Chapitre 6

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M. Smith venait de cliquer sur le carré pour stopper l'enregistrement. Je me retenai grandement pour pas lui rire dans la face.

Dans l'enregistrement d'une élève qui voulait garder son anonymat (comme si je savais pas que c'était genre Peggy, la journaliste du lycée un peu trop dans son rôle), on entendait Castiel et moi en train de chercher le réveil. Je pouvais l'avouer que vu d'un autre œil, on pourrait tirer des fausses conclusions pensant que Castiel et moi faisions un truc pas trop catholique, je pense.
À ce que je vois, ils n'ont pas remarqué que c'est très rare que des personnes cou... euhm... font ce truc avec, comme musique de fond, Hello Kitty.

- Puis-je avoir des explications, Gwen ? demanda fermement le directeur.

Je sentais que si j'ouvrais la bouche, j'aurais échapper un rire incontrôlable. C'est ce qui se passa.
Je lui expliquai l'histoire à travers mes hoquets de rire, soulagée de savoir enfin la cause de ce jugement qui m'était tombée dessus sans prévenir.

À la fin, M. Smith eut un rire soulagé.

- J'ai eu peur que tu aies trahi ma confiance et j'aurais eu de sérieux problèmes. C'est rare les chambres mixtes, vous êtes la seule active en ce moment, donc, essayez de garder votre sang-froid. J'ai vu mon fils ce matin, il te boude et dès qu'il entend ton prénom, on aurait dit, Hulk. Je sais pas si tu me caches des détails ou s'il est juste rancunier.

- Rancunier, choisis-je.

Il rit.

- File en cours et sois sage !

- Oui, père Noël, répondis-je en quittant la pièce.

Dans le couloir, je réalisais que je faisais ami-ami avec le directeur. Plus téteuse que moi, tu meurs. Mais bon, il était pas Drama Queen et c'est rare. On dirait qu'il aimait son travail, ce doit être pour ça que je me sentais à l'aise. Ce que je déteste les adultes rabat-joies qui n'aiment pas ce qu'ils font comme travail. Ma philosophie ? Si tu passes ta vie à vouloir plaire à tes parents, tu ne vivras jamais.

Je rentrai dans la classe de français où tout le monde me regardait. Je leur fis mon plus beau sourire et partis m'asseoir à l'arrière. La rangée opposée de celle de Castiel. Ce dernier me lançait un regard pesant.

Avant de virer folle, je me retournai vers lui et lui fis un faux sourire.

Il détourna enfin le regard.

Je pus enfin me concentrer sur le cours.

L'avant-midi se passa assez vite. Je reçus de papier que me traitait de "p*te" ou de "traînée" et autres. Je gardai la tête haute, déchiquetai les papiers et les jetai à la poubelle. J'en eus même un qui me disait que Castiel s'en vantait partout. C'est bien son genre à ce Show Off.

Après mes deux cours de la matinée, je partis à mon casier et quand je l'ouvris, des tas de papiers tombèrent.

J'en ramassai un. « Trainée » Et un autre. « Tu devrais avoir honte ! » D'autres avec des « P*te »

Il y avait trois écritures que je pouvais distinguer. Celle de Charlotte, Li et Ambre, logiquement. J'avais les larmes aux yeux et me pinçais la lèvre pour ne pas que ça sorte.

Je les ravalai, sortis avec rage tous les papiers de ma case et kickai dedans. Tout le monde était déjà parti dîner. Enfin, "déjeuner", comme ils disent.

Je claquai ma case et pris une grande respiration.

Je pris les papiers et fis une boule avec que je mis sur mon chandail que j'avais relevé vers l'avant pour faire une grosse poche. J'écrivis un mot spécialement spécial pour elle. Je partis au self avec un sourire de vengeance.

The bad boy who stole my roomOù les histoires vivent. Découvrez maintenant