Chapitre 62

414 24 1
                                    

Castiel avait à peine eu le temps d'expliquer ce qu'il se passait à son père avant que ce dernier aille le telephone à l'oreille tandis que le frère et la soeur étaient assis inconfortablement sur le sofa du salon. Par la grâce de Dieu, la personne à l'autre bout du fils, aussi connue sous la mère des deux enfants, ne répondait pas.

- Donc, tu es allée la voir ? Sans m'avertir ? demanda le père en recomposant le numéro encore une fois après être tombé sur le répondeur.

- Je pensais pas que j'avais besoin de ta permission.

- T'as bien aimé ta visite ?

C'était l'une des rares fois en plusieurs années que son père lui demandait ce qu'il ressentait réellement. L'une des rares fois où il attendait une réponse sensée. Toutefois, bien sûr, ce devait être cette question. Il aurait voulu pouvoir y répondre d'une certaine manière. Il aurait aimé pouvoir dire qu'il hésitait à emménager avec sa mère et Cléo et qu'il avait eu raison de l'avoir détesté pendant toutes ces années. Par contre, la seule chose qui put sortir de sa bouche à ce moment fit :

- Non.

M. Smith prit une grande respiration avant de recomposer le numéro en faisant les cent pas autour du salon.

- Et c'est qui elle ?

- C'est ce que j'essaie de te dire depuis toute à l'heure ! C'est ta fille.

- Qu'est-ce que tu racontes ?

- Maman est partie parce qu'elle était enceinte.

- Ta mère était tout sauf enceinte. Elle était-

Mais avant qu'il ne puisse commencer ses lamentations, Cléo éclata en sanglots. Des sanglots de stress, de peur et d'incompréhension. Sa mère avait accueilli Castiel comme un Dieu alors qu'elle se faisait accueillir comme une bombe. Le directeur déposa le téléphone et alla vers la fillette en larmes.

- Ne pleure pas, je suis désolé. Je suis vraiment désolé. C'est qui encore tu disais, Castiel?

- Ok, là, tu te fous de ma gueule, dit l'adolescent avant de se lever d'un coup.

- Tu voulais vraiment pas de moi alors... soupira Cléo toujours en larmes.

- Écoute, mademoiselle. Il y a une différence entre ne pas vouloir et ne pas savoir. Si j'avais su... Si seulement j'avais su...

Le père des enfants secoua la tête et regarda encore une fois la fillette. Elle lui ressemblait. À sa mère. Toutefois, quelque chose dans son regard lui semblait drôlement familier.

- Bon, Cléo, on bouge, dit son grand frère avant de la tirer en dehors de ce chaos.

Elle n'avait pas besoin de vivre ça.

- Tu sais que même si nos parents sont étranges, au moins tu m'as moi ?

Cléo redoubla de pleurs en secouant la tête.

- Mais, c'est quoi ton problème ?

- T'es le plus étrange des trois.

The bad boy who stole my roomWhere stories live. Discover now