Après une tentative de suicide et plusieurs rendez-vous chez le psychologue, Danaé se voit forcée d'aller dans une colonie de vacances pour l'aider : la colonie de détoxication des mauvaises pensées, soit la colo détox. Qui aurait pu croire qu'elle...
Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.
Lorsque je sors de la douche, je mets rapidement mon pyjama et je file devant le grand miroir de notre salle de bain. Comme à mon habitude, je passe sur ma peau acnéique des produits, de toutes sortes, dans l'espoir de rendre ma peau lisse un jour. Je me brosse les dents, puis je tente de coiffer mes cheveux bruns, avec difficulté puisqu'ils ont commencé leur vacances tout emmêlés.
En temps normal, j'aurais tendance à vouloir détruire cette glace afin de ne plus jamais m'y voir. Pourtant, je me regarde, avec un peu trop d'insistance. Je prends de grandes inspirations en essayant de faire quelque chose d'inhabituel chez moi : chercher le positif. Alors, je scrute mon corps, mon visage, mes yeux, mes cheveux, tout. Dès que je remarque l'un de mes nombreux défauts, je fais abstraction. C'est dur, mais j'y arrive. Et je remarque des beaux yeux bleu clair mais aussi des petites tâches de rousseur sur mon nez qui me rendent moins monstrueuse, plutôt mignonne.
Cette journée a plutôt été calme. J'ai simplement eu un rendez-vous avec Loïc, je suis allée dans l'atelier photo avec Zélie après le repas et il se trouve que l'activité de cet après-midi était aussi une séance photo. Comme quoi, le monde est bien fait. Et cette fois-ci, j'ai trouvé que les adolescents étaient plus ouverts, moins en retrait, mais plutôt sur le devant de la scène, tandis qu'Ava et Ely se faisaient toute petite. Je me demande si elles avaient peur d'être exclues, comme Tobias.
Pourtant, je suis épuisée. Alors, je m'allonge dans mon lit. Enfin, je m'affale.
C'est lorsque je ferme les yeux que je sens une main se poser sur mon épaule. Je sursaute, puis je regarde difficilement dans la pénombre de qu'il s'agit. Je distingue Zélie, debout, en train de me regarder. Dans les vapes, je réussis après plusieurs essais à allumer ma lampe de chevet.
Elle est habillée, coiffée, sans maquillage. Avec sa veste en cuir iconique, elle porte le T-shirt Nirvana qu'elle m'avait prêté et un jean complètement noir. Elle a aussi un sac à dos de la même couleur. Tandis qu'elle met ses Dr Martens, elle me propose de sortir. Je me fais la réflexion qu'on pourrait croire qu'elle va faire un braquage. C'est ce que je lui dis.
- De toute façon, qu'est-ce qu'il y a à voler ici ? chuchote-t-elle en souriant et en ayant du mal à mettre ses bottines. Je veux aller voir les étoiles parce qu'il n'y en a presque pas là où on vit. Du moins, on ne les voit pas car les grandes villes sont pleines de pollution. C'est l'une des dernières fois où l'on pourra les voir avant de partir.
Elle me supplie de l'accompagner. J'accepte, malgré ma fatigue, parce que j'ai envie de passer du temps avec elle et de profiter chaque instant des derniers jours de la colo détox.
Je prends des vêtements dans mon placard, discrètement, pour ne pas réveiller Rheanna. D'un pas doux, on avance jusqu'à la sortie sans se faire remarquer. J'ai l'impression de me retrouver au début de la colonie, lorsqu'on essayait de s'enfuir.
Lorsque l'on passe devant une chambre où on entend des ronflements, on se retient de rire. Parfois, dans les endroits dangereux où il y a des fenêtres, on s'accroupit le plus possible pour ne pas être vues. Une fois sorties, on se met à courir jusqu'à un arbre assez grand pour nous cacher.
