Preto me tend le stylo qui semble en fin de vie en me regardant droit dans les yeux. Si lui semble tout à fait savoir ce qu'il fait. Moi je ne comprend rien à ce qu'on fout là. Et à quoi toute cette mascarade rime. Le regard insistant de Preto m'oblige à prendre ce style pour signer à mon tour, enfin, c'est plus des gribouillis qu'autre chose.

-Chambre 154. Annonce le consiège en tendant à Preto la clé, qu'il récupère rapidement.

A peine chose faite. Sa main forme une pression sur mon bras. Et j'aurais pu jurer que son contact me brûle le bras. Je décide de ne pas poser de question. Et de tout simplement pas ouvrir ma bouche. Pas maintenant. Je suis sa cadence rapide, et je me surprend à vouloir qu'il enlève tout-de-suite sa main de sur moi. Car ce qu'elle provoque sur moi, m'est insoutenable.
Nous arrivons rapidement devant cette chambre. Preto fait tourner les clé dans cette serrure, et pousse la porte. Il pénètre rapidement la petite chambre, qui donne tout de suite vue sur le lit. Le SEUL lit. Un coup d'œil vers Preto, me signale que lui, n'a pas l'air d'être dérangé par cette pièce. Les murs sont fait de bois de même que le sol qui grince à chaque pas que l'on fait. Je me dis tout de suite que cette salle est absolument oppressante, et je ne me sens pas du tou à l'aise dedans. En face du lit ce trouve une table ronde, également faite de bois. Et deux petites chaises toujours de la même matière. Il y a une commode et une armoire, et je devine que la porte au fond de cette chambre est très probablement celles des toilettes et la salle de bain.

Je ne sais pas trop où le mettre dans cette pièce. Et encore moins, quand il est avec moi. Sa présence réduit, à mes yeux, plus encore l'espace de cette chambre. J'ai la sensation qu'il submerge toute cette pièce.
Et surtout la question du pourquoi on est là me pend toujours au bout de la langue. Preto lui à sortie son arme qu'il a posé sur cette table, ainsi que son paquet de cigarettes et son briquet.

-Qu'est ce qu'on va faire? Lui demandais-je simplement.

Il ancre enfin ses yeux dans les miens. Et comme a chaque fois que je suis sous ses prunelles. Mon corps reagit immédiatement. Et chauffe ce que je tente de réfréner.

-Pour le moment, rien, on attend. Tu peux aller prendre une douche, et je prendrais quelque chose à se mettre sous la dents.

-Pourquoi... tu as été attaqué par des gars d'Angel? Le questionnais-je, ignorant ses recommandations.

-Pour la même raison que tu as été enlevée. Et pour les mêmes raisons qui me mèneront directement devant sa porte pour lui fourrer une balle dans le ventre.

-J'en suis la cause?

Il ne répond pas tout de suite. Mais il fronce immédiatement les sourcils. En m'analysant de ses yeux. C'est a cause de moi alors? C'est pour moi qu'Angel est revenu? De nouveau je ressens cette détresse, qui me signale, que j'ai été engrangée bien trop profondément dans toutes ses histoires. Je me sens prise d'un affreux mal-être. Un mal-être qui me donne la gerbe et qui crispe mes traits. Quelque chose de lourd, comme le poids de la culpabilité. Après tout ce que j'ai fais, c'est normal... C'était évident qu'il reviendrait...
Preto finit par s'assoir sur une des petites chaises qui entourent la table.

-Ce n'est pas ce que j'ai dis Valentina.

-Mais ce n'est pas totalement faux? N'est-ce pas? Angoissais-je plus encore.

-Il revient avant tout pour moi. Il revient pour ses terres et ce business. T'angoisser est inutile.

-Inutile Preto? J'ai planté un putain de bout de verre dans son œil. Partout où j'irais il sera là!

-Alors moi aussi.

-Je crois que tu ne te rend pas compte Preto. Je vous met en danger! Il va se venger! Sur toi et tout ton gang! Combien d'hommes tu as perdu merde! M'énervais-je en proie à la culpabilité toujours plus accrue en moi.

Preto se lève. Il se mord l'intérieur de la bouche, vigoureusement. J'ai déjà des bons de palpitations qui me signalent que je suis pas du tout rassuré. Il ne prend pas beaucoup de temps a venir se planter devant moi. J'ai reculé de quelques pas tout en relevant la tête pour suivre ses yeux, mais je sursaute quand sa poigne entoure fermement mes joues, m'arrêtant tout-de-suite dans mon mouvement.

-C'est toi qui va m'apprendre comment réfléchissent des hommes comme Angel Hermosa!? M'assomme-t-il sans ménagement et me faisait immédiatement ravaler l'envie de répliquer: Je sais dans quoi je baigne, je sais dans quoi je m'enfonce et ne t'avise plus jamais de penser que je doive craindre un fils-de-pute qui a perdu un œil! J'ai dis: ne t'angoisse pas pour ce que tu as fais. Avant de courir après toi, c'est moi, qu'il viendra chercher. Et c'est moi qui mettrai fin à sa folie des grandeurs. Je me suis fais assez clair?

Il m'a craché son discours sans bégayer, sans flancher, sans cligner. Avec dans ses yeux, l'assurance d'un homme qui tiendra sa promesse. Ouais, Preto, ne parle pas sans conséquences. Et ses mots retentissent comme une prière, qui va être exaucée. Il va finir par y arriver. Quand? Je ne sais pas. Mais il va le faire. Et je ne sais pas pourquoi, mais tous ses mots me font trembler. Car il va devoir perdre, il va perdre plus qu'un œil comme Angel, pour mettre fin au règne de ce psychopathe. Sa main commence à exercer une pression qui me rappelle qui il est: Preto. Sa main commence a absorber mon audace. Et avant qu'il n'est le temps de finir en moi les ressources qui restent pou lui tenir tête, je dégage colériquement ses doigts de sur moi.

-Tu peux me dire ce que tu veux Preto. Tu peux ne pas avoir peur! Mais je l'ai côtoyé plus longtemps que toi! Bien plus intensément que toi! Pour savoir qu'Angel n'est pas juste un dangereux rival. C'est plus noir que ça. Et j'ai vu, j'ai senti, j'ai entendu ce dont il était capable. Et même si tu penses être assez fort pour le supprimer, sache qu'avant ça, il te blessera. Bien plus que tu pourras l'imaginer.

Preto, m'assassine du regard. Et j'aurais aimé ne jamais connaître cette facette de ses yeux. Elle est lourdes de sens, elle est oppressante. Et si par malheur ses yeux auraient été des lames. J'aurais subie leurs tranchants depuis la minute ou son regard à changé pour cette noirceur. Je déglutis, très difficilement. Il se contrôle, mais je sais que ça lui est extrêmement difficile et j'ai l'impression qu'avec moi, il le fait constamment. Il tend et serre ses poings pour canaliser le sang qui s'amuse à lui chauffer le corps. J'avoue que je dépasse très souvent, trop souvent ses limites. Mais c'est plus fort que moi, et je crois sincèrement qu'il a besoin d'entendre ce qui sort de ma bouche.

-Va prendre une douche Valentina. Crois-moi, que ça vaut mieux pour toi. Me lance-t-il en canalisant le timbre de sa voix. Ce qui me fais hausser les sourcils.

Un pas de plus vers moi, et je me rend compte que je suis stoppée par une dureté derrière moi: le mur. Je ne peux plus fuir ses yeux bleus qui soumettent mon corps à la tension d'une appréhension, et d'une fascination de lui qui m'est incompréhensible. Je devrais avoir peur de lui. Là tout de suite. Mais au lieu de ça. Je brûle, sous ses yeux. Je brûle, sous sa respiration. Je brûle juste de lui.

VALENTINA (Sous contrat d'édition chez  HUGO PUBLISHING)Место, где живут истории. Откройте их для себя