Après une tentative de suicide et plusieurs rendez-vous chez le psychologue, Danaé se voit forcée d'aller dans une colonie de vacances pour l'aider : la colonie de détoxication des mauvaises pensées, soit la colo détox. Qui aurait pu croire qu'elle...
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Tout m'a démoralisée. Positif, positif, positif, mon cul. C'est compliqué d'être positif. Quand on est triste, on ne s'attend à rien et on n'est jamais déçu. Alors que lorsqu'on est heureux, on a des attentes. Des attentes qui ne seront jamais atteintes car la vie n'est pas parfaite.
Je passe alors le reste de l'activité à écouter sans prononcer aucun mot. Non je ne veux pas tout ruiner. Alors je me tais. Je reste calme. J'essaye de relativiser et de me détendre alors que j'ai envie d'exploser. Même si je parais calme de l'extérieur, j'ai envie de monter sur la scène et de faire tomber ce connard la tête la première.
De toutes façons, une ou deux neurones de moins ne changera rien sur lui tellement il est bête.
Je passe afin de montrer mon dessin : c'est Émeric mais personne ne le sait. Pourquoi ? Car personne n'a idée de la raison pour laquelle je suis venue, et que je n'ai pas envie d'en parler. Ils me posent des questions, évidemment. Et je réponds rapidement.
- C'est mon ex.
Et voilà comment tout le monde va croire que je viens dans une colonie pour détraqués car je vis mal ma rupture, sauf que c'est pas la rupture qui fait mal, c'est ce qui s'est passé avant.
On me parle, j'écoute, j'hoche la tête et je me rassois à ma place à côté de Zélie.
- T'inquiète pas, tu finiras par surmonter ta rupture, me lâche-t-elle.
Je ne réagis pas. Mon cœur est déconnecté et mon cerveau se remémore des souvenirs affreux, comme des flash-backs passant devant mes yeux, pour me faire du mal. Puis la fin de l'activité arrive, je sors comme un robot sans attendre qui que ce soit. Je ne sais plus quoi penser. La joie ou le dégoût ? L'humiliation ou le bonheur ? Tout se mélange alors dans ma petite tête.
Je reste quelques minutes dehors à réfléchir et à poser sur papier mes pensées pour relativiser, penser au positif.
Entrant dans ma chambre, sans âme, je me retrouve nez à nez avec Abel. Plutôt Abel et Angie fumant là où je dors. La pièce pue tellement que ça me donne mal à la tête. Je pense qu'il est aussi surpris que moi vu la tête qu'il tire.
- Vous foutez quoi là ? je gueule, énervée.
- Oh, détends-toi Danaé, me répond Angie avec une voix plutôt étrange.
Je me comporte en maman-poule : j'éteins son joint, j'essaye de lui parler et je fais partir le garçon de ma chambre. Il ne se débat pas. Il quitte calmement la pièce. Qu'est-ce qui a bien pu se passer dans leur tête ? Mais qu'est-ce qu'Abel cherche à la fin ?
- Mais on s'amusait bien !
Elle est complètement défoncée. Je vais faire en sorte qu'elle ne s'attire pas de problèmes comme moi j'ai pu en avoir. Mais que faire ? Elle ne peut pas aller au repas dans cet état. Puis, d'un coup, je la vois se mettre la main devant la bouche et sortir de la pièce. Bienvenue au zoo de la colo détox. C'est en soupirant que je la rejoins. Je ne vais pas la laisser dans cet état misérable.
