CHAPITRE 25: Pluta Villa de Guerrero.

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Je me savonne, me rince, puis sors de cette douche. Rester sous cette eau est un piège, car la chaleur des goûtes, et la douceur de l'eau me plonge irrémédiablement dans des pensées qu'il m'est impossible d'ignorer.

Je me revêtit des vêtements que je viens de laisser. Et je retombe lourdement sur ce lit. Je regarde ma montre. Il est sept heures trente. Je met un réveil sur mon téléphone. Vu mon niveau de fatigue je préfère m'assurer que je me réveillerai bien à l'heure. Une fois chose faite. Je ferme les yeux. Et la lourdeur de ma fatigue m'emporte en quelques minutes.

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Les portes du café Labrador, font claironner la sonnette lorsque j'ouvre la porte. Le serveur au bar essuie un verre déjà propre. Il me regarde poliment et me salut d'un « Holà Señior » auquel je réponds par un hochement de tête. L'ambiance y est conviviale, plusieurs couples, des parents avec leurs enfants ainsi que groupes d'amis profitent de l'endroit.

Mes yeux sondent la pièce rapidement. Ce n'est pas très grand. Et malgré l'ambiance mexicaine des lieux, je remarque tout de suite que c'est un dinner café, et qu'on ressens irrémédiablement l'inspiration américaine dans ce lieu.
Je m'enfonce vers les tables situées après la petite entrée du bar, et mes yeux trouvent immédiatement mon médiateur: Frédérico Costel. À ses côtés, un homme vêtu d'un uniforme de marin des douanes.
Je m'avance vers eux. Je m'assieds doucement à cette table. Et tout le suite le médiateur prononce:

-Nous vous attendions. Je vous ai pris à boire, Preto.

Je baisse mes yeux sans baisser ma tête sur ce verre. Là, tout-de-suite j'en ai vraiment pas envie, à quoi il joue? Mes yeux se déplacent de nouveau dans ceux du médiateur son air sérieux me donne immédiatement envie d'asséner de coups son mince visage. Quoi? Il est tendu? Ou il a naturellement un bâton dans le cul?

-Ai-je l'air d'être présent pour me bourrer la gueule Costel? Je viens ici pour négocier. Et qui es-ce? Demandais-je en regardant le douanier assis à ses côtés.

-Un, disons, élève de De Hayos. Ne faites pas attention à lui. Me précise Frédérico en ajustant pour la énième fois, ses lunettes déjà bien placées.

-Qui est ce putain de gringo?! Un putain de policier?! Crachais-je en perdant doucement patience.

-Non je vous l'ai dis! Il travaille avec Don De Hayos, vous n'avez pas à vous soucier de lui. Écouter Preto... Don De Hayos n'as pas toute la journée. Quelle est votre offre?

J'arque un sourcil presque amusé de la situation. Je rive d'abord mon regard sur ce douanier. Il semble jeune. Il est visiblement pas à l'aise d'être ici. Mais il paraît vivement intéressé par ce rendez-vous. Et puis, « Don » De Hayos? Décidément ce pourri ne se prend vraiment pas pour de la merde! Et un élève pour quoi? Ce Frédérico est entrain de commettre la pire erreur de sa vie: c'est-à-dire me prendre pour un con. Je m'affaisse sur le dossier de mon siège.

-Quelle est l'offre de la concurrence? Demandais-je assez pressé d'en finir.

-C'est la votre qui m'intéresse Preto.

-J'ai dis: Quelle est l'offre de la concurrence? Insistais-je minutieusement en me redressant.

-Pour vous Preto. De Hayos demande deux millions.

-Tu te fout de ma gueule Cabrón?! M'énervais-je en haussant le ton, ce qui me valut plusieurs regard surpris de la part des consommateurs de ce restaurant.

-Il y a possibilité de baisser à un million cinq. L'offre est à prendre ou à laisser. Me rétorque-t-il emplis d'audace et de dédain.

-Écoute moi bien Bendejo. Me prend pour pour un sale con! Personne ne graisse ton gringo autant! Amène le moi ce soir, je négocierai directement avec lui, puto!

-Don De Hayos, n'as pas le temps pour marchander avec des dealers minables qui n'ont pas de quoi assumer! Somme-t-il sèchement en se levant, tout en emportant sa mallette en cuir. Les négociations tombent à l'eau. Trouver d'autres stratégies pour, disons, redonner un semblant de souffle de vie à votre petite société qui est déjà bien creuse, ma foi.

Je crois avoir déjà partagé que le manque de respect est ma limite. Ma colère s'immisce dans chaque parcelle de mon corps. Je ferme une seconde les yeux, mais quand je les ré ouvrent, je ne réfléchis plus. Mon glock. Dans mon dos. La seconde qui suit. Dans ma main. La seconde d'après. C'est ma balle, dans son dos, qui le condamne au sol. Il respire encore. Enfin... Ce fils de pute halète comme une putain de baleine échouée.
Les cris de femmes, et les gémissements d'effroi des hommes pénètrent enfin dans mes oreilles, les enfants pleurent et me regardent totalement effrayés. Mais je n'en ai plus que rien à foutre. Je tiens maintenant en joug ce putain de douanier qui s'est levé lui aussi.

-Assieds-toi. Lui demandais-je calmement.

Il déglutit très difficilement. Je vois ça pomme d'Adam se mouvoir dans sa gorge.  Il m'analyse du regard, il cherche à me percer à jour, mais je sais qu'il est incapable de lire en moi. Et même si ma voix est sortie avec un calme incroyable. Ma haine elle, noircit mon être et chauffe mon estomac.

-ASSIEDS-TOI BENDEJO!

Il m'obéit immédiatement. Il a visiblement des sueurs froides et ses tremblements me signale qu'il est plus qu'effrayé. Quel pédale! Il est incapable de soutenir mon regard, et fuis mes yeux, il cherche du soutient parmi les clients de ce café, mais personne, je dis bien personne n'as envie de me tester aujourd'hui. Je sonde méchamment la pièce des yeux, le message est très simple et il semble plus que bien passer, le premier qui bouge, qui tente un excès de courage quelconques; je le plombe.

-Voila ce qu'on va faire. Lui annonçais-je en tentant de garder mon calme. Toi. Tu vas m'emmener jusqu'à ton patron le fils-de-pute. Et si tu ne tente rien de stupide, je te laisserai peut-être la vie sauve. Mais si tu te fout de ma gueule, j'hésiterais pas à te trouer de haut en bas de mes balles. Comprendes?

Il hoche vivement la tête. Cette tapette est morte de peur. Je me lève il fait timidement de même, et je sors de ce café sans regarder une seule fois le visage de ses gens qui mangeait quelques temps auparavant et qui maintenant me dévisagent avec tout la haine du monde. Ça m'est carrément égal. Je ne fais pas dans les sentiments et j'ai pas une seconde pour regretter quoi que ce soit.

Nous sortons de ce café. Je lui donne les clés de la voiture, qu'il saisit en tremblant et je le laisse prendre le volant. Toujours sous mon joug, je le laisse m'entraîner vers la gueule de son ridicule patron.

VALENTINA (Sous contrat d'édition chez  HUGO PUBLISHING)Where stories live. Discover now