Up and down

Chapitre 33 - Jared

 Hello !

Après des mois et des mois d'absence, je vous poste la suite ;) Le tome 1 sera dans son intégralité. 

Pour plus d'infos sur la suite, n'hésitez pas à venir me voir en MP. 

Bonne lecture !

Juliette

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JARED

La foule est en délire. Ça hurle, ça crie. Les filles prononcent à mon encontre des promesses d'amour. Bref, une soirée de travail comme une autre.

Enfin, presque.

Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes si un, Lucie ne m'envoyait pas une montagne de SMS pour, je la cite, « avoir des nouvelles de Camille » ; si, de deux, Mélanie était moins collante et ne cessait de me rappeler combien j'ai tout foiré avec elle et, maintenant, avec Camille ; et, enfin... Non, je n'arrive pas y penser. Mon cœur semble à vif. Depuis hier soir, il saigne. Une vilaine hémorragie sentimentale. Pourquoi est-ce que j'ai dû tout gâcher en me confiant de la sorte ? Quel idiot, j'ai été. Je mériterais de me prendre une bonne gifle pour m'aider à me remettre les idées en place.

La fin du concert approche. La tension intérieure que je ressens ne cesse de croître. Depuis le début du spectacle, la même pensée tourbillonne dans ma tête. Où se trouve Camille ? Pourtant, ce n'est pas faute de l'avoir cherchée. Rien. Aucune trace de sa présence sur les côtés de la scène. Pourtant, elle doit être là.

Sait-elle seulement que, pendant toutes mes chansons, elle se trouvait nichée au fond de mon cœur ? Certaines de mes paroles me faisaient oublier jusqu'à qui j'étais et où je me trouvais. Je devenais mon propre spectateur, me laissant emporter par les mots que je prononçais ; ceux-là même que je rêverais de dédicacer à Camille. MaCamille.

Dans le coin arrière droit de la scène, je la sens arriver. La fille que j'ai brisée et qui me rend la pareille depuis de longs mois. Je me penche alors douloureusement vers le micro pour annoncer la venue de celle qui va m'aider à enflammer la foule davantage encore. Plus ironique que ça, tu meurs.

– Hey, les beautés ! Ce soir, j'ai un petit cadeau pour vous !

Je jette ma tête souriante sur le côté, emportant ma tignasse rageuse vers ce douloureux rappel à mon passé. Putain. Elle ne fait pas les choses à moitié. Une mini-jupe en cuir noir, un top moulant rose fluo. Elle n'a toujours pas compris. Elle me veut. Pourtant, il y a un an, ça ne me gênait pas. Comment est-ce que j'ai pu éprouver un quelconque plaisir à la déshabiller ? Les cheveux lâchés et maquillée outrageusement, elle s'avance vers moi. Lorsque je sens son parfum familier envahir l'espace, j'éprouve un violent haut-le-cœur. Cela me rappelle trop de mauvais souvenirs. Mais, je n'en montre rien. Je me retourne vers la foule en délire et hurle, à demi-hystérique :

– Je vous demande d'accueillir Méééélllaaaaaannniiieeeeeeeeeee !

Tel que cela avait été décidé au sein de l'équipe, les musiciens n'attendent pas plus longtemps pour entamer le morceau. Tout mon être déteste ce moment. Tandis que je la sens se coller contre moi, la nausée monte violemment. Je n'aurais pas dû attendre de rencontrer Camille pour grandir. Si j'avais tenté d'avoir un peu plus de matière grise, je ne me retrouverais pas dans cette merde intersidérale. Mon ex-copine n'envahirait pas mon espace personnel et ne penserait pas qu'elle possède un quelconque droit de décider de ma vie sentimentale. Les notes volent avec harmonie, nos timbres de voix s'associant à merveille. Personne, dans la fosse ou dans les gradins, ne remarque ma gêne teintée de dégoût à la sensation de son corps contre le mien. Je ne mérite pas une fille comme Camille. Je l'imagine, à cet instant précis, me fixant et se disant à juste titre que je n'en vaux pas la peine.