Where No One Goes

OS1C Jockey

Pas de spoilers ;)

OS demandé par stegos. J'espère qu'il te plaira ! :)

Harold referma la porte derrière lui, posa son sac dans l'entrée et se laissa tomber en soupirant dans le canapé du salon. Il alluma la télé et retint un profond soupir d'agacement quand il entendit le son désapprobateur venant de son père, dans la pièce d'à côté. Il en avait marre.

-Qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-il d'une voix acide.

-Tu devrais travailler, répliqua Stoick en sortant du bureau. Pas regarder la télé !

-Papa, je viens de rentrer, se plaignit Harold en posant sa tête sur le dossier du canapé.

-Ce n'est pas une raison, contra son père. Tu te rends compte de l'image que tu donnes à la famille ?

-Quoi ?! s'exclama Harold en relevant vivement la tête, piqué au vif. L'image de la famille ?!

-Je suis le maire de Beurk Harold, fit Stoick. Le village qui gagne les compétitions annuelles depuis des années. C'est un immense honneur. Notre famille représente le village.

Harold leva les yeux au ciel. Les compétitions annuelles. Il n'y avait bien que dans ce coin du monde que ces compétitions avaient tant d'importance. Leurs ancêtres Vikings leur avaient peut-être transmis leur entêtement maladif mais Harold se serait bien passé de cet honneur corrosif. Il avait l'impression que c'était le seul mot aux lèvres de son père. L'honneur, la fierté de gagner les compétitions contre les autres villages, la place de numéro 1. Il ne pensait plus qu'à cela, à hisser son peuple à la meilleure place depuis...depuis que sa mère était morte. Auparavant, Valka parvenait à le distraire, à lui faire oublier tout le reste mais maintenant, Harold avait l'impression que Stoick s'était enfermé dans son travail. Et c'était lui qui en payait le prix. Ce genre de dispute arrivait régulièrement depuis quelques années.

-Tu devrais prendre plus exemple sur les autres, reprit Stoick. Astrid Hofferson en particulier. Elle est-

Harold n'en écouta pas plus. Il se leva vivement, éteignit la télé d'un mouvement exagéré, avant de partir s'enfermer dans sa chambre. Il chercha avec rage quelque chose à briser et, ne trouvant rien, se contenta de pousser un cri silencieux. Il en avait marre. Astrid, Astrid, toujours Astrid ! Elle était tellement forte, tellement intelligente, tellement mieux ! Elle pouvait remporter les compétitions, elle pouvait battre les autres, elle pouvait et lui non ! Parfois, Harold se demandait pourquoi Stoick n'avait pas déjà adopter la jeune Hofferson. C'est vrai, elle ferait un bien meilleur enfant que lui ! Lui qui faisait honte aux Haddock, qui ne travaillait pas assez ! Il mordit son poing. C'était à s'en arracher les cheveux de frustration ! Il avait à peine terminé le lycée que déjà son père le pressait à faire des longues études immédiatement. Harold savait depuis longtemps ce qu'il voulait faire de sa vie et ce n'était définitivement pas médecin. Contrairement à Astrid. De toute façon, Astrid était tellement parfaite, Stoick aurait approuvé son projet d'éboueur si elle avait voulu faire ce métier. Mais ce que son père ne savait pas, c'était qu'il avait déjà entamé ses études, depuis bien longtemps. Si on pouvait appeler ça des études. Fallait-il avoir un diplôme pour être cavalier professionnel ? Harold ne savait pas et il n'avait jamais fait en sorte de se renseigner. Ce n'était pas en restant assis sur une chaise devant un bureau qu'il s'améliorerait. Mais sa passion pour les chevaux, transmis par sa mère, l'avait toujours habité et il comptait bien en faire son métier. Seulement, Stoick ne le voyait pas. Il semblait penser que l'équitation n'était pour lui qu'un passe-temps dérisoire alors qu'Harold y passait ses weekends, tout son temps libre, sans aucune exception. Et selon Eret, un ancien ami de Valka, qui travaillait au centre équestre, il était bien parti pour une brillante carrière de jockey. Son cheval, ou du moins, celui de son père, était rapide. Krokmou avait d'abord appartenu à Valka et ensuite à Stoick à la mort de sa femme. Mais à vrai dire, tout cela, ce n'était que sur le papier. Krokmou n'avait jamais eu qu'un seul cavalier et c'était Harold. Eret affirmait qu'il était doué, très doué, avec les chevaux. Et que si jockey ne marchait pas pour lui, il pourrait facilement devenir dresseur. Les animaux semblaient lui accorder une confiance exceptionnelle. Mais non. Celui ne suffisait pas à Stoick.