Chapitre 55 - Camille

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Camille

La porte s'ouvre sur Jared. Deux secondes à l'observer dans la pénombre me suffisent à être envahie d'une douce chaleur que je ne chasse pas. Je la laisse s'emparer de chaque parcelle de mon corps et m'asservir de sa toute-puissance. Quand je le regarde, mes sens se trouvent décuplés. Malgré l'obscurité, ma vue se nourrit de chaque détail de son visage avant de descendre... plus bas. Tout en lui est... parfait. Ses cheveux en bataille, ses yeux d'un gris profond qui me dévorent du regard, ses lèvres que je rêve de goûter, son torse nu musclé et taillé à la perfection contre lequel souhaite me blottir. Puis, le reste... J'essaie de me retenir. En vain. En guise de vêtements, il ne porte qu'un boxer noir. Il est juste magnifique. Comment vais-je réussir à... ? Impossible de me concentrer. Le regarder s'approcher de moi, la respiration haletante, m'ôte ma dernière once de self-control.

– Tu es belle.

Si je n'étais pas dans un tel état de démesure, je me rendrais peut-être compte qu'il dit n'importe quoi. Mon bas de pyjama mauve et mon vieux tee-shirt extra large rompent totalement avec l'image de la sexy-attitude. C'est à dessein que je les avais mis dans ma valise en partant pour Athènes. Mais même ça semble à des millions d'années-lumière de ce qui est en train de se passer dans cette pièce soudain trop exiguë.

– Putain, je rêve de...

Sa voix me fait un effet fou. Mon ouïe est comme paralysée par son timbre rauque et puissant. Tout s'accélère.

Lorsque nous sommes séparés plus que par quelques centimètres, je réprime un sourire. J'ai du mal à me contenir. C'est probablement nerveux, mais ça suffit à me déstabiliser complètement. Je ne maîtrise plus rien. Je suis en train de devenir tributaire de mes propres réactions corporelles. Il faut que je me calme. Comme pour me protéger, je ferme les yeux. Inspire. Expire.

– Laisse-moi faire.

Ses mots me font littéralement trembloter. Même si je suis toujours plongée dans ma propre obscurité, sentir sa main se poser sur ma peau me donne l'impression de chavirer. Ses doigts, qui se promènent doucement sur mon avant-bras, me transportent dans un monde qui m'attire irrésistiblement. Résister dans de telles conditions relève quasiment de l'impossible. Pour me donner un peu de contenance, je rouvre mes yeux. Il est là. Juste devant moi. Tout près.

Sa voix me tire à nouveau de mon état de semi-transe.

– Je vais t'embrasser. Maintenant.

Le soupir, suivant ces quelques mots, éveille en moi une vague de désir qui me transperce le bas-ventre. Je sais que je ne devrais pas, que je m'étais promis de ne pas me laisser aller, mais ses lèvres, qui se posent sur les miennes, ont raison de moi. Je les goûte comme si c'était la première fois, comme si tous nos déboires appartenaient à une autre vie, à un autre monde. C'est si bon de m'abandonner que je laisse ma langue glisser dans sa bouche et s'enrouler autour de la sienne. Je lui permets de s'emparer doucement de moi.

Je m'abreuve de lui, de ses lèvres, de sa peau, de son odeur. J'arrache ma bouche à la sienne et me plonge dans un de mes endroits préférés. Son cou. Sa peau me paraît si douce, si bonne que je pourrais y rester lovée des heures durant. Pourtant, au bout d'une minute - peut-être deux - quelque chose, ou plutôt quelqu'un, me déconnecte.

– C'était quoi ?

Je me recule instinctivement.

– Rien. Ne t'inquiète pas. Sûrement Lucie qui est allée pisser.

Sa voix est saccadée. Il parle par intermittence utilisant les quelques secondes de répit qu'il impose pour essayer de m'embrasser. Mais malgré l'envie de lui qui me consume de l'intérieur, je tiens bon.

Up and downWhere stories live. Discover now