Chapitre 25 - Camille

48.1K 2.4K 209
                                    


Camille


Imaginer que j'ai bien dormi est très loin de la vérité. Je ne crois pas avoir fermé l'œil de la nuit. Jared, oui. A peine me suis-je couchée qu'il s'est tourné et roulé en boule. En moins de dix minutes, sa respiration semblait régulière. Je me suis retournée vingt fois. En bougeant, j'ai même espéré le réveiller. A deux heures du matin, j'ai tenté de le bousculer légèrement. Je n'ai eu droit à rien d'autre qu'un grognement incompréhensible. Soixante minutes plus tard, j'étais en sueur. Fatiguée, exaspérée et morte de désir. Frustration et moi-même ne formions plus qu'une seule et unique personne. A l'aube, épuisée, j'ai capitulé. Le sommeil m'a emportée. Mais, au lieu d'être réparateur, il m'a emmenée vers des rêves que j'aurais préférés ne jamais connaître. Jared sur moi, moi sur Jared, les mains de Jared sur mon corps, mon sexe, les miennes sur sa peau et d'autres choses inavouables. Une torture. En acceptant ce contrat, je ne m'imaginais pas le débuter ainsi. A l'heure où je commence habituellement mes cours, je me suis réveillée en sursaut. Haletante, pantelante, proche de l'orgasme. Lui, bien entendu, dormait toujours profondément.

Comment aurais-je pu seulement imaginer qu'il allait exiger cette foutue clause ? Dormir nu contre moi sans me toucher ! Le monde à l'envers !

Pendant que j'étudie le plafond pour la millième fois depuis que le jour s'est levé, je me demande de quelle façon je vais pouvoir réagir quand il va se réveiller. Me jeter sur lui ? Lui imposer une journée de diète ? Devrai-je être hargneuse, mauvaise, prête à mordre ? Même si je m'étais juré de ne pas le faire, je jette un coup d'œil à son corps endormi. Couché sur le ventre, son torse se soulève au rythme de sa respiration régulière. Son visage, tourné sur le côté, m'est inaccessible. Quant à son épaisse chevelure, elle me donne envie d'y plonger mes mains. Le drap arrive en bas de son dos. Mon Dieu, je meurs d'envie de le découvrir et de passer ma main sur chaque centimètre carré de sa peau. Pendant que j'imagine toutes les possibilités qui s'offrent à moi, son téléphone se met à vibrer. Merde. Pas maintenant. J'aimerais prolonger ce moment rien qu'un tout petit peu encore. L'observer endormi, à ma merci.

Aussi discrètement que possible, je me lève et contourne le lit. Arrivé à hauteur de sa table de nuit, je m'aperçois qu'il s'agit d'Alex. Que peut-il bien lui vouloir à neuf heures du matin ? Les vibrations de l'appareil cessent. A mon grand soulagement, elles ne l'ont pas réveillé. Aurais-je dû lui répondre ? Non. Impossible. Il ne doit pas être au courant de l'endroit où Jared se trouve. Mon cœur esquive un sursaut dans ma poitrine. Me sentant prise au piège, je sursaute légèrement. Il va finir par savoir. Forcément.

Préférant ne plus me coucher et refusant ainsi d'augmenter la frustration qui me gouverne, je décide d'aller me remettre les idées au clair sous la douche. L'eau, qui coule sur mon corps, me rafraîchit instantanément. Mais cela ne m'aide en rien à trouver la solution à mon problème. D'une minute à l'autre, Jared risque de se réveiller. Nous nous retrouverons là où nous en sommes restés hier soir. Prêts à nous bondir dessus.

Pour me sentir plus sûre de moi, je vérifie les derniers détails. Jambes épilées. Ok. Aisselles. Ok. Maillot. Ok. Du bras droit, je frotte la glace embuée. Ce que j'y vois ne me déplaît pas. Je me trouve presque... jolie. Mais surtout, prête à faire le grand saut.

Lorsque j'entre dans la chambre, il ne dort plus. Il est assis sur le rebord du lit, le drap couvrant à peine son entre-jambe. Il veut me tuer ou quoi ? Mes yeux croisent instantanément les siens. Il me dévore de son regard brûlant et j'adore ça. J'espère qu'il est aussi frustré que je le suis. Ça n'en sera que meilleur. Tandis que je m'approche vers lui, il murmure :

- Tu es très belle.

Arrivée à sa hauteur, sa main me saisit à l'arrière de la taille. Je ferme les yeux. Le contact de sa peau sur la mienne me fait frémir de partout. Des sept semaines qui nous restent à passer ensemble, je ne m'en lasserai pas. Sa façon d'effleurer délicatement mon dos m'électrise littéralement sur place. Quand sa bouche se pose sur mon ventre, je me liquéfie de l'intérieur. Mais, je suis rapidement tirée de mon fantasme.

Up and downWhere stories live. Discover now