Interlude

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Flash-back
Période chocamis

Julian est chez le coiffeur. Je suis dans sa chambre et j'attends qu'il revienne avec sa nouvelle tête. J'espère qu'on ne va pas trop lui raccourcir les cheveux. J'aime bien tirer dessus quand il m'embête. Quand je l'embrasse aussi.

Comme je m'ennuie, j'ouvre le tiroir de sa table de chevet à la recherche d'un livre. Et je tombe sur une boîte de préservatifs. J'examine la chose d'un air offusqué avant de refermer brusquement le tiroir. Au bout d'une seconde, je l'ouvre à nouveau.

Evidemment la boîte est toujours là.

Mes neurones surchauffent. Je me demande ce qu'il fait avec ça. Je suis la seule fille dans sa vie, enfin je crois, et on n'a jamais évoqué cet aspect-là. Je croyais que ma journée câlins lui suffisait, mais après tout c'est un garçon. Peut-être qu'il a besoin de plus... J'espère pour lui qu'il n'a pas couché avec une fille sans m'en parler, sinon il va m'entendre.

– Qu'est-ce que tu fais avec ça ? je m'écrie d'un ton accusateur en brandissant la boîte dès qu'il passe le seuil.

Ses cheveux lui caressent le haut des oreilles. Sa coupe est parfaite. Mais je m'en fous. Lorsqu'il s'approche et découvre ce que je tiens en mains, il a l'air encore plus surpris que moi.

– Ils ne sont pas à moi. Je ne sais même pas ce que ça fait là.

Je l'accuse de mentir. Il se met à faire les cent pas dans sa chambre en faisant des moulinets avec ses mains tout en me répétant que ce n'est pas à lui. Finalement il s'immobilise, me regarde avec insistance et se met à hurler :

– Mais enfin, tu sais très bien que si je devais le faire avec quelqu'un, ce serait avec toi !

Mon cœur fait une chute de trois étages puis rebondit jusqu'au ciel. Néanmoins je m'efforce de conserver un air neutre.

– Pourquoi ?

– Parce que tu es la seule fille qui pourrait bien vouloir de moi, bafouille-t-il après quelques secondes d'hésitation.

– Tu ne pouvais pas trouver une autre raison ? Genre parce que je suis la plus sexy ? je suggère d'un ton acrimonieux.

– Megan Fox détient déjà ce titre à mes yeux.

Mon cœur grogne en sourdine.

– C'est sûrement ta mère qui les a achetés, je conclus en rangeant la boîte dans le tiroir. Tu crois qu'elle les compte quand tu n'es pas là ?

– Arrête, c'est affreux !

Il plaque les mains sur ses oreilles comme s'il ne voulait plus en entendre parler, puis soudain son visage s'illumine.

– Tu peux te servir si tu en as besoin, lance-t-il d'un ton faussement désinvolte.

Il n'est vraiment pas très subtil.

– Tu sais très bien que si je l'avais fait, tu serais déjà au courant.

– Pas forcément. Les filles, vous aimez bien garder ça pour vous.

Je le sonde du regard ; il n'a de toute évidence pas compris.

– De un, je ne suis pas les filles. De deux, je peux t'assurer que tu seras au courant avant tous les autres.

– Pourquoi ?

Je baisse les yeux et je murmure :

– Parce que je ne m'imagine pas le faire avec un autre que toi. Enfin, je ne me sens pas encore prête, mais un jour...

Le silence se dilate dans la pièce. Les yeux rivés sur le lit, je contemple les gratte-ciel de New-York qui ornent sa couette. Une gêne immense me ronge des pieds à la tête. Pourquoi est-ce que j'ai dit ça ? Pourquoi je ne suis pas ces filles capables de garder un secret ?

La voix de Julian finit par rompre cette atmosphère pesante :

– On regarde un film ? suggère-t-il comme s'il avait déjà oublié ma confidence.

Mais lorsqu'il vient s'installer à côté de moi et passe un bras autour de mes épaules, j'ai l'impression que ses yeux brillent plus que d'habitude.

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Nouveau flash-back... Je posterai la Partition que tout le monde attend aujourd'hui (je crois que ça fait deux partitions).

Bon dimanche

Forget the Night - Autumn & JulianOù les histoires vivent. Découvrez maintenant