Après une tentative de suicide et plusieurs rendez-vous chez le psychologue, Danaé se voit forcée d'aller dans une colonie de vacances pour l'aider : la colonie de détoxication des mauvaises pensées, soit la colo détox. Qui aurait pu croire qu'elle...
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Click, Clock, début de la miracle morning.
Contrairement à ce que j'aurai pu penser, c'est avec un grand sourire que je me réveille ce matin. Non parce que ma vie est un miracle ou que le bonheur s'est enfin décidé à toquer à ma porte. Plutôt parce que quelqu'un a décidé d'entrer dans ma vie. Et aussi surprenant que cela puisse paraître, ce n'est ni pour me faire ni du mal ni pour se servir de moi.
C'est juste pour être là.
Je me lève de mon lit et je salue les filles avec ce même sourire, oubliant la veille, comme dans un film Disney. Je pourrais peut-être me mettre à chanter et danser dans la chambre au rythme de mon cœur, mais ce serait un peu trop. Je crois que je suis niaise. Le bonheur fait oublier pas mal de choses et nous en fait accepter d'autres.
C'est lorsque je m'habille que je tombe nez à nez avec le weekly planner de Zélie. Quelle conne, j'ai oublié de le cacher des mains et du dangereux briquet d'Angie, bien qu'il soit en réalité à mon tendre meilleur ami. C'est lorsque je le prends que je me rappelle de ce que Zélie m'a dit : elle a déjà écrit au crayon à papier. Curieuse, peut-être stalkeuse, je jette un coup d'œil sur le papier. Non parce que je suis folle, plutôt pour vérifier que je ne traîne pas avec une psychopathe.
Je crois que mon sourire est à son apogée lorsque je lis. Qu'est-ce que c'est niais. Elle a marqué des choses futiles comme se remettre au sport ou s'intéresser vraiment à la colonie. Puis mon regard se bloque sur ses objectifs de la semaine.
"Rester en contact avec Danaé."
- Tu fais quoi, Danaé ? me demande Flavie.
Je cache rapidement la feuille sous mon lit et leur explique que j'ai fait tomber un cahier. Aussi con que cela puisse paraître, ça marche. Pourtant mon sourire aurait pu me trahir.
Faire ma miracle morning n'a pas été un problème. Tout ce qui sortait de ma tête est positif et je ne fais que penser à la fille de mon lycée. Je m'en suis retrouvée à faire du sport en ma propre volonté sans trop me plaindre, à avoir la motivation de lire et à avoir des rêves d'avenir optimiste plutôt que la quantité de malheur que je pensais ne jamais surmonter. Il suffit de rencontrer une Zélie pour tout oublier.
J'écris tellement, beaucoup plus que nécessaire. Je raconte en détail - peut-être un peu trop - la superbe soirée sous les étoiles. J'ai une idée : je vais raconter chaque jour de la colonie pour garder ces géniaux souvenirs.
Et quand je serai triste -parce que je le serai un jour- j'ouvrirai ce cahier nommé "colo détox". Et il me remémorera qu'au début rien n'allait, puis que tout allait en un fragment de secondes.
Je m'habille, je me brosse les dents, je fais attention à être belle et je descends. À chaque fois que je passe devant une vitre, je me regarde discrètement, vérifiant si ma coiffure n'est pas défaillante, si je n'ai pas de crotte autour des yeux ou si mes vêtements sont bien en place. Mes manies de plus en plus étranges, je me dis que c'est le bonheur qui apporte cela.
