CHAPITRE 26: Refouler ma colère. (1)

334K 12.8K 11.4K
                                    




Nous avions roulés peut-être vingt-cinq minutes. Ce douanier gare le véhicule sur les places réservées. Je claque ma portière et somme du regard le ridicule douanier d'avancer.
Nous sommes sur un des ports de Guerrero, plus précisément sur la base naval Icacos. Je suis ce gringo qui semble savoir où il va. Ses collègues le regardent d'un air interrogateur. Je le tiens discrètement en joug. Cela serait vraiment bête de me faire flaguer comme dealer avant meme d'avoir pu négocier quoi que ce soit. Mais en dépit de leurs réactions je comprend tout de suite qu'ils sont habitués à ce genre de scènes. Et je pense aussi, qu'ils ont plus peur de De Hayos, que de moi. Et ça, sera leur première erreur.

Nous marchons sur le ponton. Il mène directement au poste de contrôle. Et les vitres du poste me laissent immédiatement apercevoir « Don » De Hayos. Je tiens fermement le col de l'uniforme de ce douanier qui est presque à deux doigts de pleurer. J'ai qu'une envie. Le plomber comme le médiateur. Nous sommes reculés du reste de l'équipage, personne ne pourra voir, ou entendre ce qui se passe entre moi et ce De Hayos.

De Hayos me voit arriver. Il se lève. Je vois d'emblée qu'il est très calme. Ça me vas. Il sort du poste de contrôle, et rive son regard dans le mien sans accorder une seule œillades à son « élève ».
Il m'attend au bout de ce pont qui donne vu sur l'océan pacifique. L'odeur de l'eau salée et l'air lourd m'imprègnent et me colle à la peau.

-De Hayos. Commençais-je durement comme pour le saluer.

-Preto. Quelle surprise. Lance-t-il visiblement agacé.

-Est-ce que je dois le buter, ou tu es prêt à négocier convenablement De Hayos? Crachais-je sans cacher ma colère.

Benjamin De Hayos, d'un mouvement las, sort son arme de derrière son impeccable pantalon d'uniforme de capitaine de la sûreté portuaire. Il me tient en ligne de tir, la seconde qui suit. Son regard est totalement détaché il à l'air plus ennuyé qu'autre chose et son air de furie qui définit son visage me fait radicalement chier.

J'attends. Si il tire, son « élève » risque de prendre plus cher que moi. Ce n'est pas la première fois que je me retrouve dans cette situation de merde et certainement pas la dernière. L'arme que je pointe sur la tempe de son ridicule douanier se baisse quand après un inaudible coup de feu, tiré de son silencieux, trou le corps de ma victime qui passe directement par dessus le ponton et disparaît dans l'eau de l'océan laissant une traînée rougeâtre se mélanger avec la bleutée de l'eau.

-Putain! T'es un con ou quoi? M'écriais-je.

Je range mon arme à l'arrière de mon jean. Et De Hayos fait de même en rivant ses sales yeux marrons dans les miens. Je comprend mieux pourquoi tous ses douaniers on peur de leur chef. Il n'hésiterait pas à les plomber si ils représentent une quelconque faiblesse pour lui. Quoi qu'il en soit, il vaut mieux pour lui qu'il trouve une très bonne excuse pour ce mort, car je n'endosserais pas la responsabilité de ses actes.

-J'ai pas de temps à t'accorder petit merdeux! Retourne dans ton bled, et n'interfère pas avec mes affaires. Me crache-t-il avec dédain.

-J'ai une proposition à te faire. Répliquais-je en ravalant difficilement ma colère.

-Je ne crois pas non. Lance-t-il en remontant la ceinture de son pantalon sur son ventre gras. Par contre, moi, voila ce que je te propose petit voyou. Tu fais demi-tour. Et tu remet plus jamais t'es sales pattes de mafieux dans mon port. Et j'te conseil de m'obéir parce-que sinon j'te colle les flics au cul p'tite merde.

-Combien te paie Salomon? Osais-je demander, après m'être incroyablement contrôlé pour ne pas le bruler sur ce pont.

-Putain! Mais c'est quoi ton problème?! Tu veux niquer mes affaires!? Dépêche toi de décamper! Je négocierais pas avec un goss! Frédérico à sûrement du te le faire bien comprendre bastardo.

VALENTINA (Sous contrat d'édition chez  HUGO PUBLISHING)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant