin à mon aise, c'est-à-dire, à genoux, sans souliers sur la chaise. Je mis mes coudes sur son bureau et il sembla surpris que je prenne autant mes aises.

- Dans cette école, il y a une hiérarchie sociale assez... injuste. Disons que je ne suis pas en haut. Les profs s'acharnent sur moi. Surtout, M. Kirou. Maintenant, je vais vous donner un exemple d'une personne que vous connaissez bien : Castiel. C'est de vous cet enfant si je ne trompe pas ? Enfin, bref. Lui, il est tout en haut de la hiérarchie sociale. Il fait même peur aux profs parfois. C'est n'importe quoi ! Hier, je suis arrivée à moins d'une minute de retard à un cours, je me suis tapée une réflexion de 100 mots. Votre fils a «poliment» ouvert la porte et le prof lui a souri en lui offrant de s'asseoir. Bien sûr, ce n'était pas assez pour lui, donc il a demandé au prof de me faire bouger de ma place. Il a accepté ! Je ne sais pas quelle éducation vous voulez donner à votre fils, mais celle que vous exercez là, ce n'est pas la meilleure. LES. PROFS. LE. CRAIGNENT. Ça devient grave. Enfin. Pour en revenir à moi, les profs savent que je n'ai personne qui viendra me défendre, alors ils se permettent pour la plupart de montrer leur vrai personnalité avec moi. Votre fils, il a vous. Mes parents ne viennent pas souvent, alors je me dois de sortir de l'école par mes propres moyens. Alors que votre fils, il va, il revient à son aise. Je sèche les cours ? C'est simplement que je suis plus capable de cette inégalité !

Le directeur semblait réaliser quelques choses. J'étais bien fière de moi.

- Mes parents peuvent revenir s'ils veulent, rajoutai-je.

Il fit signe à mes parents de rentrer. Ils rentrèrent un peu frustrés.

- Je vais encore réfléchir pour votre fille. Pour le moment, elle a une retenue demain soir et un avertissement sur son dossier. Elle ne va pas en cours aujourd'hui pour réfléchir, conclut le directeur. Vous pouvez disposer.

Je me levai la première, remis mes souliers et partis vers ma chambre. Je m'en suis plutôt bien sortie... Enfin, je crois.

Mes parents me stoppèrent et me suivirent dans ma chambre prétextant qu'ils voulaient me parler. Genre.

On arriva dans ma chambre et je m'assis sur mon lit. Ils choisirent de rester debout devant moi.

- Gwen Mya Cheyenne Rose Jones. Je n'arrive pas à croire qu'on doit encore se déplacer pour toi ! La prochaine fois, je te jure que tu ne t'en tireras pas aussi facilement ! s'exclama ma mère. Tu nous as ridiculisé devant ton proviseur ! Quelle insolence ! Je ne me rappelle pas t'avoir élevé de la sorte !

- Je ne me rappelle pas que tu m'es même élevée, répliquai-je en me levant d'un bond.

- Sur quel ton, tu parles à ta mère jeune fille ?! s'offusqua mon père.

- Sur le ton dont elle mérite que je lui parle ! me défendis-je.

- Je n'arrive pas à croire qu'après tout ce qu'on a fait pour toi... lança ma mère au bord des larmes.

Elle pleure ?! C'est ELLE qui pleure ?!

- Je ne vous dois RIEN ! leur hurlai-je.

Je ne l'avais pas vu arriver. Elle m'a pris par surprise pour me laisser sans voix. Je n'arrivais pas à le croire. Il m'a giflé. Mon père a osé me gifler.

- Tu l'as cherché, dit-il froidement tandis que les larmes me montaient aux yeux.

Je gardai la bouche ouverte, complètement choquée. Les deux quittèrent la pièce et claquèrent la porte. J'allais proche de ma porte pour vérifier s'ils quittaient vraiment. J'ouvris la porte et hurlai : « JE VOUS DÉTESTE ! »

Je refermai la porte et me laissai glisser contre le mur. Je touchai ma joue avec ma main. Je ne réalisai toujours pas. Soudain, des larmes dévalèrent sur ma joue.

Tant pis s'ils ne reviennent pas. NON. Tant mieux !

The bad boy who stole my roomWhere stories live. Discover now