37: un semblant de fête

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Tandis que Zélie finit ses dernières touches de peinture sur son visage, je me contente de mettre mon jogging

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Tandis que Zélie finit ses dernières touches de peinture sur son visage, je me contente de mettre mon jogging. Je passe rapidement devant le miroir, juste à côté d'elle. Je me regarde, et je pense que ça fera l'affaire.

On dirait que je viens de me réveiller. Mes longs cheveux bruns sont tout ébouriffés. Et, sous mes yeux bleus, on peut apercevoir des cernes. Je fais clairement tache à côté d'elle. Je sais qu'elle me regarde dans le miroir tandis qu'elle essaye de rajouter des couleurs sur ses paupières. Mais, moi, je l'ignore et sors de la pièce. 

Peut-être que je suis mauvaise.

Je m'assoie dans l'escalier en attendant l'arrivée Abel. Durant ce moment, j'ai le temps de croiser quelques garçons de la colonie bien habillés. J'aimerais bien leur dire que leur tenue ne va pas rendre la soirée meilleure, mais ce serait de la jalousie. Je me tente d'attendre sagement le garçon aux cheveux verts, avec un sourire incontrôlé qui se dessine. Je suis sûrement impatiente.

Soudainement, Zélie arrive en trombe. Elle semble assez pressée. Et lorsque je regarde l'heure, je remarque qu'il est déjà dix neuf heures quinze. Pourtant, elle interrompt sa traversée en me voyant allongée sur l'escalier.

C'est là que je me rends compte d'en plus être mal habillée, je suis ridicule.

- Tu vas pas à la fête ? me demande-t-elle.

- Si, non, peut-être. 

- Très drôle. Aller viens, on va bien s'amuser, insiste-t-elle d'un ton amical.

J'aurais bien aimé que son ton soit amical lorsque j'avais besoin d'elle.

Zélie déteste Abel et je ne sais pas ce qu'il en est pour ce garçon. Je n'ai pas spécialement envie de reconstituer la première guerre mondiale. Si elle n'est même pas capable de m'écouter cinq minutes, je ne vois pas pourquoi je la rejoindrais. C'est avec une boule au ventre que je lui réponds. Au fond, ce n'est pas ce que je veux mais ce qui est le mieux pour moi.

- Non, t'inquiète pas pour moi. Va à cette fête et amuse-toi. De toute façon, on a pas besoin de moi pour rire. Et en plus, j'attends Abel.

Elle me regarde mais aucun mot ne sort de sa bouche. C'est comme si quelqu'un vient d'aspirer son âme. Elle cligne plusieurs fois des yeux et me regarde avec cet air dépité. Je prie pour qu'Abel arrive rapidement afin de m'éloigner de cette situation.

- Mais si, moi j'ai besoin de toi.

Mon cœur devient fou. J'ai l'impression que ces mots me pincent chaque seconde où je la regarde. Même s'il bat à cent à l'heure, je fais mine de rien. Normalement il doit bouger à cette vitesse lors d'un événement dangereux et stressant, comme se retrouver face à un tueur en série. Là je suis juste en face de Zélie. Et je pense qu'elle ne va pas me tuer. Même si mon cœur me crie d'y aller, je ferais mieux d'écouter mon cerveau. C'est d'ailleurs bien l'une des rares fois que je le suis.

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