Après une tentative de suicide et plusieurs rendez-vous chez le psychologue, Danaé se voit forcée d'aller dans une colonie de vacances pour l'aider : la colonie de détoxication des mauvaises pensées, soit la colo détox. Qui aurait pu croire qu'elle...
Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.
Heureusement que Zélie est là. Je suis toute fière de mon excuse pour m'enfuir. A vrai dire, le stress m'envahit. Je ne sais pas si elle m'en veut, je ne sais pas si on va se détester... En fait je ne sais rien. Je ne sais même pas pourquoi je viens lui parler. Je l'ai détestée si longtemps que ce que je fais est insensé. Peut-être que c'est la culpabilité de l'avoir emmener dans un merdier pas possible.
Rapidement, essayant de prendre une allure naturelle, je marche jusqu'à elle.
- Salut.
- Salut, Danaé.
Ne voyant aucune agressivité ou haine envers moi, je doute. Pourquoi ne me fait-elle pas la gueule ?
- On se reparle normalement ?
- Visiblement, je dois y aller mais on se voit à la conférence.
Je l'avais même oubliée. Cette conférence sur les réseaux sociaux, une sorte de « méga activité de la colonie » où tout le monde peut s'exprimer là-dessus et où les animateurs vont nous parler des risques et dangers des réseaux sociaux. Je ne sais pas ce que ça va donner. Même si Zélie ne parle pas comme son ennemie, elle ne me parle pas non plus comme son amie.
Après, je suis bête, on n'a jamais été ami.
Quelques minutes plus tard, je m'installe sur l'un des derniers rangs de la salle de conférence du lycée. Une grande salle avec plus d'une centaine de sièges installés en face d'un grand tableau pour le projecteur et d'une petite scène. Nous ne sommes que vingt, alors la salle n'est pas vraiment remplie. Tout le monde est éparpillé dans la salle bien trop grande pour nous. Je fais exprès de laisser une place à côté de moi, pensant à Zélie, mais je ne la vois toujours pas venir.
A sa place, c'est Rheanna qui arrive.
- Salut, Danaé, je peux m'asseoir ici ?
- Ouais... faut laisser une place à Zélie, elle a dit qu'elle viendrait à côté de moi.
Nous sommes à présent toutes les deux séparées par une place vide, sans vie, sans âme, sans la fille du lycée. Je croise rapidement le regard d'Abel qui me dévisage. Qu'est-ce qu'il m'énerve, je ne l'ai même pas mérité.
La salle se remplie peu à peu, elle se fait recouvrir par des adolescents boutonneux et déprimés, dont moi.
J'ai beau regarder, elle n'est nulle part. J'ai beau observer chaque personne, ce n'est jamais elle. Ni dans les rangs, ni sur la scène. Elle ne viendra pas. Au final, elle me fait peut-être véritablement la tête.
- Zélie ne vient pas ?
- J'en sais rien, elle t'a dit quelque chose ? je demande.
- On s'est pas parlé depuis cette fameuse nuit... En fait elle n'a même pas prononcé un mot. Par contre, qu'est-ce qu'elle écrit. Elle a passé sa soirée à écrire, griffonner et déchirer les pages de son cahier avec une haine surhumaine.
