OS1E La découverte d'un secret (partie 3)

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Harold frappa une nouvelle fois contre les barreaux, sans que cela ne change grand-chose. Mais cela lui permettait de ne pas exploser. Il n'aurait jamais dû faire confiance à Astrid. Il aurait dû s'envoler et partir définitivement dès qu'il avait compris avoir été découvert. Elle l'avait dénoncé et il n'avait pas pu s'échapper à temps. Krokmou et lui avaient été séparés et il n'avait aucune idée de comment allait son dragon. Son propre père avait ordonné son enfermement dans les prisons de Beurk et il était bloqué là, sans plan et sans son dragon. L'inquiétude le rongeait. L'identité de Furie Nocturne de Krokmou n'allait pas rester secrète bien longtemps. Les gens n'en avaient peut-être jamais vu mais les Beurkiens n'étaient pas si idiots que ça. Et quand tout le monde serait au courant de la nature de Krokmou, tout le monde voudrait sa tête, ou du moins, la voudrait plus qu'avant. Harold priait les dieux pour donner à son dragon du temps, le temps pour lui de trouver une solution et de s'échapper d'ici. Il n'avait plus aucun doute à présent, Beurk ne lui manquerait pas.

Il releva la tête en entendant des pas dans le couloir de roche. Et détourna le regard avec dédain quand il reconnut Astrid. Celle-ci se stoppa, blessée.

-Harold, je-

-Quoi ? Tu viens fêter ta victoire ? Je n'ai pas besoin de ça.

L'expression de la blonde se durcit et elle croisa les bras.

-Tu ne me laisses même pas m'expliquer ! accusa-t-elle. Venant de toi, je trouve cela un peu gros !

Harold tourna de nouveau les yeux vers elle et la fusilla du regard.

-Tu nous as dénoncés !

-Je n'ai rien fait ! répliqua-t-elle. Je t'ai écouté t'expliquer pour Krokmou alors laisse-moi me défendre et écoute-moi !

Il serra la mâchoire mais dut admettre qu'elle avait raison. Il grogna et abandonna. De toute façon, il n'avait plus rien à perdre à présent.

-La vigile a vu Krokmou survoler Beurk quand on est revenu du nid, expliqua Astrid. Ils pensent tous que tu m'avais enlevé pour m'empêcher de révéler ton secret.

-C'est ce que tu leur as dits ? demanda-t-il sarcastiquement.

-Oui, c'était le seul moyen pour ne pas me faire enfermer avec toi, répliqua-t-elle avec acidité. Je suis tout de même plus utile de ce côté des barreaux.

Harold alla répliquer acerbement, avant de remarquer qu'elle tenait dans sa main une clé rouillée. Il écarquilla les yeux, son regard passant du visage de la blonde à la clé.

-Ils sont partis pour le nid, l'informa Astrid.

-Quoi ?! Tu leur as aussi dits pour le nid ?! s'exclama Harold, soudain paniqué.

-C'est le seul moyen d'acheter un peu de temps aux dieux ! rétorqua Astrid.

Harold tenta de se calmer. Se disputer avec la personne détenant sa liberté dans la main n'était sans doute pas le meilleur moyen de s'échapper. Et d'un certain côté, elle avait raison. Astrid avait certainement compris que, sans dragon, personne ne pouvait atteindre le nid. Cela forçait Stoick à garder Krokmou vivant au moins jusqu'à destination. Il leur faudrait du temps pour atteindre la Porte des Damnés, et encore ensuite, l'île des dragons. Cela laissait du temps à Harold pour réfléchir. Il pourrait facilement les rattraper à dos de dragon, mais, et ensuite ? S'ils arrivaient tout de même avant lui et engageaient le combat avec la Mort Rouge, tout serait fichu. Personne ne pouvait combattre la Mort Rouge, elle était indestructible et Harold avait eu suffisamment de mal à se remettre de sa brûlure pour le savoir. Il n'avait plus qu'à espérer qu'il pourrait intervenir avant. Car même si sa tribu n'était pas des plus accueillantes, même s'il ne s'était jamais senti accepté et à sa place dans ce village, tout ce monde restait son peuple. Des Beurkiens, comme lui, qui mourraient s'il ne faisait rien. Et parmi, son père, Stoick, et Gueulfor. Il ne pouvait tous les laisser mourir, particulièrement ces deux-là.

-Ouvre-moi, demanda-t-il précipitamment à Astrid, qui s'exécuta.

-Tu as un plan ? interrogea-t-elle en ouvrant les barreaux.

Il courut à l'extérieur.

-Prendre un dragon à l'arène et sauver Krokmou, répliqua-t-il. Je ne laisserai pas se faire tuer sans rien faire. Tous les guerriers sont partis ?

-Tous ceux aptes à combattre, confirma Astrid en courant à sa suite. Le chef a ordonné que tous ceux en-dessous de vingt ans restent ici.

-Au cas-où ils ne reviendraient pas, comprit facilement Harold. Il assure l'avenir du village.

-Avec Rustik comme héritier, on risque pas d'aller bien loin, railla Astrid.

Puis, réalisant qu'Harold était juste à côté d'elle, elle se couvrit la bouche de sa main et lui adressa un regard d'excuse.

-Rustik l'a suffisamment étalé sur mon visage pour que je sois habitué, répliqua Harold avec un demi-sourire désolé. Mais avec un peu de chance, je pourrai faire en sorte que les guerriers reviennent.

-On veut venir avec toi, affirma Astrid.

-Non, c'est hors de question que tu- Attends, quoi ? On ?

-Tu pensais quand même pas qu'on allait te laisser t'éclater tout seul ! s'exclama la voix de Kranedur depuis une plateforme, un peu plus haut. On vient avec toi !

Harold adressa un regard confus à Astrid.

-Je leur ai tout expliqué, dit-elle fièrement. La vérité cette fois. Ils veulent t'aider. Et moi aussi. Krokmou m'a prouvé que les dragons ne sont pas ce qu'on croit et on ne va pas le laisser mourir sans rien faire.

Harold fixa Astrid un long moment, avant de reporter son regard sur les trois autres. Varek et les jumeaux semblaient réellement sincères dans leur envie de l'aider.

-Où est Rustik ? interrogea-t-il finalement.

-Il s'est insurgé que le chef ne veuille pas l'emmener alors il est parti avec eux en passager clandestin, révéla Astrid. Avec un peu de chance, il se fera manger.

-Je ne dirais pas ça, répliqua Harold en se mettant rapidement en route vers l'arène. Si on espère sa mort, on ne vaudra pas mieux que lui.

•••

-Et tu connais la suite, termina Harold en tapotant légèrement sa jambe en métal.

La petite fille rousse sourit largement et caressa affectueusement le museau de Krokmou qui s'approcha en ronronnant.

-C'est romantique, décréta-t-elle.

Harold haussa un sourcil et rit franchement. Elle avait raison, si on pouvait appeler une bataille romantique. Elle avait demandé comment Harold et Astrid avaient commencé à se fréquenter et trouvait visiblement l'histoire passionnante.

-Il faudra que tu me re-expliques ta définition de romantique, mais si tu veux, rit Harold. Aller, ton dragon t'attend dehors, va t'amuser.

-Oui Papa ! s'exclama-t-elle avant de se jeter à l'extérieur avec enthousiasme, rejoignant son Ecrevasse bleu marine.

Le dragon l'accueillit avec joie et ronronna joyeusement quand elle lui caressa le museau. Harold sourit quand l'Ecrevasse attrapa l'arrière de la chemise de la petite fille pour la poser sur son dos avec délicatesse, faisant rire la petite Viking. Puis, le dragon ouvrit ses ailes et décolla, emportant sa jeune dragonnière avec lui.

Krokmou roucoula à côté de lui et Harold caressa les écailles de la Furie Nocturne.

-Tu as raison Krokmou, répondit Harold. J'ai beaucoup de chance.

-Harold ! s'exclama une voix au-dehors. Sors de là, tu es en retard !

Il rit en repensant au commentaire de sa fille. En effet, Astrid et lui étaient très romantiques.

Where No One GoesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant