17: loin d'ici

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Mon coeur bat à cent à l'heure, je ressens cette joie de faire quelque chose

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Mon coeur bat à cent à l'heure, je ressens cette joie de faire quelque chose. C'est vraiment étrange. Dans ce grand hall, je suis seule avec un but. Le genre de choses que je ne possède pas depuis bien longtemps, une chose qui me fait vibrer et qui me donne une raison d'être là. J'en avais même oublié la sensation. 

Que ferai-je par la suite ? J'espère que Zélie me lâchera un peu les basquettes et commencera à se calmer, à moins que cette fuite la rendre encore plus hautaine qu'elle ne l'est déjà. Je l'imagine se vanter de sa victoire sans même me citer et sans parler de la colo détox. Je me trouve quand même assez dure avec elle : elle est bien calme ici. Trop calme. J'ai du mal à reconnaître cette fille.

Vérifiant autour de moi, je marche sereinement et calmement, essayant de paraître la plus normale possible. Je monte les escaliers, longe le long couloir extérieur, celui qui relie les chambres.

Je m'arrête au niveau des chambres pour vérifier si Zélie est là. Elle doit s'occuper des bagages. J'attends à côté de la porte interdite. Cette porte vitrée qui donne vue directement à l'extérieur et dont on n'a pas le droit d'utiliser. Au final, elle sera utile à une chose : vérifier si tout se passe bien.

J'attends quelque chose, je m'impatiente clairement. Qu'est-ce qu'elle fout ? Elle est censée être dans ma chambre à regrouper mes affaires, pourtant ma valise est toujours là. Je suis obligée d'attendre, à la vue de tous, qu'elle daigne venir. Si un animateur regarde la facade du lycée, je suis totalement foutue.

Adieu la liberté, bonjour la colo détox. Machinalement, je gratte la peau autour de mon pouce ce qui provoque une magnifique peau arrachée. Le picotement s'intensifie autant que mon stress. Où est-elle ?

Lorsque je m'apprête à faire le tour du lycée pour rejoindre ma chambre, terriblement énervée et déçue d'elle, que je vois ma porte s'ouvrir. Je m'accroupis pour pas qu'on ne me voit à travers la vitre. Je la vois, elle est enfin là.

Elle entre dans la pièce et nos regards se croisent. Zélie, portant une veste en cuir et ses cheveux noirs et courts accroché passant devant son visage m'empêche de voir totalement son sourire. C'est lorsqu'elle me fait un clin d'oeil que mon coeur se serre. 

Je dois la laisser faire et lui faire confiance. Je sors : c'est à mon tour d'agir. J'essaye de ne pas regarder en bas à cause de mon vertige et je prends mon courage à deux mains. Pour ne pas perdre de temps je me mets à courir, passant devant chacune des chambres et longeant le lycée. Je peux observer le feu, la seule chose qu'on voit cette nuit. Abel doit être là-bas, sans se soucier de la future disparition d'une peste et d'un bouche-trou.

A mon grand bonheur, je ne croise personne. J'avance jusqu'à la salle des animateurs : là où le bordel reigne. Les objets qui servent aux animations, les papiers et leur propres affaires sont en total désordre. Au niveau fouillis, on dirait ma chambre. 

J'ai beau chercher, je ne trouve rien. Aucune clé n'est présente. Le temps passe, les aiguilles de cette affreuse horloge se décalent petit à petit, et à chaque fois que je regarde mon poul s'accélère. A cette vitesse, je vais faire une crise cardiaque.

DÉTOXWhere stories live. Discover now