Repas chez les Dubois ( Hans )

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24 décembre 1942, Saint Nazaire de Ladarez, Hérault, Languedoc-Roussillon, France.

Ici en France, la plus grande fête c'est la fête de Noël. C'est assez étrange sachant que nous en Allemagne, la seule chose qu'on fête c'est le 30 janvier et le 20 avril, la naissance du Fürher, Adolf Hitler.
C'est le Réveillon, une gentille fille nommée Rose Galy m'a expliqué toute l'histoire du catholicisme, la veille de la naissance de leur Dieu Jésus Christ.

Je suis actuellement en patrouille dans les maquis avec deux collègues à moi. J'y reste jusqu'à 11h, car après je suis invité à l'autre bout de là résidence des Moutou où je vis. Marinus m'invite au repas festif chez les Dubois, ils tiennent un sublime bat restaurant.

《 Hey Leyers !
- Quoi ?!
- Regarde il y a des traces de pas pas loin de là où il y a eu l'exécution. On pourra remettre la faute sur un villageois et l'accuser d'être un résistant.
- C'est pas bête. 》

J'ai observé les traces de pas commençant à s'estomper par les flocons de neige. Ce type ou cette femme a vu l'exécution pour venger les nazis lors de l'accident sur la Route de Béziers. L'exécution de ces 4 Saint Nazairiens a permis à ces français de comprendre qu'il ne faut pas s'en prendre aux allemands. Je vais retrouver qui a assisté à la scène, et je l'enverrai avec Strauss-Kahn à la Kommandantur.

《 Bon allez tu peux prendre congés, ai-je dit au plus jeune. Je vais continuer tout seul.
- D'accord Herrn Leyers.
- Dis, tu as de la famille à Berlin ?
- J'en avais oui, mais ils ont été pris par la Gestapo.
- Pourquoi ça ? Si c'est pas trop indiscret bien sûr.
- Ils étaient communistes. Moi je ne l'étais pas.
- Tu as choisi la voie de la raison alors. Mes condoléances à tes parents.
- Merci. Bonne journée à vous Hans. 》

J'ai laissé le sous officier partir, et attendu jusqu'à être sûr que je suis seul.
Je me suis installé sur un rocher, surplombant cette cour sablonneuse encore tachée du sang français. J'ai sorti un crayon avec mon calepin. J'ai grandement besoin de me changer les idées.

Ma chère Freya,

Je t'écris comme je te l'avais promis, cela fait tout juste un mois que je suis arrivé en France avec les hommes et ceux de Marinus, et pourtant... j'ai l'impression d'être parti depuis des années.
Je ne pensais pas que la vie que je menais en Allemagne me manquerait à ce point là, je ne me sens pas à ma place dans ce village. Je ne sais pas ce qui me retient de déserter mise à part mon honneur allemand, il faut que je fasse mon travail jusqu'au bout tu comprends ? Même si c'est dur je le ferai. Sache que je reviendrai vivement à Berlin, j'abattrai la Résistance et l'opposition, je t'offrirai un bon job au sein de la Gestapo. Tu as toujours été mon binôme ma chère Freya Shamberlein, mon binôme depuis que nous sommes enfants. J'aurais aimé pouvoir revenir pour les fêtes de fin d'année avec toi mais ce n'est pas possible. C'est donc pour ça que je t'envoie cette lettre, pour te transmettre toutes mes amitiés par la pensée et par le cœur. À très vite j'espère.

Ton acolyte, Hans Leyers.

Écrire des petits mots à ma meilleure amie Freya m'a toujours soulagé. Elle me connaît par cœur, je sais que jamais elle ne jugera mes pensées par écrit. J'aime me confier à elle, c'est vraiment la seule à qui je peux tout dire sans avoir peur de passer pour un lâche.
J'ai replié la feuille et l'ai enfoncé au fond de la poche de mon cargo militaire. En me relevant, j'ai retiré quelques feuilles mortes de mon uniforme pour paraître présentable au dîner chez les Dubois dans quelques minutes seulement.
J'ai rebroussé chemin jusqu'au village, passant par la route de Béziers où 3 de mes collègues sont devenus invalides à cause de cet "accident". Quelle tristesse... Je plains leur famille qui ont reçu des lettres informant du drame.

Programmés pour tuerWhere stories live. Discover now