5: l'anxiété à son paroxysme

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Je m'assis sur un banc, observant les alentours

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Je m'assis sur un banc, observant les alentours. Malgré leur timidité, tout le monde trouve quelqu'un... excepté moi. Obtenir de la sympathie est impossible lorsqu'on est autant repoussante que moi. Je ne vais pas supporter cet endroit pendant quatorze jours. J'ai l'air stupide, terriblement bête avec ces larmes me coupant la vue et ma tête rouge sans raison valable.

L'anxiété à son paroxysme, le mal-être chez moi refaisant surface, je suis si énervée, triste, voire jalouse de Zélie, délaissée alors que je l'ai bien cherché : je suis un monstre. Je m'arrache la peau autour de pouce par réflexe et habitude. Me blesser aux doigts m'empêche de crier sur tous les toits mon agacement. Je suis déjà horrible alors me détruire davantage ne causera aucune différence. J'essaye de cacher mes larmes en vain. Je ne suis même pas capable de faire ça.

Petit à petit, il ne reste plus personne dans le hall. Hormis une animatrice, moi et le petit garçon de tout à l'heure. Il se dirige vers moi et je me demande quelle réflexion allait-il me faire.

- Ça va ?

- Bien sûr, je réponds en fuyant son regard.

Il s'assit à côté de moi, ses pieds ne touchent même pas le sol.

- Toi aussi, personne ne voulait de toi ? me demande-t-il.

Avec sa casquette rouge et sa valise en main, il ne semble pas être triste d'avoir atterri ici. Le garçon se présente comme une personne impatiente d'aller dans sa première colonie. En fait, il est triste de se retrouver tout seul.

- Ce n'est pas ça, ils doivent ne plus avoir de places.

Je rassure quelqu'un alors que je n'arrive même pas à relativiser l'abandon de Rheanna.

- C'est trois par chambre ?

- Oui.

- Donc ils m'ont menti, je le sais, j'en étais sûr. Ils m'ont dit « désolé mec, on a plus de place », je leur demande où est le troisième colocataire et ils me sortent « c'est que deux par chambre » avant de partir en riant.

Tout en parlant, ce petit garçon les imite avec énormément d'expression sur le visage. Je me mets à rire doucement. Les deux autres ne savent pas ce qu'ils ratent. Je pense qu'ils loupent des heures de rigolade si j'en crois ma première impression sur lui.

- Pourquoi tu rigoles, madame ? Ajoute-t-il.

- Je pense au fait qu'ils doivent manquer une personne très marrante.

- Merci, la personne marrante et certainement la plus jeune de la colo s'appelle Nolan.

- Danaé, pour ma part.

Je remarque que je vais mieux. Je jette un rapide coup d'œil à mon doigt pour voir les dégâts, causant un silence dans le hall. Mon pouce est en sang. La peau est déchiquetée autour de l'ongle. Cette ligne rouge avaient coulé le long de ma main sans que je m'en rende compte. Je n'avais pas mal, hormis quelques picotements habituels. Prise de honte, je mets mon index sur l'ouverture et fait comme si de rien n'était.

DÉTOXWhere stories live. Discover now