8: rheanna et la cafétéria

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J'arrive dans la salle à manger avec la boule au ventre

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J'arrive dans la salle à manger avec la boule au ventre. Je scrute chaque personne jusqu'à trouver cette folle de Zélie assise à une table, entourée de monde, et surtout de Rheanna. La fille du train n'en a plus rien à faire de moi à présent. Bien que cela me rende triste, je me rends compte qu'on ne se connaissait à peine, que je ressemble plus à une gamine qu'autre chose dans ma réaction et que je dois me calmer. On était vingt dans la colonie, dont quatre animateurs. Autant dire que la salle paraît vide. Sur ces tables de huit non remplies, les adolescents laissent des espaces entre chaque groupe afin de rester dans la même grappe. Je vois mes colocataires, elles doivent m'attendre.

Le mot... cette peste est en plus une psychopathe. Comment ? Quand ? Mais surtout pourquoi ? Ces questions me trottent dans la tête mais je suis incapable d'avoir ces réponses.

Je n'ai pas envie de parler à qui que ce soit. Je préfère rester dans un coin, seule dans une grande table, près de la fenêtre. C'est ce que je fais. Je n'ai pas le moral à parler, comme toujours. De toute façon, je suis juste la personne à qui ont parle quand on s'ennuie afin de raconter sa pauvre vie misérable. Pourtant, quand je raconte la mienne, les gens ont tendance à fuir.

C'était la même chose avec mon ami Anna. Nous restions très souvent ensemble. Elle m'avait soutenue avec l'affaire Emeric, celui qui m'avait frappée, mais je pense que c'était surtout parce que c'était intéressant afin de faire ses ragots. Quand je lui ai parlé du fait que je pensais être bipolaire, car je passais de la joie à la tristesse sans raison, que je déprimais alors que j'étais entourée, elle a ri. Si seulement elle n'avait fait que ça. Elle l'a dit aux autres, et j'entends par autres les mauvaises personnes. Etrangement, Anna a arrêté de me parler par la suite. Avant les vacances, je voyais Anna passer du temps avec Zélie, et ceci tous les jours.

- Je peux m'asseoir ici ? Demande une voix aiguë, me coupant de mes pensées.

Je lève la tête, il s'agit de Nolan. Je n'ai pas la force de faire semblant de sourire alors je garde mon expression habituelle : neutre, de la tristesse se dessinant légèrement sur mes lèvres. Je veux dire non mais je ne veux pas non plus blesser le garçon. Il est même accompagné d'un autre de son espèce : grand, cheveux bouclés et verts, un peu de barbe, ce qui était bien différent du reste des gens ici. Je l'observe, et ses yeux marron croisent mes yeux verts.

- Si tu veux.

J'aime répondre ça puisque je peux accuser l'autre en cas de problème ou de malaise dans la conversation. Les deux s'assoient alors que je n'avais exprimé mon accord uniquement pour le petit. Celui à la peau aussi pâle que la mienne n'a pas mon autorisation, mais je ne dis rien. Je ne veux pas parler.

- Danaé, je te présente Abel, dit le plus petit de la colonie tandis que l'autre sourit nerveusement.

- C'est sympa comme nom, je réponds.

- Merci.

Le directeur, Alexis, nous a interrompus pour nous faire une annonce comme quoi on aurait des activités le soir qui sont optionnelles et que le matin tout commence à neuf heures. D'après ce qu'il dit, il y aura deux grandes activités par jour. Le reste dans la journée sera optionnel même s'il nous conseille vivement d'y aller. On pourra « sociabiliser » avec des gens « comme nous » le reste du temps car c'est l'un des « piliers fondamentaux » de la colonie.

DÉTOXWhere stories live. Discover now