Interlude

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Flash-back
Période chocamis

Tout à l'heure, je revenais de la fête foraine avec Julian lorsqu'on a croisé Lily accrochée au dos d'un motard. Son nouveau mec. Cela fait quinze jours que Julian s'est fait largué sous prétexte que Lily avait quelqu'un d'autre en tête. Maintenant que Julian a vu son remplaçant, il est complètement perturbé et se pose mille questions.

– Qui est-ce que tu trouves le plus sexy ? me demande-t-il alors qu'il est assis sur son lit. Un mec qui chevauche sa Harley ou un mec qui fait vibrer des cordes ?

Je grimace.

– Vu la façon dont tu présentes la chose, aucun des deux. La vraie question, c'est : est-ce que tu as déjà eu envie de faire de la moto ?

– Bah, non, répond-il en haussant les épaules.

– Alors tu as ta réponse. Ce qui rend un mec sexy, c'est quand il est passionné. Toi, tu es sexy avec une guitare alors que tu serais sans doute pathétique sur une moto.

Un petit sourire illumine son visage.

– Tu me trouves sexy quand je joue ?

Je réfléchis en me dandinant d'un pied sur l'autre. Je ne doute pas de ma réponse, mais je me demande s'il mérite vraiment ce compliment. Il a quand même couché avec Lily. D'un point de vue objectif, je ne peux pas le lui reprocher. D'un point de vue subjectif, j'estime que j'aurais dû être sa première.

– Ça fait son petit effet, je consens à répondre en affectant un air détaché.

Il m'attrape par mon tee-shirt pour que je me rapproche de lui. Puis il plaque ses mains sur ma jupe et embrasse mon genou :

– C'est mon câlin du jour. Je peux avoir le tien ?

– Tu veux restaurer la journée câlin ? je m'exclame d'un air incrédule et excité à la fois.

Il s'étale de tout son long sur le lit en étirant ses bras, me laissant apercevoir un soupçon de peau et la bordure de son caleçon.

– À moins que tu ne préfères jouer à la loterie de la naissance...

Un petit sourire narquois flotte sur ses lèvres. Je grimpe sur le lit et m'assieds à califourchon sur lui.

– Ton baiser n'est pas recevable. Tu m'as déjà embrassé le genou il y a six mois.

– C'était le genou droit ! se défend-il.

– Oui, eh bien, un genou reste un genou. Trouve un autre endroit.

– N'importe quel autre endroit ?

Je sens un petit frisson déferler dans mon corps.

– N'importe quel autre endroit.

Cinq secondes de silences tombent comme cinq petites perles qui semblent receler chacune une idée dans les yeux de Julian. Ses yeux scannent mon corps de haut en bas. Puis il déclare :

– OK, allonge-toi.

J'obéis tout en sentant ma respiration s'emballer. Je lui demanderais bien ce qu'il a en tête, mais la règle du jeu est de se laisser prendre par surprise.

Mon dos bien à plat, ma tête sur le coussin, j'attends en me remémorant tous les endroits sur lesquels sa bouche s'est déjà posée : ma nuque, mes seins, mon ventre, mes mollets. Rien que d'y penser, je sens de petites étincelles s'allumer dans tout mon corps.

Julian bascule au-dessus de moi, tout en s'appuyant sur ses avant-bras pour garder une certaine distance. Il promène ses lèvres au-dessus de mes yeux, m'obligeant à les fermer. Je sais qu'il ne m'embrassera pas à cet endroit ; il l'a déjà fait. Je le sens descendre peu à peu, ses lèvres furetant au-dessus de mon corps, tel un aigle prêt à s'abattre. Je commence à sentir une chaleur m'incendier quand il soulève mon tee-shirt pour y poser son menton. Il dessine quelques cercles autour de mon nombril, puis je le sens disparaître vers le bas et je devine qu'il va m'embrasser les pieds. La pression retombe quand il m'empoigne effectivement les chevilles pour m'obliger à plier les jambes. Je laisse échapper un petit soupir de consternation. Tant de suspense pour ça...

Soudain, sa tête se glisse sous ma jupe et sa bouche s'abat sur ma culotte. Je me redresse, croyant que c'est fini, mais Julian me maintient les jambes :

– Tu oublies la règle numéro trois : aucun vêtement ne fera obstacle à un baiser.

– À quoi tu joues ?

– J'applique ton règlement. Est-ce que tu m'interdis de l'appliquer ? me demande-t-il d'un ton faussement innocent.

Je soupire en me recouchant :

– OK, OK, fais ce que tu as à faire.

Je soulève les fesses pour qu'il puisse ôter ma culotte. Ses gestes sont lents et la petite chaleur qui irradie entre mes jambes n'en finit plus de grandir. C'est tout aussi agréable qu'insoutenable.

Je sens d'abord ses cheveux caresser l'intérieur de mes cuisses, telles de petites plumes, puis sa bouche se pose sur mon pubis, faisant naître en moi un mélange de gêne et d'excitation. Je m'attends à ce que cela ne dure qu'une seconde, mais soudain sa langue vient pimenter le baiser. Je tourne la tête sur le côté en me mordant la lèvre pour réprimer un gémissement. Mes cuisses se contractent au fur et à mesure qu'il promène sa langue. Un soupir m'échappe quand je la sens s'introduire en moi. Je lui attrape les cheveux tandis que mes hanches se soulèvent. Je suis dans un état de transe comme quand il joue de la musique. Sauf qu'aujourd'hui, c'est moi son instrument et qu'il a trouvé ma corde sensible.

Lorsque sa tête réapparaît près de moi, je l'embrasse à pleine bouche, même si j'avais prévu initialement de lui embrasser le fémur. Mais tout ce que j'avais prévu s'est dissout dans la merveilleuse sensation qu'il vient de m'offrir.

– Tu vois c'est mieux quand c'est moi qui choisis, murmure-t-il. Je suis sûr que tu n'aurais jamais osé choisir cet endroit.

– Certainement pas, je confirme en le serrant fort contre moi.

Forget the Night - Autumn & JulianOù les histoires vivent. Découvrez maintenant