Chapitre VI

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Creuser sa propre tombe

Inspiration. Expiration.

Au final, seule ma respiration bruyante obstruait le silence presque oppressant du donjon. Pourtant, parfois entre deux souffles on pouvait distinguer le bruit de la chute d'une gouttelette d'eau sur le sol humide de ma cellule.

Sérieusement, je devrais me faire bien lyncher vu comment je suis arrivé ici, songeais-je en ressassant mon parcours, le visage camouflé sous un sac de toile brut.

Là, retenu par de lourdes chaînes d'acier contre le mur dans mon dos, je me sentais tomber toujours plus avant, écrasé contre le nœud métallique. Malgré la faible luminosité octroyée par les quelques torches du couloir adjacent ma prison, je parvenais à discerner la pièce dans laquelle j'étais détenu depuis un moment, déjà.

Le lieu était une pièce souterraine, sans doute. Toutefois, on pouvait imaginer que la pièce était bien sous les égouts de la capitale ou, au moins à un niveau équivalent. En effet, en dépit d'avoir le souvenir d'avoir grimpé des marches et des marches, à mes pieds ruisselait une eau croupie, entre les interstices des pavés ; comme dans les ruelles dallées de Rosran, indiquant la proximité des lieux avec une source. Aussi, rien ne distinguer le jour de la nuit dans la pièce close.

L'humidité et les bestioles grouillaient les cloison de pierres noires et aucune ouverture vers l'extérieur n'était visible. Derrière mes barreaux, il était impossible de savoir si des soldats montaient la garde ni si d'autres prisonniers étaient captifs mais, aucune autre présence humaine ne se manifestait.

Pourtant, aussi surprenant que cela puisse être, j'avais la dérangeante impression d'être surveillé. En fait, même si j'appréhende toujours le fait de finir mes jours en prison, je trouvais que cet endroit dégage un quelque chose de véritablement monstrueux et obscur.

Cette captivité était assez déroutante, en dépit de mes compétences de traqueur et d'aventurier, je n'entendais même pas les bruits de pas des gardes qui me donnaient mes repas ni ceux de leurs rondes ou changement de tour de garde. Cela pouvait paraître anodin mais, par expérience, je sais que ce genre de sol entraîne inévitablement un son derrière chacun de nos pas qui, en plus de cela, devrait être amplifié par l'écho d'un lieu si grand et désert.

Les heures défilaient à faible allure, j'en venais même à imaginer les grains d'un sablier s'écouler au ralenti. L'ennui et le temps m'accablaient, j'en venais à perdre l'envie de dormir pourtant le seul moment que j'arrivais encore à apprécier autrefois.

Je dévisageais chaque jour de la même manière les quignons de pains rassis et la viande faisandée qui croupissaient devant moi, crachais toujours dans l'écuelle de fer rouillé qui contenais une eau stagnante qui semblait être tirée à même une flaque d'eau.

- "Tu pourrais dire quelque chose ! C'est un peu de ta faute si j'en suis là, d'habitude ça te gêne pas de me casse les oreilles !" l'interpellais-je.

Le silence mordant fut ma seule réponse tandis que je soupirais de dépit.

- " Comment ? Je n'ai rien fais... C'est toi et toi seul qui a oublié de te débarrasser du cadavre... Tu l'aurais fait, tu n'en serais pas là...Enfin, rassures-toi je compte bien m'acharner encore sur toi et te ronger l'esprit jusqu'à la chair et l'âme... Ma merveilleuse petite chose inoffensive..." me susurra-t-elle quelques instants plus tard.

Je pouffais. Cette folle me répondait maintenant. Mais, le pire dans tout cela, c'est qu'elle avait parfaitement raison. Si seulement je parvenais à ne plus succomber à sa voix...

- " Si je m'attendais à ce que tu débloques au point de parler tout seul, je serais venue plus tôt, mon petit Lashinou." s'invita ma geôlière.

Je n'y comprenais vraiment rien, malgré tous les paramètres de cette galerie, je n'avais pas entendu à un seul instants le bruit de ses pas, ce ne fut seulement quand elle dépassa une des torches que je pus voir son ombre se dresser.

Je n'arrivais toujours pas à savoir ce qui se tramait dans son esprit. Depuis mon arrivée, un pseudo jugement a eu lieu sous ses yeux.

Elle ne cessait de m'observer et pourtant, on dirait qu'elle est toujours plus satisfaite à chaque seconde. Comme un enfant attendant la venue de l'Ange d'hiver, elle semble savourer chaque seconde qui la rapproche un peu plus de quelque chose d'encore plus grand.

D'ailleurs, je ne comprends même pas pourquoi elle m'a capturé pour avoir tuer un de ses pions, c'est pas comme si elle comptait pas s'en débarrasser un jour ou l'autre.

- " Qu'est-ce que vous voulez ?" l'interrogeais-je sans qu'une once de politesse ne transperce mon timbre.

Je lui avais manifestement manqué de respect mais pourtant elle ria de manière tout à fait innocente avant de reprendre son masque :

- " Voyons, si tu te montres aussi crétin, je ne risque pas d'être très aimable... Pourtant, ce n'est pas comme si je n'avais rien qui pourrait intéresser le professeur que tu étais..." commença-t-elle.

Ses intentions m'étaient toujours étrangères mais, en revanche, ses paroles éclaircissaient quelques peu ses prochaines cibles. Je devais bien avouer que je me fichais de ce qui pouvait bien leur arriver maintenant mais, piqué au vif par son large sourire presque inquiétant, je me ravisais et écouter ce qu'elle avait de si bon à me dire.

- " Vois-tu... Ah mais non, du coup tu ne vois pas puisque tu es enfermé ! Enfin, passons... Disons simplement que j'ai convié ta petite apprentie à mon splendide tournoi dans lequel nos biens aimés Paladins mettent en déroute les combattants les plus costauds du royaume et... J'ai dans les mains une lettre dans laquelle elle accepte cette invitation avec grand plaisir... Il semblerait même qu'elle souhaite discuter avec moi ! Si ce n'est pas charmant !" poursuivit-t-elle, un sourire éclairant ses lèvres.

Je me sentais bouillir intérieurement. Je n'arrivais pas à comprendre pourquoi cette idiote de Crevette avait accepté ! C'est pas possible d'être aussi inconsciente, elle vient à peine de divorcer ! Elle aurait mieux fait de rester dans sa vie de bourge plutôt que de jouer les aventurières, celle-la ! Satanée Crevette ! Satanée Crevette, je vais vraiment la tuer !

- " Elle veut sans doute négocier ta libération, en bonne fille d'entrepreneur qu'elle est ! Comment te sens-tu en sachant qu'elle désire se battre pour toi ? Ah, bien sûr  je n'ai pas besoin de préciser que la mort est tout à fait envisageable dans ces petites joutes, c'est qu'un accident est si vite arrivé ! Ah la la, dire qu'une si mignonne petite fille va peut être mourir pour toi, ça doit te faire plaisir, n'est-ce-pas Lashinou !"

Mes nerfs et mes veines se tendaient tellement qu'elles auraient pu déchirer ma peau avant de se rompre sous la pression, cette gosse était vraiment énervante ; la responsable de la prison capitalienne, tortionnaire en cheffe, représentante de la Gourmandise et également membre des Paladins ; Hel Calypso Falathar.

Coucou ! Je voulais aussi avoir votre avis sur le nom du royaume et celui de la capitale du coup, je vais vous faire des propositions et à vous de choisir ! ; p Si vous en avez n'hésitez pas à me les proposer !

- Levalian,

- Sylphatia,

- Sylphide,

- Laphtalia,

- Lianvalios,

- Vestelian,

- Ludvinia,

- Legalion,

- Regalion,

- Lobelia,

- Lobelina,

- Carthage,

- Si vous avez des idées dites-les moi ! Et dites moi ce que vous préférez pour le royaume et la capitale ! ; ) Merci et bonne lecture ! ; )

FlügelWhere stories live. Discover now