Up and down

CHapitre 37 - Jared

Bonsoir !

Me revoilà, comme promis, avec la confrontation Jared-Camille. Il s'agit d'un chapitre deux fois plus long que d'habitude et je dois vous avouer que j'ai hésité avant de le poster en intégralité ou de le couper en deux parties. Mais, je crois que j'ai pitié de vous alors je vous laisse découvrir toute la tartine que j'ai écrite ce soir !!! Je vous souhaite une bonne lecture -))))

Jared

Je sens mon cœur battre à tout rompre lorsque je raccroche. Je déglutis. J'inspire. J'expire. J'essaie en vain de me calmer. Devrais-je me sentir apaisé ? Putain. Je n'en sais strictement rien. J'aimerais me dire que ça s'est bien passé et que les choses vont s'arranger. Mais comment être certain que cette personne m'a écouté ? Comment être sûr qu'elle ne va pas utiliser tout ce que je viens de lui avouer pour tout foutre en l'air ? Merde. Je sais qu'elle en serait capable. Mais, aussi chiant que ça puisse être, je ne possède pas d'autre choix que de lui faire confiance.

Confiance. Je déteste ce mot. Je le hais. Avant de rencontrer Camille, je l'exécrais au plus point.  Tellement de gens ont brisé le peu de foi que j'avais en moi. Ma mère, les cons de mon enfance, les connards du métier, le dragon. J'ai subi en silence, préférant noyer mon dégoût et ma colère dans des trucs à la con. Maintenant, c'est...différent. Camille m'a fait ouvrir les yeux sur celui que j'étais vraiment. Avec elle, je n'ai pas à me cacher derrière des choses qui me font du mal. Je peux être moi. J'aimerais vraiment toujours aller bien, refaire ma vie, penser enfin à l'avenir. Mais Mélissa n'est pas du tout dans cette optique. La souffrance qui l'entoure est telle qu'elle est totalement incapable d'analyser les faits sous un jour nouveau. Quelque part, au fond de moi, je sais que je ne peux pas lui en vouloir. De un, c'est moi qui l'ai cherchée et, de deux, elle n'a rien à gagner à revenir en arrière. Mais, putain, elle est prête à appuyer là où ça fait mal. Mon équilibre précaire pourrait voler en éclat d'un moment à l'autre. Au fur et à mesure des secondes qui s'écoulent, l'air qui m'entoure devient invivable. La sensation de perdre Camille m'est juste insupportable.

L'idée que je viens de jouer ma dernière carte me rend dingue. J'ai envie de crever quand j'imagine ce qui pourrait se passer mercredi. C'est comme si on m'enfonçait une lame au plus profond de mon âme. Une véritable hémorragie sentimentale. Il n'y a pas pire blessure que celle de se dire qu'on risque de perdre la personne qui est plus importante que nous-même. Je ne sais pas ce qui va me faire le plus de mal. Que Camille m'échappe alors qu'elle n'a jamais vraiment été mienne ou que je doive vivre le reste de ma vie avec cette satanée blessure qui me fera crever.

J'ai l'impression, avec ce putain de coup de fil, d'avoir joué ma dernière carte. Maintenant, il ne me reste plus qu'à attendre. Soit, mercredi, une putain de bombe va éclater et détruire Camille ; soit, mon ange gardien fera le nécessaire. Moi qui suis habitué à tout gérer, à tout gouverner et à me faire respecter par la plupart des gens que je croise, je me retrouve à devoir attendre le résultat du pire de mes examens. Celui de mon avenir.

Impossible. Je ne peux pas rester comme un con à faire les cent pas. Attendre la peine capitale, ce n'est vraiment pas mon truc. Je veux vivre mes dernières secondes avec Camille, je veux qu'on profite de notre liberté, je veux qu'on rit, qu'on s'aime sans regarder derrière nous. Je veux deux jours sans cris, sans blessures, sans peines. Je veux que, quoi qu'il arrive, nous puissions garder des souvenirs merveilleux au fond de notre cœur. Bordel. On a le droit à notre putain de happy end. Peu importe que notre fin du monde arrive dans quarante-huit heures et que nous tombions comme deux grosses merdes, peu importe les non-dits, peu importe qu'elle m'en veuille jusqu'à la nuit des temps et que je paie de la pire façon qui soit, je veux l'aimer. Vraiment. Intensément. Sans regrets.