Chapitre 40 - Camille

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Je vous rassure : quelques pensées au début mais, après, du dialogue ! Donc, ne soufflez pas, ne vous impatientez pas, tout vient à point à qui sait attendre -))))))


Bonne lecture ^^



  Camille

La sensation est bizarre, étrange, apaisante, pénétrante. Presque intimidante.

Blottie contre le siège passager de sa voiture, je sens mon corps et mon esprit s'engourdir, épuisés. Pourtant, mes yeux fermés luttent pour s'ouvrir et le regarder conduire. Sa respiration lente m'indique qu'il est enfin calmé.

Avant de sombrer, je me rappelle combien la journée a été forte en émotions. Justine. Brigitte. Mes parents. Jared. À ce souvenir, mon cœur s'emballe. Bien que quelques heures à peine se soient écoulées depuis ses terribles révélations, y penser me fait souffrir. Je ne veux pas qu'il aille à la rencontre de ma mère. Je ne veux pas qu'il la voie. Je ne veux pas que le dragon excelle dans ses jeux pervers. De ma vie entière, je ne me souviens pas avoir été tant en colère. Comment a-t-elle pu s'autoriser à franchir la ligne rouge ? Peu importe quels aient été à l'époque ses griefs contre Jared, elle n'aurait jamais dû aller si loin. L'espace d'un instant, je retiens mon souffle. Mon rythme cardiaque s'accélére davantage encore lorsqu'une seconde question me vient à l'esprit. Est-ce parce que je tiens beaucoup à lui que je ressens cette aversion si profonde à l'égard de ma propre mère ? Ou serait-ce tout simplement car j'ai peur qu'il ne me perce à jour et me rejette ? Incapable de fournir une réponse logique à ces interrogations, je lâche prise. Tandis que je rends les armes contre ma fatigue lancinante, je perçois la main de Jared se poser tendrement sur ma cuisse. Il la laisse là, sans bouger. C'est terriblement agréable. Tout en passant définitivement dans les bras de Morphée, je l'entends me dire quelque chose, mais je ne l'écoute déjà plus. Un rêve m'appelle et je m'y plonge avec délectation.

Je me réveille quelques heures plus tard et mes yeux mettent quelques secondes à s'habituer à la lumière environnante.

– Bonsoir, ma belle au bois dormant.

Nous sommes toujours dans la voiture. Des courbatures m'assaillent de toutes parts, néanmoins je les oublie rapidement lorsque je me rends compte que les yeux de Jared sont rivés aux miens. Il a détaché sa ceinture et se penche doucement vers moi. Il ne semble pas le moins du monde fatigué par les quelques heures de route qu'il vient d'effectuer. Il est tout simplement... magnifique. Ses yeux gris me fixent avec tant d'intensité que mon corps tout entier se met à frissonner. En déambulant chez lui comme un zombie, je n'avais pas remarqué comme il était... parfait. Son jeans élimé et son tee-shirt moulant blanc le rendent tout simplement sexy. Véritablement sexy. Quant à sa tignasse légèrement désordonnée, elle me fait un effet dingue. Lorsqu'il se penche vers moi, l'extrémité de ses cheveux me caresse la joue. S'il continue ce petit jeu, je crois que je vais lui sauter dessus dans cet habitacle.

– Nous sommes arrivés.

Sa voix douce et chaude à la fois me fait l'effet d'une caresse. Autant, il paraissait abattu lorsque nous sommes partis de chez lui ; autant, maintenant, il semble apaisé.

Au moment où il approche ses lèvres des miennes, je ferme instinctivement les yeux. Je veux profiter pleinement de la sensation de son baiser. Je m'attends à quelque chose de profond, de langoureux, de passionné, mais j'ai tout faux. Après un contact extrêmement doux de sa bouche contre la mienne, je le sens s'éloigner. J'ouvre mes yeux, perdue et... déçue.

– Ne fais pas cette tête ! Allez, viens ! Je veux te montrer le plus bel endroit de l'univers !

Jared et moi ne nous connaissons pas depuis bien longtemps. Un petit mois, ça ne pèse pas lourd dans nos deux vies, aux antipodes l'une de l'autre. Malgré tout, je pense savoir beaucoup de choses sur lui, sur sa façon de penser, de se comporter et d'interagir avec les autres. Pour une fois, il semble avoir laissé sa mélancolie lancinante derrière lui. Il est juste... heureux. Vraiment heureux. Le large sourire, qui étire ses lèvres quand il m'ouvre la portière, ne me contredit pas.

Up and downWhere stories live. Discover now