Chapitre 48 - Camille

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Hello !!!


Comme promis, me voilà de retour avec le chapitre suivant ^^


Bonne lecture !


Camille

– Tu pensais nous l'annoncer quand ?

Je fixe tour à tour mes parents, visiblement stupéfaits. Avachis. Consternés. Dans ces moments-là - traduction : quand ma mère est en colère -, c'est mon père qui mène la danse. Et là, ça ne loupe pas. J'ai beau avoir vingt-trois ans et des études supérieures en poche, ils me voient toujours comme une petite chose incapable de mener de front sa propre existence. Avant de se lancer dans une longue tirade, il jette un coup d'œil désolé au dragon, puis m'envoie un regard empli d'un profond dépit qu'il ne tente même pas de dissimuler.

– Quand je pense, commence-t-il avant de se reprendre, quand nous pensons, ta mère et moi, ce que nous te disons depuis une année ! Une année ! Et tu te jettes dans ses bras à la première occasion qui, plus est, en nous mentant sans vergogne !

Sur le fond, il n'a pas tort. Je savais, qu'en partant, plus rien ne serait comme avant. Mais, je ne pensais pas, qu'en rentrant, les choses auraient empiré de la sorte. À cette pensée, mon cœur se serre imperceptiblement et mes cordes vocales ont envie de hurler, de lâcher toute la douleur qui les habite. Mais, à force d'avoir tant crié et tant pleuré, je n'ai quasiment plus de voix. Je suis cassée de l'intérieur.

– Tu m'écoutes, oui ?

Je ne crois pas avoir déjà vu mon père autant en colère que ce soir. Ses yeux me lancent des éclairs tandis que ma mère avale son cinquième café. Malgré toute la tristesse qui m'habite, j'essaie, face à eux, de garder une certaine contenance. Il y a moins d'une heure, en passant le pas de la porte, ma décision était déjà prise. Je devais les affronter, la tête haute.

– Tu n'as rien trouvé de mieux que de suivre Jared Tom en tournée ? Rien ? Même pas un pauvre petit stage dans un quotidien honorable ? Jared Tom, Camille !

Jamais, je n'aurais pensé mon père capable d'aligner autant de mots à la suite sans être coupé par ma mère. Une première. Si la situation n'était pas aussi déplorable, je rirais jaune.

Cette dernière hoche négativement la tête.

Non. Je n'ai rien trouvé de mieux. Pour la vingtième fois, je leur réexplique les raisons de mon choix et le travail qui m'attend au bout du chemin.

En signe de défaite, mon père attrape la main de ma maternelle et la serre fermement. À les voir aussi dépités, on dirait que je viens de leur annoncer que je suis atteinte d'une maladie incurable et qu'il ne me reste plus que quelques mois à vivre.

– Je suis désolée, mais c'est mon choix. Pas celui de Jared, pas le vôtre, le mien. Uniquement le mien.

– On a toujours le choix.

La voix de ma mère paraît aussi froide que cassante.

– Toujours, Camille. Tu devrais le savoir depuis le temps.

Elle a retrouvé du poil de la bête. Je me redresse légèrement, mon téléphone portable toujours dans la main. Cinq minutes se sont écoulées depuis que j'ai envoyé le message à Jared et je n'ai toujours pas reçu de réponse. Pourquoi est-ce que cela me fait tant de mal qu'il ne prenne même pas la peine de me répondre, de me supplier une nouvelle fois de lui pardonner ?

– Nous estimons t'avoir inculqué de bonnes valeurs. Réelles et prometteuses. Tu n'étais pas destinée à finir comme ça.

Elle se tourne vers mon père, déterminée.

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