16: embrasement

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Abel semble perdu, ce qui est plutôt compréhensible

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Abel semble perdu, ce qui est plutôt compréhensible. Il me lâche un regard rapide et confus, l'air de dire « elle veut quoi cette folle ? », sauf que moi je sais bien ce qu'elle veut.

Si je pouvais crier de joie, je le ferais. J'irais crier sur tous les toits le peu de bonheur qui m'envahit et non la tristesse que je vis au quotidien. Cela veut dire que je peux partir, que j'ai les moyens et surtout une personne qui me dit que mon idée n'est pas si bête que je ne le pensais.

- Même si ton idée est stupide, rajoute Zélie.

- Je te déteste, marmonné-je.

- On m'explique ? demande Abel.

Je ne peux pas lui dire. J'ai le réflexe de fixer Zélie afin de voir comment elle va réagir, mais elle fait la même chose que moi. Lui dire reviendrait à empêcher toutes possibilités de s'enfuir. Je sais que j'aurai pu proposé à Abel, mais il ne vit pas dans la même ville. Ce serait trop dangereux. Il suffit qu'on se sépare et qu'on se fasse kidnapper. Je n'ai pas envie que ma vie se termine comme les histoires de syndrome de Stockholm. 

Je cherche quelque chose à dire, une excuse qui permettra au garçon de laisser tomber l'affaire, en vain. Zélie se met à parler, à mon grand bonheur.

- Des trucs de filles.

- Non mais c'est bon, je peux savoir, répond-t-il en sortant une nouvelle cigarette.

Raté.

Je n'aime pas du tout cette situation, il nous faut une raison valable. Je suis à court d'idée et je pense que Zélie aussi. Je finis par parler. C'est bien la dernière fois que je m'allie avec elle.

- Abel, en vrai on prévoit un plan pour récupérer nos portables.

- Bah voilà, vous m'invitez même pas.

Il pose trop de questions.

- On perd du temps là, si tu veux ton portable va falloir te taire un peu, répond Zélie.

Abel n'insiste pas plus.

Zélie et moi avons réquisitionné ma chambre afin de préparer mon plan : j'ai proposé à cette peste de partir sans même trouver de moyens. Heureusement la pièce est totalement vide mais j'ai quand même fermé les deux portes par précaution. Histoire que je puisse entendre une Flavie ou une Angie sauvages venir déranger notre discussion, accompagnée d'une haine phénoménale après moi.

Je prends une feuille blanche, dessine rapidement le plan du bâtiment à partir de la visite aux papiers et le montre à Zélie.

- Ta chambre est vraiment en bordel.

- Merci Zélie.

Tandis que j'essaye de lui expliquer mes idées, elle ne peut pas s'empêcher de me couper la parole. On dirait une enfant, incapable de rester assise sur une chaise et toujours à crier "c'est quand qu'on arrive". Or, là, au lieu de crier, elle raconte des choses inutiles qui nous font perdre du temps. 

DÉTOXWhere stories live. Discover now