Après une tentative de suicide et plusieurs rendez-vous chez le psychologue, Danaé se voit forcée d'aller dans une colonie de vacances pour l'aider : la colonie de détoxication des mauvaises pensées, soit la colo détox. Qui aurait pu croire qu'elle...
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Je ne sais pas réellement quoi faire. Alors, j'attends impatiemment la prochaine activité afin de la voir. J'ai passé de longues minutes à essayer de chercher comment régler cette étrange situation. Et je n'ai rien à me reprocher pour une fois. Je dois juste comprendre cette saute d'humeur qui a abouti à ce rouge à lèvres violet. Je préfère le rouge, je préfère quand elle ne me déteste pas.
Pour résumer, j'ai tout prévu : attendre son arrivée à l'activité - là où elle ne pourra pas vraiment s'enfuir - et la forcer à m'expliquer le malentendu. Si elle reste muette... je n'ai pas de plan B. J'ose espérer que tout ça va se terminer au plan A.
On se met tous en cercle. Les animateurs s'installent au centre et nous explique le but de l'activité de cette matinée du huitième jour. De ce que j'ai compris, nous allons prendre soin de nous ce matin avec divers ateliers qu'on choisira.
Actuellement, Zélie ne prend pas soin de moi. On dirait juste qu'elle me jette comme un vieux mouchoir plein de morve sous prétexte que j'ai été une mauvaise personne. Cependant, la seule chose que j'ai mal faite, c'est être une morve, trop collante.
Les métaphores ne me mettent pas en valeur.
Je ne croise ni le regard de Zélie ni sa silhouette au loin. Je ne vois ni ses jolis cheveux noirs ni son horrible rouge à lèvre violet. Je n'aperçois rien. Pas l'ombre d'une Zélie à moins d'un kilomètre. Les gens partent rejoindre leur atelier. Quant à moi, je guette toujours son arrivé.
- Tu fais quoi, Danaé ? me demande un garçon.
En me retournant, je me rends compte qu'il s'agit d'Abel. Et je me rends aussi compte que je devrais abandonner cette attente puisqu'elle ne viendra sûrement jamais.
- J'attendais Zélie, je réponds tout doucement comme si j'en avais honte.
- En tout cas, je ne l'ai pas vue. T'es sûre qu'elle va venir ? Si tu veux, on peut aller voir dans sa chambre.
C'est ce qu'on pourrait faire. Ce que Abel ne sait pas, c'est que si elle n'est toujours pas arrivée c'est parce qu'elle me hait. Ce qui m'énerve n'est pas qu'elle me haïsse, c'est que je ne sais pas ce que j'ai fait pour en arriver à ce point-là. Elle me laisse un le flou total.
- Non, viens on va autre part.
- Et Zélie ?
- Elle ne mérite pas le fait que je l'attende.
Je me mets alors à marcher rapidement vers un des ateliers, et il me rattrape.
- Wow. Il s'est passé quoi avec elle ?
- Les filles sont vraiment compliquées, je commence d'un ton légèrement énervé. On dirait qu'elles sont toutes... bipolaires ! Et visiblement, Zélie aussi. Elle s'amuse à me faire la tête et à m'engueuler sans raison. Je ne sais même pas ce que j'ai fait ! Elle ne dit rien, elle m'esquive et je n'ai même pas le droit à une simple explication.
