L'Héritage du Chasseur : Le Loup parmi nous.

Chapitre 37 - Lafayette Wentworth

Dublin

11 Septembre

— Seigneur ! C'était pas un canular...

— Hum... Salut.. Mona...

La jeune femme lui sauta au cou. Lafayette la serra dans ses bras et plongea son nez dans le creux de son épaule. L'odeur de son parfum fleuri le rendit nostalgique. Lottie, dans le dos du chasseur, se racla la gorge et les fit sursauter.

Incrédule, elle plongea ses yeux noisette dans ceux de son ami. Lafe haussa les épaules. Mona McIntosh leva les yeux au ciel et les invita à entrer, tous les deux. Elle les précéda dans le grand hall de la demeure et se dirigea vers le salon qui se situait dans la pièce suivante, sur la droite. Habitué des lieux, le jeune homme ne se s'attarda guère sur la décoration mêlant l'industriel avec des touches décoratives plus délicates.

Lottie, elle, faisait nerveusement rouler sa bague sur son index et faisait le compte du moindre objet en argent qui pourrait lui être fatal. À croire que tout dans la décoration de cette maison pouvait plus ou moins servir à éradiquer lycans ou vampire.

Mona, dans son pantalon à pince blanc et son blazer bleu nuit l'observait, interloquée, aussi bien par le comportement de la jeune femme que par sa présence aux côtés de Lafe. Si sa mémoire ne lui faisait pas défaut, il ne portait pas tout à fait l'enfant Lovelace dans son cœur, aux dernières nouvelles.

Leur hôte pinça les lèvres et leur fit signe de s'asseoir sur le canapé couvert d'un plaid en fausse fourrure de loup face à son fauteuil en cuir sombre. La blonde s'assit à peine, comme si le plaid pouvait prendre vie et s'offusquer qu'on s'asseye dessus.

L'attitude de sa complice de circonstances fit sourire Lafe qui se laissa lourdement tomber sur le canapé à ses côtés. Il se frotta les yeux de son pouce et son index droit, fatigué par ce voyage et ces derniers jours.

Mona McIntosh s'assit sans un bruit sur son fauteuil et croisa ses jambes. Lafayette lui lança un sourire doux, teinté de l'affection qu'il lui portait toujours. L'attitude raffinée que la jeune femme dégageait mettait, en revanche, la louve mal à l'aise. Cette dernière jeta un coude entre les côtes du chasseur en levant les yeux au ciel, agacée de devoir tenir la chandelle. Il y avait plus urgent à gérer, non ?

La brune retint un gloussement. Le jeune homme se racla la gorge et se pencha vers la maîtresse de maison, les coudes posés sur ses cuisses et le menton posé sur le dos de ses mains.

Soucieuse de briser ce silence un peu gênant, la chasseuse finit par avouer, presque à demi-mot :

— Je te pensais mort, Lafe...

— Faut croire que non, Chaton.

Lottie gloussa à son tour, puis s'excusa en vitesse lorsque les deux chasseurs la fusillèrent du regard. Lafayette se gratta l'arrière de la nuque. Le jeune homme reprit, un peu trop vite pour que cela paraisse naturel :

— Sincèrement, c'est pas passé loin. Et plus d'une fois ces derniers mois, mais c'est grâce à Lottie que je suis encore là. Aussi surprenant que ça puisse paraître.

— Il s'est passé quoi bon sang ? Les Wentworth portés disparus ? Lafe... est-ce qu'ils sont ? Est-ce qu'ils sont tous vraiment morts ?!

La tristesse dans le regard de Lafayette ne trompait pas. En parler faisait un mal de chien. Lottie posa une main encourageante sur son épaule. Mona ne comprenait pas ce qu'il se passait. La complicité nouvelle entre ces deux-là, en revanche, la laissait encore plus perplexe. Lafe se racla la gorge et cette fois, ce fut lui qui lança un coude dans les côtes de la louve. Elle sursauta puis expliqua à Mona :