Chapitre 58

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- T'as peut-être séché avec Ethan ? Peut-être, tu me dis ?

- On dirait bien, confirmai-je avant d'ouvrir mon casier. Il va mieux maintenant !

- Après tout ce qu'il a fait, je ne pense pas qu'il va aller mieux non. Il aurait du venir me voir, on aurait bien discuté.

Ah, ce garçon et sa rancune éternelle. Je levais les yeux au ciel avant de planter mon regard dans le sien.

- Il avait des problèmes.

Je ne savais moi-même pas pourquoi je défendais Ethan. Mon dieu qu'il m'avait donné des frissons ce gars-là. Ils m'avaient fait passer par toute une palette d'émotions, mais à chaque fois que je fermais les yeux pour mieux y penser, des images de son poignet torturé par la poigne de son père et de ses pleurs interminables me hantaient. Il avait obtenu l'aide dont il avait besoin et il s'était excusé. À ce point, je ne voyais vraiment pas ce qu'il aurait pu faire de plus.

- Comment tu peux même voir du bon en lui ? Einstein, arrête de faire confiance à tout le monde, me supplia-t-il.

Il était un peu hypocrite celui-là. Comme s'il avait toujours été un ange avec moi.

- Cast', regarde toi avant de parler. Si tu vois un ange, reviens juger en qui je vois du bon. Si non, je t'inviterais à te mêler de tes affaires.

Je fermai mon casier dans sa face avant de partir en classe. Et moi qui avait hâte de le voir.

L'heure du diner fût le meilleur moment. La réunion avec des amis qui m'avaient manqué pour de vrai faisait du bien. Rosa avait pris du ventre, sa grossesse ayant avancé. Lysandre s'était coupé les cheveux et Kim avait maintenant de longues tresses. Il manquait tout de même Quentin, Dajan et notre chère Violette, mais ce que j'avais présentement me suffisait.

- Maintenant que t'es une baleine, Rosa, comment tu vas gérer les cours ? lui demanda Castiel tout en prenant une bouchée de spagetthi.

Rosalya lui sourit avant de laisser couler des larmes.

- Honnêtement, je sais pas.

- Merde, murmura Castiel en prenant une autre bouchée de son repas.

En froid ou pas, ce garçon méritait une petite remise à sa place.

- Surveille tes mots ! m'exclamai-je en tambourinant sur son épaule. D'où tu te permets de continuer à manger ? Excuse toi !

- Désolé... commença-t-il. Désolé ! répéta-t-il lorsque je capturai son bol de spag.

Il reprit son bol de mes mains en murmurant «vieille folle».

- J'ai accès à l'ascenseur maintenant, fit remarquer Rosa dont les larmes avaient sèchées.

- Attention de ne pas le faire tomber.

Et une autre tape sous la table pour Castiel. S'il continuait comme ça, il allait finir en mauvais état.

- Ok, mec, c'est bon, l'invita Lysandre alors qu'Alexy avait de la misère à se retenir pour ne pas rire, ce traître.

Par contre, quand ce fût Lys' qui lui dit d'arrêter, l'ex-tomate obéit et mangea paisiblement. Il me tombait vraiment sur les nerfs.

J'accompagnais Rosa à sa première ascension vers le deuxième étage. Je n'avais jamais utilisé l'ascenseur de l'école et me contentais des bons vieux escaliers pour passer d'un étage à l'autre. Par contre, celui-ci était paisible. Sans embouteillage, sans bruit. À part les questions curieuses de Rosa.

- Il s'est vraiment rien passé en Floride ? me demanda-t-elle.

Tout d'un coup, je me rappelais d'un parie que l'on avait fait il y a deux mois. Un parie que je croyais dure comme fer gagner. Je venais de perdre 20$, parce que je n'avais pas été capable de contrôler mes sentiments.

The bad boy who stole my roomWhere stories live. Discover now