Chapitre 64 - Jared

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Hellooooooooo !

Bonne lecture -)

Juliette



Jared

Est-ce parce que je viens de courir qu'elle me paraît si glacée dans mes bras ? Mon instinct de protection me pousse à la serrer encore plus fort. À mon étreinte ferme, je la sens sursauter dans mes bras. Je m'écarte.

– Désolé, je ne voulais pas...

Je la regarde un court instant. Ce que je vois ne me plaît pas du tout. Depuis que je la connais, je n'ai jamais vu Camille ainsi. Ailleurs. Perdue. Inquiète. Triste. Dépitée. Tout ça à la fois. Quand je la reprends dans mes bras - cette fois-ci plus doucement - un étrange nœud me tord l'estomac. Soudain, j'ai peur. Peur de ce qu'elle va me dire. M'avouer. Peur de la perdre, tout simplement.

Pendant que je courais, j'ai essayé de balayer mes idées noires. L'effort m'a permis de me rassurer. Mais là, face à elle, entre ces quatre murs, tout me paraît différent. L'effort physique n'était qu'une saloperie d'exutoire. La réalité est différente. Putain, atrocement différente.

– Camille...

Je la serre toujours dans mes bras. Je ne veux pas la lâcher. Pas tout de suite. Pas encore. J'ai encore besoin de sentir sa peau contre la mienne. Juste un tout petit peu. Pour l'instant, je n'arrive qu'à prononcer son prénom. Le reste est bloqué. Avouer mes angoisses les plus folles équivaudrait à leur donner le peu de vie qu'elles ne méritent même pas d'avoir.

– Jared...

Sa tête est lovée contre mon torse et son oreille collée contre mon cœur. Mon rythme cardiaque atrocement saccadé ne peut lui échapper. Elle sent ma peur. Elle entend ma peur. Elle sait.

– Je t'aime, Jared.

Ses mots d'amour ne me rassurent que partiellement. Bordel. Il faut que je me calme. Que je gère cette merde. Que, quoi que ce petit con ait bien pu lui dire, personne ne l'aimera jamais comme je l'aime, moi.

– Brigitte passe l'éponge.

Elle n'a pas bougé d'un iota. Je sens mon visage se décomposer. Elle ne parle pas de Marc. Est-ce volontaire ? Putain. Je sens qu'elle veut m'épargner. Mais de quoi ?

– C'est bien, ma chérie.

À l'évocation de ce petit nom, je la sens trembler dans mes bras. C'est la deuxième fois que je l'appelle comme ça, mais la première que je donne un surnom affectueux à une fille. Autrefois, j'aurais trouvé ça débile. Ou ridicule. Peut-être même les deux. Là, c'est différent, naturel. Cette femme est mon univers tout entier. Un monde sans elle perdrait toutes ses couleurs.

Je suis contente pour elle. Pour moi, aussi. Si elle avait dû renoncer à son stage et, pire, à son job à venir, je ne me le serais jamais pardonné. Vive avec ce poids aurait été intolérable.

Pourtant, elle n'est pas rassurée. Pas comme elle devrait l'être. Je pose une main tendre dans son cou avant de la descendre le long de sa colonne vertébrale. D'ordinaire, je l'aurais sentie frémir. Là, rien.

– Marc ne peut pas avoir d'enfants.

Ses paroles me font l'effet d'une claque en pleine figure. J'ai du mal à respirer.

– C'est pour ça qu'il m'a quittée.

Putain. Ce salopard était censé l'avoir trompé avec au moins deux nanas à la fois. Merde. Pas ça. Surtout pas ça. L'image de son ex lui avouant sa stérilité, les yeux baignés de larmes, me donne soudain envie de gerber.

Up and downWhere stories live. Discover now