47: angie

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Parfois je me réveille et je me rends compte que ma vie entière est vachement drôle, que les situations dans lesquelles je me retrouve sont digne d'un mauvais film français et que je vais bientôt me réveiller de ce cauchemar

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Parfois je me réveille et je me rends compte que ma vie entière est vachement drôle, que les situations dans lesquelles je me retrouve sont digne d'un mauvais film français et que je vais bientôt me réveiller de ce cauchemar. En tout cas, c'est ce que je me suis dit ce matin.

Lorsque j'ai ouvert les yeux, je me suis rendue compte que j'étais encore en retard. Je n'ai toujours pas fait cette routine inutile. Je n'ai pas non plus reparlé à Zélie. C'est un détail important, puisque c'est au moment où je commence à me détacher d'elle qu'elle vient me parler. 

Allongée sur mon lit, je profite de mes dernières minutes de calme avant de devoir supporter toutes les animations de la journée. On n'entend que Rheanna et Zélie qui doivent faire leur routine. Quant à moi, je ne bouge même pas le petit orteil. C'est lorsque tout devient calme que je sens une présence pas loin de moi. Je me sens même observée. 

Puis, une voix familière.

- T'as pas fait ta miracle morning ?

Au départ, je ne réagis pas, persuadée qu'elle parle à sa meilleure amie, Rheanna. Par curiosité, je lève la tête et j'assiste à un spectacle traumatisant : elle me regarde droit dans les yeux avec son livre à la main. On croirait rêver. Je ne sais pas quoi faire. Pour ne pas lui accorder à nouveau de la gentillesse, je me rallonge et tourne mon corps pour ne plus la voir.

« T'as pas fait ta miracle morning ? ». Est-ce tout ce que tu as à me dire après m'avoir jetée comme une ordure ? Même une ordure est mieux traitée. Après toutes ces heures à me remettre en question et à me sentir mal, elle revient vers moi avec une phrase aussi bidon. Pas d'excuses... rien. J'aimerais tellement prendre cette lampe en face de moi et lui balancer sur son crâne. Histoire qu'elle comprenne un peu la douleur que je ressens. J'aimerais tellement lui dire ses quatre vérités. C'est vraiment injuste de jouer comme ça avec les autres.

C'est exactement pareil qu'au lycée. Elle est exactement la même et j'aurais dû me méfier. On ne change pas aussi rapidement. Je la hais. Enfin, je devrais. J'en ai juste marre qu'on me traite comme ça. Je suis comme les autres. Alors pourquoi est-ce que je sers de punching-ball ? 

J'essaye de ne plus y penser. Je sors de ma chambre pour rejoindre Abel en réfléchissant à ce que je devrais lui dire pour la veille. Des excuses, ce serait bien pour commencer.

- Danaé, s'il te plaît, va chercher un animateur.

C'est Flavie, les larmes aux yeux, toujours en pyjama, dans le couloir et en train de me fixer. Elle passe plusieurs fois ses mains sur ses joues pour essuyer des gouttes d'eau. Mais à la place, les larmes s'accumulent sur son corps. Je me rapproche d'elle sans savoir ce qu'il se passe, sans rien comprendre. 

Tout est très rapide. Et mon cerveau n'a pas le temps de prendre en compte la situation.

- C'est Angie. Elle a fait un malaise et elle ne veut pas se réveiller.

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