Chapitre 63

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- Tu penses qu'ils vont parler de quoi ? demanda Cléo en regardant Castiel, alarmée.

Je regardais le garçon à mon tour. Il n'avait pas l'air d'avoir la réponse à cette question et vint me joindre sur le lit.

- Aucune idée, lui répondit-il.

Par la suite, ce fut au tour de Cléo de s'affaler sur le lit. On resta un moment dans le silence tous en train de chercher des réponses dans le plafond. Les voix commençaient à retentir plus fort et les phrases à sonner plus claires. Toutefois, la situation semblait être sous contrôle grâce à Mamie Fraise pour le moment. Cette dame savait se faire respecter, il n'y a aucun doute là-dessus. Le calme ne dura pas longtemps. Il suffit que Kate prononce les mots «Je pense que ce qui est mieux pour Cléo» à fin d'activer le mode rage en la mère de Castiel. Et j'aurais pas voulu être à sa place.

« Tu sais quoi de ce qui est mieux pour ma fille ? D'abord, tu te ramènes, tu prends ma place, tu la rencontres deux secondes et tu crois que t'as un mot à dire ? » s'exclama la mère de Castiel tout en riant sarcastiquement.

Bon, maintenant je savais d'où venait le charactère de cette tête de Ketchup. Cette effusion de rage nous fit tous passer de couchés à assis en deux temps trois mouvements.

- Merde, mais pourquoi ils ont besoin de discuter ? Elle avait qu'à prendre Cléo et partir, c'est pas compliqué, s'énerva Castiel.

- T'as raison. Je devrais juste y aller, dit faiblement sa petite soeur avec la tête baissée par la honte.

Ce qu'elle était bonne pour faire pitié cette fillette.

- Cléo, non. Cast', je pense que c'est une discussion qui a besoin de se passer. Ton père vient de découvrir qu'il a une fille, ta soeur vient de rencontrer ton père, ta mère et ton père viennent de se croiser pour la première fois en 300 ans. S'il y a des gens qui ont besoin de parler, c'est bien eux, lui rappelai-je.

- Tu sais quoi, t'as raison, approuva-t-il.

Mais, dites moi quelqu'un pourquoi son ton laissait croire qu'il n'avait pas bien entendu ce que j'avais à dire.

- Il y a des discussions qui doivent se passer, continua-t-il en se levant et en se dirigeant vers la porte. Moi aussi j'ai des questions. Donc, on va faire un petit Q&A et voir s'ils ont encore des trucs à dire.

Sur ces mots, il ferma la porte derrière lui et on l'entendit descendre les marches. Mon colocataire n'était pas exactement la personne à appeler pour calmer une situation. Son truc à lui était plutôt de rajouter de l'huile sur le feu.

- J'aurais du rester à la maison. C'était pénible, mais au moins, c'était pas ça, soupira Cléo en regardant vers le vide.

Le fait qu'elle me rappelle une jeune créatrice de chaos aussi connue sous moi-même me fit la prendre dans mes bras.

- Avoue qu'on s'enfuie ? lui proposai-je.

- J'ai essayé une fois, ça a pas bien tourné.

- Cette fois-ci, peut-être que c'est pour le mieux.

Je mis fin à mon étreinte avant de lui prendre la main et d'avancer dans le corridor. Par l'ampleur de leurs voix, je conclus que les autres étaient encore dans la salon ce qui laissait une ouverture pour sortir par la porte du garage. Je signalai à la brunette de me suivre alors qu'elle me regarda avec un sourire. On avança à pas de souris vers notre sortie puis l'air frais (très frais) de l'extérieur nous accueillit alors que la porte se refermait à l'arrière de nous.

- Enfin, m'exclamai-je dans un murmure.

- Enfin, répéta Cléo avant de ricaner et jeter ses bras dans les airs. Maintenant, on va où ?

The bad boy who stole my roomWhere stories live. Discover now