Chapitre 45 - Jared

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Bonsoir tout le monde ,


Je sais que vous aimeriez des publications plus rapides et ça me ravit ^^. J'en rêverais mais, pour l'instant, c'est temporellement impossible. D'ici quelques semaines, ça ira mieux et je pourrai publier tous les jours -)

En attendant, j'essaierai de garder le rythme de tous les deux jours en faisant tout pour m'y tenir !!!!


Bonne lecture ^^


Jared


À peine ai-je franchi la porte à double battant de l'imposant immeuble, que mes pensées sont coupées. Tranchées dans le vif.

SA MÈRE...

Bordel. J'étais tellement préoccupé par ma petite vie merdique que je ne me suis jamais posé la question d'où elle venait. Elle. Mon souffle reste court. Des picotements me parcourent de bas en haut. Des gouttes de sueur perlent le long de mon dos.

Camille est là. Juste devant moi.

Je ne peux plus continuer comme ça. Ma conscience va aller droit en enfer si je ne rétablis pas l'ordre des choses.

Elle fait un pas vers moi. Puis, deux. Puis, trois. Son téléphone portable pend le long de son bras. Elle est en état de choc. À cause de moi. Elle se recule, me regarde, les yeux douloureusement embués. Puis, me gifle.

– Tu comptais me le dire quand ?

Sa voix résonne dans l'immensité de la nuit.

– Et toi ?

À quoi tu joues, Jared ?

Le terrain oaraît glissant et je m'y engouffre, la tête la première. Mauvaise idée. Très mauvaise idée. Mon ton est plus dur que je l'aurais souhaité, ce qui la fait réagir instantanément. En guise de réponse, elle me gifle sur l'autre joue.

– On va se faire remarquer, je tente de riposter.

Quel con. Elle s'en tape. Complètement. Assurément.

– Tu sais pourquoi je suis venue ?

Sa voix vient de monter dans les aigus. Ça va mal finir. Elle montre l'immeuble du doigt.

– Pour te dire que ma mère, c'est elle.

Des sanglots saccadés se mêlent à sa voix qui se déchire dans les ténèbres.

– Pour te dire que je m'excuse pour elle, que j'ai honte de ce qu'elle t'a fait subir l'an passé. Pour te certifier que ça ne changera jamais rien pour moi. Pour nous. Que, quoi qu'il arrive, c'est toi que je choisirai. Envers et contre tout. Car, merde, je t'aime, Jared ! Je t'aime !

Elle m'aime.

Je tente un pas dans sa direction.

Elle m'aime.

Elle recule.

Elle m'aime.

– Ne m'approche pas ! Comment as-tu pu seulement penser que tu pourrais me cacher ça ? Un truc aussi grave ? Aussi...

Le mot lui échappe. Tant mieux, ça me fait un sursis. Sans crier gare, elle fait demi-tour et s'éloigne dans le sens opposé. Hors de question que je la laisse partir sans tenter de lui donner un semblant d'explication. Je la suis jusque dans une petite rue adjacente. Le faible éclairage permet d'y rester, incognitos. Je la rejoins là où elle s'est arrêtée, devant une boutique de fringues vintage. Complètement déboussolé par ce qui vient de se passer, je m'adosse contre la devanture. Mes yeux fixent le sol, emmerdés. Je pensais avoir un peu plus de temps. Peut-être une nuit. Ou deux.

– Je suis désolée de ne t'avoir rien dit pour ma mère.

Putain. Ce n'est pas à elle de faire le premier pas.

– J'aurais dû te l'avouer dès que je t'ai retrouvé à l'aéroport. En ne disant rien, c'était pire que tout. J'avais l'impression de vous trahir tous les deux.

Elle parle si calmement que je sens une alarme clignoter dans mon cerveau. Sa réaction n'est pas normale. La mienne, non plus, d'ailleurs. Mon cerveau part dans tous les sens. Je suis totalement incapable de choisir à quelle information je vais devoir donner la priorité. Le bébé ou le dragon. Le dragon ou le bébé. Quelle merde. La portée de ce qu'elle vient d'apprendre paraît telle qu'il m'est impossible de lui en vouloir. Putain-de-bordel-de-merde-de-fait-chier-de-connard-de-destin.

Mon sang se glace.

Camille sait. Le dragon m'a balancé.

Je me déteste. Je me hais. J'aurais dû tout lui avouer avant de jouer au connard égoïste et de l'emmener dans mon paradis. Elle m'aurait peut-être quitté, mais je lui aurais donné la possibilité de choisir posément, en connaissance de cause. Pas de se prendre ce boomerang en pleine gueule. Maintenant, c'est trop tard. J'ai peut-être évité le pire ce soir en trichant sur la diffusion à un large public, pourtant je n'ai fait qu'aggraver la situation avec Camille.

J'avance, je recule et balance la tête en arrière. Le bruit de son impact contre le mur la fait sursauter.

– J'étais prête à m'exposer avec toi. En public. À dire merde à ma mère.

Des larmes strient son visage perdu. Putain. Qu'ai-je fait ?

– De hurler tout haut que tu es mon homme. Le seul.

À son tour, elle se laisse tomber contre le mur opposé.

Elle semble si fragile que je fais un pas en avant. Plus j'avance, plus ses yeux me foudroient. Elle refuse tout contact. Je recule et retrouve l'humidité peu rassurante des briques fraîches.

J'ai du mal à mettre de l'ordre dans mes idées. Comment le dragon a-t-il pu engendrer une créature aussi stupéfiante ? Bordel. Je suis fou amoureux de la fille de ma pire ennemie qui vient de lui apprendre que j'ai tué la chair de ma chair.

Mon enfant.




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J'espère que ça vous a plu !


L'histoire s'apprête à prendre une nouvelle direction avec son lot de surprises, de retournements de situations, de questionnements, de suspens et j'en passe... Je me réjouis d'avoir vos premières impressions....


A tout de suite dans la section commentaires !


Bises


Up and downWhere stories live. Discover now